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Illustration photo de gens, du drapeau du Canada, une ville et le globe.

DISCOURS


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2004/33 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,

MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,

À L'OCCASION DE LA REMISE DES PRIX D'EXCELLENCE POUR

L'INTERNATIONALISATION 2004

DE LA BANQUE SCOTIA ET DE l'AUCC

« EXPLOITER NOTRE FORCE : DIVERSITÉ ET POLITIQUE ÉTRANGÈRE CANADIENNE »

GATINEAU (Québec)
Le 27 octobre 2004

Je remercie l'Association des universités et collèges du Canada [AUCC] de me donner l'occasion de vous entretenir d'un sujet qui me tient à cœur et qui est aussi crucial pour l'avenir de ce pays.

La politique étrangère du Canada

Comme beaucoup d'entre vous le savent, nous procédons actuellement à un important examen de notre politique internationale. Pour des raisons évidentes, je ne peux pas vous donner beaucoup de détails à ce sujet pour le moment. Je voudrais plutôt vous parler ce soir de la façon dont je conçois moi-même la politique étrangère, en tant que Canadien. Je voudrais aussi vous expliquer brièvement comment nous avons l'intention de tirer parti des énormes ressources que nous avons dans ce pays, y compris les gens dans cette salle et les institutions que vous représentez, pour nous aider à défendre les intérêts du Canada à l'étranger.

Permettez-moi de débuter aussi clairement que possible : plus que tout autre domaine de l'activité du gouvernement, la politique étrangère exprime la personnalité d'un pays. Elle reflète non seulement ce que nous faisons, mais -- ce qui est plus important -- ce que nous sommes.

Et quand je réfléchis à ce que nous sommes, je pense à l'exception canadienne, c'est-à-dire aux deux caractéristiques très particulières qui définissent l'essentiel de l'identité du Canada.

Tout d'abord, le Canada se distingue vraiment du reste du monde parce qu'il a rejeté depuis longtemps le modèle traditionnel de l'État-nation, dans lequel la citoyenneté repose sur une ethnie ou une langue commune. La seconde caractéristique exceptionnelle du Canada, c'est que nos citoyens ont développé un sens aigu de la solidarité et de la coopération. Ces deux facteurs, qui forment la base de l'idéologie libérale, ont façonné le Canada depuis sa naissance.

Le Canada a délibérément opté à cette époque pour une voie différente de celle des autres pays et ce choix est particulièrement pertinent en cette période de mondialisation et de mobilité accrue. J'en retrouve les prémices au début des années 1840, à l'époque où Lafontaine et Baldwin, dans leur historique poignée de main, ont manifesté leur détermination à ignorer le rapport de Lord Durham (qui recommandait une forme d'assimilation de la population francophone « inférieure »). Notre choix d'alors s'est trouvé renforcé en 1867 avec l'Acte de l'Amérique du Nord britannique qui précisait que dans le processus d'adoption du fédéralisme, le Canada protégerait les droits de la minorité francophone, majoritaire au Québec.

Le Canada ne se proposait d'être ni un État strictement anglophone ni un État strictement francophone. Au lieu d'opter pour l'État-nation traditionnel, avec une seule langue, une seule religion, un seul système juridique et une seule culture, nous avons créé un pays qui a deux langues, de multiples cultures et religions et deux systèmes juridiques représentés par la common law et le Code civil. C'est ainsi que les vagues successives d'immigrants ont trouvé un pays différent, pluraliste et accueillant, où ils étaient encouragés à célébrer leurs propres racines. Ces immigrants ont contribué au fil des ans à la formation de l'originale mosaïque canadienne.

Pour les fondateurs du pays, la citoyenneté canadienne ne devait pas se baser sur la langue ou sur d'autres caractéristiques traditionnelles de l'État-nation. Nous avons plutôt créé une forme de citoyenneté politique qui incite nos citoyens à adopter un certain nombre de valeurs fondamentales, dont le respect de l'individu, une conception commune de la justice et un certain esprit de modération dans l'utilisation du pouvoir. Je crois que ces valeurs sont au cœur du libéralisme. Nous n'avons pas voulu d'un melting pot qui brasse les identités pour n'en faire qu'une seule. Nous avons préféré la mosaïque. Vos groupes, vos personnalités, vos terres d'origine étaient et sont toujours considérées comme des atouts de ce pays. Cette grande mosaïque canadienne, le contraire de l'État-nation, constitue un pays qui, pour moi, reflète beaucoup de nos valeurs libérales.

En évitant le modèle traditionnel de l'État-nation, nous avons bâti un pays qui en est l'antithèse. Le Canada présente une identité fondée sur la citoyenneté politique plutôt qu'ethnique. En rejetant une politique d'assimilation « forcée » des minorités et de suppression des différences, en encourageant les gens à garder la culture et les traditions de leur pays d'origine, le Canada s'est enrichi en diversité et en tolérance. Aujourd'hui, c'est un pays moderne, bien équipé pour affronter l'ère postmoderne de la polarisation et de la mondialisation.

À ce sujet, vous vous souvenez peut-être que Stephen Harper proposait la tenue d'un débat sur la transformation de notre approche fédéraliste en une approche fondée sur la langue et la situation géographique : c'est exactement le contraire de ce que nous devrions faire. Depuis 150 ans, cette approche fédéraliste a servi à faire du Canada le pays d'exception auquel je suis si attaché. L'espoir du Canada d'exercer une plus forte influence sur le monde dépend de nos valeurs et de l'importance que nous accordons à la diversité. C'est ce qui fait de nous de vrais Canadiens : être ce que nous sommes, et faire ce que nous faisons le mieux. Je compte bien placer ces valeurs à l'avant-plan de notre politique étrangère.

La deuxième caractéristique de l'identité canadienne qui nous rend exceptionnels, soit la solidarité et la coopération, découle de ce que nous sommes vraiment des Nordiques. En fait, la solidarité est au cœur même de notre identité, tout comme l'hiver. Quand il fait 25 degrés sous zéro, et 35 degrés sous zéro avec le facteur éolien, même l'individu le plus fort, le plus indépendant, apprend très rapidement que, pour survivre, la solidarité s'impose. Notre engagement envers la solidarité a engendré une passion pour l'équilibre, qui se reflète dans le malaise que nous ressentons à l'égard des idéologies radicales et dans notre vif souci de veiller à ce que nos institutions jouent un rôle clé pour corriger les déséquilibres.

Pour les Canadiens, la prospérité sans l'équité, la cohabitation sans la solidarité, le pouvoir sans contrepoids et la richesse sans la générosité sont inconcevables, tout comme la diversité sans le partage.

Ainsi, notre engagement envers la citoyenneté, la solidarité et l'équilibre politiques sont des facteurs de poids qui animent notre politique étrangère. Permettez-moi simplement d'évoquer trois exemples, soit la gestion économique, la durabilité et le patrimoine mondial.

La gestion économique

Il y a d'abord la démarche canadienne visant à trouver un juste équilibre entre l'intervention de l'État et le libre jeu des forces du marché dans l'économie internationale, particulièrement dans leurs effets sur l'économie des pays en développement.

La relation entre l'État et le marché est dynamique. À mon avis, nous ferions la même erreur, en cherchant à mettre fin à l'intervention de l'État pour laisser libre cours aux forces du marché, qu'ont commise les régimes communistes en attribuant à l'État tous les pouvoirs de décision. Ici, plus que n'importe où ailleurs, la recherche de l'équilibre est un impératif. Entité abstraite, l'État a pour but essentiel la légitimité, c'est-à-dire la recherche délibérée de ce qui est juste, raisonnable et équitable. Son action s'exerce à long terme, au moyen de lois et de constitutions. L'État fait un usage privilégié de la contrainte. C'est l'univers de la conscience.

De son côté, le marché veut réagir aussi bien et aussi rapidement que possible aux besoins de consommation et de production de la société. Ses objectifs essentiels sont l'efficience et le profit. Axé surtout sur les instincts et les désirs, le marché ne partage pas l'horizon temporel de l'État, étant impérativement tributaire de l'immédiat. C'est l'univers de la confiance.

Pour que la confiance continue à engendrer le progrès, nous devons veiller à ce qu'une éthique de la conscience lui fasse contrepoids. Confiance et conscience doivent aller de pair.

Je vais vous donner un exemple très concret. Comme d'autres pays développés, le Canada a ouvert ses marchés aux exportations des pays les moins avancés du monde, mais notre initiative est la plus complète car elle élimine la totalité des droits de douane et des quotas sur tous les produits de ces pays, à l'exception des produits de nos secteurs agricoles soumis à la gestion de l'offre. De plus, le Canada a mis en place une mesure particulièrement novatrice dans ce domaine : dans notre système, les pays en développement peuvent exporter leurs textiles dans les pays les moins avancés pour que ceux-ci en fassent des vêtements destinés au marché canadien. Nous encourageons ainsi le commerce et l'investissement dans le monde en développement. C'est une chose que les pays en développement demandaient depuis longtemps, mais qui était particulièrement difficile à réaliser. Nous incitons d'autres pays riches à suivre notre exemple et à prendre cette mesure supplémentaire afin d'améliorer leurs systèmes actuels.

En adoptant ces politiques dans le secteur du vêtement, le gouvernement n'a pas abandonné l'industrie canadienne : il a établi un programme d'ajustement pour le secteur canadien du textile et du vêtement, afin de lui permettre de demeurer compétitif sur les marchés internationaux.

Un autre exemple de notre volonté d'équilibrer nos objectifs commerciaux et sociaux, est la nouvelle loi adoptée le printemps dernier pour permettre aux fabricants canadiens de produits pharmaceutiques génériques de produire des médicaments anti-VIH/sida et de les vendre à bas prix aux pays africains. Tous les Canadiens peuvent s'enorgueillir du fait que nous avons été le premier pays occidental à adopter une telle loi. Nous aurions pu attendre d'autres pays, mais nous ne l'avons pas fait. Conscients de l'urgence du besoin, nous avons agi d'une façon décisive.

La durabilité

Le deuxième exemple, la durabilité, s'illustre par la démarche du Canada pour parvenir à un équilibre approprié entre la croissance et la consommation, d'une part, et la durabilité économique et environnementale, d'autre part. D'une certaine façon, cela équivaut à trouver le juste équilibre entre les perspectives à court terme et celles à long terme.

La modernité, bien sûr, a été magnifique pour ceux qui ont eu le privilège de la vivre. Songeons simplement que nous avons éliminé nombre des vecteurs épidémiques qui ont tué des millions de citoyens de par le monde depuis des siècles et des siècles et que nous avons considérablement réduit les taux de mortalité infantile. En fait, nos progrès pendant cette période de modernité ont eu des répercussions sur la population. Tandis que 1 milliard d'êtres humains vivaient sur la planète en 1850, ils étaient 3 milliards quand je suis né en 1951. De nos jours, nous sommes 6 milliards et, d'après les prévisions, à la fin du présent siècle, nous serons 10 milliards sur la Terre.

La culture de l'excès engendrée par certains aspects de notre consommation nous expose à d'énormes difficultés. S'il est vrai que nous n'avons pas atteint les « limites » de notre planète, les ressources de la Terre ne sont pas infinies. Avec une population mondiale de 10 milliards de personnes et un monde en développement de plus en plus prospère, nous connaîtrons des problèmes critiques si la consommation continue de progresser au même rythme et selon le même schéma que dans les 150 dernières années.

Je veux être sûr non seulement que notre développement sera durable, mais que notre prospérité le sera aussi. Pour atteindre ce but, nous devrons mettre fin à la culture de l'excès dont souffre la société moderne par suite de la confiance ressentie dans le passé. La création de richesses est un objectif que toutes les nations peuvent partager, mais nous devons faire preuve de conscience pour aboutir à une prospérité vraiment durable.

L'accord de Kyoto montre combien il peut être complexe de trouver le juste milieu. Nous sommes déterminés à respecter l'accord et travaillons fort avec les provinces et le monde des affaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en favorisant une croissance économique stable. Cet objectif est déjà difficile à atteindre, mais la situation se complique encore plus parce que le Canada est à la fois un grand producteur et un grand consommateur d'énergie.

Certains considèrent que nos efforts en faveur de Kyoto freinent l'économie, mais nous ne sommes pas d'accord : nous devrons prendre des décisions difficiles, mais les pays qui franchissent cette étape à l'aide de nouvelles technologies vertes efficaces auront une bonne longueur d'avance sur leurs concurrents dans les décennies à venir. Le gouvernement veut s'assurer que les entreprises et les chercheurs du Canada sont en tête du peloton mondial.

Le patrimoine mondial

Le troisième exemple concerne la nécessité de préserver le patrimoine mondial, c'est-à-dire les océans, l'atmosphère et l'espace qui sont l'héritage commun de toute l'humanité.

On peut parler aujourd'hui de la « tragédie du patrimoine mondial » causée par l'insouciance avec laquelle nous traitons les ressources qu'aucun pays ne contrôle, mais dont tous les pays ont besoin pour survivre à l'avenir. Aucun pays ne peut régler lui-même les problèmes qui se posent. Seule une action mondiale concertée a des chances de succès. Nous devons aller au-delà d'intérêts nationaux étroits pour nous concentrer sur l'aspect éthique du patrimoine mondial. Nous devons nous inspirer d'une éthique fondée sur la considération et le souci d'autrui.

Ce qui se passe en haute mer illustre parfaitement ce que je dis. Nous sommes en train d'épuiser l'une des plus grandes ressources de la planète : nos stocks de poisson. Au Canada, nous savons d'expérience quels dégâts la surpêche peut provoquer. L'épuisement des stocks de poisson ne touche pas seulement notre côte Est, c'est un défi mondial que la communauté internationale doit affronter d'urgence.

Le Canada s'efforce de galvaniser la volonté politique et d'appuyer ainsi un effort mondial pour lutter contre la surpêche. Lors de son récent voyage en Europe, le premier ministre a obtenu, des chefs d'État qu'il a rencontrés, un vif appui à son engagement à trouver une solution mondiale à la crise des pêches. La semaine dernière à Ottawa, le premier ministre et moi-même avons rencontré des leaders européens et avons discuté afin de remettre sur une voie plus favorable nos relations en matière de pêches, notamment par une initiative pour lutter contre la surpêche mondiale. Nous avons convenu qu'il était collectivement de notre responsabilité de mettre fin au cycle de la surpêche et de la destruction des écosystèmes de nos océans.

Voici des exemples connexes : nous produisons plus d'aliments, mais nous ne pouvons empêcher qu'une partie de la planète souffre de famine et l'autre, d'obésité, de maladies cardiovasculaires liées au cholestérol, etc. Nous avons perfectionné les technologies d'épuration de l'eau, mais une partie du monde vit encore dans des zones de sécheresse, tandis que dans l'autre, les gens gaspillent l'eau sans même y réfléchir en se brossant les dents, en préparant des aliments ou en arrosant un parcours de golf dans une région désertique.

Il n'y a pas de doute que la raison nous a permis de réaliser des exploits remarquables, mais nous ne pouvons la dissocier des responsabilités et des exigences de la conscience.

Lorsque nous considérons ainsi la politique étrangère du Canada et la façon dont nous encourageons ce genre d'équilibre, il est clair que nous sommes bien au-delà du domaine traditionnel du jeu de puissance qui se joue entre États. Nous parlons autant des attitudes du public que des initiatives du gouvernement, ce qui nous impose un nouveau mode de pensée, une façon différente de voir les choses.

De plus en plus, la politique internationale concerne les gens : leurs droits, leur sécurité, leur prospérité, leur comportement face à des défis mondiaux qui touchent chacun d'entre nous, leur culture, leurs valeurs et leur notion d'identité.

Dans beaucoup de cas, il est évident qu'il faut travailler directement, d'une façon efficace, avec les gens d'autres pays. Nous voulons influencer les attitudes publiques, inciter les gens à agir d'une manière qui favorise notre sécurité générale et nos objectifs économiques et sociaux. Dès que nous parlons d'influence, cependant, il devient évident que l'environnement international a connu un autre changement majeur.

Pour dire les choses simplement, la capacité des gouvernements d'influencer les événements au-delà de leurs frontières a changé dans les dernières décennies. Plusieurs raisons qui motivent cette situation viennent à l'esprit : par exemple, l'émergence de nouveaux États et la montée de nouveaux centres du pouvoir, notamment la Chine, le Brésil et l'Inde. Parallèlement, de grands développements extérieurs au gouvernement contribuent à la nature changeante de l'influence internationale, y compris l'apparition d'intervenants privés et non gouvernementaux sur la scène internationale, qu'accentuent dans une grande mesure les révolutions que connaissent les technologies des transports et des communications.

La réalité toute simple, c'est que l'influence du gouvernement du Canada, comme celle de tous les autres gouvernements, s'exerce dans des sphères d'affaires internationales sensiblement moins étendues qu'il y a une génération. Ce phénomène a d'ailleurs un autre aspect important : aujourd'hui, les Canadiens sont probablement plus influents dans le monde qu'ils ne l'ont jamais été, dans les institutions multilatérales, dans le monde des affaires, en sciences, en éducation, dans les arts. L'extraordinaire floraison du talent et de l'innovation des Canadiens ces dernières années a rehaussé l'image de marque internationale du pays et a intensifié notre influence sur les affaires mondiales.

C'est là un développement extrêmement important pour le Canada parce qu'en regardant ce qui se passe dans le monde, on constate que l'engagement international est de plus en plus souvent le fait de personnes extérieures au gouvernement : artistes qui se produisent en spectacle, bénévoles qui enseignent, étudiants qui apprennent, jeunes qui voyagent, gens ordinaires qui parlent à des gens d'autres pays, étrangers qui communiquent par Internet, gens d'affaires et professionnels qui travaillent dans d'autres pays et en ligne, immigrants et expatriés qui parlent à des membres de leur famille dans leur pays d'origine.

Les Canadiens sont des intervenants dynamiques dans nombre de réseaux officiels et officieux qui se développent de par le monde, dans virtuellement toutes les sphères de l'activité humaine. Nos universités oeuvrent avec les universités du monde entier dans des consortiums de recherche consacrés non seulement à explorer les limites de la science, mais aussi à trouver des solutions aux menaces globales concernant la santé, la sécurité, la prospérité, les droits de la personne et l'environnement.

Nos citoyens, qui viennent de toutes les régions du globe, nous permettent de nous ouvrir à d'autres pays et à d'autres cultures pour expliquer les principes de la tolérance, du pluralisme et de la célébration de la différence qui ont fait du Canada un pays privilégié et sans pareil. Face à face ou dans le cyberespace, les Canadiens travaillent avec d'autres personnes de par le monde afin de mettre en commun leurs compétences et relever les défis internationaux.

L'approche pancanadienne

Notre Examen de la politique internationale fera de ce facteur un élément central de notre approche. Nous parlerons désormais d'une approche pancanadienne qui visera à multiplier notre capacité de promouvoir les valeurs et les intérêts canadiens en usant de tous les moyens à notre disposition. Nous croyons que nos gouvernements provinciaux et nos administrations municipales peuvent contribuer concrètement à cette action, tout comme les Canadiens ordinaires de tous les secteurs de la société.

Nous avons annoncé la création de Solidarité Canada où seront centralisés les efforts que nous déployons pour aider les autres pays à établir leurs propres systèmes de gouvernance et leurs institutions publiques.

Solidarité Canada fournira des services communs aux organisations qui s'occupent de la création de capacités et d'institutions, par exemple en faisant le lien entre les particuliers canadiens qui veulent aider d'autres pays et les ONG [organisations non gouvernementales] canadiennes qui travaillent dans le domaine.

Solidarité Canada comptera à cette fin sur le concours de trois grandes catégories de personnes : des experts de différents niveaux des secteurs public et privé; des membres du secteur bénévole qui travaillent, par exemple, pour des organismes tels que le Service d'assistance canadienne aux organismes; et des jeunes. Les experts viendront de nombreux domaines et comprendront aussi bien des diplômés d'écoles d'administration que des agents de police à la retraite, des experts constitutionnels, des nutritionnistes ou des enseignants.

Dans certains cas où le besoin se fait sentir à long terme, comme en Haïti, nous nous attendons à ce que des Canadiens entreprennent une tâche que d'autres vont poursuivre. Dans d'autres situations, le travail sera intense, mais d'une durée relativement courte, comme dans le cas des experts canadiens qui ont surveillé les élections en Mongolie et en Géorgie.

Nos universités et collèges sont des intervenants de premier plan dans cette démarche pancanadienne. Le monde a besoin de vos multiples compétences. Nous avons besoin d'enseignants pour donner aux élèves et aux étudiants les outils leur permettant de discuter et de mener des analyses critiques. Nous avons besoin d'éducateurs qui peuvent puiser à la sagesse du passé pour nous aider à nous préparer aux défis que nous réserve l'avenir.

L'éducation et l'apprentissage continus sont essentiels pour participer à l'économie moderne. Nous devons demeurer concurrentiels et cela signifie que nous devons être ouverts au monde. La collaboration internationale en matière de recherche se traduit non seulement par un enrichissement de nos connaissances, mais également par un élargissement de nos débouchés commerciaux. Il n'est pas étonnant que l'éducation soit l'industrie de service qui connaît la plus forte croissance de par le monde et que la concurrence pour attirer les étudiants étrangers soit si féroce dans les diverses régions du monde.

Nous devons encourager nos étudiants et nos jeunes à mieux connaître le monde, à travailler et à étudier à l'étranger, à faire du bénévolat, à apprendre des langues étrangères, bref, à être des Canadiens dans le monde.

Ce qui me ramène à mon point de départ. Si nos jeunes doivent être des citoyens du monde, ils doivent avant tout être Canadiens, être conscients de l'histoire, de la littérature, des traditions, des valeurs, des habitants et des problèmes de leur pays. Il n'est pas paradoxal de dire que l'internationalisation doit s'appuyer sur une base ferme d'études canadiennes. Nous devons nous connaître nous-mêmes et avoir confiance en ce que nous sommes, ce que nous avons réalisé et ce que nous avons à offrir.

Le partenariat entre les universités, les collèges et le gouvernement dans le domaine de l'éducation internationale et, plus généralement, dans celui de la politique internationale sera aussi étendu que profond. Il fera en même temps partie d'un vaste réseau de partenariats qui se développeront à mesure que des Canadiens toujours plus nombreux partageront notre programme international et que nous deviendrons, dans le sens le plus positif de l'expression, des Canadiens dans le monde.

Je vous remercie.


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Dernière mise à jour :
2005-04-15
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