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Les dix événements météorologiques marquants

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LES DIX ÉVÉNEMENTS MÉTÉOROLOGIQUES CANADIENS LES PLUS MARQUANTS DE 2005

Certains affirment que l'année 2005 fut celle où Mère Nature s'est fâchée contre le monde. Nous avons commencé l'année atterrés par le tsunami le plus meurtrier de l'histoire moderne, et l'avons terminée à nettoyer les dégâts de l'ouragan Katrina - la tempête la plus coûteuse de l'histoire. Les phénomènes météorologiques extrêmes, incessants et irrépressibles de l'année écoulée ont fait des ravages partout dans le monde avec des records inégalés : l'année la plus sèche en dix ans dans toute la forêt tropicale humide amazonienne; une sécheresse record dans le sud-est de l'Australie; des événements météorologiques évoquant la vengeance biblique ont frappé l'Europe et de grandes zones de l'Est ont été inondées, celles du Sud ont connu des chaleurs torrides et des incendies; des semaines de pluies torrentielles et d'inondations dans le sud de la Chine, tandis que le Nord a souffert de sécheresses et qu'en Inde et au Pakistan, des chaleurs meurtrières ont été suivies d'inondations provoquées par des moussons. Globalement, nous avons connu la deuxième année la plus chaude des 145 dernières années d'après l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et aussi, selon les assureurs, l'une des plus coûteuses, avec des pertes records liées aux désastres météorologiques à travers le monde et totalisant 200 milliards de dollars. Sinistrement, nous avons aussi été témoins d'un record de la réduction de la couverture de glace sur la mer arctique, ce qui laisse présager sa disparition à l'avenir.

Tout au long de l'année, la population canadienne s'est montrée généreuse en donnant de l'argent et de l'aide aux victimes des catastrophes naturelles à travers le monde. Nous sommes à la fois impressionnés par la puissance et la force de la nature et discrètement reconnaissants de vivre au Canada - nous ne sommes pas à l'abri de la colère de la nature, mais nous semblons y échapper. Les plaintes concernant la neige, les gelures, la chaleur et l'humidité, les nids de poule, la bouillie neigeuse et les pannes d'électricité localisées semblent anodines en comparaison avec les événements météorologiques meurtriers survenus à l'extérieur de nos frontières. Toutefois, comme nous entamons l'année 2006, bon nombre frémissent en songeant à ce qu'une autre année pourrait nous apporter. Pour l'instant, les scientifiques ne peuvent affirmer que l'accroissement des phénomènes météorologiques extrêmes peut être directement lié au réchauffement planétaire, même si cela est certainement compatible avec nos attentes à l'égard des changements climatique. Mais, avec ou sans réchauffement global, les phénomènes météorologiques extrêmes sont en voie de devenir de plus en plus catastrophiques pour les sociétés modernes, car nos plus grandes collectivités offrent des cibles plus nombreuses à la colère de Mère Nature. Nos immeubles sont plus hauts, la superficie de la surface pavée plus étendue et un nombre plus élevé de gens vivent près les uns des autres. Il n'est pas étonnant que nous devenions plus vulnérables aux événements météorologiques extrêmes.

Espérons que 2005 fut une erreur de parcours - une année malchanceuse d'extrêmes et de désastres, et non le début d'une tendance mondiale irréversible aux phénomènes météorologiques extraordinaires et destructeurs.

Même si le Canada a été épargné durant presque toute l'année 2005, nous avons quand même eu notre part d'événements météorologiques extrêmes. Ce fut une autre année chaude pour le Canada, où la pluviométrie a été la plus forte de notre histoire, avec de la pluie, de la pluie et encore de la pluie dominant les bulletins de nouvelles météorologiques d'un océan à l'autre. Les pertes matérielles assurées et les autres frais associés ont fait de cet été l'un des plus coûteux de l'histoire. Nous pouvons être reconnaissants que les tornades meurtrières, les ouragans dévastateurs, les sécheresses et les épidémies « n'aient pas été au rendez-vous » cette année, et nous espérons que l'année 2006 sera encore marquée par leur absence.

Cette année, les grands événements météorologiques extrêmes qui sont survenus au Canada ont été les inondations dans trois provinces différentes. Encore une fois, l'Alberta occupe la première place quant aux phénomènes météorologiques extrêmes avec ses pluies records de juin et les inondations résultantes, qui comptent parmi les désastres les plus coûteux de l'histoire de la province. Ces mêmes tempêtes estivales se sont déplacées vers le Manitoba et ont provoqué les pires inondations estivales qu'elle ait connues. Ces deux événements ont causé d'énormes pertes matérielles, dépassant 750 millions de dollars. En Ontario, une série de tempêtes estivales d'après-midi a provoqué un déluge dans la plus grande ville canadienne qui en moins de deux heures, est devenu le désastre météorologique le plus coûteux dans l'histoire de la province, du point de vue des assureurs et le deuxième en importance en pertes matérielles assurées dans l'histoire du Canada.

Parmi les autres événements météorologiques marquants de 2005, notons un été torride record en Ontario et au Québec, avec les taux d'humidité et de smog les plus élevés des annales de ces provinces, de fortes pluies de mai en Nouvelle-écosse et au Nouveau-Brunswick, qui ont provoqué des inondations extrêmes, une semaine avec des chutes de neige records dans les Maritimes, pas suffisamment de neige sur la côte Ouest au goût des amateurs de sports, l'arrivée d'un courant chaud et humide surnommé « Punch tropical » sur la côte Ouest du Pacifique, responsable des glissements de terrain et des coups de vent en novembre autour des grands Lacs, dont une rare tornade. Et, même si 2005 a été l'année des ouragans majeurs, le Canada n'en a pas vu un seul.

Les dix événements météorologiques marquants de 2005 rapportés ci-dessous sont cotés de un à dix, en fonction de facteurs qui comprennent leurs impacts sur le Canada et la population canadienne, la superficie touchée, les répercussions économiques, ainsi que leur durée.

Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2005

  1. L'inondation des inondations en Alberta
  2. La pire inondation généralisée de l'histoire du Manitoba
  3. La catastrophe météorologique la plus coûteuse de l'histoire de l'Ontario
  4. D'un été décevant à un été sans fin
  5. L'année des ouragans, mais pas au Canada
  6. Les averses d'avril causent des inondations dans les Maritimes
  7. La Colombie-Britannique manque de neige
  8. Une semaine enneigée dans l'Atlantique
  9. Une potion de sorcière en novembre
  10. Punch tropical en C.-B.

Autres événements significatifs

Le Canada connaît plus d'épisodes de temps chaud et pluvieux
Le smog sur toute l'année
Diminution record de la glace de mer dans l'océan Arctique
Sur la ferme…et dans la forêt
Accident d'un avion d'Air France à l'aéroport Pearson de Toronto
Virus du Nil occidental
Visite de la reine au Canada
Un automne chaud d'un océan à l'autre
Chute de neige record à Montréal

1. L'inondation des inondations en Alberta

Même si le printemps a été sec dans tout le sud de l'Alberta, - environ 50 % plus sec qu'à la normale - les agriculteurs et les propriétaires de ranchs ne s'inquiétaient pas outre mesure. Les pluies de l'automne et l'hiver combinées avaient été plus abondantes que normalement et juin est souvent un mois marqué de la plus forte pluviométrie de l'année. En 2005, les événements collaient parfaitement à cette réalité! Les pluies ont été si abondantes en juin qu'à la fin, plusieurs collectivités avaient connu leur mois le plus pluvieux de l'année.

Trois tempêtes majeures, espacées d'environ une semaine, ont noyé la région, où on a enregistré des records des niveaux des eaux. Des inondations historiques brisant les records, des courants d'eau gonflés par la pluie ont sorti de leur lit, inondant les villages du sud de l'Alberta et forçant des milliers de résidents à évacuer. À High River, au moins à deux reprises, les eaux montantes ont forcé les résidents à quitter leur demeure et certains ont dû être transportés par hélicoptère. Les eaux des crues ont balayé des routes et des parcs, détruit des égouts, des ponts et d'autres infrastructures, démoli des immeubles et fait périr des animaux d'élevage. À Calgary, une habitation sur dix a rapporté des dommages. Les pertes couvertes par les assurances étaient incroyables et, combinées aux infrastructures non assurées, s'élevaient facilement à 400 millions de dollars, dont 275 millions de dollars en pertes assurées - ce qui en fait une des catastrophes naturelles les plus coûteuses de l'histoire de l'Alberta.

Environ quarante municipalités ont déclaré des dommages aux infrastructures et quatorze ont déclaré l'état d'urgence officiel. Quatre personnes ont perdu la vie - deux ont été emportées par les eaux turbulentes et deux autres ont péri lorsque leur véhicule a coulé dans les eaux gonflées des rivières.

Même si les systèmes météorologiques pluvieux étaient inhabituels, ils se sont attardés et ont même emprunté un parcours vers l'ouest au lieu de suivre leur déplacement normal d'ouest en est. La rareté des chutes de neige de l'hiver précédent dans les piémonts du sud-ouest s'est avérée une véritable bénédiction (le taux le plus bas en quatre décennies), car très peu d'eaux de fonte se sont ajoutées aux pluies diluviennes. Pourtant, de nombreuses rivières, notamment la Bow, la Oldman et la Red Deer étaient gonflées, leur débit fluvial étant de 10 à 30 fois plus élevé que normalement. Les hydrologistes ont estimé que ce type d'inondation était un événement qui se produisait tous les deux siècles. Heureusement, les barrages et les autres infrastructures hydrologiques ont aidé à limiter certains dégâts. Sans ces installations, la ville de Drumheller aurait ressemblé à celle de New Orleans après le passage de l'ouragan Katrina.

Calgary a battu le record de pluviométrie pour le mois de juin. Les précipitations ont atteint 247,6 mm comparativement à leur niveau normal de 79,8 mm. À l'extérieur de la ville, les précipitations mensuelles ont atteint presque 400 mm. Lorsque le réservoir Glenmore a débordé pour la première fois de son histoire, le débit de la rivière Elbow normalement placide, était dix fois plus élevé que son niveau normal de juin, provoquant l'évacuation sans précédent de nombreuses collectivités riveraines. Plus de 2 000 résidents de Calgary, des millionnaires aux habitants des pensions, ont dû abandonner leur résidence. Les eaux de crue ont inondé les habitations, du sous-sol au plafond, d'eaux d'égouts brutes et nauséabondes. À Calgary, la qualité de l'approvisionnement en eau a aussi suscité des préoccupations. À l'ouverture du Stampede de Calgary, les habitants du sud de l'Alberta avaient vu assez de pluie pour le reste de leur vie.

2. La pire inondation généralisée de l'histoire du Manitoba

Le Manitoba a l'expérience des inondations. Presque tous les printemps, on s'inquiète de la menace des inondations découlant de la fonte du stock nival et des précipitations abondantes d'avril. En 2005, la province a connu la pire inondation généralisée de son histoire. Mais l'épisode le plus remarquable fut une rare inondation estivale causée par des pluies torrentielles qui se sont abattues à de multiples reprises durant les mois de juin et de juillet. Dans ce cas, il est tombé trop de pluie, trop rapidement et durant une trop longue période. Les orages estivaux étaient généralisés, intenses et fréquents, frappant tous les 20 minutes, souvent le même territoire. Les inondations se sont amplifiées d'une frontière à l'autre à mesure que des pluies diluviennes s'abattaient l'une après l'autre et remplissaient les rivières et les lacs petits et majestueux du Manitoba. Les voies navigables ont connu leur débit estival le plus élevé des annales de la province. Dans le Nord, le débit de l'imposante rivière Churchill a fracassé un record dans l'histoire de la province. Au sud, dans le centre-ville de Winnipeg, le 3 juillet, le niveau de la rivière Rouge a atteint 6,1 m- le deuxième en importance dans les annales de la ville depuis le début des travaux majeurs de lutte contre les inondations en 1969. Près de 200 administrations locales ont demandé de l'aide aux sinistrés et 22 municipalités ont déclaré l'état d'urgence. Plus de 5 000 réclamations privées pour dommages causés par les inondations ont été soumises, sans compter les pertes des agriculteurs, et totalisaient plus de 50 millions de dollars. Le nombre de réclamations a été le deuxième plus élevé dans les annales, dépassé seulement par celui de l'inondation de 1997.

Jamais auparavant le Manitoba n'avait été témoin d'une aussi grande accumulation d'eaux pluviales. Les eaux stagnantes couvraient des superficies géographiques records. La version manitobaine de la saison de la mousson a été provoquée par une série d'intenses systèmes de basse pression arrivant fréquemment du sud de la frontière. Les tempêtes les plus violentes se sont abattues le 1er juin lorsque d'intenses orages et leurs tornades associées ont balayé la moitié de l'ouest de la province près de Melita et de Brandon ainsi que le nord-est, se déplaçant vers le parc national Riding Mountain. Officiellement, il est tombé entre 90 et 130 mm de pluie, mais selon la lecture d'une jauge non officielle, un total incroyable de 230 mm de pluie est tombé les 1er et 2 juin. Les pluies n'ont pas cessé, et vers le 15 juillet, les précipitations avaient atteint jusqu'à quatre fois leur niveau normal au cours des six premières semaines de l'été.

Le déluge a donné bien des maux de tête aux résidents des villes, mais il a été encore plus dévastateur pour les gens de la campagne. Certaine parties des autoroutes pavées ont été submergées durant des jours. Il y a eu plus de fermetures de routes en une seule fois que jamais auparavant dans la province - même en hiver! Les pâturages ressemblaient à des rizières et les terres cultivées étaient parfois couvertes de vagues à crête blanche. Certaines des meilleures terres agricoles du Canada étaient trop trempées pour être cultivées. D'après le ministère de l'Agriculture du Manitoba, environ un million de kilomètres carrés ont été inondés - ce qui représente plus du quart des terres agricoles de la province. Les anciens ne pouvaient se souvenir d'avoir vu tant de champs non ensemencés. Pis encore, 2005 est la quatrième des sept dernières années pour laquelle les agriculteurs du Manitoba n'ont pu ensemencer pleinement leurs champs. Les pertes prévues s'élevaient à environ 350 millions de dollars et ont eu d'autres répercussions en cascade négatives sur l'économie de la province, allant jusqu'à 1,8 milliard de dollars.

3. Catastrophe météorologique la plus coûteuse de l'histoire de l'Ontario

Dans l'après-midi du 19 août, une ligne d'orages violents s'est déplacée vers l'Est en passant par le sud de l'Ontario, de Kitchener à Oshawa, y compris le nord de Toronto. Selon le Bureau d'assurance du Canada, l'orage a laissé dans son sillage d'importants dommages, ce qui en a fait le sinistre assuré le plus coûteux de l'histoire de la province, soit plus de 500 millions de dollars de dommages, plus de deux fois et demie les pertes essuyées par l'Ontario à la suite de la tristement célèbre tempête de verglas de 1998 et la deuxième catastrophe en importance de l'histoire canadienne.

Des douzaines d'orages éclataient simultanément. Au pire de la tempête, le système a engendré deux tornades de catégorie 2 dont les rafales atteignaient entre 180 et 250 km/h. La première tornade a frappé de Milverton au lac Conestogo (ouest d'Elmira). La deuxième a sévi de Salem au lac Bellwood (nord de Guelph). Les tornades ont déraciné des centaines d'arbres, en plus d'en démembrer un grand nombre, rompu des lignes électriques, renversé des voitures et des camions ainsi qu'endommagé plusieurs maisons, chalets et granges. Voici un exemple pour illustrer la force incroyable de l'orage. Sur une ferme, les vents tourbillonnants ont enfoncé un stylo à bille de sept centimètres dans un arbre, fendant le tronc.

Même si un rare avertissement de tornade a été émis pour Toronto, l'orage a frappé différemment à son approche depuis le Nord-Ouest. Il a apporté des pluies torrentielles, des grêlons de la taille d'une balle de golf, de forts vents rectilignes et des crues soudaines. Au plus fort de la tempête, les rafales de vent soufflaient à 72 km/h, et la foudre frappait 1 400 fois par minute. Cependant, ce sont les crues soudaines qui ont causé le plus de dégâts. L'orage a déversé 103 mm de pluie en une heure dans une bande s'étendant sur North York et les environs. Il est comparable à l'ouragan Hazel qui, en 1954, a laissé derrière lui 53 mm de pluie tombée en une heure. Aux bureaux de Downsview d'Environnement Canada, 130 mm de pluie sont tombés, dont 100 mm en moins d'une heure, une quantité inégalée pour un orage dans la région de Toronto, et fort probablement de la tempête la plus importante en 100 ans. Le déluge a inondé deux étages du bâtiment, poussant les employés à s'entasser dans le sous-sol et dans l'auditorium intérieur pour se protéger de l'orage. Un quartier ou deux au nord de Thornhill, une observatrice météorologique a vidé son pluviomètre qui contenait 175 mm d'eau. En périphérie de la ville, des pluies torrentielles ont créé des embouteillages et bloqué les conducteurs. Les services d'incendie ont répondu à plus de 1 000 appels. Dans une situation dramatique, les services maritimes ont secouru quatre personnes qui étaient tombées dans les courants rapides de la rivière Don.

Un inventaire préliminaire a permis de déterminer que plus de 15 000 demandes d'indemnité ont été soumises pour des refoulements causés par les pluies torrentielles et pour des dommages aux structures causés par le vent. Les sinistres assurés ne comprennent pas les importants dommages aux infrastructures dans la ville. Par exemple, environ 30 m de l'avenue Finch Est ont été emportés. Les réparations n'étaient toujours pas terminées à la fin de l'année.

4. D'un été décevant à un été sans fin

Durant l'été, les résidents de l'Ontario et du sud du Québec ont dû composer, pour le meilleur ou pour le pire, avec un accès de chaleur torride et d'humidité insupportable. Si on l'associe à un nombre record de journées de smog, cet été fut sûrement un des plus chauds, des plus collants et des plus sales. Et quelle différence avec l'année 2004, qui n'a pas connu d'été - c'était soit trop froid, trop pluvieux ou trop nuageux aux goûts de la plupart des gens. Si 2004 fut une année sans été, 2005 fut celle de l'été sans fin.

L'été des étés a commencé par le mois de juin le plus chaud de l'histoire. Cette tendance s'est poursuivie en juillet, en août et à l'automne. Pour des régions traditionnellement chaudes comme Windsor et Toronto, la période de juin à août fut la plus chaude enregistrée. Le nombre de journées chaudes (>30 °C) à Toronto est important. Habituellement, la ville enregistre environ 14 journées de chaleur par année. En 2004, il n'y a eu que trois journées chaudes, alors qu'en 2005 on en a compté 41! Montréal se trouve également au-dessus de sa moyenne de 8 journées chaudes par année, car elle en a connu 23 en 2005, mais deux seulement en 2004. Toronto a émis huit alertes de chaleur et 18 alertes de chaleur extrême, pour un total de 26 journées chaudes. Le record précédent, soit 19, remontait à 1991. La chaleur estivale fut exceptionnellement persistante, avec quelques moments de répit entre chaque épisode.

C'est de l'humidité écrasante dont la plupart se plaignaient, et pour cause. À Toronto, le nombre de journées dont le taux humidex a dépassé un inconfortable 35 °C a atteint 44°C, égalisant les records de 1955 et 2002. L'été a aussi été marqué par une période d'humidité de type tropicale de 13 jours consécutifs, soit la plus longue à jour, qui a commencé le 10 juillet. La chaleur de la journée pouvait être oubliée grâce aux piscines et aux lieux climatisés, mais les températures nocturnes minimums empêchaient souvent les gens de dormir. À Toronto, les températures minimums se situaient quatre degrés écrasants au-dessus de la normale. De plus, 25 nuits ont été marquées par une température minimum supérieure à 20°C (c.-à-d. nuits tropicales), fracassant ainsi le record de 2002 (19 nuits).

En raison de la grande chaleur, de l'abondance de soleil et des déplacements peu fréquents des masses d'air, les nombreuses journées de smog étaient inévitables. Parfois, l'air lourd était presque irrespirable, et le smog si épais que la Tour du CN n'était que partiellement visible de loin. Le ministre ontarien de l'Environnement a émis un nombre record d'avis de smog entre le 1er mai et 30 septembre, soit pour 42 jours dans la province. Le nombre d'avis oscillait entre 38 à Toronto et 10 à Sault Ste. Marie. En juin, l'air était particulièrement mauvais et des avis de smog ont été émis pour 20 jours (les deux-tiers du mois). Un épisode a même duré huit jours, ce qui est sans précédent. Au Québec, il y a eu cinq épisodes de smog (pas d'avis) entre mai et septembre, 13 jours au total, variant entre 12 jours à Montréal et quatre jours dans les Laurentides et dans la région Québec-Beauce. L'épisode le plus long de mauvaise qualité de l'air a duré six jours, du 8 au 13 juin, à Montréal et dans la région de Drummondville - Bois-Francs.

À Toronto, au moins six décès sont attribuables à l'été chaud persistant, et il ne s'agit probablement que d'une fraction du taux de mortalité réel lié à la chaleur et au smog. Il n'est pas surprenant que la consommation d'électricité ait atteint un sommet. Le gestionnaire de l'électricité de l'Ontario a émis plus d'une douzaine d'appels d'urgence pour inciter les gens à réduire leur consommation d'électricité afin d'éviter les pannes rotatives. étant donné que la consommation de mégawatts atteignait des niveaux records, la province a dû réduire la tension électrique de 5 %.

Pourtant, la majorité des résidents ont semblé ravis que l'été n'en finisse plus. À la fête du travail, l'été s'est annoncé comme le plus chaud jamais enregistré. Il ne s'achevait pas. La période de six mois allant de juin à novembre a battu des records de chaleur dans certaines régions de l'Ontario et du Québec. Tout le monde parlait de la perduration de la chaleur, surtout à l'automne. Celui-ci fut agréablement chaud pendant si longtemps que de nombreux résidents se sont sentis coupables ou se sont inquiétés d'avoir bientôt à payer pour les excès de cette merveilleuse température.

5. Année des ouragans, mais pas au Canada

Les spécialistes des prévisions météorologiques avaient prévu une autre saison active des ouragans dans l'Atlantique, mais elle fut plutôt hyperactive! Le compte total s'élève à 26 tempêtes tropicales et 14 ouragans, deux nouveaux records, soit deux années d'orages réunies en une seule. La saison occupée des ouragans démontre une continuité de l'activité supérieure à la normale qui a commencé en 1995. Depuis, toutes les saisons des ouragans dans l'Atlantique, sauf deux (1997 et 2002), sont plus orageuses qu'à l'habitude. En 2005, plus de la moitié des orages se sont aventurés dans l'ouest des Caraïbes ou le Golfe du Mexique où les eaux de surface ont atteint une température qui n'a été surpassée qu'une seule fois depuis 1982, quand on a utilisé pour la première fois les satellites en vue d'observer la température des eaux.

Exemples de faits saillants sur les ouragans de 2005 :

  • Il y a eu 26 tempêtes tropicales, d'Arlène à Wilma et d'Alpha à Epsilon. L'année 1933 fut l'année précédente la plus orageuse avec 21 tempêtes.
  • Le nombre d'ouragans dans l'Atlantique (14) a éclipsé le record établi en 1969 (12 ouragans).
  • Un record de trois ouragans de catégorie 5, Katrina, Rita et Wilma, dont les vents ont dépassé 250 km/h.
  • L'ouragan Wilma a été le plus intense jamais enregistré dans l'océan Atlantique, avec une pression centrale chutant à 882 hPa. Sa facture de 10 milliards de dollars en fait le troisième orage le plus coûteux.
  • À eux quatre, les ouragans Dennis, Katrina, Rita et Wilma ont pris 1 500 vies, Katrina étant une des tempêtes les plus meurtrières aux états-Unis.
  • L'ouragan Katrina a causé pour 125 milliards de dollars (CDN) de dommages, qui étaient assurés à hauteur de 40 milliards, ce qui en fait de loin le désastre météorologique le plus coûteux de l'histoire mondiale.

Les facteurs ayant contribué à cette saison active sont notamment des températures océaniques continues toujours plus chaudes que la normale dans l'Atlantique tropical, un contenu océanographique plus chaud, une circulation favorable des vents et des couches d'air supérieures qui a alimenté les vents de l'Est, une circulation atmosphérique stagnante qui favorise un début de saison hâtif; de forts vents du nord de l'Afrique qui poussent plus d'orages vers l'océan Atlantique et l'absence de vents alizés cisaillants qui auraient freiné les orages en formation.

À la différence de 2004 - la saison avait commencé doucement, elle avait connu une activité record et elle était morte aussi vite qu'elle avait commencé - la saison 2005 a commencé rapidement et est demeurée active jusqu'à la fin et même au-delà. Même si un nombre record de tempêtes tropicales ont frayé leur chemin dans l'Atlantique Nord, il est curieux que peu d'entre elles se soient dirigées vers le nord, au Canada, et qu'aucune d'entre elles n'aient eu les mêmes répercussions que celles des états-Unis et des Caraïbes.

À la fin d'août, ce qui restait de Katrina est passé du parallèle à l'axe des Grands lacs inférieurs et du fleuve St-Laurent, en arrosant un couloir étroit du sud de l'Ontario, de Long Point à Hamilton, avec 100 mm de pluie. Au Québec, Katrina a apporté entre 80 et 100 mm de pluie dans la région de la Basse Côte-Nord. On a signalé des inondations résultant du débordement de rivières et des ponceaux détruits à Charlesbourg et à Vanier. Le 31 août, plusieurs records de précipitation pour un jour ont été établis, y compris 73,8 mm à l'aéroport P.E. Trudeau - sa journée la plus humide en août - et 73,9 mm à Québec, ce qui en fit la journée la plus humide d'août, un nouveau record.

Le 17 septembre, les restes de la tempête tropicale Ophelia ont apporté du mauvais temps dans certaines parties continentales de la Nouvelle-écosse, avant d'atteindre Terre-Neuve le lendemain. Le vent a soufflé jusqu'à 96 km/h, et la quantité de pluies tombées a varié entre 70 et 100 mm pendant les orages. Une bouée de la Nouvelle-écosse a relevé des vagues atteignant 11 m. Plus tard, le 26 septembre, les restes de l'ouragan Rita se sont fusionnés à une dépression qui a traversé le Québec. Des pluies records se sont abattues sur le nord de Montréal et la ville de Québec. Les précipitations les plus importantes ont été reçues à Deschambault (124,4 mm). Le 26 octobre, la dépression de l'ouragan Wilma est passée au sud de l'île de Sable, en Nouvelle-écosse, où elle a été absorbée par un important système en mer. L'orage hybride a généré de 30 à 50 mm de pluie. Habituellement, les pires conditions sont en mer (p. ex. des vagues de neuf mètres). Dans les collectivités de l'île du Cap-Breton, les vents ont soufflé jusqu'à 125 km/h, et l'orage a créé des problèmes d'inondation dans les environs de Sydney. La mer était agitée le long des côtes Atlantiques de la Nouvelle-écosse et dans le golfe du St-Laurent, mais peu d'inondations côtières ont été rapportées. L'orage s'est déplacé trop rapidement pour agiter les eaux sur une longue distance.

6. Les averses d'avril causent des inondations dans les Maritimes

En 2005, plusieurs collectivités de la Nouvelle-écosse ont vécu l'été le plus sec jamais enregistré. Mais avant cette période de sécheresse, elles ont dû endurer le printemps le plus humide jamais vu. À Halifax, les pluies printanières de mars à mai ont apporté un total record de 589,4 mm d'eau - soit 225 mm de plus que la normale. De ce total, plus de la moitié des précipitations sont tombées en mai, éclipsant le record précédent de 230,1 mm établi en 1971. D'autres records de tous les temps pour mai ont été établis à l'île Cap-de-Sable (418, 4 mm) et à Liverpool (508.4 mm).

Les fortes pluies provenaient d'une succession de tempêtes qui remontaient la côte Est et s'installaient au-dessus des Maritimes à partir d'une crête verticale de haute pression sur le Labrador. Le système qui est resté du 21 au 27 mai a généré de forts vents et la plupart de la pluie qui a causé des inondations importantes dans les Maritimes. Les fortes pluies tombées durant la longue fin de semaine de mai ont sorti de leur lit un grand nombre de lacs et de rivières situés le long de la côte sud de la Nouvelle-écosse, forçant les responsables de Lunenburg à déclarer l'état d'urgence à l'échelle locale. La montée des eaux a occasionné l'inondation de maisons, entraîné la fermeture de ponts et emporté plusieurs routes, ce qui a nécessité de nombreuses évacuations. Ce mois de mai humide a eu des effets néfastes sur l'agriculture, retardant la plantation des semences de deux à trois semaines. Il est difficile d'imaginer un mois plus épouvantable. Le temps était froid, gris, couvert et violent, même quand il ne pleuvait pas. À Halifax, les températures se trouvaient 1,4°C sous les normales, et n'ont dépassé les 18°C qu'une seule fois en mai. À Shearwater , les périodes d'ensoleillement ont atteint seulement 63 % de la normale pour ce mois, soit 70 heures de moins qu'à l'habitude. Plus de la moitié des journées comptaient moins d'une heure d'ensoleillement, y compris neuf jours consécutifs, ce qui est encore plus révélateur.

Les inondations étaient pires dans la partie supérieure du fleuve Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. Le cours supérieur du bassin a reçu d'importantes chutes de neige tout au long de l'hiver et enregistré des précipitations records en mars et en avril. À Saint Léonard, 151 cm de neige ont fondu en cinq semaines. Quand la grande quantité de neige et de glace a commencé à fondre rapidement, épisode suivi de fortes pluies printanières et de quelques journées très chaudes au cours de la deuxième semaine de mai, la crue printanière est arrivée rapidement et fut très intense. L'eau a rempli le fleuve Saint-Jean jusqu'au bord. Puis, les pluies copieuses du long week-end de mai ont laissé 80 mm derrière elles à St- Léonard. Les inondations ont forcé plus de 40 familles à quitter leur maison et ont emporté des portions majeures de l'autoroute principale et plusieurs rues du Nouveau-Brunswick. À Fredericton, le fleuve est monté un mètre au-dessus du niveau d'inondation, poussant les eaux dans les rues et les maisons. Même si les inondations étaient plus importantes que la normale, elles étaient tout de même un demi-mètre sous les plus hauts niveaux atteints en 200 ans, en 1973.

7. La Colombie-Britannique manque de neige

Les prévisions hivernales pour la côte Ouest ont été plus chaudes et sèches que la normale. Cependant, personne n'a pu prévoir les rares chutes de neige et les minces accumulations de neige dans les stations d'hiver de la Colombie-Britannique. Les conditions d'enneigement n'avaient pas été aussi pathétiques au cours des dernières années et ont entraîné des pertes économiques énormes et la grande déception des amateurs de sports d'hiver. Pour ces derniers, les conditions n'auraient pas pu être pires : pluies record en janvier, période d'ensoleillement record en février et températures record en mars. Il faut ajouter à cette frustration des chutes de neige presque record en avril, au moment où la plupart des stations avaient abandonné la partie et fermé leurs portes pour la saison.

Une crête de haute pression tenace et forte au-dessus de la Colombie-Britannique a efficacement empêché les tempêtes hivernales de couvrir les deux-tiers sud de la province. Lorsque l'air humide est arrivé, il apportait souvent avec lui des épisodes de chaleur ou de pluies torrentielles et incessantes. Whistler-Blackcomb a reçu ses plus faibles précipitations de neige depuis l'ouverture de la station en 1966, entre le tiers et la moitié des accumulations saisonnières moyennes. Des pluies encore pires et excessives, beaucoup de soleil et des températures douces ont grugé le peu de neige tombée. Au mont Washington, sur l'île de Vancouver, la station de montagne reçoit généralement 9 m de neige par année. Cet hiver, les pentes étaient anormalement gazonnées et nues. Pendant la haute saison du ski, la neige tombée ne représentait qu'un insignifiant 12 % des accumulations normales. Ironiquement, la station a reçu en avril 360 impressionnants cm de neige, soit la plus importante chute de neige pour ce mois en 25 ans, et a pu offrir les meilleures conditions de ski de fin de saison de mémoire. À l'intérieur de la C.-B., très peu de neige est tombée. En février, Kelowna était plus sèche et plus chaude que Los Angeles, la température quotidienne étant au-dessus du point de congélation et sans neige, du jamais vu. À Kamloops, les skieurs de fond considèrent que ce furent les pires conditions en 44 ans. Intrawest, la principale corporation de stations, a déclaré que cette saison d'enneigement avaient offert aux skieurs les conditions les plus difficiles en 40 ans. Sur son site principal à Whistler, le nombre de visiteurs a chuté de 14 %, ce qui a fait perdre des millions de dollars à l'entreprise. étant donné qu'il y avait plus de boue que de neige poudreuse, les skieurs et les néviplanchistes ont abandonné les pistes de la C.-B. pour celles de l'Alberta, qui sont plus en altitude.

Malgré l'absence de l'hiver en Colombie-Britannique, les conditions étaient propices aux avalanches. À la fin mars, le Centre d'avalanches de la C.-B. a averti les skieurs de fond, les néviplanchistes, les raquetteurs et les motoneigistes d'être particulièrement prudents après une chute de neige fraîche (40 cm) et des températures printanières douces. De plus, plusieurs cycles rapides de gel et de dégel combinés à de forts vents ont créé un enneigement instable. Au Canada, 15 personnes meurent en moyenne dans une avalanche chaque année. En 2004-2005, on a dénombré six décès.

8. Une semaine enneigée dans l'Atlantique

À la mi-janvier, l'Atlantique avait reçu une bonne bordée de neige par mois depuis novembre, assez pour que ses routes se vident et que ses habitants tiennent la forme! Puis, le 17 janvier, près de 40 cm de neige et des vents soufflant en rafales à 90 km à l'heure ont balayé la région. Plus que l'accumulation de la neige, c'étaient les bourrasques de vent, causant de la poudrerie et un épais voile blanc, qui rendaient les conditions de conduite et de marche très périlleuses.

L'Atlantique n'était pas sitôt remise de cette tempête que l'hiver lui portait un autre coup, trois jours plus tard. Cette fois, les résidents pouvaient pousser des soupirs de soulagement, car la tempête déversait moitié moins de neige et s'accompagnait de vents de moindre intensité. Mais le pire était à venir! Les 23 et 24 janvier, une tempête, qui se déplaçait lentement, déversait des quantités records de neige sur toute la région des Maritimes. Un blizzard faisait rage partout, provoquant d'abondantes chutes de neige et des rafales de vent qui, à 130 km à l'heure, atteignaient la puissance d'un ouragan. Comble de malheur, les très basses températures entraînaient des refroidissements éoliens de -35 º C, un froid peu commun dans les Maritimes. Dans de nombreux endroits élevés, les chutes de neige atteignaient de 50 à 70 cm. Plusieurs stations météorologiques brisaient leur record du jour le plus enneigé de janvier. Ainsi, Greenwood était enseveli sous 64 cm de neige fraîche, soit près du double du record de 35 cm en un jour, atteint en 1962. Yarmouth, avec 59 cm, affichait aussi un record d'un jour en janvier, renversant la marque de 47 cm établie en 1943. On sait que c'est une grosse tempête quand les pistes de ski sont fermées à cause de la neige! Les grandes autoroutes, l'aéroport et toutes les écoles ont été fermées pendant au moins deux jours. Les églises ont annulé les services religieux et les magasins ont ouvert pendant quelques heures pour ensuite fermer leurs portes.

Il était dangereux de s'aventurer dehors par une telle tempête. Dans les bandes des précipitations les plus intenses, on a enregistré des chutes de neige de 7 à 9 cm à l'heure pendant toute la durée de la tempête, soit entre 24 et 30 heures. Les accumulations de neige atteignaient de 1 à 2 m presque partout, surtout du côté abrité des immeubles et en plein champ. On ne comptait plus les voitures pratiquement ensevelies, et il a fallu porter secours à plusieurs automobilistes pris dans la neige sur la Transcanadienne. Au grand étonnement des Néo écossais, la tempête n'a pas provoqué de panne de courant.

Dans l'Atlantique, on ne parlait plus que des trois tempêtes de la semaine. Pendant la troisième semaine de janvier, les chutes de neige ont atteint 139 cm au total à Greenwood, 111 cm à Yarmouth, 93 cm à Sydney, 90 cm à Charlottetown et 76 cm à Moncton. Les contrecoups des tempêtes se sont fait sentir sur les entreprises, qui ont perdu des millions de dollars. Un centre commercial de Halifax a dû fermer ses portes pendant un nombre sans précédent de trois jours et demi à compter du 27 décembre.

9. Une potion de sorcière en novembre

Dans les Grands Lacs, novembre est l'un des mois les plus venteux, et les coups de vent y sont responsables de près de la moitié des naufrages. Située à l'intérieur du continent nord-américain, dans la zone de convergence des mouvements de masses d'air arctique et d'air tropical, la région subit l'influence de systèmes météorologiques turbulents et très changeants. En novembre, le long du courant-jet dominant, des cyclones en formation se déplacent vers l'Est et prennent de la force dans les eaux relativement chaudes des Grands Lacs. Les dépressions barométriques sont souvent plus marquées en novembre qu'à d'autres périodes de l'année. Ces mauvaises tempêtes sont appelées les « sorcières de novembre ».

Au cours de la première semaine de novembre 2005, une vilaine « sorcière » a frappé de plein fouet la région inférieure des Grands Lacs, la balayant de rafales de 90 km/h. Au sud des Grands Lacs, la tempête a donné naissance à une tornade mortelle qui a ravagé l'Indiana et a donné la mort à 22 personnes. En Ontario, les dommages étaient en grande partie mineurs et localisés. À Hamilton, des arbres ont été déracinés, des lignes électriques coupées, des bacs de recyclage et des débris soulevés, et des feux de circulation jetés à terre. Les équipes d'urgence n'avaient pas de répit, répondant à des centaines d'appels. Les vents les plus forts ont été signalés surtout en terrain élevé et dans des zones exposées, sous le vent des Grands Lacs. Selon Hydro One, jusqu'à 70,000 clients se trouvaient sans courant dans la province.

Le 9 novembre, une autre file de tempêtes se déplaçait à travers la province. L'Ontario allait connaître l'une de ses journées les plus bizarres sur le plan météorologique. Tandis que des températures de 20°C réchauffaient Windsor, de la pluie verglaçante tombait sur Ottawa, il neigeait à Barrie et une rare tornade s'abattait sur Hamilton. La tornade a frappé Hamilton à environ 16 h et a duré 10 minutes. De catégorie F-1, la tornade a déchaîné des vents atteignant jusqu'à 180 km/h, des vents assez forts pour arracher et balancer dans l'air des bennes à rebuts, déformer des murs, décoller des toitures et renverser des voitures. Le long d'un couloir étroit de 7 km traversant la ville, la tornade a causé des dommages importants à certaines maisons, épargnant la maison voisine. Elle a endommagé une école et arraché le toit d'un gymnase. Au moins une douzaine de maisons n'étaient plus habitables. Par miracle, seulement deux enfants ont été légèrement blessés. Cette tornade était la troisième à frapper l'Ontario depuis l'enregistrement des données, au début des années 1990. Les deux autres ont sévi dans des collectivités du sud-ouest, à Leamington (le 29 novembre 1919) et à Exeter (le 12 décembre 1946).

Une troisième grande « sorcière » a frappé le sud-est et le centre de l'Ontario les 16 et 17 novembre. Les rafales de vent ont atteint 100 km à l'heure. Hydro One a indiqué que les vents violents avaient provoqué des pannes dans plus de 50 000 foyers de la province. Il a été difficile de rétablir le courant car, dans certains cas, des vents soutenus avaient fait tomber les lignes de transmission deux ou plusieurs fois. À Toronto, les routes ont été inondées et le relâchement d'un mur de soutènement a forcé l'évacuation des maisons d'un quartier. Au sud des Grands Lacs, aux états-Unis, le mauvais temps, qui a déclenché 35 tornades, a causé des dommages encore plus considérables. Pour certains résidents de Hamilton, le bruit du vent suffisait à rappeler la tornade de la semaine précédente.

10. Punch tropical en C.-B.

À la mi-janvier, après deux semaines de froid rigoureux dans toutes les basses-terres continentales de la Colombie-Britannique et l'île de Vancouver, un courant persistant d'air exceptionnellement chaud et humide, surnommé le « Tropical Punch », a enveloppé le sud-ouest de la Colombie Britannique. Mais, plus que le phénomène courant du « Pineapple Express », ce système, qui avait pris naissance au sud d'Hawaï, transportait vers le nord l'air encore plus humide et plus chaud des régions tropicales. Les températures ont grimpé à des niveaux record. Abbotsford profitait d'une douce température de 18,1°C le 19 janvier, soit la température la plus élevée enregistrée dans toute la province depuis 1899. Victoria, à 16,1°C, a aussi fracassé son record de temps chaud pour janvier. La C.-B. était noyée sous des précipitations record. À Tofino, sur l'île de Vancouver, 96,8 mm de pluie sont tombés le 17 janvier et une quantité phénoménale de 197,2 mm arrosait la ville le lendemain - deux nouveaux records en une journée. Port Renfrew a reçu un total de 342 mm en deux jours. Pour compliquer les choses, le sol était encore gelé et ne pouvait absorber les eaux de ruissellement, qui dévalaient les pentes dénudées et incapables de retenir l'eau.

Les équipes travaillaient fiévreusement à dégager les collecteurs d'eaux pluviales des débris et de la glace. Les automobiles avaient glissé dans les fossés inondés; les digues avaient cédé; les pompes de puisard s'étaient brisées sous l'effet d'un usage intense et les terrains de stationnement avaient pris l'allure de lacs miniatures. La pluie de la semaine avait inondé les ponts et les autoroutes, et contraint des centaines de personnes à délaisser des maisons boueuses. Les dommages se chiffraient en dizaines de millions de dollars. À Vancouver Nord, suite à un glissement de terrain massif, une digue de 75 mètres de haut s'est effondrée sous le poids des arbres et des roches, détruisant complètement une maison et un barrage, tuant une femme et forçant l'évacuation du quartier.

LES NOUVELLES MÉTÉOROLOGIQUES DE L'AN 2005

Le Canada connaît plus d'épisodes de temps chaud et pluvieux

En 2005, d'après les résultats provisoires, le Canada a connu la sixième année la plus chaude en presque 60 ans. En effet, il a enregistré des températures de 1,3°C supérieures à la moyenne et a connu sa neuvième année consécutive au cours de laquelle les températures ont été supérieures à la normale. Depuis 1998, le Canada a connu six des neuf années au cours desquelles les températures ont été les plus élevées. En fait, chaque région du Canada a enregistré des températures supérieures à la normale en 2005. Il a fait exceptionnellement chaud dans le nord de la Colombie Britannique, au Yukon et dans le Grand Nord. Partout au pays, toutes les saisons ont été plus chaudes que d'habitude, et c'est pendant les saisons de transition (le printemps et l'automne) que les températures au-dessus du point de congélation ont été les plus élevées. Partout au Canada, le printemps a été le troisième le plus chaud (+2,1°C) et s'est classé au cinquième rang au point de vue des précipitations (+12 %) depuis les premiers records en 1948. Le Canada a connu un automne merveilleux. À l'échelle nationale, en Ontario et au Québec, cette saison a été la deuxième la plus chaude.

Le Canada, tout comme le reste du monde, connaît un réchauffement des températures. À l'échelle planétaire, l'année 2005 a été la 27e année consécutive au cours de laquelle les températures ont été supérieures à la normale et l'année la plus chaude jamais enregistrée avec une fraction du record de température enregistré en 1998.

Les températures ont augmenté au cours des 100 dernières années, mais cette hausse lente s'est accentuée de façon marquée au cours des 25 dernières années. C'est depuis 1990 que les températures ont été les plus chaudes, et ce, partout dans le monde, et les trois années les plus chaudes ont été enregistrées depuis 1998. Selon l'Organisation météorologique mondiale à Genève, la température moyenne mondiale a augmenté trois fois plus rapidement depuis 1976, par rapport aux 100 dernières années. Maintenant, au XXIe siècle, les températures mondiales sont de 0,6°C supérieures à celles enregistrées au début du XXe siècle. Bien qu'une autre année chaude ne soit pas un signe de l'accentuation des changements climatiques, l'augmentation sans précédant des températures mondiales au cours des 25 dernières années a ajouté du poids à la thèse convaincante de la contribution des humains aux changements climatiques.

En 2005, le Canada a enregistré le plus grand nombre de précipitations. En effet, certaines étaient 14 % plus abondantes que la normale. Chaque saison a connu des épisodes de temps pluvieux, surtout l'été, où les précipitations ont été 21% plus abondantes que la normale. En été, dans certaines régions de l'Ouest et du Nord, les précipitations ont été 40 % plus abondantes que la normale, et même le double dans certaines régions du sud de l'Alberta et du Manitoba.

Smog sur toute l'année

Dans l'est du Canada, à l'été, on a souvent connu des journées chaudes et sans pluie, beaucoup d'ensoleillement ainsi que des vents et des courants d'air légers. Comme on pouvait s'y attendre, il y a aussi eu un nombre record de jours d'avis de smog en 2005 : 53 en Ontario, 25 au Québec et 3 dans le Canada atlantique. Des villes et des villages de Windsor à North Bay et de l'Est jusqu'à Québec, tout comme des zones urbaines et rurales, se sont couverts d'un voile brun jaunâtre.

Des avis de smog en Ontario ont été diffusés plus souvent en 2005. Ils étaient en vigueur plus longtemps et visaient généralement un plus grand nombre de régions qu'avant. Le ministère de l'Environnement de l'Ontario a déclaré un nombre inégalé de 15 avis de smog pendant 53 jours, par rapport à 8 avis pendant 20 jours l'an dernier. Deux autres premières en Ontario : un épisode de smog en octobre qui a duré 4 jours et le premier avis de smog à être diffusé si tôt pendant la saison chaude, soit les 19 et 20 avril. Traditionnellement, la saison du smog s'étend de mai à septembre.

Dans le sud du Québec, les autorités ont observé 13 jours de smog en tout (sans avis) pendant la saison chaude, soit de la mi-avril à la fin septembre. Montréal a connu des problèmes de qualité de l'air pendant 12 jours. Cette ville est suivie de près par Gatineau, qui en a connu pendant 10 jours. Fait important : Montréal a connu plus de problèmes de qualité de l'air pendant la saison froide que pendant la saison chaude. En effet, cette ville a enregistré 15 jours de smog entre le 1er janvier et le 15 avril, et 12 pendant le reste de l'année. Certaines parties du sud de l'Ontario et du Québec ont connu un important épisode de smog hivernal pour la toute première fois. Du 31 janvier au 8 février, une masse d'air stagnante, ce qui est rare à cette période de l'année, est demeurée au-dessus de l'Ontario et du Québec. Une « couche d'inversion », dans laquelle de l'air chaud situé à deux ou trois mille mètres s'appuie sur de l'air plus froid au niveau du sol, a emprisonné des polluants auxquels les humains sont exposés. Cet événement de neuf jours a été l'épisode de smog le plus long de l'histoire jamais observé au Québec. Cet épisode a obligé le gouvernement du Québec à demander aux résidants de s'abstenir de faire brûler du bois, à moins d'une nécessité absolue, jusqu'à ce que les conditions météorologiques s'améliorent. À Montréal, pendant les mois plus froids, environ une demie des polluants sont rejetés par les poêles à bois. Et comme, en plus, la saison du smog a été particulièrement longue cette année, soit d'avril à octobre 2005, nombreux sont ceux qui se demandent si le smog constitue maintenant une préoccupation tout au long de l'année.

Diminution record de la glace de mer dans l'océan Arctique

La glace de mer de l'océan Arctique fond chaque été pour atteindre sa superficie minimale en septembre. Après la plupart des étés, la glace augmente en superficie les années suivantes. Depuis les années 1970, on observe une diminution d'environ 7 % par décennie de la couverture de glace. Une des principales préoccupations est que la superficie de la glace n'est pas encore revenue à son niveau record de 2002. À chacune des quatre dernières années, l'étendue de glace a connu une diminution par rapport aux premières mesures prises par des satellites en 1978. En 2005, la superficie a atteint son plus bas niveau en un quart de siècle, à environ 5,3 millions de km carrés, comparativement à 7 millions en 1978, ce qui représente une diminution de 20 % en 30 ans. Le minimum record de cette année dépasse le record précédent établit en 2002, à un peu moins de 6 millions de km carrés. Selon les climatologues, la réduction des glaces de mer d'été aurait atteint un point de non-retour, et ce phénomène devrait se poursuivre jusqu'à ce que les glaces disparaissent complètement de l'océan Arctique plus tard au cours du présent siècle

Sur la ferme…

À la fin juillet, les champs de céréales très prometteurs permettaient aux agriculteurs de l'Alberta et de la Saskatchewan d'espérer des récoltes records en 2005. Mais le temps venu, les pluies et le froid ont gâché toutes les chances de connaître une telle année. Au Manitoba, qui a été durement touché, les pluies d'été ont inondé une grande partie des terres avant même que les agriculteurs n'entreprennent les semis.

Plusieurs agriculteurs ont dû trimer dur pour terminer leurs récoltes. Heureusement, le mois de novembre a été plus chaud qu'à l'habitude, donnant plus de temps aux producteurs pour les entreposer. Toutefois, l'arrêt des récoltes pendant plusieurs semaines à la fin de l'été et à l'automne a causé des retards de deux à trois semaines. Bien que la quantité de récoltes n'ait jamais été en menacée, la production printanière de blé en Saskatchewan étant largement supérieure à la moyenne des cinq dernières années, l'humidité excessive et le faible ensoleillement ont contribué à réduire dans certains cas la qualité des récoltes à la qualité fourragère en raison du blanchiment, du mildiou et de la germination des céréales. Dans les Prairies, seulement 43 % des récoltes de blé a été cotée de catégorie no 1 comparativement à 70 % dans les années moyennes. De plus, en raison de l'humidité excessive, il a fallu ajouter les coûts liés au séchage des céréales.

La sécheresse du début de l'été en Ontario s'est avérée désastreuse pour les producteurs de foin et de maïs de la province. Au moins cinq endroits ont connu leur mois de mai le plus sec jamais enregistré. Par exemple, seulement 66,6 mm de pluie sont tombés sur Toronto du 1er mai au 31 juillet - soit environ un quart de l'accumulation moyenne de 171 mm. La rareté des précipitations sur une période de 41 jours, du 15 juin au 25 juillet, a eu de graves répercussions pour les agriculteurs. Comme le maïs et le soja arrivaient à maturité et en raison des vagues de chaleur continues, les agriculteurs devaient compter sur une plus grande quantité de précipitations qu'à l'habitude. Ils attendaient désespérément qu'une pluie longue et continue pénètre profondément dans le sol. À la mi-juillet, certaines parties du sud de l'Ontario ont connu les dix semaines les plus sèches jamais observées. De plus, on a enregistré dans ces mêmes régions 24 journées où la température a dépassé les 30°C, encore une fois du jamais vu pour un début d'été.

…et dans la forêt

Le Centre international canadien d'incendies de forêt a indiqué que 2005 avait été une année moyenne au Canada en ce qui a trait au nombre d'incendies de forêt (7 292 comparativement à la moyenne de 7 536 pour les dix dernières années). La superficie brûlée est encore plus faible, à 1,7 million d'hectares ou 68 % de la moyenne. On a observé un moins grand nombre d'incendies dans la plupart des provinces, sauf en Ontario et au Québec.

La forêt boréale du nord-ouest a connu son deuxième été le plus chaud en presque 60 ans (+1.6°C) et une diminution des précipitations. Dans l'Ouest, où la saison des incendies de forêt a été plutôt calme, les températures ont été plus fraîches qu'à l'habitude et on a enregistré le deuxième été le plus humide depuis plus de cinquante ans. En Colombie-Britannique, en Saskatchewan et au Manitoba, le nombre d'incendies de forêts a été le plus faible des dix dernières années.

La saison des incendies de forêt a connu un lent début dans la plupart des régions du Canada. Toutefois, dans le nord-est de l'Ontario et au Québec, les dangers de feux de forêt se sont accrus de juin à juillet. Le temps sec continu, les températures élevées et les éclairs ont contribué à augmenter l'activité de feu. à la mi-juillet, les risques atteignaient le niveau extrême au Québec, où les conditions météorologiques étaient les plus sèches et les plus chaudes jamais enregistrées. La province a connu son plus grand nombre de feux de forêt de la dernière décennie, et environ 2,4 fois plus de territoire a été brûlé par rapport à la moyenne des dix dernières années. Même si la superficie brûlée était moins importante qu'en 2002, les feux de 2005 ont couvert une zone beaucoup plus vaste. En fait, certains responsables croient que les incendies de forêt n'ont pas été aussi étendus au Québec depuis les années 1930. En comparaison, l'activité de feu de 2004 avait été la plus basse depuis 1928. La plupart des incendies ont été allumés par des éclairs et alimentés par les conditions sèches et chaudes. Les pires incendies se sont produits entre Matagami et Chibougamau, dans le nord du Québec. Au début de juin, les feux de forêt ont obligé 1 800 travailleurs de la construction à quitter le projet de développement hydroélectrique Eastmain, à la Baie James.

Accident d'un avion d'Air France à l'aéroport Pearson de Toronto

Le 2 août, le vol 358 d'Air France en provenance de Paris a dû atterrir en plein orage et sous une pluie battante, à l'aéroport international Lester Pearson de Toronto. L'avion est sorti en bout de piste pour terminer sa course dans un ravin. Il a ensuite pris feu lorsque les 300 passagers à son bord tentaient de sortir de l'appareil. L'accident fait toujours l'objet d'une enquête de la Commission canadienne d'enquête sur la sécurité dans les transports, mais les conditions météorologiques sont considérées comme un des nombreux facteurs ayant contribué à l'accident. Un des principaux experts responsables de l'enquête a indiqué qu'à quelques minutes de l'atterrissage, les conditions météorologiques étaient très mauvaises. Un peu avant et pendant l'atterrissage, les vents cisaillaient et changeaient de direction et étaient accompagnés de fortes bourrasques, la piste était couverte de pluie, des pluies diluviennes réduisaient la vision et des orages ainsi que des éclairs fréquents éclataient dans les environs de l'aéroport. Le fait que cet accident n'ait fait aucune victime tient du miracle.

Virus du Nil occidental

Les moustiques ont sûrement apprécié l'été chaud qu'a connu l'est du Canada cette année, car ils sont devenus plus actifs et se sont reproduits plus souvent. De plus, les records de chaleur ont fait des humains des cibles plus vulnérables pour ces insectes assoiffés de sang. Plus de gens ont passé du temps à l'extérieur en culottes et en manches courtes. Dans l'ensemble, les températures les plus favorables aux moustiques porteurs du virus du Nil occidental ont été observées en Ontario et au Québec. Le temps chaud prolongé et les longues périodes de sécheresse interrompues par de fortes pluies (les rares fois où il a plu) constituaient un climat idéal pour les moustiques porteurs de maladies.

Compte tenu de ces conditions favorables, il n'est pas surprenant de constater que le nombre d'infections au virus du Nil a été beaucoup plus élevé en 2005 qu'en 2004. Les tests effectués sur 3 988 oiseaux morts ont permis de déterminer que 447 d'entre eux (ou 11 %) étaient porteurs du virus du Nil occidental. Le virus a également été dépisté chez 21 chevaux. La plupart des gens qui se font piquer par un moustique infecté ne ressentent aucun symptôme et moins de 12 % d'entre eux tombent gravement malades. Les tests effectués sur les humains ont permis de dépister 225 cas cliniques d'infection au virus du Nil occidental, dont 12 morts : en Saskatchewan (2), au Manitoba (1), en Ontario (8, dont la moitié dans la région de Toronto) et au Québec (1). L'année dernière, à peine 29 cas cliniques avaient été recensés et aucune mort n'avait été signalée au Canada, comparativement à l'année record de 2002 (1 388 cas et 14 morts).

Visite de la reine au Canada

Le 17 mai, à la sortie de leur avion, la Reine et le Prince Philippe ont été accueillis par des vents violents, un ciel gris et de la bruine, eux qui devaient lancer les célébrations du centenaire en Saskatchewan et en Alberta. Ce temps « anglais » les a sûrement aidés à se sentir chez eux. Malheureusement, le mauvais temps a perduré pendant la majeure partie de la visite de neuf jours de la Reine -il a plu à tous les jours où des activités publiques ont eu lieu, sauf à deux reprises. Par contre, la température fut presque parfaite lors de la fin de semaine que le couple a passé à Jasper. Pour les fonctions officielles, les conditions météorologiques n'auraient pu être pires. Le couple royal ne s'est par contre jamais plaint de la température et il a su garder un bon moral tout au long de son séjour. Ils ont refusé de se couvrir, n'ont jamais semblé pressés, et la Reine a choisi de défiler dans une voiture sans toit même si on lui avait offert un véhicule fermé. La Reine et le Prince Philippe sont arrivés à l'édifice législatif de la Saskatchewan, à Régina, dans une voiture sans toit tirée par des chevaux sous une pluie diluvienne qui a duré presque toute la journée. Les spectateurs présents se sont fait tremper et ont frissonné dans leurs manteaux, sous des bâches et sous leurs parapluies. Le 23 mai, au Stade du Commonwealth d'Edmonton, la pluie froide et les vents violents ont forcé les organisateurs à mettre fin plus tôt à une prestation prévue dans le cadre du centenaire, malgré la présence de plus de 15 000 courageux, armés de parapluies et de vêtus de sacs de poubelle, qui s'étaient déplacés pour apercevoir le couple royal. Les milliers de spectateurs détrempés étaient très déçus du temps misérable, mais le flegme royal l'a emporté partout où le couple est passé.

Un automne chaud d'un océan à l'autre

L'automne est souvent la saison la plus courte de l'année au Canada, étant donné que la période entre la première gelée et la première neige peut durer seulement quelques jours, voire quelques heures. Au niveau national, l'automne 2005 a été le deuxième plus chaud jamais enregistré. Il n'y a qu'en 1998 que la période de septembre à novembre a été plus chaude (a + 2,3 degrés). Des conditions météorologiques exceptionnellement chaudes ont été enregistrées dans toutes les régions du Canada, particulièrement dans l'Est, où les températures ont atteint en moyenne 1,7 degré de plus qu'à l'habitude. Certains endroits, comme London et Toronto, ont connu leur automne le plus chaud, qui faisait suite, de façon assez remarquable, à l'été le plus chaud jamais enregistré. Même l'Arctique a vécu un de ses dix automnes les plus chauds. Dans les Prairies, les records de temps chaud sont revenus après une première vague de froid à la mi-novembre. Le 22 novembre, Calgary et Saskatoon ont enregistré des maximums de 20°C et de 11,4°C respectivement. À la fin de l'automne, le temps chaud, qui dure habituellement un jour ou deux, s'est poursuivi pendant plus de neuf jours. Cependant, ces températures exceptionnelles ont nui aux ventes de vêtements et d'équipements d'hiver.

Chute de neige record à Montréal

Les 14 et 15 décembre, un important système météorologique est remonté sur la côte est américaine causant des chutes de neige abondantes dans le sud-ouest de l'Ontario avant de laisser d'énormes quantités de neige sur l'est de l'Ontario et le sud du Québec. Les villes situées près ou à l'ouest de Toronto ont reçu entre 10 et 15 cm de neige, et des centaines d'accidents impliquant un seul véhicule ont été signalés. La tempête a frappé de plein fouet l'est de l'Ontario. De Trenton à Cornwall, les chutes de neige, parfois accompagnées de grésil, ont atteint plus de 23 cm. Ottawa a connu une heure de pointe chaotique lorsque 54 autobus urbains sont tombés en panne ou ont été victimes d'accidents. Cependant, c'est à Montréal que la tempête a frappé le plus fort, avec une accumulation de 41 cm en 11 heures à peine. Lors de l'heure de pointe du matin, la neige tombait au rythme phénoménal de 8 cm par heure. La poudrerie et les vents violents se sont transformés en blizzard, créant d'énormes bancs de neige de plus d'un mètre. La chute de neige de plus de 40 cm était la plus importante jamais enregistrée à Dorval pour une journée de décembre et la deuxième en importance de toute l'histoire - après le 4 mars 1971 lorsque 43,2 cm de neige sont tombés sur Montréal. Les voyages par avion et le transport en commun ont bien sûr été perturbés et, en début d'après-midi, les autoroutes ressemblaient à d'immenses stationnements - plus de 400 véhicules, victimes d'un accrochage, sortis de route ou simplement en panne, attendaient qu'on les remorque. Au lieu de faire appel à l'armée, les Montréalais se sont retroussé les manches et ont combattu la tempête de l'intérieur, ne faisant pas mentir leur réputation de plus grands pelleteurs et déblayeurs de neige au monde. Il s'agissait d'un bon test, à cinq jour du début officiel de l'hiver.

Événements météorologiques régionaux importants

Provinces de l'Atlantique

Autre tempête en janvier à Terre-Neuve

Le 17 janvier, les habitants de l'ouest de Terre-Neuve ont été enterrés sous une autre énorme chute de neige. Des vents de l'est soufflant à 100 km/h laissaient fréquemment des voiles blancs. La tempête a ensuite fait place à un refroidissement éolien extrême. Pendant la tempête, des écoles et des entreprises ont dû être fermées et les transports ont été perturbés. Les charrues ont dû être retirées des routes secondaires.

La neige se fait rare à l'Î.-P.-E.

Charlottetown a reçu seulement 12,2 cm de neige en février, dépassant de justesse son plus bas total jamais enregistré (11,2 cm en février 1998). Par contre, le record du plus bas niveau de précipitation a été battu : 22,9 mm par rapport à la marque précédente de 26,2 mm établie en 1981. Dans l'ensemble, le mois de février a été doux et sans histoire en raison de l'absence de tempêtes. Mais le manque de neige en a fait jaser plus d'un. Il est vrai qu'avec 100 cm d'accumulation de moins qu'en février 2004 et seulement six jours où des chutes de neige ont été enregistrées, les gens de Charlottetown étaient surpris de ce manque de neige dans ce qui est habituellement une des villes canadiennes les plus enneigées

L'hiver n'est pas encore terminé

Le 9 mars, à leur réveil, les Néo-Brunswickois ont été assaillis par un mélange de pluie, de vents et de neige - un dur rappel que l'hiver n'avait pas dit son dernier mot. Plus de 50 cm de neige sont tombés sur la ville de St. Leonard, 28 mm de pluie sont tombés sur Saint John et des rafales de 111 km/h balayaient Moncton. Environ 25 000 personnes ont été privées d'électricité pendant la tempête. Une semaine plus tard, les équipes de déneigement des villes du nord-est du Nouveau-Brunswick travaillaient encore jour et nuit pour déblayer les rues et enlever les bancs de neige de plus de 15 m. Pour certains qui ont la mémoire courte sur le plan météorologique, il s'agissait de la plus importante tempête jamais vue en fin d'hiver.

La Nouvelle-écosse, quant à elle, a dû faire face à des inondations et à des vents violents. Des gens étaient isolés du reste du monde par les crues et les glaces, et plusieurs ponts ont dû être fermés. C'est à McNabs Island que les vents les plus violents ont été enregistrés, à 140 km/h. Un habitant de Whitney Pier a même retrouvé son étable plusieurs mètres plus loin dans la rue le jour suivant. Les employés du Centre de prévision des intempéries de la région de l'Atlantique d'Environnement Canada à Dartmouth ont dû évacuer leurs bureaux, car l'édifice commençait à balancer. En fait, les spécialistes des prévisions météorologiques commençaient à avoir la nausée.

Marée de tempête et glaces

Le 16 mars, une marée de tempête provoquant des vagues de 10 m et transportant des tonnes de roches et de glaces a déferlé sur la côte est de Terre-Neuve, sur les péninsules d'Avalon et de Baie Verte, causant des millions de dollars de dommages. À Flatrock, les vents violents ont fait tomber des grues de 12 m utilisées pour retirer les crabes des bateaux. De la glace mince était projetée sur le rivage avec beaucoup de force, détruisant complètement des hangars, des brise-lames, des bateaux et des engins de pêche. Certains blocs de roche de la taille d'une petite automobile ont été retrouvés à plus de 10 m sur le rivage.

Tempête « Sheila's Brush »

Un vent violent du nord-est s'est abattu sur la partie sud de Terre-Neuve le jour suivant la Saint-Patrick, à la fin mars. Les pluies diluviennes qui sont tombées sur la péninsule de Burin ont emporté des parties de routes et inondé des sous-sols. La ville de St. Lawrence a reçu une énorme quantité de pluie - de 100 à 150 mm sur une période de 36 heures. Le maire de la ville a parlé de la pire tempête en dix ans. De nombreux sous-sols de maisons ont été inondés et beaucoup de routes ont été emportées. Un rapport non officiel fait état de précipitations de plus de 234 mm en une journée et demie. Dans le Nord, près de St. Anthony, la visibilité était nulle à certains moments en raison de la poudrerie et de la neige.

Débuts orageux pour la chasse aux phoques dans l'Atlantique

Le 29 mars, la chasse annuelle aux phoques dans le golfe du Saint Laurent s'est ouverte par une journée de mauvais temps, de mers turbulentes et de nouvelles tensions entre les chasseurs et ceux qui s'élèvent contre cette pratique dans le monde. Le mauvais temps a englouti un bateau de pêche de Terre-Neuve. Il a également gardé les observateurs écroués à Charlottetown. Le deuxième jour a amené avec lui des rafales de vent 90 km/h, des pluies glaciales et du brouillard. Quatre hélicoptères ont été forcés de se poser dans un champ près du Grand Tracadie à cause du brouillard épais. Dans un autre incident, cinq chasseurs de phoques ont dû sauter dans des vagues de 5 mètres recouvertes de glaces flottantes, déclenchant une importante opération de sauvetage au large des côtes de l'I-P-é.

La chasse aux phoques dans la région atlantique de Terre Neuve devait commencer le 12 avril, mais elle a été reportée deux fois en raison de la mauvaise température, des mers agitées et des glaces flottantes. La chasse a finalement commencé et s'est terminée le 20 avril. Le quota de 320 000 phoques a été atteint en dépit d'une horrible température.

Reconstruction de la piste d'atterrissage et brouillard à l'aéroport de Halifax

Les avis de brouillard épais et de restauration de la piste d'atterrissage à l'aéroport international de Halifax ont forcé l'annulation de dizaines de vols la fin de semaine de la Fête du Canada. La situation s'est répétée une semaine plus tard, immobilisant pour la deuxième fin de semaine d'affilée des centaines de voyageurs à l'aéroport ou les obligeant à se trouver un endroit où se loger.

Inondations de septembre à Stephenville

Des centaines de personnes dans l'ouest de Terre Neuve ont fui leur demeure lorsque des rivières gonflées de pluie ont inondé le centre ville de Stephenville le 27 septembre. Plus de 150 mm de pluie, derniers vestiges de l'ouragan Rita, se sont abattues sur la région faisant sortir de leur lit deux rivières de la localité. Le maire a déclaré l'état d'urgence lorsque l'eau a inondé les routes et emporté plusieurs ponts. Les agents de mesures d'urgence ont procédé à une évacuation porte à porte. Certaines personnes ont dû être secourues au moyen d'une chargeuse et d'un zodiac. Environ 80 maisons ont été inondées, l'eau ayant atteint la hauteur des fenêtres du rez de chaussée. Il a fallu plusieurs semaines avant que certains résidents puissent rentrer chez eux.

Moncton en mai et octobre en moussons

Cette année, Moncton a connu le mois d'octobre le plus pluvieux de son histoire. En effet, octobre a été le mois le plus pluvieux jamais enregistré, 277,8 mm de pluie s'étant abattus sur la ville. Le 8 octobre a été le jour d'octobre le plus pluvieux avec 126 mm de pluie. Le record précédent de précipitations de 103,1 mm a été établi le 21 octobre 1968. En plus d'avoir éclipsé son record de pluie d'octobre, Moncton a également battu son record de précipitations de tous les temps pour le mois de mai, avec 232,3 mm, surpassant l'ancien record établi en mai 1990. C'est la première fois que deux nouveaux records de précipitations mensuels étaient enregistrés dans la même année.

Québec

Un mois de mars ensoleillé à Montréal

Un nouveau record d'ensoleillement de 211,2 heures comparativement à la normale de 158,9 heures a été enregistré à l'aéroport P.E. Trudeau de Montréal. L'ancien record était de 205,4 en 1988.

Inondations printanières et évacuations

Le 28 avril, non moins de 100 mm de pluie sont tombée sur tout le Québec et le Nouveau Brunswick à un moment où la neige fondait à vue d'œil, créant des conditions propices aux inondations. Les rivières du Québec ont débordé causant des glissements de terrain et recouvrant les routes. Dans le village de Petite Rivière-St François, au nord de la ville de Québec, la crue des eaux a forcé plus de deux douzaines de familles à quitter leur maison - certaines pour plus d'une semaine. Les dommages étaient à ce point importants pour 30 maisons, que les autorités ont dû en interdire l'accès.

Déluges estivaux à Montréal

Montréal a connu un été ensoleillé et pluvieux. L'ensoleillement a dépassé 850 heures en juin, juillet et août compris - environ 12 % plus que la normale. Les précipitations totales, cependant, ont atteint presque 390 mm ou 145 % de la normale. Lorsqu'il a plu, il a plu à verse! Le 14 juin, une pluie diluvienne, vestige de la dépression tropicale Arlene, a laissé 40 mm d'eau, dont 30 mm en une heure. L'orage qui a frappé à l'heure de pointe du matin a inondé des sections des échangeurs, immobilisant les automobilistes pendant plus d'une heure. Les voitures n'ont pas tardé à se remplir d'eaux d'égout brutes. Les pluies ont également déclenché des glissements de terrain.

Durant les trois jours qui ont suivi, plus de 88 mm de pluie sont tombés sur Montréal, ce qui n'a fait qu'aggraver les problèmes des automobilistes et des résidents. Trois semaines plus tard, le 5 juillet, un orage bref mais abondant a inondé Montréal avec 64 mm de pluie, rendant certaines sections du système routier impraticables pour la troisième fois en moins d'un mois, à la différence cette fois que le l'orage a le perturbé le trafic de l'heure de pointe de l'après midi, laissant certaines voitures rouler dans l'eau jusqu'à la hauteur de la toiture. L'autoroute Décarie a été fermée dans les deux sens.

Vents d'automne violents

Le 29 septembre, presque un quart de millions de Québécois dans les régions sud et nord de la province ont été privés d'électricité après avoir été frappées par des vents de 90 km/h et des pluies abondantes. La région la plus touchée a été la vallée du Richelieu, au sud de Montréal. Les vents violents ont également causé des pannes d'électricité dans les Laurentides, au nord de Montréal, et dans les Cantons de l'Est. De nouveaux records de vitesse des vents ont été enregistrés à Dorval et à Gaspé.

Ontario

Et tout un dégel !

Dans le sud et l'est de l'Ontario, le 17 janvier, on se serait dit en avril ou en mai lorsque les températures ont grimpé pour une courte période à 18o C. À Toronto et à Niagara, les températures ont fait voler en éclats les records de température pour janvier. En fait, à Toronto - au point mort habituel de l'hiver - la ville a connu les journées les plus chaudes jusque-là pour les mois de janvier et février, selon des statistiques remontant à 1840. La dernière fois que la ville s'est rapprochée de ce raccord a été avec 16,7 o C le 25 janvier 1950. Les citadins ont savouré ce moment, ouvert leurs manteaux et laissé chapeaux et mitaines à la maison. Les températures étaient à ce point inhabituelles qu'elles ont forcé la fermeture de certains centres de ski de l'Outaouais et endommagé les pistes de motoneige.

Les pires journées de l'hiver

Le 22 janvier, un puissant clipper albertain a balayé le sud de l'Ontario et apporté des blizzards traîtres, des voiles blancs aveuglants et des refroidissements éoliens dangereusement bas. Les chutes de neige les plus importantes ont été enregistrées près de la pointe ouest du lac Ontario, où les vents de l'Est ont soufflé des bourrasques d'effet de lac. La poudrerie a créé de larges courants de dérive et réduit à presque zéro la visibilité. La PPO a signalé plus de 800 accidents, surtout dans la région de Toronto et de Niagara, et des passages de l'autoroute 401 ont été fermés en raison de voiles blancs et de glace noire.

Quelques jours plus tard, une masse d'air arctique a envahi l'Ontario et fait chuter les températures sous les -25°C dans les régions de la province les plus au sud. C'était le début de la période la plus froide de l'hiver. À Kitchener-Waterloo, les températures ont plongé à -31.1°C, une des journées les plus froides de son histoire Chatham, un sans-abri a souffert d'hypothermie après avoir été piégé dans une boîte de dons de vêtements dans laquelle il s'était réfugié pour se protéger du froid. Elle s'est renversée, l'emprisonnant à l'intérieur. Le lendemain matin, une personne a entendu ses appels à l'aide. Une femme est également morte d'hypothermie dans un ruisseau de Tilbury.À Ottawa, le froid de canard a fait des ravages dans les conduites d'eau et sur les routes. Le refroidissement éolien de -40 a aussi engendré un engorgement dans les refuges pour sans-abri dans les grandes villes.

Les tempêtes de neige d'avril prolongent l'hiver

Une tempête tardive le jour du Poisson d'avril a laissé 35 cm de lourde neige mouillée sur le sud de l'Ontario et 50 mm de pluie. Elle était accompagnée de vents du Nord-Est soufflant entre 50 et 80 km/h. Le souffle de cette température d'hiver a créé des embouteillages monstres dans le sud de l'Ontario. Les précipitations mixtes ont provoqué 500 accidents. De plus, l'orage a rompu des lignes électriques dans plusieurs secteurs du sud de l'Ontario, privant des milliers de personnes d'électricité. La péninsule du Niagara a reçu les précipitations les plus importantes Kingston et à Ottawa, de nombreux citoyens ont dû faire face à des sous-sols inondés à la suite des pluies records et d'une généreuse fonte des neiges.

Les 23 et 24 avril, le printemps s'est terminé brutalement avec l'arrivée des neiges mouillées et des vents violents qui ont balayé le sud-ouest de l'Ontario. Les résidents de London, Windsor, Wiarton et d'autres municipalités de l'ouest de l'Ontario se sont réveillés sous une couverture blanche, leur rappelant que même si le printemps était arrivé depuis déjà un mois, l'hiver rôdait toujours. La bizarre tempête de fin de la semaine qui s'est abattue sur la région de London a provoqué une panne d'électricité et fait des ravages sur les routes. La neige abondante a fait ployer les branches des arbres et privé d'électricité les habitants de 19 000 demeures, dont la majorité du nord-ouest de London jusqu'à Grand Bend.

Windsor - Nouvelle ceinture de neige de l'Ontario

On parle souvent de Windsor comme la « ceinture de bananes du Canada » et l'une des villes où les averses de neige sont les moins abondantes de l'est du Canada. Pas cette année! De novembre 2004 à avril 2005, de généreuses précipitations neigeuses se sont abattues sur Windsor, s'élevant à 225,5 cm, un record fracassant - environ 100 cm de plus que l'accumulation normale de neige en hiver. Le record précédent était de 199,6 cm en 1969-1970. Vers le milieu de l'hiver, les résidents de Windsor savaient déjà que quelque chose d'exceptionnel était en train de se produire. Les quincailleries avaient vendu deux fois plus de sels de voirie et de pelles qu'à l'ordinaire. Vers la fin mars, le record de précipitations neigeuses était en voie d'être atteint, mais puisque la saison hivernale était presque terminée, ce record pour lequel la majorité des citoyens se réjouissaient semblait déjà hors d'atteinte. Toutefois, l'hiver refusait de mourir. Une tempête de neige printanière exceptionnelle s'est abattue sur Windsor les 23 et 24 avril, faisant cadeau à la ville du record d'hiver le plus enneigé de son histoire. Comme bonus, la ville pouvait se vanter du mois d'avril le plus enneigé de son histoire, avec un total de 31,6 cm.

Déluge à Barrie

Le 9 juin, un violent orage suivi d'une série de systèmes moins importants ont déversé entre 100 et 125 mm de pluie sur Barrie. En un rien de temps, la population a été inondée jusqu'à la taille. Des grêlons de la taille d'une pièce d'un cent sont tombés sur le centre-ville. Le déluge est survenu à peine quelques jours après que la ville eut souligné le vingtième anniversaire du passage d'une tornade dévastatrice qui a fait huit victimes en 1985. Cette fois-ci, l'eau a submergé des voitures jusqu'aux vitres et fait tomber des douzaines d'arbres. Cherchant frénétiquement un abri, les piétons luttaient contre le vent juste pour rester debout. La police a fermé des routes en raison des inondations, et des chemins de campagne ont été sectionnés.

L'indice UV de Toronto à un niveau extrême

Le 1er juin, l'indice UV (ultraviolet) de Toronto a atteint 10,56 (arrondi à 11). Cette valeur se classe dans la catégorie « extrême » dans l'échelle du rayonnement UV, qui en compte cinq. C'était la première fois que cette nouvelle catégorie était atteinte au Canada. Le phénomène a été causé en partie par de très bas niveaux d'ozone stratosphérique sur l'Ontario, inférieurs d'environ 4 % aux valeurs d'avant 1980 en raison de l'émission dans l'atmosphère de substances appauvrissant la couche d'ozone.

Dennis amène la pluie

Le 16 juillet, de fortes pluies provoquées par les restes de l'ouragan Dennis ont causé des inondations localisées dans la région de Kitchener. Un total de 112,5 mm de pluie sont tombés dans la journée.

Provinces des Prairies

Dur début d'année 2005 au Manitoba

Un puissant blizzard qui a frappé le sud du Manitoba dans les derniers jours de 2004 a continué de sévir au début de 2005. La tempête, qui a laissé 45 cm de neige dans certaines régions, a semé l'inquiétude concernant d'éventuelles inondations printanières. Les autoroutes entre Portage la Prairie et la frontière de la Saskatchewan ont été fermées en raison des mauvaises conditions. Les fortes précipitations ont immobilisé des voitures, frustré des chauffeurs d'autobus et forcé des centaines d'amateurs de hockey du Manitoba qui assistaient au Championnat mondial de hockey junior à Grand Forks, au Dakota du Nord, à dormir dans un stade de football. Des sections d'au moins dix autoroutes de la province ont été fermées. Et lorsque les précipitations ont diminué, des vents de 65 km/h soufflant sur la neige ont réduit la visibilité dans les secteurs périphériques. Il a fallu presque une semaine pour enlever toute cette neige, et deux personnes ont perdu la vie en raison de la tempête.

Un froid extrême

Durant la première semaine de janvier, de l'air glacial venu de l'Arctique a soufflé sur l'Ouest canadien. Le gel intense qui s'est installé pendant plusieurs jours a provoqué des bouchons de circulation et a rendu dangereux le travail à l'extérieur. Plusieurs vols ont été retardés en raison du temps supplémentaire requis pour réchauffer les avions. SaskEnergy et SaskPower ont enregistré des records de consommation, tout comme Manitoba Hydro, dont la demande a atteint une pointe de 4261 mégawatts. La nuit du 16 au 17 janvier, où la température a baissé à -40°C et moins, a été le moment le plus froid de l'hiver. Le refroidissement éolien donnait l'impression que la température était inférieure de 10 autres degrés. Des centaines de winnipégois ont dû composer avec des conduites d'eau gelées, des tuyaux d'extincteurs brisés et des cheminées bloquées, et les hôpitaux ont signalé un plus grand nombre de gelures qu'à la normale durant la semaine.

Un record de hockey sur glace

Le 19 février à Edmonton, une quarantaine d'hommes épuisés ont atteint leur but qui était de jouer la plus longue partie de hockey sur glace de tous les temps - plus de dix jours, soit deux de plus que le précédent record que détenaient des résidents de Moosomin, en Saskatchewan -, ce qui leur a mérité une mention dans le Livre des records Guinness. La température durant la partie a oscillé entre 12°C et -15°C. La partie a été jouée sur une glace extérieure maison et s'est terminée par une marque d'environ 1700 à 1600.

Un vent destructeur au Manitoba

Des nuages de tempête ont rempli le ciel du Manitoba à la fin de la journée du 30 juillet. Annoncé par de nombreux éclairs, un orage a déversé jusqu'à 60 mm de pluie en deux heures sur la partie sud de Winnipeg. Des grêlons de la taille de balles de golf sont tombés sur Selkirk. Dans la région d'Otterburne, la tempête et des vents d'environ 150 km/h ont fait tomber des centaines d'arbres. Sur une ferme, dix des plus gros ormes se sont brisés en deux et sont tombés sur des serres. Plus loin, des vents rectilignes ont soulevé d'immenses roues d'irrigation de 15 tonnes chacune et les ont projetées à l'autre bout de la propriété. À Sandilands, pas moins de 800 pins ont été déracinés dans le village, qui ressemblait à une zone de guerre. Les automobilistes ont dû emprunter le fossé pour éviter les arbres et les branches qui jonchaient la route.

Déluge à Maidstone

Le 23 août, plus de 120 mm de pluie sont tombés à Maidstone, en Saskatchewan. Le maire a déclaré l'état d'urgence lorsque la station des eaux usées s'est mise à refouler. L'averse soudaine a inondé un grand nombre de sous-sols, submergé des terres cultivées et privé d'eau les 1 200 habitants du village pendant plus de 24 heures. Avec les champs saturés et les cultures renversées sous l'eau et la boue, les espoirs de ceux qui espéraient une récolte exceptionnelle ont été anéantis. Au nord, les pluies intenses ont gonflé les lacs et les bassins fluviaux. Le niveau de la rivière Churchill a été élevé comme jamais depuis que des données d'observation ont été recueillies pour la première fois à la fin des années 1920.

Premier rugissement de l'hiver

Durant le week-end après la fête du Travail, pluies et neige abondances (45 cm) se sont abattues sur le Sud de l'Alberta. Dans le Crowsnest Pass, l'électricité a été coupée, et des arbres, brisés en deux. Les services publics d'électricité ont indiqué qu'au moins 50 pylônes sont tombés en raison de la neige. Le mauvais temps a aussi causé beaucoup de dommages sur les routes et fait craindre une répétition des inondations dévastatrices de juin. Alberta Environment a diffusé des avis de débit d'eau élevé pour plus de 20 voies navigables dans la régionÀ Calgary, les crues ont inondé des sous-sols et paralysé la circulation. Des agriculteurs ont grimacé à l'idée de retarder une récolte prometteuse. Les collectivités de Cardston, Raymond et Pincher Creek dans le Sud de l'Alberta, ainsi que Fernie et Sparwood dans le Sud-Est de la Colombie-Britannique, ont été parmi les plus affectées.

Le 10 septembre, la tempête s'est déplacée en Saskatchewan, laissant derrière elle une traînée de branches brisées, de poteaux de téléphone renversés et de champs détrempésÀ Saskatoon, plus de 50 mm de pluie sont tombés en 24 heures. À LeRoy, village situé à environ 120 km à l'est de Saskatoon, plus de 175 mm de pluie ont transformé la crique habituellement calme en une large rivière qui a détruit les passerelles d'un terrain de golf et emporté des récoltes en andains.

Colombie-Britannique

L'hiver a duré une semaine à Victoria et à Vancouver

La première semaine de janvier a amené le seul temps hivernal de la saison sur la côte Sud de la Colombie Britannique. Victoria a reçu plus de 46 cm de neige - près de ce qu'elle reçoit en un an, c'est à dire 48 cm -, dont 23,4 cm le 7 janvier. Par moments, les automobilistes avançaient au ralenti sur des routes glissantes. Beaucoup sont demeurés à la maison. On a mis à profit le sel, le sable et les traîneaux, et les rayons des magasins de vidéos ont été pris d'assaut. La société provinciale d'assurance a rapporté une hausse de 30 % du taux d'accident. Sur le continent, des véhicules dans les fossés, des accidents et des vols de voiture ont tenu la police en alerte. Les taxis et les entreprises de remorquage ont profité de la manne, qui a fait doubler leur chiffre d'affaires hebdomadaire. Le 7 janvier en fin de journée, Vancouver avait enregistré 12,2 cm de neige en deux jours.

Un record d'ensoleillement à Vancouver pour un mois de février! Quoi que…

Victoria a connu en 2005 son mois de février le plus ensoleillé dans les annales (193,6 heures). L'ancien record, qui datait de 1996, était de 151,5 heures. Le total normal d'ensoleillement est de 88,9 heures. Même si les nuits sont plus froides lorsqu'il y a moins de nuages, les journées ont été presque parfaites pour les amateurs de tennis, de golf et de randonnée de la ville. Tourism Victoria a entrepris son décompte annuel de fleurs, au grand agacement du reste du Canada. Pour les intéressés, plus de 3,7 milliards de fleurs ont finalement été dénombrées, soit beaucoup plus que les 1,8 milliard en 2004.

Vancouver a affiché avec fierté un record d'ensoleillement en février - plus de 151 heures -, mais le chiffre exact ne sera jamais connu, car quelqu'un a pris la clé des champs avec l'héliographe d'Environnement Canada. Le globe de verre mesurant 12 cm de diamètre vaut plus de 2 000 dollars et ressemble à une boule de cristal. Les médiums et les diseurs de bonne aventure sont dans les premiers suspects!

Coulée de boue sur la Sea-To-Sky

Le 20 mars, une coulée de boue a mis en pièces des sections de l'autoroute Sea-to-Sky de Vancouver à Whistler, ce qui a forcé les voyageurs en direction des centres de villégiature pour la semaine de relâche à faire demi-tour. Un grand nombre de ces vacanciers coincés et frustrés étaient en route vers le centre de ski de Whistler afin de profiter d'une nouvelle chute de neige (55 cm) durant le premier week-end du congé. De l'équipement utilisé pour le projet de 600 millions de dollars visant à améliorer l'autoroute pour les Olympiques de 2010 a servi à déblayer la chaussée recouverte de près d'un mètre de boue et de débris. La côte Sud a aussi subi des forts vents, qui ont provoqué des pannes d'électricité dans certains quartiers de Vancouver.

Un mois de juin sombre

Vancouver, qui adore le soleil, a broyé du noir pendant tout un mois; c'est que la ville a subi l'un des mois de juin les plus sombres dans les annales. En effet, elle n'a profité que d'un maigre 148,5 heures d'ensoleillement alors que la normale est de 229 heures. La couverture nuageuse stationnée au dessus d'elle était une conséquence d'une dépression persistante sur les îles de la Reine-Charlotte. Les températures maximales quotidiennes étant d'environ 20°C la plupart du temps, peu de gens ont fréquenté les plages. Conséquences de cette disette, des salons de bronzage ont déclaré de bonnes affaires, mais la production de miel a chuté à des niveaux jamais enregistrés. Dans l'Okanagan, on a subi l'un des mois de juin les plus pluvieux de l'histoire. À Kamloops, 86,2 mm de pluie sont tombés alors que la normale est de 35,2 mm. Si les tempêtes qui se sont succédé ont maintenu l'ensoleillement à un bas niveau, elles ont aussi tenu les feux de forêt en échec.

Nord

Tempête à Tuk!

Durant la deuxième semaine de janvier, une tempête s'est abattue sur Tuktoyaktuk, un hameau d'environ 1000 personnes dans les Territoires du Nord-Ouest. Les températures ont descendu au-dessous de - 30°C, et les vents ont soufflé à plus de 117 km/h. Des familles ont été privées d'électricité pendant cinq jours, et les services d'aqueduc et d'égout ont été interrompus. Cinq maisons ont été complètement envahies par le gel, probablement en raison de tuyaux éclatés et de pompes brisées. Une famille sans électricité a dû faire fondre de la glace avec un réchaud de camping afin d'évacuer l'eau des toilettes.

Couche d'ozone trouée et amincie

En janvier, les températures glaciales dans l'atmosphère au-dessus de l'Arctique ont poursuivi l'amincissement de la couche d'ozone. Ce phénomène a sonné l'alarme en ce qui concerne l'augmentation des rayons UV et les conséquences négatives sur la santé humaine durant la saison chaude. Les températures ont chuté à - 89°C dans la stratosphère selon les stations météorologiques du Nord canadien, du jamais vu en environ un demi-siècle. Le froid extrême rend possibles des réactions chimiques entre les nuages stratosphériques polaires et les chlorofluorocarbones, ce qui libère du chlore destructeur d'ozone. En janvier, l'ozone au-dessus de l'Arctique était de 10 % plus mince que durant le même mois l'année précédente.

Budget retardé à cause du temps

Le 24 février, les politiciens du Nunavut ont eu une journée blanche en raison d'un blizzard déchaîné qui a forcé le gouvernement à annuler le dépôt du budget de 2005-2006 à l'assemblée législative d'Iqaluit. « Je ne crois pas qu'un budget ait jamais été annulé dans l'histoire du Canada à cause du temps », a déclaré le ministre des finances. Avec des rafales soufflant à 91 km/h sur la nouvelle neige, le blanc dehors a été total. Même les taxis d'Iqaluit ont cessé de fonctionner.

Les sauvetages sont plus fréquents dans le Nord

Le 1er mars, durant un blizzard, quatre Autochtones partis à la chasse au morse ont abandonné en pleine mer leur imposant canot, la canalisation d'essence du moteur étant gelée. Déployant de nombreux efforts, ils ont atteint un morceau de glace qui passait. Soudainement, une vague immense a jeté à l'eau un vieux chasseur. Puis, de façon tout aussi inopinée, une autre vague géante s'en est emparée et l'a ramené sur le morceau de glace. Des sauveteurs en hélicoptère ont ramené les chasseurs en toute sécurité dans leur village de Cape Dorset, au Nunavut.

Asseoir notre souveraineté dans le Nord

Le 6 avril, après avoir attendu presque une semaine que le temps violent de l'Arctique se calme, un petit contingent de soldats canadiens équipés de motoneiges militaires s'est déployé sur l'archipel arctique canadien. La patrouille devait commencer ses activités à la fin de mars, mais des vents forts et une visibilité réduite l'ont empêchée d'atteindre Isachsen pendant quatre jours. Lorsque les manœuvres ont débuté, le mauvais temps, encore aux talons des Rangers canadiens, a retardé la simulation d'un écrasement d'avion visant donner une formation de premiers intervenants aux réservistes. Le blanc dehors intégral a cloué au sol tous les aéronefs pendant deux jours.

Quantité de neige record cette année dans certaines parties du Nunavut

À Rankin Inlet (Nunavut), environ 300 cm de neige sont tombés entre septembre et mai inclusivement, soit environ 250 % de plus que la normale. Dans le seul mois d'avril, 94,6 cm de neige ont été reçus. Les grosses chutes de neige en une journée sont rares dans cette partie de l'Arctique. En moyenne, Rankin Inlet reçoit 12 cm de neige ou plus seulement une fois aux deux ans. En octobre 2004, cela s'est produit à deux reprises. En tout, 73,4 cm de neige sont tombés en octobre, alors que la normale est de 23,1 cm. Des nouveaux records d'abondance ont été établis en avril et en octobre. Par ailleurs, d'autres stations ont rapporté des chutes de neige importantes. Par exemple, le total hivernal auquel Arviat était arrivé à la mi mai était de 274 cm, alors que la normale est de 104 cm. Les 26,4 cm reçus le 28 avril représentent la plus grosse bordée reçue par Rankin Inlet en une journée. Au printemps, ces accumulations ont provoqué des débordements de lacs et de rivières en plus d'être en partie responsables de plusieurs décès dans les Territoires du Nord-Ouest.

Sauvetage dramatique sur le mont Logan

À la fin de mai, le mauvais temps a piégé trois Britanno-Colombiens qui étaient au Yukon pour escalader le mont Logan - le plus haut sommet au Canada. Le danger causé par le froid, le vent très fort et la neige abondante a empêché les autorités de secourir les alpinistes. Ceux-ci sont restés coincés sans abri à 5500 mètres dans un blizzard féroce pendant deux jours. Ils ont souffert d'hypothermie, de gelures graves et du mal de l'altitude. L'un d'eux a dû se faire amputer tous les doigts.



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Création : 2005-12-18
Mise à jour le : 2005-12-29
Date de révision : 2005-12-29
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