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INFOS SAINT-LAURENT

Ressources biologiques

Les Moules zébrées, des indicateurs utiles pour le suivi de la contamination du fleuve Saint-Laurent ?

Afin d’évaluer l’utilité des Moules zébrées pour le suivi des contaminants susceptibles de perturber les organismes aquatiques, une étude, menée par le CSL en collaboration avec l’Université McGill, révèle que la contamination du Saint-Laurent par 11 différents métaux est faible à intermédiaire en comparaison d’autres sites contaminés en Amérique du Nord et en Europe.

Les Moules zébrées ont été récoltées à 14 sites, entre Cornwall et l’île d’Orléans, en 1996

Carte : Les 14 sites de récolte de Moules zébrées


Les résultats indiquent que la bioaccumulation des métaux dans les Moules zébrées varie  d’un site à l’autre et selon la saison de collecte et la taille des moules. Les teneurs entre les sites les plus contaminés et les moins contaminés dans le fleuve varient par un facteur allant de 1,8 à 5,9 selon les métaux. Les variations spatiales de la contamination sont généralement faibles, mais correspondent à la présence de sources ponctuelles de pollution connues ou à des caractéristiques hydrologiques du fleuve. Par exemple, les résultats obtenus chez les moules du lac Saint-François à Cornwall, jadis milieu récepteur d’effluents industriels, montrent des concentrations particulièrement élevées de zinc en comparaison des autres sites. Les plus fortes teneurs en mercure ont été notées près de Beauharnois, à proximité d’un site contaminé bien connu. La concentration de cadmium est particulièrement élevée à plusieurs sites, dont le port de Québec. C’est à ce même site qu’ont été mesurées les plus fortes concentrations d’étain sous forme de tributylétain (TBT), un produit reconnu pour sa très grande toxicité en milieu aquatique. Les teneurs en TBT varient par un facteur de 1000 entre les sites les plus contaminés et les moins contaminés.  Par ailleurs, les variations saisonnières de la contamination peuvent être attribuées au cycle de reproduction des moules et aux variations hydrologiques du fleuve.

Selon les scientifiques, les Moules zébrées représentent des indicateurs utiles pour le suivi de la contamination par les métaux lorsque les effets saisonniers et la taille des spécimens sont pris en considération. Costan et de Lafontaine (2000) soulignent les nombreuses caractéristiques de la Moule zébrée qui expliquent son intérêt comme indicateur : son abondance, sa longévité, son mode de vie sédentaire au stade adulte (fixé au substrat), son taux élevé de filtration (environ 1 L/jour/moule) et, surtout, sa capacité à concentrer plusieurs contaminants chimiques (comme les métaux, BPC, HAP et composés organo-métalliques) en font un outil de choix pour les programmes de suivi de la pollution en milieu aquatique. L’accumulation de contaminants dans les tissus mous de la Moule zébrée traduit non seulement la présence locale de ces contaminants dans l’environnement, mais aussi leur biodisponibilité, c’est-à-dire leur capacité à se présenter sous une forme chimique assimilable par l’organisme.


La Moule zébrée, vulnérable aux perturbateurs endocriniens

D’autres résultats d’études publiées par une équipe du CSL montrent que les effluents municipaux contiennent des substances perturbatrices du système endocrinien dont les effets oestrogéniques sur les espèces vertébrées et invertébrées se traduisent par la féminisation des mâles exposés. Voir Perturbations hormonales chez les moules d’eau douce.

L’exposition des spécimens de Moules zébrées à l'effluent municipal d'une station d'épuration à traitement tertiaire durant 112 jours a causé une augmentation des taux de cholestérol, principal stéroïde des moules ainsi que des taux de protéines semblables à la vitelline (Vn), tant chez les moules mâles que chez les femelles. De plus, des perturbations ont été observées dans les gonades des spécimens mâles exposés. Ces résultats indiquent que les Moules zébrées constituent un bioindicateur adéquat des perturbateurs endocriniens présents dans les environnements d’eau douce.


Pour en savoir plus

Kwan, K.H.M., H.M. Chan et Y. de Lafontaine. 2003. « Metal contamination in zebra mussels (Dreissena polymorpha) along the St. Lawrence River ». Environmental Monitoring and Assessment, 88 : 193-219.

Quinn, B., F. Gagné, M. Costello, C. McKenzie, J. Wilson et C. Mothersill. 2004. « The endocrine disrupting effect of municipal effluent on the Zebra Mussel (Dreissena polymorpha) ». Aquatic Toxicology, 66 : 279-292.

Infos Saint-Laurent
Perturbations hormonales chez les moules d’eau douce


Documentation

de Lafontaine, Y. et G. Costan. 2000. Présence de la Moule zébrée dans le Saint-Laurent : À suivre... Environnement Canada – Région du Québec, Conservation de l'environnement, Centre Saint-Laurent.

de Lafontaine, Y., F. Gagné, C. Blaise, G. Costan, P. Gagnon et H.M. Chan. 2000. « Biomarkers in zebra mussels (Dreissena polymorpha) for the assessment and monitoring of water quality of the St. Lawrence River (Canada) ». Aquatic Toxicology, 50 : 51-71.

Regoli, L., H.M. Chan et Y. de Lafontaine. 1999. « Organotins in zebra mussels (Dreissena polymorpha) from the St. Lawrence River ». Journal of Great Lakes Research, 25 : 839-846.

Regoli, L., H.M. Chan, Y. de Lafontaine et I. Mikaelian. 2001. « Organotins in zebra mussels (Dreissena polymorpha) and sediments of the Quebec City Harbour area of the St. Lawrence River ». Aquatic Toxicology, 53 : 115-126.

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