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Des problèmes pathologiques chez le Grand Corégone du Saint-Laurent

Grand Corégone

Des examens ont mis en évidence la présence de problèmes pathologiques chez le Grand Corégone du fleuve Saint-Laurent, une espèce dont l’aire de répartition s’étend des eaux douces canadiennes jusqu’aux Grands Lacs, aux États-Unis. Au total, 545 spécimens de Grand Corégone ont été capturés dans le Saint-Laurent en 1996 pour procéder à des analyses histologiques de différents tissus et organes. L’analyse des organes des individus a révélé des tumeurs malignes du foie chez 42 individus, soit une prévalence de 7,7 %. Les tumeurs étaient présentes chez les individus de taille supérieure à 430 mm, âgés de six ans et plus. Cette étude a aussi mis en évidence que :

• six poissons étaient hermaphrodites (1,2 %);
  
  
• 11,7 % des poissons femelles (26/223) présentaient une anomalie des ovaires;
  
  
• 8,2 % des poissons mâles (22/267) présentaient une anomalie des testicules;
  
  
• les concentrations moyennes de divers contaminants dans le foie, incluant les biphényles polychlorés (BPC), les chlorobenzènes, les pesticides et les métaux-traces, étaient de six à huit fois plus élevées chez les spécimens de Grand Corégone que chez ceux de trois autres espèces de poissons (la Barbue de rivière, le Meunier noir et le Doré jaune) capturées au même endroit.

Par ailleurs, le rapport entre le poids et la longueur, soit le coefficient de condition, du Grand Corégone, calculé au cours de cette étude, était inférieur à celui observé il y a 40 à 50 ans dans le même secteur et à celui observé dans des milieux intacts de la région des Grands Lacs aux États-Unis.

Les tumeurs malignes du foie, les lésions aux ovaires et aux testicules ainsi qu’un coefficient de condition décroissant chez le Grand Corégone du Saint-Laurent pourraient être reliés aux concentrations élevées de substances chimiques toxiques dans les tissus de ce poisson.

À cause de sa longévité, de son alimentation benthivore et de son aire de répartition importante, le Grand Corégone pourrait être utilisé comme une espèce indicatrice de la contamination environnementale. Cette étude, fondée sur l’examen d’une dizaine de tissus chez plus de 500 spécimens, est l’une des plus exhaustives jamais réalisées sur l’état de santé d’une espèce de poisson du fleuve Saint-Laurent et fournit des niveaux de référence pour d’éventuels programmes de suivi.

Référence

Igor Mikaelian, Yves de Lafontaine, John C. Harshbarger et al., 2002. « Health of Lake whitefish (Coregonus clupeaformis) with elevated tissue levels of environmental contaminants », Environmental Toxicology and Chemistry 21, 3 (mars 2002) : 532-541.

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