DISCOURS
M. MARCHI - ALLOCUTION DEVANT LE CONSEIL COMMERCIAL CHINE-CANADA - BEIJING, CHINE
98/25 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
DEVANT LE
CONSEIL COMMERCIAL CHINE-CANADA
BEIJING, Chine
Le 31 mars 1998
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :
http://www.dfait-maeci.gc.ca
Je suis vraiment très heureux d'être ici à Beijing, ainsi que parmi les membres du
Conseil commercial Chine-Canada. Il est fort à propos que ce soit là l'une des
premières étapes de notre visite, puisque votre organisation cherche à rapprocher
nos deux pays et à nous faire connaître les débouchés que nous recelons l'un pour
l'autre en matière de commerce et d'investissement.
Cette année, votre Conseil fête ses 20 ans -- un âge que nous associons
généralement à l'approche de l'âge adulte. J'espère qu'en vous acheminant vers
l'âge mûr vous ne perdrez rien de votre enthousiasme juvénile!
Je tiens à remercier le ministre du Commerce extérieur et de la Coopération
économique pour son invitation qui nous amène ici aujourd'hui.
J'anticipe le plaisir de travailler avec le nouveau ministre chinois du Commerce
Shi, afin de promouvoir les échanges et les investissements entre nos deux pays.
C'est aussi un grand plaisir pour moi d'être accompagné dans cette mission par
Judy Foote, 84 représentants d'entreprises, trois députés, un sénateur et la
ministre du Commerce de Terre-Neuve. L'ampleur et la solidité de notre délégation
témoigne de l'intérêt que le Canada porte à l'avenir de ses relations commerciales
avec la Chine.
La Chine se trouve aujourd'hui dans une période dynamique de son histoire : de
vastes réformes sont envisagées, des changements spectaculaires sont en cours et
une plus grande ouverture se dessine. Ces changements sont les bienvenus, et ils
nous portent à espérer une libéralisation encore plus poussée pour l'avenir.
Le Canada reste convaincu que le meilleur moyen d'infléchir les politiques
chinoises consiste à aller chercher la Chine, non pas à l'isoler. C'est donc avec
plaisir que nous avons été les hôtes avec la Chine, plus tôt ce mois-ci à
Vancouver, d'un symposium multilatéral sur les questions juridiques liées aux
droits de la personne et nous nous réjouissons à la perspective de poursuivre le
dialogue sur ces questions.
Assurément, notre visite ne pouvait mieux tomber pour ce qui est d'établir de
nouvelles relations de travail avec le gouvernement chinois. En effet, la Chine a
un nouveau gouvernement, déterminé à mettre l'accent sur les questions
économiques, et nous voulons participer à ce nouveau chapitre dynamique de
l'histoire de ce pays.
En fait, ma visite n'est que la première d'une longue série prévue par mon
gouvernement. Dans les semaines à venir, les ministres de l'Agriculture et de
l'Agroalimentaire, de la Coopération internationale et de l'Industrie, ainsi que
le secrétaire d'État (Asie-Pacifique), effectueront tous des visites en Chine.
Nous nous trouvons également à une croisée des chemins dans l'histoire des
relations entre la Chine et le Canada. L'Année de l'Asie-Pacifique, qui nous a
fourni l'occasion d'accueillir le président Jiang Zemin ainsi que d'autres
dirigeants de l'APEC [Coopération économique Asie-Pacifique], vient à peine de se
terminer, et la Chine n'a jamais été aussi en vue dans notre pays. Les Canadiens
se rendent de plus en plus compte des possibilités qu'offrent les relations
commerciales entre nos deux pays.
Voilà pourquoi je vous entretiendrai aujourd'hui du programme économique global du
Canada, et de la façon dont les relations commerciales -- spécialement celles avec
la Chine -- s'inscrivent dans ce programme.
Vous le savez bien, le Canada est une nation commerçante. Aujourd'hui, dans notre
pays, un emploi sur trois résulte du commerce et celui-ci constitue plus de
40 p. 100 de notre PIB [produit intérieur brut]. En fait, le Canada dépend
davantage du commerce pour la création d'emplois et la croissance économique que
tout autre pays industrialisé dans le monde. Cette dépendance ne doit pas nous
faire peur, mais nous devons la comprendre.
Nous devons comprendre qu'un pays aussi tributaire du commerce est idéalement
placé pour tirer avantage de la libéralisation des échanges dans le monde. C'est
pour cette raison que le Canada voit dans la mondialisation des marchés une
évolution à encourager et qu'il est à l'avant-scène des efforts en ce sens.
Qu'il s'agisse de travailler au niveau bilatéral en vertu d'accords de
libre-échange comme ceux qui nous avons signés avec Israël et le Chili, sur le
plan multilatéral dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce [OMC], ou à
l'échelle régionale au sein de forums tels que l'ALENA [Accord de libre-échange
nord-américain] ou l'APEC, le Canada a fait du développement et de la
libéralisation des échanges le pivot de son programme économique.
Il ne faut pas s'étonner que la Chine occupe une place essentielle dans ce
programme commercial du Canada. Sa population, son évolution, son importance dans
le monde -- voilà autant de facteurs qui nous poussent à patienter et à persévérer
face à des obstacles souvent décourageants.
Ici comme ailleurs, notre approche touchant le développement du commerce consiste
à collaborer étroitement avec le secteur privé canadien ainsi qu'avec les
gouvernements provinciaux et municipaux. Cette approche « Équipe Canada », qui a
été inaugurée ici même, en Chine, par le premier ministre Chrétien en 1994, est
allée depuis de succès en succès aussi bien en Amérique latine que dans d'autres
régions d'Asie.
C'est cette approche qui a abouti au plan d'action pour le commerce avec la Chine
et Hong Kong, que j'ai publié l'an dernier. Comme vous le savez, nous y recensons
les secteurs prioritaires que nous estimons les plus prometteurs pour les
entreprises canadiennes. Et il est en constante évolution pour s'adapter aux
besoins du monde des affaires.
Au seuil de ce que beaucoup appellent « le siècle du Pacifique », les Canadiens se
rendent compte que, de plus en plus, leur avenir est lié à cette région.
Les difficultés économiques que connaît en ce moment l'Asie ne modifient pas cette
façon de voir les choses. La Chine constitue à nos yeux un îlot de stabilité dans
la tourmente, et nous lui conservons toute notre confiance.
Nous demeurons par ailleurs résolus à favoriser une coopération économique plus
étendue avec nos partenaires asiatiques. C'est pour cela que nous avons consacré
une année à l'Asie-Pacifique et que nous en avons fait le thème du Sommet de
l'APEC en novembre. Et c'est aussi pour cela que la libéralisation du commerce à
l'échelle de l'APEC et l'accession de la Chine à l'OMC sont des éléments
essentiels de la politique canadienne de développement du commerce international.
Voilà donc les grandes lignes de notre politique en matière de commerce. Mais nous
savons qu'elles risquent de rester des « paroles en l'air » si nous ne réussissons
pas à avancer concrètement sur le terrain.
C'est dans une plus grande participation des petites et moyennes entreprises [PME]
que réside la clé de l'expansion des échanges entre nos deux pays. Je suis par
conséquent très heureux de constater que les PME constituent le tiers de notre
délégation.
Aujourd'hui, toutefois, je vous mets au défi, vous représentants d'entreprises, de
dire à l'ambassade -- et de me dire également -- comment nous pouvons collaborer
pour aider les petites entreprises à mieux réussir ici. Quels obstacles faut-il
surmonter? Quels défis particuliers faut-il relever? Quels changements faut-il
apporter?
Je mets aussi l'ensemble des entreprises canadiennes au défi de se montrer plus
dynamiques dans leur recherche de débouchés en Chine. Bien sûr, il s'agit d'un
marché difficile à pénétrer, mais si vous n'essayez pas, vos concurrents, eux, le
feront.
Enfin, je demanderai à ceux d'entre vous qui êtes ici, sur le terrain, d'être nos
yeux et nos oreilles en Chine. Dites-nous comment et où nous pouvons le plus
efficacement encourager les Chinois à procéder aux réformes voulues pour accroître
la transparence de la conduite des affaires dans ce pays.
Je vous promets que nous porterons vos préoccupations à la table des négociations
bilatérales, que nous les soulèverons à l'APEC et même, si nécessaire, aux
négociations visant l'accession de la Chine à l'OMC. Car, si notre programme
commercial n'est pas pertinent pour vous, les gens d'affaires, il n'est pas
pertinent du tout.
Vous connaissez l'enjeu, et en travaillant dur et en persistant, vous faites ce
qu'il faut faire. Certes les défis sont grands, mais grandes aussi sont les
possibilités.
Au moment de conclure, il me revient à l'esprit l'une des anciennes traditions qui
avaient cours dans l'enceinte de la Cité interdite. Chaque année, le neuvième jour
du neuvième mois de la lune, l'empereur et l'impératrice montaient au sommet de
la montagne, d'où ils avaient une vue spectaculaire du paysage environnant.
La tradition nous dit que ce pèlerinage annuel visait à rappeler à l'empereur la
beauté du pays qu'il dirigeait et aussi à lui offrir une perspective différente.
Depuis de nombreuses années, beaucoup d'entre vous qui êtes présents ici avez
travaillé dur pour établir une base, édifier une colline, du sommet de laquelle
nous pouvons voir le panorama qui s'étend devant nous. Et si nous voyons une
promesse extraordinaire d'expansion du commerce et de l'investissement entre nos
deux pays, c'est bien parce que nous nous appuyons sur ce que vous avez bâti.
Continuons de porter notre regard sur les collines lointaines. Rappelons-nous de
regarder au-delà des difficultés d'aujourd'hui vers les vastes possibilités de
demain. Et n'ayons de cesse que lorsque nous aurons réalisé le vaste potentiel qui
nous attend.
Merci.
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