Agriculture et biodiversité
![]() Photo aérienne démontrant la mosaïque des habitats d'un paysage agricole. Photo – Céline Boutin (SCF) |
La dynamique de la répartition des espèces que l'on retrouve dans la mosaïque des habitats des paysages agricoles n'est pas bien comprise. Les habitats, tels que les boisés, les haies brise-vent, les bandes riveraines, les terres en friche et les fossés situés en milieux agricoles, s'avèrent d'une grande valeur en tant que vestiges des forêts, des terres humides et des pâturages naturels de plus en plus limités. Notre recherche a pour but d'étudier la composition et les patrons de distribution de la flore et de la faune dans les régions agricoles et de mieux évaluer les risques qu'encourent les espèces indigènes suite à la perte, la fragmentation et la dégradation des habitats.
Bien souvent, les seuls habitats boisés présents en milieux agricoles sont les haies brise-vent, généralement étroites (quelques mètres), situées entre certains champs. Même ces petits fragments d'habitats sont fréquemment modifiés suite à l'utilisation régulière d'herbicides et d'insecticides lesquels peuvent retarder la croissance de plantes indigènes et ainsi réduire l'abondance et la diversité des invertébrés qui y vivent.
![]() Champs en culture avec en marge une haie brise-vent très diversifiée. Photo – Céline Boutin (SCF) |
Exemples de projets :
- Lors d'une étude menée à Winchester (Ontario), nous avons déterminé que l'abondance des espèces de plantes dans les banques de graines et au niveau de la végétation étaient réduites dans les haies situées près de terres avec agriculture traditionnelle (où les pesticides étaient utilisés régulièrement) comparativement aux haies adjacentes à des terres avec agriculture biologique (sans utilisation de pesticides chimiques).
- Les oiseaux nicheurs peuvent aider à réduire la pression exercée par les insectes nuisibles sur les plantes cultivées. Ainsi, lors d'une étude qui a été menée dans le corridor Ottawa-Montréal, nous avons déterminé que les niveaux de certains insectes nuisibles, tels que les vers gris et les charançons, étaient plus élevés sur les bords des terres là où les oiseaux n'étaient pas présents.
- Dans le but d'examiner les nombreux facteurs qui peuvent avoir une incidence sur les différents niveaux trophiques des systèmes agricoles, une recherche conjointe menée à Peterborough (Ontario) compare l'agriculture biologique et traditionnelle. L'objectif de cette recherche est d'examiner l'importance des habitats pour les plantes et organismes indigènes d'autres niveaux trophiques (invertébrés, oiseaux). Les habitats considérés sont les haies brise-vent et les champs cultivés adjacents. Nous tentons également d'évaluer les conséquences d'une utilisation routinière de pesticides agricoles (principalement des herbicides) sur la biodiversité au sein de ces habitats. De plus, les renseignements sur la couverture terrestre aux niveaux local et régional et sur la mosaïque de l'utilisation des terres qui sont pris en considération expliquent la biodiversité dans différents paysages et aident à extrapoler des conclusions à l'échelle des écosystèmes régionaux.
Personne-ressource du CNRF
Sites connexes
- Impact des pratiques agricoles et gestion intégrée faune-agriculture (SCF - Région du Québec)
- Atlas de conservation des boisés en paysage agricole (SCF - Région du Québec)
- Farming and Wildlife Advisory Group (FWAG)
- Researchers on Field Margins