DISCOURS
M. MARCHI - ALLOCUTION À LA CÉRÉMONIE D'OUVERTURE DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALEANNUELLE DUCONSEIL COMMERCIAL CANADA-CHINE - BEIJING, CHINE
98/78 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À LA CÉRÉMONIE D'OUVERTURE DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
ANNUELLE DU
CONSEIL COMMERCIAL CANADA-CHINE
BEIJING, Chine
Le 19 novembre 1998
(11 h 30 HNE)
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :
http://www.dfait-maeci.gc.ca
C'est un honneur pour moi de partager le podium avec Son Excellence Sun Zhengyu, un très bon ami du
Canada. Alors que je me trouvais ici, il y a juste plus de huit mois, votre nouveau patron, le ministre Shi
Guangsheng, venait tout juste d'assumer ses nouvelles responsabilités à titre de ministre du Commerce
extérieur et de la Coopération économique.
Aucun de nous ne savait alors à quel point ce travail serait intéressant -- et aussi difficile. Le ministre Shi et moi
en avons parlé lorsque nous nous sommes rencontrés à Kuala Lumpur. Ce fut une période de grands progrès
et d'importantes réformes en Chine.
Je suis aussi enchanté de participer aux célébrations marquant le 20e anniversaire du Conseil commercial
Canada-Chine [CCCC], qui continue à si bien promouvoir l'accroissement du commerce et de l'investissement
entre nos deux pays.
Vingt ans est une longue période. On me dit qu'il n'y avait que quelques douzaines de taxis à Beijing en 1978.
Aujourd'hui, il y en a plus de 60 000. S'il est vrai que le nombre de taxis reflète la vitalité de l'économie locale,
Beijing a certainement une économie florissante!
Une personne qui résidait à Beijing en 1978 reconnaîtrait à peine sa ville en 1998. Les nouvelles tours
miroitantes et le commerce bourdonnant proclament son progrès. Les clubs de karaoke, les jeans Calvin Klein
et les chansons de Céline Dion à la radio confirment son ouverture.
Mais les changements évidents à Beijing symbolisent les changements spectaculaires qui ont balayé toute la
Chine -- et en fait l'ensemble de l'Asie -- dans les vingt dernières années.
Aujourd'hui, j'aimerais vous parler un peu de certains de ces changements et du rôle que je vois le CCCC jouer
dans la nouvelle Chine.
On peut difficilement surestimer l'importance du Conseil pour le développement de nos relations commerciales
avec la Chine. En travaillant étroitement avec les gouvernements, il est devenu un modèle par excellence des
partenariats entre les secteurs privé et public qui sont de plus en plus requis sur les marchés du monde.
Depuis 1994, notre premier ministre et un dirigeant chinois ont participé à chacune de vos assemblées
générales annuelles. Je ne peux penser à aucune autre association qui peut se vanter d'un soutien politique de
si haut niveau.
Le CCCC est le mieux placé pour contribuer à l'expansion du commerce entre la Chine et le Canada, et je
pense qu'il est important de le faire sur au moins quatre fronts :
Premièrement, vous pouvez agir comme stabilisateur en période de bouleversement, en nous rappelant le
potentiel que cachent les problèmes.
L'année qui se termine a été une période de grands bouleversements. La crise financière asiatique a eu un
impact dramatique sur cette région et partout dans le monde.
Le Canada continue d'aider à rétablir la stabilité et la confiance par diverses formes d'aide financière
multilatérale et bilatérale. Au Sommet du G-7 et aux réunions de l'APEC, nous avons fait valoir la nécessité de
saines politiques macro-économiques, d'importantes réformes bancaires et d'une plus grande ouverture des
systèmes financier et économique.
Pendant toute cette période, la Chine est restée un îlot de stabilité relative. Nous nous réjouissons des
initiatives prises par le gouvernement chinois, et plus particulièrement de sa détermination à ne pas dévaluer la
monnaie.
Cette fermeté d'intention a donné de bons résultats, et le Canada reste confiant dans la capacité de la Chine
d'assurer la stabilité nécessaire à la reprise en Asie.
Ceux d'entre vous qui travaillent sur place comprennent l'importance de maintenir le cap. Lorsque surviennent
les tempêtes -- toujours inévitables --, nous ne devons pas lever l'ancre et fuir. Il nous faut plutôt redoubler nos
efforts, sachant que le potentiel est trop grand et que les possibilités sont trop vastes pour risquer d'annuler les
progrès que nous avons réalisés ou de miner les relations que nous avons édifiées.
C'est un message que les investisseurs doivent entendre. Et vous avez la crédibilité pour le livrer.
Deuxièmement, nous avons besoin que vous encouragiez les petites et moyennes entreprises [PME] des deux
pays à saisir les possibilités offertes par la libéralisation du commerce. Personne ne comprend mieux que vous
l'importance des PME.
Soixante pour cent de vos membres sont maintenant des PME -- contre quarante pour cent il y a seulement
deux ans. Et vos nouveaux services de commercialisation, vos programmes commerciaux et vos solutions de
remplacement à l'ouverture de bureaux répondent directement aux besoins des PME.
Ces entreprises sont l'épine dorsale de notre économie. Ce sont elles qui créent le plus d'emplois et qui
génèrent le plus de richesse. Elles sont novatrices et adaptables -- pouvant occuper rapidement de nouveaux
créneaux et répondre aux nouveaux besoins de leurs clients.
La participation des PME est donc un élément dynamique important de la génération d'une plus grande activité
économique. Nous avons aussi besoin d'élargir notre base d'exportation au delà des produits et des marchés
traditionnels.
Le Canada a par exemple une fantastique expertise dans le secteur public et peut fournir une assistance
technique aux gouvernements étrangers dans des domaines aussi divers que la perception des impôts, la
politique de radiodiffusion et les systèmes judiciaires.
Nous devons aussi promouvoir à l'étranger nos produits culturels -- comme nos films et nos émissions de
télévision -- ainsi que nos collèges et nos universités, et travailler pour leur donner une présence internationale.
Ces produits et services, auxquels nous n'avons généralement pas l'habitude de penser en terme
d'exportations, ont pourtant une grande valeur. Nous devons les commercialiser plus activement. Il faut pour
cela que vous ayez autant de facilité à promouvoir notre expertise et notre expérience que vous en avez à
promouvoir nos produits et services plus traditionnels.
Troisièmement, le CCCC peut nous aider en expliquant la nature évolutive de l'économie canadienne à une
région qui a encore certaines idées démodées sur le Canada.
Nombre de dirigeants d'entreprises chinoises voient encore le Canada comme il l'était il y a 20 ans, soit comme
une économie basée sur les ressources. Mais les choses ont changé. Il y a 20 ans, 60 p. 100 de nos
exportations se composaient de produits de base. Aujourd'hui, ces produits ne représentent plus qu'environ
35 p. 100 -- soit seulement 12 p. 100 de notre PIB.
Lorsqu'ils pensent au Canada, les dirigeants d'entreprises chinoises devraient en fait penser à la haute
technologie. Il devraient penser à une économie axée sur l'information, mue par les technologies de
l'information, alimentée par les télécommunications et fortifiée par la cinquième plus grande industrie
aérospatiale au monde.
An tant qu'ambassadeurs dynamiques du monde des affaires, vous pouvez et devez aider à vendre la nouvelle
version améliorée de l'économie canadienne à nos amis chinois.
Quatrièmement, enfin, je pense que le CCCC peut contribuer à vendre le Canada en tant que merveilleuse
destination pour l'investissement et porte d'accès à un marché de centaines de millions de consommateurs.
Vous pouvez aussi aider à identifier les domaines se prêtant mieux à des investissements canadiens en Chine.
Certains pensent encore que le Canada est un marché de 30 millions de consommateurs. De par notre
participation à l'ALENA, nous offrons effectivement l'accès à un marché de centaines de millions de
consommateurs s'étendant du Yukon au Yucatan. Et le Canada joue un rôle de leader dans les efforts pour
rassembler 34 pays dans une Zone de libre-échange des Amériques.
Nous devons rappeler aux investisseurs chinois que le Canada est un superbe « bureau chef » pour l'Amérique
du Nord. Notre économie se développe, notre budget est équilibré, nos taux d'intérêt sont faibles, et nous
n'avons pratiquement pas d'inflation.
Le Canada se vante aussi d'avoir l'une des populations actives les mieux scolarisées au monde, un
environnement où le coût des affaires est faible, et une qualité de vie incomparable.
En bref, nous devons faire valoir que le Canada devrait être le lieu de prédilection pour les investissements
chinois à l'étranger.
Si le CCCC peut faire sa part dans tous ces domaines -- en mettant en perspective les difficultés actuelles, en
encourageant plus de PME à pénétrer le marché chinois, en faisant connaître les nouvelles réalités de
l'économie canadienne et en montrant l'attrait du Canada comme lieu d'investissement --, j'ai grande confiance
que nous pourrons exploiter le vaste potentiel de commerce et d'investissement entre nos deux pays.
On peut difficilement surestimer l'importance du Conseil pour le développement de ce potentiel. En travaillant
étroitement avec les gouvernements, il est devenu un modèle par excellence des partenariats entre les
secteurs privé et public qui sont de plus en plus requis sur les marchés du monde.
Dans ces efforts, vous pouvez être assurés de l'appui permanent du gouvernement.
Selon un vieux dicton, « les tempêtes donnent des racines plus profondes aux chênes ». J'ai confiance qu'en
résistant aux tempêtes qui les secouent présentement, nos relations deviendront plus fortes, plus profondes et
plus vigoureuses que jamais.
Je compte travailler avec vous pour bâtir ensemble ces relations.
Merci.
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