Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
Sautez tous les menus (clé d'accès : 2) Sautez le premier menu (clé d'accès : 1)
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil MAECI Médias Ambassades et consulats À notre sujet
Illustration photo de gens, du drapeau du Canada, une ville et le globe.

DISCOURS


2005  - 2004  - 2003  - 2002  - 2001  - 2000  - 1999  - 1998  - 1997  - 1996










2004/34 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS






NOTES POUR UNE ALLOCUTION


DE


L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,


MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,


À L'OCCASION DE L’ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DU


PROCESSUS DE KIMBERLEY












GATINEAU (Québec)
Le 28 octobre 2004


C'est pour moi un grand plaisir de me joindre cet après-midi à ce rassemblement important de représentants du gouvernement, de dirigeants de l'industrie internationale du diamant et de délégués de la société civile, à l'occasion de l'Assemblée plénière annuelle du Processus de Kimberley. Bien qu'il s'agisse de mon premier contact avec le Processus en ma qualité de ministre des Affaires étrangères, j'ai été étroitement associé au premier débat sur le sujet lorsque j'étais ministre du Commerce international.


Le Processus de Kimberley est important pour le Canada. Au cours de ces deux derniers jours, vous aurez constaté à quel point c'est un mécanisme efficace pour combattre le commerce des diamants de la guerre et asseoir la crédibilité d'une industrie dont le chiffre d'affaires s'élève à plusieurs milliards de dollars. La façon dont les pays participants ont négocié et mis en œuvre le Processus de Kimberley est un exemple convaincant de coopération multilatérale réceptive et efficace.


Dès notre présidence du Comité des sanctions concernant l'Angola du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies [ONU], jusqu’à notre actuelle présidence du Processus de Kimberley, ce dernier a toujours revêtu à nos yeux une importance allant bien au-delà des problèmes liés à la vente de diamants servant à financer les conflits armés. Le Processus de Kimberley témoigne de la priorité accordée par la communauté internationale à la prévention et au règlement des conflits violents, et à la nécessité d'assurer la sécurité des populations civiles vulnérables. Il dénote en outre une nouvelle approche de la diplomatie internationale selon laquelle on s'attaque aux défis internationaux en créant des processus axés sur les résultats faisant appel à un large éventail de partenaires internationaux. Bref, le Processus de Kimberley illustre le concept de la sécurité humaine à l'œuvre.


Depuis le milieu des années 1990, le Canada préconise une nouvelle approche axée sur la sécurité humaine en matière de relations internationales. La nécessité d'une approche plus générale de la sécurité tient à la nature changeante des conflits armés, et aux conséquences regrettables de la mondialisation.


Depuis quelques décennies, l'écrasante majorité des conflits armés éclatent à l'intérieur d'un État plutôt qu'entre des pays, et une proportion de plus en plus importante des victimes se trouve parmi les civils. La démarcation entre la guerre et la criminalité s'estompe. Les groupes rebelles commettent des actes de brigandage organisé, et le pillage sert à justifier la poursuite des combats.


Le monde interdépendant dans lequel nous vivons offre de nouvelles promesses, mais présente également de nouvelles menaces. Des phénomènes transnationaux tels que le terrorisme, la criminalité internationale et le trafic des armes légères et de la drogue, et même la traite des femmes et des enfants ont des répercussions qui se font sentir dans le monde entier.


Le Canada fait la promotion de la sécurité humaine en réaction à ces nouvelles réalités mondiales. La sécurité humaine se caractérise par l'absence de menaces constantes à l’encontre des droits et de la sécurité des personnes, voire de leur vie. Notre plan d'action pour la sécurité humaine vise fondamentalement à élaborer de nouveaux concepts, à adapter la pratique diplomatique et à moderniser les institutions sur lesquelles repose le système international, le but étant d'accroître la sécurité de tous.


L'atténuation des incidences des conflits violents sur les civils est aussi à la base d'une série d'initiatives prioritaires du programme canadien d'action pour la sécurité humaine. Nous avons joué un rôle de chef de file en ce qui concerne l'interdiction des mines terrestres ainsi que l'universalisation et la pleine mise en œuvre de la Convention d'Ottawa. Nous avons préconisé la création d'une cour pénale internationale efficace chargée de poursuivre les auteurs d'actes de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. Nous avons travaillé en vue d'obtenir un accord international interdisant le recrutement et l'utilisation d'enfants-soldats. Et nous préconisons un consensus international sur la responsabilité de protéger les populations civiles vulnérables dans les situations comme celles du Rwanda, de Srebrenica et du Darfour.


La priorité accordée à la sécurité humaine colore le fond de notre politique étrangère, mais aussi la forme de notre diplomatie. Bien que cette " nouvelle diplomatie " ne soit pas exclusivement liée à notre programme d'action pour la sécurité humaine, ce mélange d'idées porteuses de patiente persuasion, de défense des intérêts publics et de partenariat avec la société civile s'est révélé remarquablement efficace.


L'établissement de partenariats mondiaux novateurs aide à créer des liens entre des pays, des institutions, des organisations non gouvernementales, des industries et des collectivités ayant des objectifs similaires. Ces partenariats sont les précurseurs de la nouvelle diplomatie et montrent ce que les bonnes idées et la mise en commun des ressources peuvent permettre d'accomplir.


Un exemple précis de ce type de diplomatie — qui fait intervenir plusieurs des pays représentés ici — est le Réseau de la sécurité humaine, partenariat interrégional regroupant 13 pays. Créé en 1999, le Réseau a pour objectif de dynamiser des processus politiques destinés à attirer l'attention de la communauté internationale sur les enjeux émergents et à promouvoir la prévention des conflits. Parmi les participants au Processus de Kimberley, notons la Norvège, l'Afrique du Sud, la Suisse et la Thaïlande, qui font partie du Réseau de la sécurité humaine, ainsi que l'Autriche, la Grèce, l'Irlande, les Pays-Bas et la Slovénie, qui sont membres de la Commission européenne.


Les menaces actuelles ne connaissent pas de frontières. Leur nature mondiale nous force non seulement à élargir notre définition de la sécurité, mais aussi à établir de nouveaux partenariats et processus. Et lorsque les défis ne cadrent plus avec des mécanismes institutionnels bien définis, il faut des solutions novatrices. Dans certains cas, l’ONU constitue le mécanisme approprié, et dans d'autres, l'ONU est appelée à entériner des processus spéciaux.


Vous avez sans doute tous déjà remarqué les parallèles évidents à établir entre le Processus de Kimberley et les idées dont j'ai parlé. Le Processus de Kimberley est motivé par la volonté de prévenir et de régler les conflits violents et de mettre fin à la souffrance inutile de civils innocents. Ce processus souple et dynamique est passé rapidement de la phase de la négociation à celle de la mise en œuvre. Et il a été fondé, d'entrée de jeu, sur un solide partenariat entre des gouvernements d'optique commune et l'industrie du diamant.


Je souhaite souligner l'importance du rôle de l'industrie dans le Processus de Kimberley. Alors que nous nous efforçons de parer aux menaces du XXIe siècle, je prévois que les nouveaux partenariats avec le secteur privé seront plus souvent la norme que l'exception. Le Processus de Kimberley est un important précédent. Le mouvement visant à fournir aux pays africains des médicaments génériques contre le VIH/sida à faible coût constitue un autre précédent marquant, où la collaboration avec l'industrie est cruciale.


Il y a deux ans, en tant que président du G8, le Canada a contribué à l'élaboration du Programme d'action du G8 pour l'Afrique. Ce Programme comportait la promesse d'œuvrer avec les gouvernements africains, la société civile et d'autres intervenants pour s'attaquer aux liens entre les conflits armés et l'exploitation des ressources naturelles. Le Programme s’était fixé, notamment, les priorités suivantes :

 

         surveiller et empêcher l'exploitation et l'exportation illégales de ressources naturelles africaines dont la vente sert à financer des conflits armés;

         encourager l'adoption volontaire des principes de responsabilité sociale des entreprises par ceux qui participent à l'exploitation des ressources naturelles en Afrique;

         inciter ceux qui participent à l'importation ou à l'exportation de ressources naturelles africaines à mieux assumer leurs responsabilités et à être plus transparents.


La concrétisation de ces éléments du Programme d'action pour l'Afrique nécessitera une collaboration étroite avec le secteur privé. J'espère que la réussite du Processus de Kimberley sera pour tous une source d'inspiration tandis que nous travaillons à ces enjeux plus vastes.


Je vous remercie.


2005  - 2004  - 2003  - 2002  - 2001  - 2000  - 1999  - 1998  - 1997  - 1996

Dernière mise à jour :
2005-04-15
Haut de page
Haut de page
Avis importants