Manuel de l'observateur de temps violent

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Des apparences trompeuses

Nos perceptions influent grandement sur les raisonnements et les hypothèses que nous formulons. Un orage violent est une structure bien organisée, et tout ce qui s'y passe ou ce que nous voyons a une cause précise. Quand on en connaît les processus et l'évolution, on peut infirmer ou confirmer ses idées et prévoir la suite des événements avec assez de certitude pour se fier à ses intuitions.

Autres surprises

Les cieux les plus sombres et les plus agités sont parfois sans danger. L'enchevêtrement de taches de lumière et d'obscurité, les bords échevelés et déchiquetés et le vent fort sont souvent associés à une poussée d'air sortant. La base des nuages, normalement lisse, est percée de nombreux petits courants descendants qui donnent au nuage un aspectmenaçant. à part le vent, il n'y a pourtant là rien de dangereux. Les mammas constituent un autre exemple. Ce sont des protubérances arrondies qui pendent de l'enclume d'un orage. Les mammas sont d'une beauté saisissante, surtout par éclairage latéral. On les a longtemps associés à du mauvais temps, mais ils ne sont en fait que des poches de petits cristaux ou de gouttelettes s'échappant de la surface d'une enclume et ne posent aucun danger. L'orage est peut-être violent ailleurs, mais les mammas se manifestent géné-ralement sur le côté du flux sortant du système, loin de la zone de fortes précipitations.

Le noyau de pluie et ses forts courants descendants peuvent présenter un éclairage étrange et trompeur. Dans la zone de pluie qui tombe, il n'y a pas de nuages plus bas, de sorte que cette partie du ciel est relativement lumineuse. Ce brillant éclat suit parfois le front de rafales, mais précède un violent déluge et, lorsque le dégagement semble imminent, c'est un énorme orage qui le remplace. Le ciel peut aussi être verdâtre près du noyau de pluie ou derrière le front de rafales, mais cela n'a aucun rapport avec des tornades et ne présente aucun danger.

Panaches de poussière

Un dernier rappel s'impose au sujet des soulèvements de poussière observés au loin. Les fortes rafales soulèvent un nuage de poussière et l'air turbulent le fait monter. S'il s'agit d'une mircorafale, le nuage de poussière sera concentré et présentera un bord d'attaque bien défini et sera incliné vers l'avant. S'il s'agit d'un nuage de débris formé par une tornade, celui-ci se déplacera plus lentement, demeurera compact et symétrique et prendra rapidement la forme d'une colonne. Si l'on n'observe pas cette structure discrèteau-dessous de la partie appropriée de l'orage, le phénomène est vraisemblablement attribuable à de forts vents rectilignes. Il faut cependant noter une exception à cet égard, soit le tourbillon de poussière, soit une colonne de poussière tourbillonnante qui ressemble à une mini-tornade mais qui se produit seulement par beau temps sec et est relativement inoffensive.

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