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DISCOURS


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2004/5 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE JIM PETERSON,

MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,

À LA CHAMBRE DE COMMERCE DU CANADA

ALENA : DIX ANS ET AU-DELÀ

MEXICO (Mexique)

Le 16 février 2004

Je suis honoré que ma première visite officielle au Mexique à titre de ministre du Commerce international me donne l'occasion de rencontrer des représentants des milieux d'affaires canadiens et mexicains. Je suis heureux d'être accompagné par mon estimé collègue, lui aussi député, Charles Penson. Enfin, j'aimerais également saluer chaleureusement les représentants du gouvernement et du Congrès mexicains qui sont des nôtres aujourd'hui.

Le Canada met les bouchées doubles en ce moment. Le gouvernement de notre nouveau premier ministre, Paul Martin, a récemment annoncé ses objectifs pour le pays alors que nous poursuivons notre progression au sein d'une économie mondialisée, à savoir :

• renforcer les bases sociales;

• donner à l'économie du XXIe siècle des assises liées à l'innovation et à l'entrepreneuriat;

• assurer une présence et un leadership vigoureux dans l'arène internationale.

Le Mexique est priorité stratégique pour le Canada. Si je suis ici aujourd'hui, c'est pour resserrer nos liens.

Les relations bilatérales canado-mexicaines

Le Canada et le Mexique connaissent les bienfaits qu'engendre la libéralisation des échanges. Cette année marque le 10e anniversaire de l'entrée en vigueur de l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain], l'entente commerciale qui rapproche nos deux pays de tellement de façons. Le partenariat entre le Canada et le Mexique, qui fêtent cette année 60 années de relations diplomatiques, a toujours été cordial et empreint de respect mutuel. Pendant de nombreuses années, cependant, nous n'avons pas tiré parti de toutes les possibilités économiques que nous offrent notre proximité géographique et nos intérêts commerciaux compatibles.

Nous partageons des valeurs fondamentales : nous adhérons tous deux à la démocratie et au respect des droits de la personne; nous croyons tous deux que nos économies fonctionnent mieux et que la qualité de vie de nos concitoyens s'améliore d'autant lorsque l'on élimine les obstacles au commerce; et grâce aux 10 années de l'ALENA, nous avons tous deux un intérêt commun à exploiter les débouchés que nous offrent nos relations commerciales réciproques.

Étant donné tout ce que nous partageons, il est tout à fait approprié que M. Martin ait fait du Mexique sa première destination étrangère en qualité de nouveau premier ministre du Canada, lorsqu'il est venu à Monterrey le mois dernier, pour le Sommet extraordinaire des Amériques. Je sais par ailleurs qu'il a invité le président Vicente Fox à venir nous visiter au Canada, peut-être dès l'été prochain.

Les Canadiens et les Mexicains sont devenus de proches amis et des partenaires stratégiques. Nous faisons maintenant front commun dans un grand nombre de dossiers, depuis le commerce et l'investissement jusqu'au domaine de la diplomatie.

Les liens entre le Canada et le Mexique reposent sur des contacts personnels bien établis. Quelque 50 000 Canadiens d'origine mexicaine vivent chez nous, et tous les ans, un million de touristes canadiens viennent séjourner ici au Mexique.

Plus de 10 000 Mexicains étudient au Canada

Nous célébrons cette année le 30e anniversaire du Programme des travailleurs agricoles saisonniers du Mexique, grâce auquel, rien que l'an dernier, 10 000 travailleurs mexicains sont ont pu trouver un emploi saisonnier au Canada.

Notre collaboration sur les questions touchant à gouvernance enrichit également notre partenariat innovateur. Nous avons procédé à des échanges de renseignements au sujet des meilleures pratiques dans des domaines aussi divers que les rouages du gouvernement, l'accès à l'information, l'apprentissage virtuel des fonctionnaires, le fédéralisme et la décentralisation. Nous entendons approfondir ces liens au moyen du dialogue entre les parlementaires, les ministres et les représentants officiels.

À propos de gouvernance, je dois souligner les mesures importantes prises par l'administration du président Fox pour réformer et moderniser la gouvernance au Mexique.

Les questions de transparence et de bonne gouvernance représenteront toujours des défis pour nos deux pays, et nous serons jugés à la manière dont nous les relèverons.

Nos relations reposent sur la conviction que des investissements mutuels bénéfiques mènent à la création de richesse et d'emplois et alimentent la croissance. Si ce sont les gouvernements qui mettent en place l'encadrement nécessaire en concluant des accords tels que l'ALENA, ce sont des gens comme vous qui concrétisez ce potentiel. Votre dur labeur, votre vision et votre désir de voir grand sont les véritables atouts de nos deux pays.

Les rapports commerciaux bilatéraux entre le Canada et le Mexique

L'ALENA s'est avéré un grand succès pour nos deux pays. En 10 ans à peine, le Mexique est devenu le quatrième marché d'exportation du Canada, alors qu'il était au seizième rang auparavant, tandis que le Canada, qui était le cinquième marché d'exportation du Mexique, est maintenant le deuxième.

Aujourd'hui, vous vendez plus au Canada qu'à l'Union européenne et au Japon. Depuis l'entrée en vigueur de l'ALENA, les investissements canadiens au Mexique ont décuplé. Les Canadiens se classent au quatrième rang des investisseurs au Mexique, et plus de 1 200 entreprises canadiennes sont présentes dans votre pays.

Plusieurs de ces firmes sont bien connues chez nous : Banque Scotia, Magna International, dont la présidente a démissionné dernièrement pour briguer le poste de premier ministre du Canada contre le Parti libéral au pouvoir, mon parti. Je lui souhaite tout le succès du monde… au Mexique!

Parmi les autres noms qui méritent d'être mentionnés, citons TransAlta, Bombardier, GTC Transcontinental et Reichman's International, dont la Torre Mayor est le plus grand immeuble de bureaux d'Amérique latine, le plus moderne aussi.

Exportation et développement Canada [EDC] appuie le commerce et l'investissement canadiens au Mexique, qui est maintenant son deuxième marché, après les États-Unis. Rien qu'en 2003, EDC a appuyé plus de 400 entreprises canadiennes sur le marché mexicain, dont plus de 70 % sont des petites et moyennes entreprises.

Dernièrement, EDC a doublé la marge de crédit d'América Móvil, qui est passée de 125 à 250 millions de dollars américains, et c'est le signe d'une belle réussite.

L'ALENA

En outre, le Canada et le Mexique sont étroitement liés par les relations commerciales qu'ils entretiennent tous deux avec les États-Unis. La gestion de ces relations revêt une importance primordiale pour nos deux pays.

L'ALENA assure et renforce notre accès à l'économie la plus vaste et la plus puissante au monde. Il permet à chacun de nos deux pays d'accroître la valeur de ses exportations aux États-Unis sans agir au détriment de l'autre. La part canadienne du marché américain est restée plus ou moins constante à 19 %, tandis que celle du Mexique a doublé depuis l'entrée en vigueur de l'ALENA.

Les frontières occupent un place critique dans nos trois pays. Nous devons combattre le terrorisme et assurer la sécurité, tout en laissant nos frontières ouvertes aux échanges commerciaux. Nous avons tous intérêt à ce que nos frontières soient à la fois les plus sûres et les plus efficaces au monde.

Nous continuerons de rechercher les entraves au commerce et à l'investissement et de nous employer à les éliminer. En octobre dernier, à la réunion de la Commission de l'ALENA qui s'est tenue à Montréal, nous avons convenu de nouvelles améliorations à cet égard :

• libéraliser encore davantage les règles d'origine de l'ALENA;

• abaisser sensiblement les coûts de transaction;

• étudier la possibilité d'harmoniser les régimes tarifaires.

Alors que le commerce des services est aujourd'hui en pleine expansion, nous devons faciliter plus encore les déplacements des gens d'affaires entre nos pays, et encourager la reconnaissance mutuelle de nos professions respectives. À ce sujet, nos ingénieurs civils sont sur le point de conclure un accord qui leur permettra d'exercer dans les deux pays. Nous encourageons d'autres professions à les imiter.

Il est indéniable qu'il reste tout un potentiel à exploiter au Mexique pour les entrepreneurs canadiens et au Canada pour les entreprises mexicaines. L'ALENA donne à nos deux pays un accès privilégié et nous devons continuer de saisir les débouchés qui s'offrent grâce à cet accès privilégié.

L'ALENA a aussi aidé à éveiller l'intérêt du Canada et du Mexique pour une libéralisation des échanges qui s'étendrait à l'échelle du continent. C'est pourquoi la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) est une priorité que partagent nos deux gouvernements.

La ZLEA

La ZLEA est une entreprise ambitieuse dont la réalisation exigera un leadership plus vigoureux. S'appuyant sur son expérience fructueuse de la libéralisation des échanges et des flux d'investissement dans le cadre de l'ALENA, le Mexique exerce justement ce genre de leadership en contribuant à la formation et à l'élargissement d'un consensus et d'un climat de confiance d'un bout à l'autre de l'hémisphère occidental. Le Canada apprécie son étroite coopération avec le Mexique dans les négociations de la ZLEA.

La ZLEA n'est pas une fin en soi. Elle a pour objectif de créer un partenariat interaméricain pour la prospérité qui s'étendra de l'île de Baffin à la Terre de feu, qui appuiera et renforcera la liberté, le respect des droits de la personne et les politiques sociales et environnementales progressistes qui sont l'essence même des sociétés saines - objectif ultime de la bonne gouvernance - et qui sont au cœur du processus du Sommet des Amériques.

L'OMC

Le mois dernier, à Davos, j'ai eu le plaisir de m'entretenir avec votre secrétaire à l'Économie, Fernando Canales. Je partage son fervent désir de voir les négociations commerciales de l'OMC sur le Programme de Doha pour le développement se solder par une issue positive.

Le Canada s'est fait le promoteur du cycle de Doha parce qu'il est convaincu que, pour être viable, la mondialisation doit être véritablement mondiale, c'est-à-dire qu'elle ne saurait être seulement l'affaire des pays riches et des grandes sociétés commerciales.

À nos yeux, la prospérité sans progrès et objectif humains communs n'a aucun sens. Tous les pays doivent pouvoir profiter des possibilités et de la prospérité accrues qui accompagnent l'ouverture des marchés au commerce et à l'investissement.

Le Canada et le Mexique ont beaucoup d'objectifs similaires dans ces négociations, y compris une réforme fondamentale du secteur agricole, un meilleur accès aux marchés et le renforcement des règles. Ainsi, nous poursuivons les efforts en vue d'abolir les subventions à l'exportation sur tous les produits agricoles. En particulier, nous exerçons des pressions auprès des États-Unis et de l'Union européenne pour qu'ils s'engagent à réduire sensiblement ces subventions qui faussent les échanges, afin que nos agriculteurs puissent se mesurer à leurs concurrents à armes égales.

Un accès plus facile aux marchés aura aussi des effets bénéfiques sur la croissance économique, tout particulièrement dans les échanges entre pays du Sud. On estime en effet que 71 % des tarifs payés par les importateurs des pays en développement visent, en fait, des produits venant d'autres pays en développement.

La mondialisation pour tous

Comme l'a déclaré le premier ministre Paul Martin à Davos, le mois dernier, « tous les États nourrissent aujourd'hui un intérêt réel et légitime face au bien-être des autres pays, ce qui confère aux dirigeants politiques une obligation particulière - celle de faire en sorte que nos systèmes internationaux concourent au mieux-être de tous. »

Il ne faut pas y voir uniquement un défi difficile à relever, mais aussi une occasion pour nous de créer un monde meilleur pour nos enfants et nos petits-enfants. Il est dans l'intérêt de nos pays que des institutions internationales telles que les Nations Unies, l'Organisation mondiale du commerce, l'ALENA, l'Organisation des États américains, l'APEC [Organisation de coopération Asie-Pacifique] et d'autres, comme la ZLEA lorsqu'elle sera créée, fonctionnent bien et fonctionnent au bénéfice de tous.

Nous vivons dans un monde connecté et interdépendant où les intérêts internationaux font fi des frontières nationales et où l'intérêt national est l'affaire de tous. Quand un pays pollue, il n'est pas le seul à en souffrir car la pollution se répand partout. Le problème du changement climatique ne pourra être résolu que lorsque les pays subordonneront leurs propres intérêts au bien général. Le Canada est heureux d'aider le Mexique à mettre sur pied son propre bureau national du changement climatique.

En conclusion, laissez-moi vous dire quel plaisir c'est pour moi de me trouver ici, au Mexique, au milieu de tant de gens d'affaires à qui l'on doit l'accélération des échanges commerciaux et des flux d'investissement entre le Mexique et le Canada.

Mais il faut faire encore plus. Nous devons continuer d'œuvrer ensemble à la réussite du Programme de Doha pour le développement. Les succès remportés dans le cadre de l'ALENA nous rendent suffisamment crédibles pour que nous puissions affirmer que la promotion du commerce et de l'investissement peut effectivement engendrer des gains économiques et sociaux importants sans qu'on ait à sacrifier la souveraineté, la spécificité culturelle ou les priorités nationales. La mondialisation peut bel et bien fonctionner pour tous.

Bref, il est évident que les rapports qu'entretiennent le Mexique et le Canada jouent grandement à notre avantage. Je me réjouis à l'idée de renforcer nos liens commerciaux, notre collaboration et notre amitié dans les mois et les années à venir.

Je vous remercie.


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Dernière mise à jour :
2005-04-15
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