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DISCOURS


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M. AXWORTHY - ALLOCUTION AU SÉMINAIRE SUR LES ARMES LÉGÈRES PARRAINÉ PAR BASIC - NEW YORK, NEW YORK

98/58 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE LLOYD AXWORTHY,

MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,

AU SÉMINAIRE SUR LES ARMES LÉGÈRES

PARRAINÉ PAR BASIC

NEW YORK, New York

Le 25 septembre 1998

Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :

http://www.dfait-maeci.gc.ca

Je suis honoré d'être le premier conférencier à prendre la parole à cet important séminaire sur les armes légères que parraine le British American Security Information Council [BASIC].

Mon collègue Knut Vollebaek, le ministre des Affaires étrangères de la Norvège, et moi-même venons de conclure une séance spéciale d'information à l'intention des ministres au sujet des armes légères. Plus tôt cette année, lui et moi avons convenu de la Déclaration de Lysoen, qui exposait nos préoccupations mutuelles concernant un certain nombre de dangers qui menacent la sécurité humaine, y compris les armes légères. Nous nous sommes engagés à travailler ensemble à des approches communes pour faire face à ces problèmes. C'est dans l'esprit de cette déclaration que nous avons organisé la séance spéciale d'information.

L'engagement de BASIC et d'organisations semblables est essentiel pour trouver des façons de relever les défis que présentent ces armes pernicieuses. La Déclaration d'Oslo, à l'issue de la réunion de 21 États intéressés en juillet, a reconnu le rôle important des ONG [organisations non gouvernementales] dans la conduite et la diffusion des recherches, l'exécution d'études sur le terrain, l'éducation du public, la prestation de conseils aux gouvernements sur les armes légères et les secours humanitaires aux sociétés déchirées par la guerre.

Le rôle catalyseur des ONG est clair. Le Canada a fourni du financement pour la tenue des consultations internationales d'ONG sur l'action cadre concernant les armes légères, à Orillia, près de Toronto, le mois dernier. Plus de 40 ONG, tant du Nord que du Sud, se sont réunies pour discuter du problème et tracer la voie à suivre, y compris les priorités qui doivent guider l'action à mener. J'ai eu le privilège de prendre la parole à cette réunion et j'ai été heureux d'avoir la chance de débattre du rôle du Canada face à ce défi. De la même façon, je compte bien en apprendre davantage sur les résultats de votre séminaire et d'autres réunions semblables. L'information et les suggestions qui nous viennent des ONG nous aident à façonner les priorités et les orientations de nos politiques.

Au Canada, les pièces maîtresses de l'arsenal militaire des armes légères sont les fusils d'assaut entièrement automatiques. Ces armes sont depuis assez longtemps classifiées comme des armes interdites en vertu de la loi canadienne. La nouvelle Loi sur les armes à feu et les Règlements sur les armes à feu ne seront ni touchés ni changés de quelque façon que ce soit par suite de nos discussions sur les armes légères de type militaire comme les fusils d'assaut.

L'ordre du jour de votre séminaire ressemble de très près à l'approche du Canada à cet égard.

D'abord, la menace que posent les armes légères nous touche tous et commande des solutions internationales. Le marché pour ces armes est transnational et, de la sorte, échappe au seul contrôle des pays individuels. Les solutions à la pièce sont vouées à l'échec si nous n'agissons pas de façon concertée à l'échelle mondiale.

Deuxièmement, les détournements illicites dont fait l'objet le commerce légal des armes légères ajoutent au problème et il faut s'y attaquer. De nouvelles armes militaires sont fabriquées tous les jours. Presque toutes sont développées au point de départ comme des outils légaux et légitimes de défense et de sécurité. Toutefois, trop d'entre elles tombent entre les mains de criminels, de terroristes et de narcotrafiquants -- provoquant des souffrances humaines qui ne sont ni nécessaires ni acceptables. Des mesures sont prises pour lutter contre le trafic illicite de ces armes. Par exemple, l'OEA [Organisation des États américains] s'est donnée une convention qui encourage la coopération dans ce domaine entre les États membres. Davantage peut être fait, spécialement dans le contexte de l'ONU.

Enfin, les solutions doivent être pratiques. Elles doivent permettre de réellement réduire le flot des armes mais aussi de changer les attitudes. On considère d'emblée que les transferts de nombreux types d'armes classiques lourdes sont déstabilisants et qu'ils peuvent être nuisibles. Ils sont donc assujettis à des lignes directrices sur le contrôle des armes et à des régimes de transparence. Les armes légères, lorsqu'elles sont transférées en grand nombre et mises entre les mauvaises mains, peuvent avoir exactement le même effet délétère. Et pourtant, parce qu'elles ne sont pas traitées comme les autres systèmes d'armes, il n'existe pas de régime qui s'attaque aux conséquences négatives des transferts licites.

L'idée d'une convention mondiale qui interdit le transfert international d'armes légères de type militaire à des acteurs non étatiques a été conçue comme une réponse partielle à ce problème. En adhérant à une telle convention, les États reconnaîtraient leur responsabilité de s'assurer que des armes létales comme les mitraillettes, les lance-grenades et les missiles antiaériens et antichars ne tombent entre les mauvaises mains. À mon avis, une telle convention pourrait constituer une étape importante dans la lutte contre les retombées secondaires indésirables du commerce licite.

Avant la réunion d'Oslo en juillet, j'ai écrit à ceux de mes collègues qui devaient participer à cette rencontre pour obtenir leurs réactions initiales. Leurs réponses et les contributions utiles des ONG sont vitales pour façonner une approche qui soit à la fois appropriée et réalisable. Sur la base de ces réactions, le Canada diffusera sous peu un document de discussion qui développe davantage cette idée. Nous chercherons par la suite à recueillir des réactions plus détaillées afin de déterminer la meilleure façon d'aller de l'avant.

Mettre la question des armes légères à l'ordre du jour international, étudier le problème sur le terrain, négocier des ententes et des conventions internationales, désarmer et réintégrer d'ex-combattants, voilà toutes des mesures qui vont dans le bon sens. Il est encourageant de constater combien, en l'espace de seulement quelques années, la communauté internationale a pris conscience du problème des armes légères de type militaire.

Il est particulièrement encourageant de constater que la communauté des ONG est engagée dans cette entreprise. Je veux rester en relation étroite avec des ONG comme BASIC dans notre recherche de solutions à ce problème complexe. Nos efforts conjoints pour interdire les mines antipersonnel ont montré ce que nous pouvons accomplir ensemble. J'espère que nous pourrons créer le même genre de synergie entre le gouvernement et la société civile, même si la nature du problème est très différente.

J'espère que ce séminaire sera informatif et qu'il permettra de trouver des façons de s'attaquer à cet urgent problème.

Merci.


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Dernière mise à jour :
2005-04-15
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