Manuel de l'observateur de temps violent

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Le tonnerre et les éclairs sont de bons indices de la violence d'un orage quand ils se manifestent en même temps que d'autres phénomènes. En présence d'un noyau actif, les éclairs les plus intenses proviennent de la zone du courant ascendant et sont nombreux;de plus, les coups de tonnerre sont puissants. Le phénomène est courant quand il pleut mais s'il se produit sans précipitations et sans vent et en présence de quelques grêlons seulement et d'une couche de nuages basse et très sombre, soyez sur vos gardes! Vous vous trouvez alors au-dessous d'une importante zone de courant ascendant et une tornade pourrait frapper à tout instant.

Il arrive parfois qu'on entende un grondement sourd près d'un violent orage. Ce bruit est généralement attribuable à de gros grêlons qui touchent le sol et/ou qui se heurtent entre eux dans les airs à peu de distance. Une tornade peut produire un grondement similaire, surtout si elle soulève des débris ou cause des dommages. Bien qu'il s'agisse de phénomènes assez rares, il faudrait toujours les signaler s'ils se produisent.

Comment savoir à quoi s ’attendre

Si vous ne pouvez pas déterminer avec certitude le genre d'orage qui menace ou qu'il est difficile de comprendre la situation, il existe un moyen d'éclaircir la situation. On peut généralement établir deux grandes catégories d'orage en fonction du moment où se produisent les effets du système qui approche.

Dans le cas des orages de tête, les pires conditions (fortes pluies, grêle, éclairs et vents violents) sont concentrées le long du front de rafales près de l'avant du système. Ce type d'orage se régénère sur son bord d'attaque, le long du front de rafales. En revanche, dans le cas des orages de queue, le mauvais temps s'installe lentement et, plus le temps passe, plus la situation empire, jusqu'à ce que des gros grêlons s'abattent ou qu'une tornade frappe, juste avant la fin des événements. Dans ce dernier cas, l'orage se régénère sur son flanc arrière; c'est ce qui se produit la plupart du temps. La distinction entre les deux catégories d'orage, basée entièrement sur la suite des conditions à mesure que l'orage passe sur votre secteur, peut vous aider à déterminer où et quand les phénomènes les plus violents se produiront. Une grande partie des cas de vents rectilignes violents sont associés à des orages de tête, tandis que la plupart des occurrences de gros grêlons et de violentes tornades sont liées aux orages de queue. Dans la plupart des cas, les orages violents appartenant à l'une ou l'autre de ces catégories sont de type supercellulaire.

Les orages de tête

Les orages de tête sont de loin les plus répandus, en particulier dans l'est du pays et au milieu de l'été. Quand ils approchent, le ciel s'obscurcit rapidement, car un banc de nuages menaçants (le front de rafales) fonce vers vous. Il se produit souvent de violents éclairs le long de ces orages ou juste derrière, dans le rideau de pluie abondante. Quand il y a de la grêle, les plus gros grêlons sont observés vers le début de l'orage. On observe aussi une brise du sud, puis soudainement, le vent se calme pendant un courts laps de temps. Au passage du front de rafales, la température chute brusquement et un vent froid d'ouest-nord-ouest balaie votre secteur. Quand le front de rafales est séparé du mur de pluie, de très forts vents peuvent souffler avant que le reste de l'orage arrive. Il arrive aussi que les vents les plus forts marquent l'arrivée de la forte pluie, et c'est durant ce déluge que le risque de dommages est le plus élevé. Après une courte période de temps violent, l'orage perd graduellement de son intensité et ne présente plus de risque.

Aide-mémoire

Il est facile de montrer une situation idéale et de présenter des exemples parfaits, mais la réalité peut être différente. En effet, l'emplacement et l'aspect des diverses composantes des orages (qui peuvent être formés seulement en partie) ainsi que l'évolution de la situation peuvent présenter une multitude de variantes. Une fois que vous voyez un orage et que vous savez dans quelle direction il se déplace, le moyen le plus simple de débrouiller la scène qui se déroule devant vos yeux est de faire avant tout les vérifications suivantes :
- Le sens du déplacement des nuages en lambeaux révèle le comportement du vent en surface. Si ces nuages se déplacent horizontalement, ils sont dans le flux sortant. S'ils se déplacement verticalement, ils sont transportés par de nouveaux courants ascendants. Les nuages en lambeaux qui s'assemblent sous la base de la zone sans pluie ou qui s'y joignent indiquent la formation d'un renflement vers le bas (s'ils sont en rotation, il s'agit d'un mur de nuages). Lorsque de tels nuages, très bas, se déplacent rapidement au-dessous d'un banc de nuages sombres, cela indique la présence d'un intense front de rafales produisant de forts vents.
- Vérifiez la température et le vent. Si le temps est chaud et venteux, regardez vers l'ouest (l'orage viendra de là). Si le temps est calme, regardez vers le haut pour voir s'il y a une rotation. Si le temps est frais et venteux et que ces conditions persistent (s'il ne s'agit pas seulement d'une rafale ou d'une averse de courte durée), la zone critique de l'orage est passée ou bien se déplace au sud.
- Repérez les zones sombres et claires dans le ciel. Toutes les zones de courants ascendants correspondent à des zones sombres dans les nuages. En revanche, les zones claires indiquent que les nuages sont peu denses ou produisent des précipitations et traduisent l'effet de courants descendants peu inquiétants.
- Déterminez où les éclairs se manifestent le plus souvent. Cet endroit se trouve juste devant la zone des courants ascendants les plus intenses.

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