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DISCOURS


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M. AXWORTHY - ALLOCUTION À LA CONFÉRENCE VISANT À APPUYER LA PAIX ET LE DÉVELOPPEMENT AU MOYEN-ORIENT - WASHINGTON, D.C.

98/80 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE LLOYD AXWORTHY,

MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,

À LA CONFÉRENCE VISANT À APPUYER LA PAIX

ET LE DÉVELOPPEMENT AU MOYEN-ORIENT

WASHINGTON, D.C.

Le 30 novembre 1998

(13 h HNE)

Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :

http://www.dfait-maeci.gc.ca

Nous nous rassemblons ici à un tournant dans la quête de la paix au Moyen-Orient. C'est du moins ce que nous espérons. L'entente conclue à Wye Plantation entre le premier ministre Netanyahou et le président Arafat a ravivé l'espoir que les Israéliens et les Palestiniens puissent trouver le moyen de vivre ensemble comme voisins.

Je voudrais remercier le gouvernement des États-Unis pour les efforts qu'il a déployés pour préparer cette conférence. Le Canada est heureux d'y participer et de se joindre aux membres de la communauté internationale pour réaffirmer son engagement d'aider les parties à édifier les fondements de la paix. Je voudrais plus particulièrement rendre hommage au leadership et à la détermination du président Clinton et de la secrétaire d'État, Mme Albright, dans la poursuite des négociations au Moyen-Orient.

Les reportages sur l'inauguration de l'aéroport de Gaza m'ont rappelé ma visite de novembre dernier à l'aéroport inoccupé, après notre rencontre. L'ouverture de l'aéroport, le redéploiement exécuté il y a 10 jours et les mesures prises par les Palestiniens pour combattre le terrorisme contribuent grandement à faire progresser le processus de paix. Prises ensemble, ces initiatives donnent davantage confiance que la négociation est en fait la seule voie vers la paix.

Aucun de nous n'oserait sous-estimer les défis qui nous attendent. Des questions apparemment insolubles restent à régler, non seulement entre Israël et les Palestiniens, mais aussi entre Israël et la Syrie et entre Israël et le Liban. Il est certain que la violence récemment observée le long de la frontière appelle une modération accrue. Mais reconnaissons tout ce qui a été accompli. Aujourd'hui, l'Égypte et la Jordanie sont en paix avec Israël. L'OLP et Israël se sont mutuellement acceptés comme partenaires. Dans leur recherche de compromis et d'une solution négociée, nous espérons que les parties seront guidées par les mesures de droit international à leur disposition -- y compris les résolutions 242 et 425 du Conseil de sécurité ses Nations Unies --, et par le principe de la terre pour la paix qu'ils ont accepté à Madrid en 1991.

Le Canada est sincèrement intéressé et vivement attaché à obtenir des accords valables. Nous savons que l'effort de consolidation de la paix ne s'arrête pas avec la signature d'accords et de traités. En fait, une signature et une poignée de main ne sont que le début du processus. Les communautés qui se voient depuis longtemps comme des adversaires doivent plutôt voir un intérêt partagé à se donner des intérêts communs dans la région. Les leaders peuvent inspirer une telle vision, qui ne peut toutefois prendre racine que lorsqu'elle est largement partagée. L'un des moyens de promouvoir ce processus est d'encourager les activités qui rassemblent les Israéliens et les Arabes.

Depuis 1992, le Canada participe aux cinq groupes de travail multilatéraux du processus de paix, ce qui souligne notre croyance dans la valeur du dialogue et de la coopération. Nous avons aussi fourni un soutien direct à près de 100 projets de dialogue. Nos efforts ont rassemblé des Israéliens et des Palestiniens dans le cadre d'un programme de formation de dirigeants en règlement des conflits. Nous avons appuyé un projet dans le cadre duquel des artistes et des jeunes des communautés israélienne juive, israélienne arabe et palestinienne ont collaboré pour créer une oeuvre d'art symbolisant leur vision commune de la paix. Nous travaillons aussi, avec le Centre Peres, à un projet visant l'établissement conjoint d'une infrastructure israélo-palestinienne dans le domaine des technologies de l'information. J'espère que ces projets aideront à abaisser les barrières et à établir, entre Israéliens et Arabes, des liens personnels qui n'auraient peut-être pas été créés autrement.

Le Canada dit depuis longtemps que son objectif est une paix juste -- qui respecte la dignité de tous les peuples de la région et qui assure leur sécurité. Par sécurité, j'entends plus que l'absence de terrorisme ou de violence. Mais je ne peux souligner trop à quel point la lutte contre le terrorisme est importante pour le processus de paix. Il est aussi important que toutes les personnes bénéficient d'une qualité de vie acceptable et qu'elles soient libérées du dénuement économique.

La population cessera de croire au processus de paix si elle ne constate pas d'améliorations tangibles et concrètes dans sa vie de tous les jours. Il est regrettable que les Palestiniens aient été limités dans leur développement par des contraintes extérieures, et le Canada espère que la mise en oeuvre de l'entente de Wye Plantation créera un environnement propice à ce développement. Nous croyons que la prospérité économique de ce peuple est essentielle à la paix et que toute la région pourra en bénéficier.

C'est dans cet esprit que nous nous sommes engagés, en 1993, à verser une aide de 55 millions de dollars canadiens aux Palestiniens. Ce montant n'a représenté finalement qu'une petite partie de notre aide réelle puisque, au cours des cinq dernières années, nous avons consacré 130 millions de dollars canadiens à l'aide au développement des Palestiniens. Une partie importante de cette contribution a été versée à l'UNRWA [Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient] dont le travail nous paraît essentiel pour répondre aux besoins humanitaires des réfugiés palestiniens et pour assurer la stabilité de la région.

Notre programme d'aide au développement a permis de mener des activités dans différents secteurs. Notre aide a servi à la création d'emplois, au redressement des infrastructures de base, et à l'amélioration des services de santé et des services sociaux. Enfin, nous avons aidé à l'établissement d'une politique appropriée et d'un cadre institutionnel en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. En septembre, le Canada a ouvert un bureau de représentation à Ramallah pour pouvoir s'assurer de fournir son programme d'aide de la façon la plus efficace possible.

Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'annoncer que notre aide aux Palestiniens atteindra 92 millions de dollars canadiens au cours des quatre prochaines années. Notre financement pour les projets bilatéraux sera considérablement augmenté. Notre principale préoccupation sera de répondre aux besoins humains fondamentaux des Palestiniens, particulièrement ceux des réfugiés. Dans cette optique, nous continuerons de soutenir énergiquement les efforts de l'UNRWA. Nous croyons qu'il est essentiel que l'UNRWA dispose des moyens nécessaires pour accomplir son mandat pendant que les parties négocient en vue de trouver une solution politique au problème des réfugiés.

Le rôle du Canada à titre de président du Groupe de travail sur les réfugiés nous a donné un engagement particulier à l'égard du problème des réfugiés. J'ai vu moi-même dans quelles conditions ils vivent et j'ai pu constater l'immensité de leurs besoins économiques et humanitaires. Pour tenter de répondre à ces besoins, le Canada a dirigé plusieurs missions internationales dans les camps de réfugiés en Jordanie, au Liban, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Grâce à ces missions et aux efforts des autres pays membres du Groupe de travail, plus de 100 millions de dollars américains ont pu être recueillis pour venir en aide aux réfugiés.

Les besoins des réfugiés, toutefois, demeurent énormes, surtout dans le domaine des infrastructures de base. Les camps sont beaucoup trop surpeuplés, comme j'ai pu le constater moi-même lorsque j'ai visité l'année dernière le camp de Rafah. En outre, l'UNRWA ne parvient pas à répondre à la demande croissante de services, surtout de services de santé et d'éducation destinés aux enfants. J'encourage les autres donateurs et membres du Groupe de travail sur les réfugiés ici présents à prendre soigneusement en considération les besoins de l'UNRWA lorsqu'ils prendront des décisions sur la façon d'allouer les sommes annoncées aujourd'hui.

Au cours du mandat du Canada à la tête du Groupe de travail sur les réfugiés, j'ai eu l'occasion de réfléchir à d'autres aspects du problème des réfugiés et à la façon dont le Groupe de travail pourrait aider les parties à trouver une solution permanente à ce problème. Les 3,5 millions de réfugiés palestiniens recensés nous rappellent combien lourds sont les coûts humains des guerres et des conflits.

J'aimerais rappeler que pour le Canada, la meilleure façon de trouver une solution juste et globale au problème des réfugiés -- qui doit être résolu -- est la négociation bilatérale. Ce problème est au coeur du processus de paix. S'il n'est pas résolu, cette région ne pourra connaître une paix durable. J'aimerais également souligner que la solution au problème des réfugiés passe par une action et un appui soutenus de la communauté internationale.

Depuis la conférence de Madrid, nous avons constaté l'amorce d'une transformation profonde dans les relations politiques, économiques et culturelles de cette région. Les bienfaits de la paix ne se font pas encore pleinement sentir, mais les efforts que nous consentons aujourd'hui marquent un important progrès. Nous encourageons la reprise des négociations multilatérales en vue de bâtir un environnement où la paix peut véritablement s'épanouir. Enfin, nous espérons que bientôt, les négociations reprendront entre Israël et la Syrie, et entre Israël et le Liban, et que nous pourrons envisager l'atteinte de notre objectif commun d'une paix globale pour la région.

Merci.


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Dernière mise à jour :
2005-04-15
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