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INFOS SAINT-LAURENT

Ressources biologiques

Les espèces non indigènes dans le bassin Grands Lacs–Saint-Laurent

Qu’est-ce qu’une espèce non indigène ?

Tout animal ou toute plante qui se retrouvent hors de leur aire de distribution normale sont des espèces « non indigènes ». Lorsqu’une espèce non indigène peut se reproduire et maintenir sa population dans son milieu d’introduction, elle est dite « naturalisée ».

À ce jour, on estime qu’au moins 163 espèces aquatiques non indigènes ont été introduites dans les Grands Lacs au cours des 200 dernières années. Parmi ces espèces, 85 ont déjà été observées dans le fleuve Saint-Laurent. Près de 60 p.100 de l’ensemble des espèces introduites appartiennent au règne végétal, alors qu’environ 40 p.100 appartiennent aux groupes des poissons et des invertébrés.

Importance relative des différents groupes d’espèces aquatiques non indigènes dans le bassin Grands Lacs–Saint-Laurent

Poissons, 20 %; Algues, 12 %; Invertébrés, 21 %; Plantes 47 %


Comment sont-elles introduites ?

L’introduction d’espèces non indigènes dans les écosystèmes aquatiques du Saint-Laurent et des Grands Lacs est directement liée aux activités humaines qui entourent les échanges commerciaux de biens et de marchandises à l’échelle internationale. Les principaux modes d’introduction sont :

  1. le transport dans les eaux de lest des navires;
  2. la présence de voies de navigation;
  3. le commerce des poissons-appâts;
  4. l’évasion de plantes importées à des fins agricoles ou d’ornementation.


D’où proviennent les espèces non indigènes du fleuve Saint-Laurent ?

Carte : Provenance des espèces non indigènes


Quelles sont les conséquences ?

Les incidences écologiques des espèces exotiques sont parfois dévastatrices pour l'ensemble d'un écosystème. Les aspects les plus importants sont les modifications de l'habitat et des populations indigènes qui y vivent. Des effets se manifestent dans la population : compétition, prédation, maladies et hybridation. Certains envahisseurs restent discrets pendant longtemps, après quoi ils élargissent leur aire et se reproduisent au point de devenir de graves nuisances.

Certaines des espèces introduites entraînent des impacts socio-économiques majeurs qui exigent des mesures de contrôle et de nettoyage. À titre d’exemple, on estime à cinq milliards de dollars, les coûts économiques occasionnés par la Moule zébrée dans le bassin Grands Lacs–Saint-Laurent depuis son introduction en 1985.


Que nous réserve l’avenir ?

On estime présentement le taux d’introduction d’espèces aquatiques non indigènes à une espèce par année, et ce, tant dans les eaux douces du fleuve Saint-Laurent que dans les Grands Lacs. Plusieurs espèces introduites dans les Grands Lacs devraient atteindre le fleuve Saint-Laurent au cours des prochaines décennies et pourraient s’y établir si les conditions environnementales locales s’avèrent favorables. À cet égard, les changements climatiques pourraient aussi contribuer à accélérer l’introduction et le transfert d’espèces indésirables. En l’absence de compétiteur ou de prédateur efficace, les populations d’espèces non indigènes peuvent voir leur effectif augmenter rapidement.


Que faire pour prévenir leur introduction ?

Parmi les outils de gestion existants pour lutter contre l’introduction d’espèces non indigènes en milieu aquatique, on compte :

Il est possible de limiter l’abondance de certaines espèces non indigènes déjà naturalisées. Ainsi, un projet pilote de contrôle biologique est présentement à l’essai au Québec. Il consiste à introduire des insectes qui s’alimentent exclusivement des feuilles et des jeunes tiges de la Salicaire commune, une plante naturalisée envahissante, pour empêcher la plante de se propager. Cependant, avant d’être utilisé à grande échelle, ce type de contrôle doit faire l’objet d’une stricte évaluation afin de vérifier son action.

Afin de prévenir l’invasion de la Châtaigne d’eau dans la partie nord du lac Champlain, les États-Unis ont demandé au gouvernement du Québec d’intervenir dans le cadre de l’Entente sur la coopération en matière d’environnement relativement à la gestion du lac Champlain. Une campagne d’arrachage manuel de la plante dans la rivière du Sud a été organisée par le Comité des partenaires de la Châtaigne d’eau à l’été 2001. Coordonné par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec, ce comité regroupe des représentants des organismes suivants : Canards Illimités, le Centre d’interprétation du milieu écologique du Haut-Richelieu, Environnement Canada, et la MRC du Haut-Richelieu. Pour plus de détails, consultez le projet d’éradication de la Châtaigne d’eau.

Au Centre Saint-Laurent, des chercheurs participent au développement d’un revêtement qui protégerait contre la Moule zébrée. Ce projet consiste à évaluer l’efficacité et l’absence d’impact environnemental d’un revêtement antisalissure destiné aux structures submergées en milieu aquatique afin d’en réduire l’envahissement par les Moules zébrées. Des essais préliminaires sur deux types de revêtements ont permis de montrer qu’un revêtement à base d’élastomère montre une efficacité de plus de 88 p.100 de réduction de la colonisation par les Moules zébrées après plus de trois mois dans des conditions de terrain. Les résultats ont de plus mis en évidence l’importance de facteurs comme la luminosité, l’orientation et la porosité du substrat qui peuvent modifier l’efficacité du revêtement et la présence d’espèces compétitrices.


Comment pouvez-vous aider ?

Les particuliers sont responsables de l’introduction de nombreuses espèces exotiques au Canada. Vous pouvez faire votre part pour aider à prévenir des envahissements futurs en suivant les principes décrits sur le site Internet Faune et flore du pays du Service canadien de la faune et de la Fédération canadienne de la faune.


En conclusion

  • La présence d’espèces non indigènes dans le bassin Grands Lacs–Saint-Laurent est directement associée aux activités de commerce et d’échange de biens et de marchandises.

  • Toute espèce aquatique non indigène a des impacts plus ou moins importants sur les écosystèmes aquatiques.

  • Une fois présentes et acclimatées, ces espèces sont dites naturalisées et ne peuvent plus être éliminées. Tout au plus, on peut tenter d’en contrôler les effectifs et leurs impacts.


Documentation

Bernatchez, L. et M. Giroux. 2000. Les poissons d'eau douce du Québec et leur répartition dans l'est du Canada. Éditions Broquet inc. 350 p.

de Lafontaine, Y. 2005. « First Record of the Chinese Mitten Crab (Eriocheir sinensis) in the St. Lawrence River, Canada ». Journal of Great Lakes Research 31 (3) : 367-370.

de Lafontaine, Y. et G. Costan. 2002. « Introduction et transfert d’espèces exotiques aquatiques dans le bassin hydrographique des Grands Lacs et du Saint-Laurent ». Envahisseurs exotiques des eaux, milieux humides et forêts du Canada. Ressources naturelles Canada.

de Lafontaine, Y. et G. Costan. 2000. Présence de la Moule zébrée dans le Saint-Laurent : À suivre... Environnement Canada – Région du Québec, Conservation de l'environnement, Centre Saint-Laurent.

de Lafontaine, Y., G. Costan et F. Delisle. 2002. « Testing a new anti-Zebra Mussel coating with a multi-plate sampler: Confounding factors and other fuzzy features ». Biofouling 8 (1) : 1-12.

Dumont, P. et J.-R. Mongeau. 1990. « Bilan des efforts d’introduction de la Truite brune (Salmo trutta) dans les eaux de la plaine de Montréal, Québec ». Bull. Fr. Pêche Piscic., 319 : 153-166.

Parcs Canada. 1998. Rapport d’atelier sur les espèces exotiques envahissantes. Compte rendu de l’Atelier tenu le 23 novembre 1998 à Saint-Jean-sur-Richelieu. Parcs Canada, Service de la conservation des écosystèmes.


Projet en cours au CSL

Introduction d’espèces non indigènes dans le Saint-Laurent et évaluation des impacts sur la biodiversité


Liens pertinents

Environnement Canada – Stratégie nationale sur les espèces exotiques envahissantes

Environnement Canada – Espèces étrangères envahissantes

Environnement Canada, Portrait de la biodiversité du Saint-Laurent – La diversité biologique du Saint-Laurent

Environnement Canada, Réseau canadien d'information sur la biodiversité – Espèces exotiques envahissantes

EnviroZine – Les Moules zébrées modifient-elles les rives des Grands Lacs ?

Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs – Réseau des observateurs de la moule zébrée

Musée Redpath – La biodiversité du Québec

Pêches et Océans Canada – Espèces exotiques envahissantes

Pêches et Océans Canada – Aidez-nous à éviter l’introduction d’espèces exotiques

Publications – Publications choisies
Présence de la moule zébrée dans le Saint-Laurent : à suivre

Ressources naturelles Canada – Envahisseurs exotiques des eaux, milieux humides et forêts du Canada

Service canadien de la faune et Fédération canadienne de la faune – Faites front commun contre l'invasion des espèces exotiques

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