Manuel de l'observateur de temps violent

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Le front de rafales se déplace rapidement sous la poussée de rafales d'air frais, juste devant la zone de fortes précipitations ou le long du flanc. Si le flux sortant est excessif, il peut le pousser loin devant l'orage, où il finira par saper le flux entrant. Le cas échéant, l'orage cessera de se régénérer et perdra de son intensité. Un front de rafales ainsi détaché peut devenir un nuage en rouleau (long tube horizontal) avant de s'évaporer ou de former de nouveaux Cumulus bourgeonnants qui donneront plus tard naissance à un nouvel orage. Toutefois, si le flanc demeure intact et soudé au nuage initial, le flux entrant se maintiendra et l'orage pourra reprendre son intensité et sa structures antérieures.

Types d'orage

Il existe essentiellement trois types d'orages: l'orage unicellulaire, l'orage multicellulaire et l'orage supercellulaire. Chacun de ces orages se distingue par une structure, une circulation et des conditions de formation de courants ascendants et de régénération propres. Pour mieux analyser ces orages, il faut s'attarder à ce qui les différencie.

L'orage unicellulaire a un cycle d'évolution caractérisé par la croissance et l'affaissement d'une seule cellule de courant ascendant. Les nuages se forment, parviennent à maturité, produisent des pluies torrentielles puis se dissipent à mesure que les courants descendants atténuent le flux entrant d'air chaud. De tels orages surviennent généralement au milieu de l'été et durent une heure tout au plus. Ils sont inoffensifs et produisent rarement du temps violent. Dans de rares cas, un violent orage unicellulaire, appelé orage d'impulsion, peut produire des vents structeurs pendant qu'il s'affaisse.

L'orage multicellulaire est le plus fréquent et est caractérisé par des impulsions successives de courant ascendant qui stabilisent plus ou moins l'intensité, la structure et l'aspect du système. Les impulsions peuvent être très regroupées, ce qui rend le système passablement uniforme, ou très espacées, ce qui entraîne des cycles répétés d'intensification et d'affaiblissement du système. On peut observer ces impulsions de loin en observant l'espacement et le taux de croissance des Cumulus bourgeonnants le long du flanc, à mesure qu'ils se fusionnent à la masse nuageuse principale. Chacun de ces nuages peut faire partie d'une base solide et continue, mais parviendra à maturité de façon distincte, contribuant ainsi de sa propre manière à la structure en forme d'enclume de l'orage et à son régime de précipitations. Lorsque tous les facteurs sont en place, le système nuageux peut être très varié; il fournit alors une excellente occasion d'observer un cycle continu d'évolution convective. Les orages multicellulaires ont toutes les caractéristiques des phénomènes de temps violent, mais ils produisent rarement des tornades et, le cas échéant, celles-ci sont de courte durée

9  Orage multicellulaire typique flanqué de nuages bourgeonnants (en bas à gauche). En grossissant, chacun de ces nuages s'étale pour former l'enclume au somment et le moyau de forte pluie au-dessous. La pluie et les courants descendants d'air frais font obstacle à l'air chaud qui monte et forment la dernière tour. Si les courants ascendants sont assez forts, l'interface flux entrant-flux sortant sous l'orage peut présenter un renflement.

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