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INFOS SAINT-LAURENT

Ressources biologiques

Les parasites

Indicateurs naturels de la chaîne alimentaire et de la biodiversité

Au Canada, environ 1200 espèces de parasites ont été identifiées chez les poissons d’eau douce et d’eau salée. Bien qu’ils soient nuisibles pour leur hôte, les parasites jouent un rôle important dans la régulation des populations. Une forte densité de populations hôtes peut accroître le taux de transmission de parasites et la propagation de maladies. En limitant le nombre d’espèces dominantes, les parasites contribuent à la diversité d’autres espèces, en plus d’être eux-mêmes une composante de la biodiversité.

Photo: Parasite Diplostomum sp.
Parasite Diplostomum sp.

De nombreux parasites ont un cycle de vie complexe et dépendent de la présence de divers hôtes intermédiaires pour la transmission. Plusieurs utilisent les relations prédateur-proie pour atteindre les prochains hôtes de leur cycle de vie. La présence d'un parasite chez un organisme hôte indique non seulement la présence d'autres organismes qui participent au cycle de vie du parasite, mais aussi les voies trophiques auxquelles participent les hôtes, à tous les niveaux de la chaîne alimentaire.

Photo : Goëland

Par conséquent, les parasites et les modes parasitaires sont utiles pour évaluer la structure de la chaîne alimentaire et les interactions trophiques, y compris les interactions de transition entre l'interface aquatique et terrestre. Ils sont des indicateurs biologiques naturels qui fournissent des informations sur l’alimentation, la migration, le recrutement, les caractéristiques démographiques et la phylogénie de leurs hôtes.

De plus, leurs générations se succèdent rapidement comparativement à leurs hôtes, si bien qu'ils réagissent vite aux perturbations environnementales, d'où leur utilité comme indicateurs de la présence de contaminants et de stress environnementaux. En outre, étant donné que les parasites traduisent la présence de tous leurs hôtes dans l'habitat et leur position dans la chaîne alimentaire, ils constituent d'excellents bioindicateurs auxiliaires de la diversité des espèces et des chaînes alimentaires.


Pour en savoir plus… 

Cone, D., D.J. Marcogliese et R. Russel. 2004. « The myxozoan fauna of spotnail shiner in the Great Lakes basin: Membership, richness, and geographical distribution ». The Journal of Parasitology, 90 (5) : 921-932.

Marcogliese, D.J. 2004. « Parasites: Small players with crucial roles in the ecological theater ». EcoHealth Journal Consortium, 1 (2) : 151-164.

Marcogliese, D.J. 2003. « Food webs and biodiversity: Are parasites the missing link? ». The Journal of Parasitology, 19 (7) : 293-299.

Marcogliese, D.J. et J. Price. 1997. « Le paradoxe des parasites ». La biodiversité mondiale, 7 : 7-15.


La Douve de l’oeil chez les poissons : un parasite infectieux

Présente un peu partout dans le monde, la Douve de l’oeil (Diplostomum spp.) a été observée chez les poissons du Saint-Laurent au début des années 1970 par des scientifiques. Ce parasite infecte les yeux, entraînant la formation de cataractes et la cécité chez les poissons. Leur vision, essentielle à leur mobilité et à leur alimentation, étant réduite, les poissons infectés par la Douve de l’oeil ont une croissance plus lente et un taux de mortalité plus élevé. Bien que cette infection ne présente aucune menace pour la santé de l’être humain, son incidence sur les populations de poissons demeure préoccupante.

Picto poisson

Le cycle de vie

Le cycle de vie de la Douve de l’oeil est complexe, c’est-à-dire qu’il dépend de plusieurs hôtes d’une même chaîne alimentaire.

Illustration : Cycle de vie d'un parasite

  1. Le parasite se développe dans l’intestin d’un oiseau piscivore comme le Goéland à bec cerclé, qui se nourrit de poissons infectés. Les oeufs du parasite, contenus dans les fientes de l’oiseau, sont libérés dans l’eau.
  2. Les oeufs donnent naissance à des larves nageuses ciliées, appelées miracidies.
  3. La miracidie parasite les mollusques comme les escargots pour se transformer en cercaire, un nouveau type de larve.
  4. La cercaire nage vers le poisson, un hôte intermédiaire, pour se fixer à la peau et s’introduire dans le sang. Une fois dans le système sanguin, le parasite tente de rejoindre le cristallin de l’oeil du poisson puis se transforme en métacercaire ou Douve de l’oeil. Les parasites peuvent s’accumuler dans l’oeil au point de provoquer la cécité chez leur hôte.
  5. Les poissons infectés sont mangés par les oiseaux, en général un goéland. La métacercaire se transforme alors en adulte dans l’intestin de son hôte définitif, puis se reproduit.


Pour en savoir plus…

Marcogliese, D.J. 2002. Les parasites des poissons d’eau douce. Avec la participation du Comité de coordination du module de parasitologie, Section de parasitologie, de la Société canadienne de zoologie. Environnement Canada – Région du Québec, Conservation de l’environnement, Centre Saint-Laurent, Montréal. Collection « Réseau de surveillance et d'évaluation écologiques (RÉSÉ) : Protocoles de mesures de la biodiversité ».


Qu’est-ce qui influence le taux de parasitisme chez les poissons ?

Dans le cadre du projet Effets des fluctuations des niveaux et débits du Saint-Laurent sur la santé des poissons, une équipe de scientifiques du Centre Saint-Laurent étudie des facteurs qui pourraient influencer le parasitisme chez les poissons. Les résultats à ce jour montrent qu’en plus des caractéristiques trophiques de l’habitat, des niveaux d’eau bas et régularisés favoriseraient le parasitisme chez certaines espèces de poissons d’eau douce. En effet, on a observé un taux de parasitisme supérieur chez la Perchaude au lac Saint-François, un milieu aquatique régularisé (variations de plus ou moins 15 cm), comparativement au lac Saint-Pierre dont les niveaux d’eau varient beaucoup (variations de plus ou moins 2 m). Les courants lents augmentent le parasitisme en gardant captifs les parasites infectieux rendus au stade libre.


Documentation

Marcogliese, D.J. 2005. « Parasites of the Superorganism: Are They Indicators of Ecosystem Health? ». International Journal for Parasitology, 35 (7) : 705-716.

Marcogliese, D.J., S. Compagna, E. Bergeron et J.D. McLaughlin. 2001. « Population biology of eyeflukes in fish from a large fluvial ecosystem: The importance of gulls and habitat characteristics ». Revue canadienne de zoologie, 79 (6) : 1102-1113.

Marcogliese, D.J., P. Dumont, A.D. Gendron, Y. Mailhot, E. Bergeron et J.D. McLaughlin. 2001. « Spatial and temporal variation in abundance of Diplostomum spp. in walleye (Stizostedion vitreum) and white suckers (Catostomus commersoni) from the St. Lawrence River ». Revue canadienne de zoologie, 79 (3) : 355-369.

Marcogliese, D.J. 2001. « Implications of climate change for parasitism of animals in the aquatic environment ». Revue canadienne de zoologie, 79 (8) : 1331-1352.

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