INFOS SAINT-LAURENT

Les deux tiers des rives entre Montréal et l’archipel de Berthier-Sorel sont en érosion

L’érosion des berges entre Montréal et le lac Saint-Pierre constitue une préoccupation majeure pour les intervenants qui participent à l’étude de l’écosystème du fleuve Saint-Laurent. Le recul des berges dans cette section du fleuve atteint de un à trois mètres par année en maints endroits. On estime qu’environ les deux tiers des rives entre Montréal et l’archipel de Berthier-Sorel sont en érosion. De récentes études suggèrent que 50 % à 65 % des matières en suspension exportées à Québec (6,0 à 7,5 millions de tonnes métriques) proviennent de l’érosion des talus et des rives, principalement du tronçon Montréal–lac Saint-Pierre.

Au cours de l’été 1999, une équipe de scientifiques du Centre Saint-Laurent a entrepris une étude sur les processus d’érosion dans la région de Verchères. Les résultats des travaux ont montré que l’érosion des argiles marines est intimement reliée au cycle saisonnier des niveaux d’eau et des autres variables météorologiques du Saint-Laurent.

Secteur d'étude

À la fin de l’hiver, le cycle gel-dégel amorce la fracturation et l’affaiblissement des talus. Par la suite, en été, les bas niveaux d’eau et les températures élevées contribuent à l’assèchement de vastes portions des talus, ce qui augmente leur vulnérabilité à l’érosion. Les épisodes de pluie, de vents et de vagues et la circulation des navires provoquent l’érosion et la remise en suspension de grandes quantités de particules fines qui sont évacuées vers l’estuaire par les courants fluviaux.

L’érosion peut porter atteinte à plusieurs composantes environnementales d’un écosystème et ainsi menacer son intégrité, sa biodiversité et sa pérennité.

Les conséquences de l’érosion sont considérables : ensablement des cours d’eau, des frayères, des fossés de drainage, etc., sans compter l’augmentation des contaminants transportés par les matières en suspension. En plus des diminutions de productivité observées chez les communautés animales et végétales, on note également une réduction du potentiel récréatif et esthétique de certains sites et même, dans certains cas, des pertes économiques.

Des stratégies de protection sont recommandées pour tenter de réduire le phénomène d’érosion. La réduction de la vitesse des navires commerciaux et des bateaux de plaisance, la stabilisation des rives par la bioingénierie, la gestion des espèces à statut précaire ainsi que la gestion des niveaux d’eau constituent des mesures pouvant diminuer le phénomène d’érosion des rives du fleuve Saint-Laurent.

Documentation

Gaskin, S.J., J. Pieterse, A. Al Shafie et S. Lepage. 2003. « Erosion of undisturbed clay samples from the banks of the St. Lawrence River ». Revue canadienne de génie civil, 30 : 585-595.

Lepage, S. et L.-F. Richard. 2001. « Sediment resuspension and erosion in the Varennes-Contrecoeur stretch of the St. Lawrence River », dans Bernard F. Long (éd.). Comptes rendus de la Conférence canadienne sur le littoral 2001 : 16-19 mai 2001, Université Laval, Québec (Québec). Canadian Coastal Science and Engineering Association, Ottawa, Ontario, p. 525-532.

Liens pertinents

Projets
Suivi de l'érosion des berges du Saint-Laurent

Saint-Laurent Vision 2000 – Les rives du Saint Laurent entre Cornwall et Montmagny

Le Devoir – Le Saint-Laurent s'asphyxie