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Écosystème Grands Lacs-Saint-Laurent
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Oiseaux aquatiques
Qualite de l'eau
Sediments

La concentration de mercure dans les sédiments des Grands Lacs et du Saint-Laurent

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Problématique | Portrait de la situation | Perspectives | Pour en savoir plus


PROBLÉMATIQUE

Le bassin versant du système Grands Lacs–Saint-Laurent, d’une superficie totale de 1 235 000 km2, se divise en trois régions : les Grands Lacs, le fleuve Saint-Laurent et la région maritime incluant l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Ce système est devenu l’une des principales voies d’accès vers le centre du continent nord-américain et sert à l’approvisionnement d’une population de plusieurs dizaines de millions de personnes et d’artère maritime aux secteurs industriels.

Photo : Lac Ontario

Lac Ontario, près de la rivière Niagara


Géomorphologie des lacs du système Grands Lacs–Saint-Laurent



Lacs

Longueur (km)

Largeur (km)

Superficie (km2)
Profondeur moyenne
(m)

Volume (km3)
Supérieur 563 257 144 691 147 12 100
Michigan 494 190 93 860 85 4 920
Huron 332 245 81 340 59 3 540
St. Clair 42 39 1 600 3 4,2
Érié 388 92 35 696 19 484
Ontario 311 85 26 435 86 1 640
Saint-François 50 4,7 235 6 2,8
Saint-Louis 23 6,5 148 3 0,5
Saint-Pierre 35 15 500 3 1,5

Au cours du dernier siècle, les rejets liquides et solides d’origine industrielle, agricole et domestique ont introduit une multitude de toxiques dans les eaux des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Plusieurs de ces contaminants se sont liés aux particules en suspension dans l’eau et se sont déposés sur le fond des lacs ou du fleuve en fonction de leur taille et de la vitesse des courants. L’accumulation de ces particules en couches successives constitue un véritable registre historique des évènements naturels et anthropiques qui ont affecté l’environnement de ce bassin versant. Il devient essentiel de connaître et d’évaluer l’importance de la contamination des sédiments, d’autant plus que dans le milieu aquatique, de nombreux organismes basent leur régime alimentaire sur l’énergie contenue dans ces sédiments.

Le mercure a été reconnu comme l’un des contaminants toxiques d’origine industrielle les plus largement répandus et que l’on peut retrouver en fortes teneurs dans l’environnement; il demeure encore aujourd’hui une menace pour la santé des organismes aquatiques (voir encadré). C’est pourquoi, avec l’aide des critères d’évaluation de la qualité des sédiments (voir encadré), on utilise le mercure comme indicateur de la qualité du milieu. Cette fiche d’information présente une synthèse des données recueillies sur la contamination des sédiments par le mercure entre 1968 et 2004 et dresse un portrait actualisé de la qualité des sédiments depuis quelques décennies.


Critères d’évaluation de la qualité des sédiments

L’évaluation de la qualité chimique des sédiments est effectuée en général à l’aide de critères établis en fonction du degré de toxicité des sédiments pour les organismes benthiques. Deux niveaux sont généralement retenus : une concentration seuil produisant un effet sur les organismes (CSE) et une concentration produisant un effet probable chez les organismes (CEP). Ces concentrations ont été définies par le Conseil canadien des ministres de l’environnement (CCME) et sont régulièrement utilisées par les différents intervenants dans le domaine de la gestion des sédiments.

La CSE du mercure est établie à 0,2 µg/g, et la CEP, à 0,5 µg/g. Ces deux niveaux de dépistage permettent non seulement d’effectuer un suivi de l’état des sédiments, mais également d’avoir un aperçu de la distribution de la contamination. Ils sont utiles comme outils à la prise de décision dans la gestion des sédiments contaminés.
 


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Le mercure

Le mercure est un élément chimique présent dans certains minéraux de la croûte terrestre. Toutefois, les quantités naturelles de mercure libérées dans l’environnement ne sont pas importantes et ne constituent pas une menace réelle pour les organismes benthiques et l’être humain. Malheureusement, les activités industrielles du dernier siècle ont contaminé le milieu, aussi bien l'air, les sols, les sédiments que l'eau. Le mercure est principalement issu de la combustion du charbon, de l’industrie des peintures, de l’industrie du chlore et de la soude caustique et des pesticides en milieu agricole. Il a également été utilisé dans la fabrication des pâtes et papiers, des thermomètres, de matériel électrique, des amalgames dentaires et dans certains produits pharmaceutiques. Malgré les énormes progrès accomplis pour réduire les émissions de mercure, cet élément s’échappe encore des cheminées de centrales thermiques au charbon, des incinérateurs, des cimenteries et des aciéries.

Lorsqu’il est présent en grande concentration dans l’environnement, le mercure est particulièrement nocif pour les organismes aquatiques et l’être humain, surtout s’il se présente sous la forme de méthylmercure qui peut causer des atteintes au système nerveux. Le mercure est également une substance persistante qui se dégrade très lentement dans l'environnement, d’autant plus que le mercure métallique peut être transformé par les bactéries présentes dans le fond des lacs et des rivières et dans les boues des usines de traitement des eaux usées en une forme organique plus toxique comme le méthylmercure (CH3Hg+). Ce dernier peut s’accumuler dans les tissus des organismes et causer des dommages irréparables. En raison de son haut degré de toxicité et de ses effets néfastes sur les organismes, le mercure a été classé substance prioritaire par Environnement Canada.

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