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DISCOURS


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M. MARCHI - ALLOCUTION DEVANT LE COMITÉ MID-AMERICA - CHICAGO, ILLINOIS

98/17 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE SERGIO MARCHI,

MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,

DEVANT LE COMITÉ MID-AMERICA

CHICAGO, Illinois

Le 17 mars 1998

Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :

http://www.dfait-maeci.gc.ca

Je suis très heureux de me retrouver parmi vous aujourd'hui et de m'adresser à votre comité en ce jour sacré pour Chicago qu'est la Saint-Patrice!

L'événement a un caractère vraiment international : un ministre canadien du Commerce international, d'origine italienne, prend la parole devant un auditoire américain le jour où l'on célèbre la fête d'un saint irlandais! Peut-on trouver meilleure preuve que nous vivons vraiment dans un village global?

Quand j'ai demandé au président Miner quelle devrait être la longueur de mon discours, il m'a répondu que si je parlais 40 minutes vous seriez satisfaits, 30 minutes vous seriez ravis et 20 minutes vous seriez au comble de l'extase.

Donc, dans l'intérêt des relations entre nos deux pays, je tenterai d'être bref.

Aujourd'hui, je voudrais aborder deux questions : les relations commerciales entre nos deux pays et le rôle de leaders que nous devrions tous jouer dans la promotion de la libéralisation du commerce dans le monde.

Cette année marque le 10e anniversaire de l'Accord de libre-échange [ALE] entre le Canada et les États-Unis. Quels que soient les critères utilisés, on ne peut que conclure au succès de cet accord. Depuis son entrée en vigueur, le commerce entre nos deux pays a plus que doublé. Nos échanges transfrontières totalisent 1 milliard de dollars chaque jour, faisant de nos relations commerciales bilatérales les plus importantes au monde.

En fait, le Canada achète davantage des États-Unis que tous les pays de l'Union européenne combinés. Et les achats de l'Ontario aux États-Unis surpassent à eux seuls les achats du Japon tout entier. D'autre part, 80 p. 100 de tout ce que nous exportons prend le chemin de votre pays.

Notre commerce avec l'Illinois dépasse à lui seul les 18 milliards de dollars américains. Pour vous donner un ordre de grandeur, le Canada importe plus de l'Illinois que du Japon!

Les emplois ont été l'une des retombées positives de l'ALE -- des emplois pour les Américains et pour les Canadiens. Des millions d'emplois dans chacun des pays dépendent aujourd'hui de notre commerce bilatéral. Et depuis la signature de l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain], le chômage a baissé dans les trois pays signataires.

Évidemment, il n'est pas nécessaire de se tourner vers les statistiques nationales pour voir les bienfaits de la libéralisation du commerce. Ici même, à Chicago, de grandes compagnies canadiennes comme Trizec-Hahn et Hollinger apportent une contribution significative à l'économie de l'Illinois.

Au Canada, des entreprises basées à Chicago comme IMC Global, Amoco, Sara Lee, FMC et Kraft Foods trouvent de nouveaux débouchés et génèrent des revenus substantiels. Et nous sommes près à accueillir de nouveaux arrivages.

En fait, si vous voulez envoyer Chris Chelios aux Maple Leafs de Toronto ou Michael Jordan aux Raptors, nous serons plus qu'heureux de leur faire de la place!

Je sais que le centre des alliances stratégiques de notre consulat général, ici à Chicago, sous la direction du consul général Poole, s'est donné pour priorité de doubler le nombre d'alliances entre firmes américaines et canadiennes d'ici à l'an 2000.

En travaillant avec des organisations comme votre Chicagoland Chamber of Commerce et d'autres partenaires à Bloomington, à Rockford et dans la banlieue de Chicago, je suis convaincu qu'il réussira.

Donc, la libéralisation du commerce a été une bonne chose pour le Canada et pour les États-Unis. Mais, si nous pouvons être fiers des réalisations de l'ALE et de l'ALENA, nous devons par ailleurs éviter de nous reposer sur nos lauriers. Je veux prendre quelques instants ici pour remercier les entreprises de Chicago qui nous ont appuyés dans nos démarches en vue d'obtenir une exemption de la section 110 de l'Immigration Reform Act, dont l'application entraînerait des délais coûteux de part et d'autre de la frontière. Les possibilités d'expansion du commerce entre le Canada et les États-Unis restent immenses et c'est pourquoi je suis ici aujourd'hui avec une délégation d'une soixantaine d'entreprises canadiennes prêtes à exporter dans le cadre de la National Manufacturing Week.

Bon nombre de ces entreprises sont de petites compagnies, à la recherche de nouveaux liens commerciaux avec des partenaires américains. Évidemment, cela fonctionne aussi bien dans l'autre sens. Lorsque j'ai rencontré le secrétaire au Commerce Bill Daley l'été dernier à Ottawa durant sa première visite au Canada, il était accompagné d'une délégation de petites entreprises américaines, désireuses de nouer de nouveaux liens avec des compagnies canadiennes. De même, lors de ma première visite commerciale aux États-Unis en novembre dernier, je dirigeais une délégation de femmes dirigeantes de PME à Washington.

Pour concrétiser tout le potentiel de nos relations bilatérales, nous devons continuer d'appuyer les compagnies émergentes, les jeunes entrepreneurs et les firmes dirigées par des femmes. Le monde du commerce n'est plus dominé par les grandes multinationales. Les PME se sont taillé une place enviable sur la scène mondiale et elles la garderont. Là résident, aujourd'hui, les plus grandes promesses et la source, demain, de la plupart des emplois.

De multiples possibilités s'offrent aussi aux compagnies canadiennes et américaines de conclure des alliances stratégiques pour prospecter des débouchés sur des marchés tiers. Si nous combinons nos efforts, notre expérience et nos compétences, nous serons en mesure de saisir des occasions qui nous échapperont si nous agissons seuls.

Voilà qui m'amène à la seconde question : le rôle que le Canada et les États-Unis devraient jouer dans la promotion de la libéralisation des échanges dans le monde.

Ayant réussi à libéraliser le commerce sur notre continent, nous pouvons montrer la voie à suivre à d'autres pays.

Dans cette campagne, le Canada peut compter sur la vigueur nouvelle de son économie. Il y a quatre ans, le déficit fédéral canadien atteignait 42 milliards de dollars -- un sommet dans notre histoire -- et il continuait de grossir. Les taux d'intérêt étaient élevés et l'inflation, cet escamoteur de nos épargnes, était une menace. Même le Wall Street Journal y allait d'éditoriaux sinistres faisant du Canada un candidat au club des pays du tiers monde.

Eh bien, comme on dit, c'est du passé.

Il y a deux semaines, nous avons produit un budget équilibré -- notre premier en 30 ans et le seul budget équilibré parmi les pays du G-8. Les taux d'intérêt sont moins élevés qu'aux États-Unis et l'inflation oscille entre 1 p. 100 et 2 p. 100. On s'attend à ce que notre pays prenne la tête des nations du G-8 en termes de croissance économique cette année et l'an prochain. Et le chômage, même s'il reste trop élevé, recule de façon régulière.

Notre couverture dans les médias s'est aussi améliorée. Businessweek parle du « miracle de la feuille d'érable », le magazine Time nous a baptisés les « superhéros de l'exportation » et The Economist décrit le Canada comme le « virtuose financier ». Nous continuons de travailler du côté du Wall Street Journal.

Ayant mis de l'ordre dans ses affaires, le Canada est prêt à faire face à la concurrence dans un monde qui se transforme en profondeur. Les murs tombent, les portes s'ouvrent et les possibilités d'expansion économique sont presque illimitées.

Mais si le Canada est très encouragé par cette évolution, permettez-moi d'émettre deux réserves.

Premièrement, nos citoyens sont loin d'appuyer inconditionnellement la libéralisation du commerce.

Deuxièmement, pour qu'une telle libéralisation aille de l'avant, il faut que les États-Unis soient ouverts sur l'extérieur.

Je voudrais m'arrêter un instant sur chacun de ces points.

Si plus de 70 p. 100 des Canadiens croient que le libre-échange avantage notre économie, cet appui est tempéré par des inquiétudes croissantes concernant la sécurité d'emploi et des enjeux affectant la qualité de la vie comme l'environnement et le rythme de la mondialisation. Je sais qu'il existe des préoccupations semblables ici.

Pour maintenir le mouvement de libéralisation du commerce dans le monde, il nous faut mieux expliquer ses avantages à nos concitoyens. Et pour ce faire, il faut que les dirigeants d'entreprise comme vous tout autant que les gouvernements fassent entendre leur voix.

Deuxièmement, les États-Unis doivent sans équivoque appuyer, devant la communauté internationale, ce mouvement de libéralisation. Si cet appui devait faire défaut, la libéralisation du commerce subira un sérieux recul, un recul dont elle pourrait ne pas se remettre avant plusieurs années.

Il serait difficile d'exagérer les dangers de perdre le cap dans le passage critique que nous traversons. On risque de perdre une occasion historique de jeter des ponts entre nos pays et des régions émergentes comme l'Amérique latine. Pire encore, on pourrait voir apparaître des blocs commerciaux isolationnistes.

L'ordre du jour du commerce international est à la fois chargé et potentiellement diviseur. Dans les prochaines années, l'Organisation mondiale du commerce s'attaquera à des dossiers comme l'agriculture et le commerce des services -- des dossiers qui mettront à l'épreuve notre ingéniosité et notre engagement.

Dans une telle conjoncture, le leadership américain est vital. Et pourtant, je vous le dis sans détours, nous sommes préoccupés par certains développements. Des initiatives comme la loi Helms-Burton, qui isole et divise notre hémisphère plutôt que de l'intégrer et l'unifier, ne peuvent être considérées comme servant la cause de la libéralisation du commerce et de l'investissement.

Et après avoir joué un rôle central dans le lancement en 1995 de l'initiative d'une zone de libre-échange des Amériques [ZLEA], il semble que les États-Unis risquent de perdre leur influence dans ce dossier en l'absence de la procédure accélérée.

Pour sa part, le Canada ne permettra pas que ces difficultés ralentissent sa propre démarche. Nous allons de l'avant avec des partenaires clés en Amérique du Sud, dans les Antilles et en Amérique centrale afin de créer le cadre d'un système d'échanges plus ouvert et plus prévisible dans l'hémisphère.

Par exemple, nous avons négocié notre propre accord de libre-échange avec le Chili et nous discutons d'un arrangement de commerce et d'investissement avec les pays du Mercosur.

Nous persistons toutefois à espérer et à croire que les États-Unis vont reconnaître qu'il est dans leur intérêt de promouvoir la libéralisation du commerce dans le monde et d'assurer un leadership vigoureux.

Et nulle part ailleurs dans le monde les États-Unis et le Canada ont-ils un rôle plus grand à jouer qu'en Amérique latine.

Que personne n'en doute, le Canada appuie pleinement la création de la ZLEA. Nous voulons qu'elle fonctionne.

C'est le message que j'entends répéter au Costa Rica, où je me rends ce soir pour rencontrer mes homologues de l'hémisphère et passer en revue les plans du sommet des leaders qui doit avoir lieu à Santiago, au Chili, le mois prochain.

Bien entendu, l'Amérique latine n'est pas le seul endroit où il est souhaitable que le Canada et les États-Unis travaillent ensemble. L'importance croissante du lien transatlantique avec l'Union européenne peut aussi bénéficier d'une approche trilatérale.

Nos deux pays ont toujours été le plus efficaces quand ils ont travaillé ensemble. C'est ce qui s'est produit au sommet de l'APEC [Coopération économique Asie-Pacifique] à Vancouver, où des progrès substantiels ont été accomplis au chapitre de la libéralisation volontaire et rapide par secteur, en grande partie grâce au leadership de votre représentante au Commerce, Charlene Barshefsky. Et il en sera de même si nous nous concertons avec l'Union européenne pour libéraliser le commerce transatlantique.

En conclusion, je vous demanderais de vous rappeler pourquoi les États-Unis et le Canada militent depuis longtemps en faveur de la libéralisation du commerce. Pour nos deux pays, le commerce a toujours été plus qu'une affaire de chiffres : il a une dimension humaine. Il permet d'accroître les occasions, de relever les niveaux de vie, de créer des emplois et de donner aux personnes et à leurs familles une vision optimiste de l'avenir.

En 1961, quand le président Kennedy s'est adressé au Parlement canadien, il a parlé des relations entre nos deux pays et il nous a demandé de « nous attacher non pas aux questions qui nous divisent à titre de voisins mais à celles qui nous interpellent comme leaders ».

Les mots du président Kennedy restent tout aussi pertinents aujourd'hui que lorsqu'il les a prononcés il y a 37 ans.

Assumons donc nos responsabilités comme leaders. Regardons au-delà de nos propres frontières et de ce fait, étendons les avantages du marché global à tous nos concitoyens et à l'ensemble des nations.

Merci.


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Dernière mise à jour :
2005-04-15
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