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INFOS SAINT-LAURENT

Eau et sédiments

Le lac Saint-Louis est-il à risques ?

Les niveaux d’eau et l’eau potable
Christiane Hudon

Christiane Hudon détient un doctorat en biologie marine de l’Université Laval (1982). Chercheur scientifique au Centre Saint-Laurent d’Environnement Canada depuis 1993, Mme Hudon est spécialiste de l’écologie des plantes aquatiques.

Elle a démarré et coordonné le programme d’étude des impacts des variations des niveaux d’eau du Saint-Laurent sur les écosystèmes, programme qui regroupe une vingtaine de scientifiques. Elle a aussi été co-présidente, pour le Canada, du Groupe de travail technique sur l’environnement de l'Étude internationale sur le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent de la Commission mixte internationale (CMI).

Carte : Lac Saint-Louis

L'eau potable

Dans la grande région montréalaise, 16 stations de filtration municipales produisent l’eau potable pour 2,1 millions de personnes.

En conditions de bas niveaux d’eau, on peut observer…

  • un changement de l’importance relative des diverses masses d’eau du Saint-Laurent, ce qui a pour effet de modifier la qualité de l’eau brute à traiter;
  • une réduction notable de la hauteur d’eau, situation qui est susceptible de perturber le fonctionnement de certaines prises d’eau potable.

Les prises d'eau potable de la région de Montréal

Carte : Prises d'eau de la région de Montréal

1

Saint-Zotique

15

Montréal (arrondissement Ville-Marie)

2

Les Coteaux

16

Laval (3)

3

Coteau-du-Lac

17

Deux-Montagnes

4

Salaberry-de-Valleyfield (3)

18

Saint-Eustache

5

Les Cèdres

19

Sainte-Thérèse

6

Pointe-des-Cascades

20

Rosemère

7

Vaudreuil-Dorion

21

Terrebonne

8

L'Île-Perrot

22

Beauharnois

9

Notre-Dame-de-l'Île-Perrot

23

Châteauguay

10

Montréal (arrondissement
Pierrefonds-Senneville) (2)

24

Kahnawake

11

Montréal (arrondissement
L'Île-Bizard–Sainte-Geneviève–
Sainte-Anne-de-Bellevue)

25

Candiac

12

Montréal (arrondissement
Pointe-Claire)

26

La Prairie

13

Montréal (arrondissement Dorval–L'Île-Dorval) (2)

27

Longueuil (2)

14

Montréal (arrondissement Lachine) (2)

28

Varennes


Les problèmes d’approvisionnement en eau potable liés aux niveaux d’eau

Un inventaire a révélé que huit stations de filtration sur 16 sont vulnérables aux baisses de niveaux relativement au fonctionnement de leur prise d’eau potable. De même, la moitié des stations sont susceptibles d’éprouver des problèmes liés aux odeurs et au goût de l’eau. Enfin, cinq de ces 16 stations sont vulnérables aux variations des apports des tributaires, lesquels influencent la qualité de l’eau brute à traiter.

Problème

Nombre de stations

Population

% de la population

Quantité d'eau

8*

200 000

10

Influence des tributaires

5

163 000

7,7

Goûts et odeurs de terre

8

495 410

23

Source : École Polytechnique, 2003.

* Ce chiffre exclut Montréal (usines Charles-J.-Des Baillets et Atwater – 1,5 million de personnes), qui a effectué des travaux en 2003 pour régler ce problème.


L'amélioration de la qualité de l'eau

Photo : Fleuve

En 2000, l’indice de la qualité physico-chimique et bactériologique COURD’O montrait une nette amélioration depuis les 15 dernières années, notamment le long de la rive sud de l’île de Montréal où la cote se maintenait entre « BON » et « TRÈS BON ». La mise en service en 1988 de la station d’épuration de la Ville de Montréal (anciennement la Communauté urbaine de Montréal) a contribué à l’amélioration de la qualité de l’eau en rive.


Photo : Baigneurs

Cette amélioration laisse entrevoir la récupération des usages liés à l’eau, telle la baignade. En temps de pluie, une détérioration de la qualité est toutefois susceptible de survenir en raison des débordements de collecteurs d’eaux usées.


La qualité de l'eau brute

Photo : Embouchure de la rivière Châteauguay au lac Saint-Louis

Embouchure de la rivière Châteauguay au lac Saint-Louis


La qualité de l’eau brute varie selon l’origine des masses d’eau. Ainsi, l’eau provenant du lac Ontario ne nécessite qu’un traitement minimal pour la rendre potable, alors que l’eau provenant des tributaires est plus coûteuse à traiter, particulièrement en période de fort débit, lorsque les teneurs en particules et en substances colorées sont plus élevées.


La vie aquatique

Photo : Plante aquatique

L’agriculture occupe près de 70 % de la superficie québécoise du bassin de la rivière Châteauguay. Entre 1998 et 2000, les teneurs en phosphore total des rivières Châteauguay et des Outaouais dépassaient le seuil d’effets néfastes pour la vie aquatique dans 96 % et 23 % des prélèvements, respectivement.


La température de l'eau

Les teneurs élevées en éléments nutritifs (azote et phosphore) favorisent la prolifération d’algues et de plantes aquatiques, particulièrement lorsqu’il y a une hausse de l’ensoleillement et de la température de l’eau. La température moyenne annuelle de l’eau à l’entrée des stations de filtration s’est accrue de 2 °C entre 1970 et 2001.

Les années de bas niveau coïncident avec des températures de l’eau plus élevées.

Température moyenne annuelle de l'eau du Saint-Laurent
à l'entrée des usines de filtration de Montréal (1918-2001)

Illustration : Température moyenne annuelle de l'eau du Saint-Laurent à l'entrée des usines de filtration de Montréal (1918-2001)

La clarté de l'eau

Photo : Floraison d'algues

La clarté de l’eau du Saint-Laurent et la présence de plusieurs masses d’eau d’origines différentes permettent à plus de 350 espèces d’algues de croître, soit librement en suspension dans l’eau (phytoplancton), soit fixées aux sédiments et aux plantes submergées.

Floraison d'algues


Illustration : 350 espèces d'algues

La floraison d'algues

Photo : Stephanodiscus binderanus

Stephanodiscus binderanus


Lorsque les conditions environnementales sont propices à leur croissance, les algues microscopiques peuvent proliférer au point de colmater les filtres des usines de filtration, comme ce fut le cas à Montréal en novembre 1955.


L'abondance des algues

Même si l’abondance des algues en suspension dans l’eau est plus faible en conditions de bas niveaux d’eau (1995), comparativement aux conditions de niveaux d’eau moyens (1994), la proportion d’espèces d’algues potentiellement problématiques, telles que les chlorophycées et les cyanobactéries, augmente.

Abondance du plancton estival (juillet-septembre)
dans les eaux du Saint-Laurent

Illustration : Abondance du plancton estival dans les eaux du Saint-Laurent

Source : Hudon et al., 2000.


La décomposition des algues et des plantes aquatiques

Photo : Plante aquatique

La décomposition des algues et des plantes aquatiques contribue à l’apparition de goûts et d’odeurs de terre dans l’eau potable, en raison de la production de molécules organiques volatiles. Or, l’élimination de ce problème nécessite un traitement de l’eau additionnel et des coûts supplémentaires.


La colonisation par la Moule zébrée

Les Moules zébrées colonisent les substrats immergés dont les prises d’eau potable, parfois au point de nuire à leur bon fonctionnement. Les conditions de bas niveaux d’eau favorisent un taux de fixation plus élevé des Moules zébrées, ce qui accroît le risque de colmatage des prises d’eau.

Faibles débits favorisant la colonisation par la Moule zébrée

Illustration : Colonisation par la Moule zébrée
Source : de Lafontaine, 2002.


En résumé

Les changements climatiques pourraient avoir peu (vert) à beaucoup (orange) d’effets sur les différentes facettes de l’approvisionnement en eau potable dans le Saint-Laurent.

Impacts anticipés des changements climatiques
sur l'approvisionnement en eau potable

Problème

Situation actuelle

Situation anticipée
(bas niveaux)

Prises d'eau

8 stations touchées
(10 %)

Travaux requis
$$

Variations des masses d'eau influencées par les tributaires

5 stations touchées
(7,6 %)

Pourrait s'accroître
$$

Débordements d'égouts en rive

Amélioration générale

Stable ou à la baisse
$$

Floraison d'algues

Occasionnelle

Stable

Algues toxiques (cyanobactéries)

Peu abondantes

Stables

Goûts et odeurs de terre

8 stations touchées
(23 %)

Aggravation
$$

Moule zébrée

Effets locaux

Aggravation
$$


Documentation

École Polytechnique de Montréal. 2003. Impacts of Level Fluctuations in the St. Lawrence River on Water Treatment Plant Operations. Rapport préparé par Annie Carrière et Benoit Barbeau, soumis au Groupe de travail technique sur les usages de l'eau de la Commission mixte internationale. 208 pages.

de Lafontaine, Y. 2002. Impacts des fluctuations de débits d'eau douce sur la colonisation annuelle par les Moules zébrées dans le fleuve Saint-Laurent. Rapport technique remis à la Commission mixte internationale.

Hudon, C., S. Lalonde et P. Gagnon. 2000. « Ranking the effects of site exposure, plant growth form, water depth, and transparency on aquatic plant biomass ». Journal canadien des sciences halieutiques et aquatiques, 57 (Suppl.1) : 31-42.


Liens pertinents

Infos Saint-Laurent – Les masses d’eau du Saint-Laurent

Ville de Montréal, Réseau du suivi du milieu aquatique – Indice COURD’O

Commission mixte internationale (CMI)


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