COMMUNIQUÉS
DÉCLARATION DES MINISTRES DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU G8
Le 23 mai 2003 (16 h HAE) Nº 67
DÉCLARATION DES MINISTRES DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU G8
La déclaration commune ci-jointe a été publiée aujourd'hui par les ministres des Affaires étrangères du G8, à la suite de
leur réunion annuelle, à Paris, les 22 et 23 mai. Le ministre des Affaires étrangères, M. Bill Graham, y représentait le
Canada.
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La déclaration figure en annexe.
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Le Service des relations avec les médias
Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
(613) 995-1874
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DÉCLARATION CONJOINTE
Compte rendu de la Présidence du G8
Les ministres des Affaires étrangères du G8 se sont réunis à Paris les 22 et 23 mai 2003 afin de débattre des principales
questions régionales et de sécurité internationale.
Sécurité internationale
Lutte contre le terrorisme
Les pays du G8 restent totalement mobilisés contre le terrorisme international. Nous nous sommes félicités du principe de
la création d'un plan d'action en appui du comité du contre-terrorisme des Nations Unies. Nous avons souligné que les
diverses actions entreprises par le G8 concernant la sécurité des transports, le financement du terrorisme, et la capacité
institutionnelle des États à se défendre contre le terrorisme complétaient utilement les mesures prises depuis le sommet de
Kananaskis. Nous nous sommes engagés à poursuivre notre effort en élargissant encore l'adhésion aux douze conventions
des Nations Unies dans ce domaine et en complétant les mesures touchant au financement du terrorisme.
Non-prolifération
Une profonde préoccupation a été exprimée face aux dangers croissants posés par la prolifération des armes de destruction
massive et par le risque de leur utilisation par des entités non étatiques. Les ministres sont convenus de travailler à apaiser
les tensions régionales qui sont souvent la source de risques de prolifération. Ils ont réaffirmé qu'il fallait faire face à la
menace de prolifération par une approche commune et globale, s'appuyant sur les institutions internationales au premier
rang desquelles le Conseil de sécurité des Nations Unies. Les ministres se sont fermement engagés à utiliser et renforcer les
instruments existants y compris l'AIEA [Agence internationale de l'énergie atomique]. L'AIEA devait pouvoir bénéficier
d'un budget lui permettant de mener à bien ses missions de contrôle des garanties, et de voir améliorer son efficacité et ses
priorités.
Les ministres ont salué les progrès du Partenariat global lancé à Kananaskis.
Armes légères et de petit calibre
Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont discuté du commerce illicite des armes légères et de petit calibre. Ils ont
marqué que les difficultés rencontrées dans les zones de tension ou de post-conflit où ce commerce sévit seraient mieux
appréhendées par une approche régionale qui aiderait à obtenir des résultats concrets. Ils ont apporté leur soutien à la
réunion des États de juillet 2003 sur le trafic illicite des armes légères, qui se tiendra aux Nations unies, à New York, sous
présidence japonaise.
Corée du Nord
La question nucléaire en Corée du Nord constitue une menace pour la paix et la stabilité internationales. Le respect par la
Corée du Nord de ses engagements en matière de non prolifération est un sujet de préoccupation pour toute la communauté
internationale. Le Conseil de sécurité a été et demeure saisi de cette question et a un rôle constructif à jouer.
Les ministres ont appelé la Corée du Nord à respecter ses engagements, à s'abstenir de toute action qui aggraverait la
situation et à s'engager dans la voie d'un démantèlement complet, rapide, vérifiable et irréversible de son programme
d'armement nucléaire.
Ils ont soutenu les efforts faits par les différentes parties pour chercher par des moyens pacifiques une solution globale à la
question nucléaire en Corée du Nord et à d'autres sujets, notamment les questions humanitaires restées sans règlement telle
la question des enlèvements.
Le processus de discussion lancé par la réunion trilatérale qui s'est tenue à Pékin les 23 et 24 avril 2003 constitue un pas en
avant vers cet objectif. Les ministres ont appelé à la poursuite de ce processus, et à son ouverture aux autres pays les plus
directement concernés, à commencer par la République de Corée, le Japon et la Russie. À cet égard, ils se sont félicités du
rôle joué par la Chine dans la mise en place d'un cadre pour des discussions multilatérales. Ils ont également apporté leur
soutien à la Politique de paix et de prospérité poursuivie par la République de Corée et au dialogue entre le Japon et la
Corée du Nord fondé sur la déclaration japonaise et nord-coréenne de PyongYang.
Iran
Le programme nucléaire de l'Iran constitue une source de préoccupation. Les ministres ont souligné que c'était à l'Iran qu'il
revenait de lever ces interrogations en accomplissant les gestes de confiance nécessaires, notamment en signant et en
mettant en œuvre un protocole additionnel avec l'AIEA et en rejoignant les instruments internationaux auxquels il n'a pas
encore souscrit. Les ministres ont saisi toutes les occasions pour adresser ce message à l'Iran.
Les ministres ont appelé l'Iran à poursuivre ses efforts sur la voie des réformes et marqué le souhait de maintenir avec lui un
dialogue constructif. Ils lui ont demandé de poursuivre son engagement dans la lutte contre le terrorisme et de mettre
pleinement en œuvre les résolutions et conventions internationales pertinentes.
Colombie
Une grande préoccupation a été exprimée au sujet du narco-terrorisme à l'intérieur et en provenance de Colombie et face au
risque de voir la violence et le terrorisme colombiens, alimentés par la drogue, nuire aux efforts de ce pays pour défendre la
démocratie et l'étendre aux autres pays de la région.
Les ministres ont apporté leur appui à l'action du Président Uribe et du gouvernement colombien en faveur du renforcement
de l'autorité de l'État et ont soutenu sans réserve la politique de fermeté à l'égard des groupes armés illégaux.
SRAS
Le problème posé par l'épidémie qui touche aujourd'hui l'Asie a dépassé le cadre régional. L'ensemble de la communauté
internationale, et notamment les pays industrialisés, devaient se mobiliser.
Face au caractère mondial de cette épidémie, les ministres ont souligné la responsabilité collective de la communauté
internationale, qui doit inciter à gérer ce problème de manière solidaire.
République démocratique du Congo
Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont évoqué la situation en République démocratique du Congo et ont souligné
l'urgence à mettre fin aux massacres qui se déroulent actuellement dans le nord-est de la RDC, en Ituri, et menacent le
processus de paix.
Ils ont appuyé la mobilisation en cours pour aider les forces onusiennes présentes sur le terrain.
Géorgie
Les ministres ont souligné l'importance que revêt la préservation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la Géorgie
pour la stabilité du Caucase. Ils ont apporté leur soutien aux efforts engagés par l'ONU et l'OSCE [Organisation pour la
sécurité et la coopération en Europe] en ce sens.
S'agissant de la question abkhaze, ils ont salué les efforts du Secrétaire général des Nations Unies afin de promouvoir un
règlement politique conforme aux voeux de la communauté internationale et l'action de la Russie et de la Géorgie pour
favoriser, dans ce même objectif, le rétablissement de la confiance entre les parties.
Inde et Pakistan
Nous avons salué les efforts engagés par les deux pays pour normaliser leurs relations bilatérales après l'initiative prise par
l'Inde et la réponse positive du Pakistan. Nous avons appelé solennellement les deux parties à continuer sur la voie du
dialogue bilatéral et du rapprochement, qu'ils sont prêts à soutenir.
Les ministres ont formé le vœu qu'un processus politique puisse se développer entre les deux pays afin de résoudre, par le
dialogue, l'ensemble des différends qui les opposent, dans l'esprit des accords de Shimla et Lahore.
Afghanistan
La normalisation en Afghanistan constitue un facteur essentiel pour la stabilité régionale.
Les ministres se sont félicités des progrès accomplis depuis les accords de Bonn et ont salué les efforts de l'administration
transitoire afghane présidée par Hamid Karzai. Mais ils sont restés très préoccupés par les difficultés auxquelles le pays
continue à faire face, en particulier dans le domaine de la sécurité intérieure. Ils ont marqué que tous les chefs locaux
devaient à présent rendre leurs armes et se soumettre au pouvoir central.
Les ministres ont réaffirmé que le processus de Bonn devait être mené à son terme, dans la lettre et dans l'esprit, dans sa
totalité et sans retard. Ils ont invité les Nations Unies à œuvrer dans ce sens, en particulier pour soutenir l'organisation
d'élections libres, crédibles et démocratiques en 2004.
Ils ont invité les pays de la région à combattre les activités de tous les groupes radicaux qui interfèrent dans les affaires
afghanes dans un but déstabilisateur.
Les ministres ont salué l'initiative de la France d'organiser une conférence sur les routes de la drogue en provenance
d'Afghanistan. Ils ont réaffirmé leur soutien à l'administration transitoire afghane dans sa lutte contre la culture du pavot et
la production d'opium et ont salué le rôle joué par les Nations Unies en la matière. Ils ont souligné la nécessité de mieux
mobiliser tous les pays concernés par le développement du trafic de drogue en provenance d'Afghanistan.
Sri Lanka
Des avancées significatives ont été enregistrées dans le processus de paix depuis plus d'un an entre le gouvernement sri
lankais et le mouvement tamoul du LTTE [Tigres de libération de l'Eelam tamoul].
Les ministres ont remercié la Norvège pour son rôle constructif.
Les ministres ont déploré la suspension par le LTTE de sa participation aux négociations et ont formé le souhait que la
réunion des donateurs, prévue au Japon en juin prochain, soit l'occasion pour toutes les parties de se retrouver, y compris le
LTTE.
Iraq
Les ministres se sont réjouis de l'accord intervenu au Conseil de Sécurité sur la résolution qui lève les sanctions qui
pesaient sur l'Iraq. Ils ont marqué que cette résolution permettait d'entreprendre la reconstruction et la stabilisation de l'Iraq,
après tant d'années d'épreuves et de guerre, dans un contexte agréé par la communauté internationale.
Nous avons discuté de l'importance d'une action déterminée de tous les membres de la communauté internationale et des
Nations Unies :
• pour répondre aux urgences humanitaires notamment en matière alimentaire et de santé;
• pour aider l'Iraq à se doter d'institutions démocratiques, représentatives et respectueuses des droits de l'homme, et
recouvrer aussitôt que possible sa pleine souveraineté;
• pour assister le pays dans la reconstruction de son économie en veillant à ce que ses ressources profitent à l'ensemble des
Iraquiens.
Les ministres ont réaffirmé l'importance d'assurer l'unité, la stabilité et l'intégrité territoriale de l'Iraq de façon à faciliter sa
réinsertion dans son environnement régional et au sein de la communauté internationale.
Israël et Palestine
La voie indiquée par la feuille de route du Quartet offre une occasion historique pour résoudre le conflit entre Israéliens et
Palestiniens dans le cadre de deux États viables, vivant côte à côte dans des frontières sûres et reconnues et pour mettre un
terme à des décennies de souffrances.
Mesurant les efforts que cela impliquait pour chacun, les ministres ont invité les parties à confirmer leur acceptation de la
feuille de route, à commencer à la mettre en œuvre complètement et de bonne foi, pour parvenir en 2005 à la solution de
deux États, selon les termes définis par le Quartet.
Les ministres ont salué les courageuses décisions prises par les Palestiniens pour réorganiser leurs institutions, qu'ils se sont
engagés à soutenir, politiquement et économiquement, et ont formé le souhait que les progrès continueront. Après les
récents attentats, ils ont rappelé leur condamnation absolue du terrorisme. Ils ont exhorté Palestiniens et Israéliens à mettre
un terme à toutes les violences.
Les ministres ont discuté les moyens de parvenir à une paix globale incluant la Syrie et le Liban. Le moment était venu pour
une reprise des discussions entre ces pays. Les parties devaient prendre en considération les préoccupations de chacun et
engager de bonne foi les négociations qui aboutiront à une paix durable. Ils ont affirmé qu'ils apporteraient leur plein
soutien à ce processus.
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