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Défense Nationale / National Defence



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À la recherche d'une aiguille dans une botte de foin

par le Slt  Sonia Dumouchel-Connock

PORT HARDY (C.-B.) - Comment faites-vous pour retrouver un petit objet blanc situé quelque part sur des milliers de kilomètres d'eau, de littoral et de vallées accidentées? Voilà l'énorme défi que doit relever le personnel militaire lorsqu'il reçoit la mission de repérer un aéronef et de secourir les victimes.

Les équipes SAR n'ont pas de temps à perdre lorsqu'ils effectuent des missions au-dessus d'un terrain accidenté, montagneux et difficile. La vue depuis l'aéronef nous permet d'entrevoir une région montagneuse recouverte de brume devant être scrutée afin de repérer un aéronef disparu.

Les équipes SAR n'ont pas de temps à perdre lorsqu'ils effectuent des missions au-dessus d'un terrain accidenté, montagneux et difficile. La vue depuis l'aéronef nous permet d'entrevoir une région montagneuse recouverte de brume devant être scrutée afin de repérer un aéronef disparu.
Photo : Slt Sonia Dumouchel-Connock

« On a l'impression de chercher une aiguille dans une botte de foin », a expliqué le Capitaine Dan Stanton, pilote d'hélicoptère Cormorant et chef des opérations de recherche et sauvetage du 442e  Escadron de transport et de sauvetage (442 ETS), à Comox (C.-B.). « Nous exploitons toutes les ressources à notre disposition pour tenter de retrouver les aéronefs disparus, et nous continuons de chercher jusqu'à ce que nous épuisions toutes les possibilités afin de retrouver les pilotes et les passagers qui manquent à l'appel. »

Lorsqu'un aéronef ne se rend pas à destination et que le pilote n'a pas signalé son retard, le Centre interarmées de coordination des opérations de sauvetage (JRCC) de Victoria en est averti. Si l'aéronef est équipé d'un émetteur de localisation d'urgence (ELT), un appareil qui émet un signal communiquant la position de l'avion accidenté au JRCC, une équipe SAR est dépêchée vers la source du signal pour secourir les passagers de l'aéronef en question.

Si l'aéronef n'est pas équipé d'un ELT ou si l'ELT de l'aéronef a été endommagé lors de l'écrasement, la position de l'avion accidenté est inconnue, et c'est alors que le travail de ratissage commence. Le personnel de la Garde côtière canadienne et des FC travaillant au JRCC se met à appeler les aéroports situés le long de la trajectoire de vol de l'aéronef porté disparu et commence à établir la chronologie des événements. On tente d'obtenir des renseignements tels que l'état de l'aéronef durant les différentes étapes de son parcours, la quantité de carburant transportée ainsi que les équipements de navigation et de secours embarqués. Les bulletins météorologiques sont analysés afin d'avoir une idée des conditions qu'aurait pu rencontrer l'aéronef, et on obtient des renseignements sur les habitudes de vol, la réputation et l'expérience du pilote auprès de ses amis et parents.

Un observateur guette d'un oil attentif tout signe d'un aéronef disparu lors d'une mission SAR menée sur la côte ouest du Canada par des membres du 442 ETS.

Un observateur guette d'un oil attentif tout signe d'un aéronef disparu lors d'une mission SAR menée sur la côte ouest du Canada par des membres du 442 ETS.
Photo : 442 ESC

Chaque élément d'information fait partie d'un casse-tête qui, une fois achevé, donne aux secouristes une idée de ce qui aurait pu arriver. « Nous tentons de recueillir autant de renseignements que possible afin de pouvoir recréer mentalement ce qui aurait pu arriver à l'aéronef », a expliqué le Capt Stanton. « À partir de ces informations, nous pouvons ensuite établir le meilleur plan d'action pour secourir les pilotes et les passagers. »

Un avion Buffalo et un hélicoptère Cormorant, en attente perpétuelle au 442 ETS, peuvent décoller en moins d'une heure de préavis pour scruter la trajectoire de vol de l'aéronef disparu. À mesure que d'autres aéronefs se libèrent et se joignent à l'opération de recherche, le plan de recherche devient beaucoup plus complexe. Une zone d'une envergure de 24 km de chaque côté de la trajectoire de vol est examinée. Une recherche par « ratissage en lacets » est effectuée au-dessus de l'eau, et une fois que l'aéronef a ratissé une ligne droite dans sa zone de recherche désignée, il fait demi-tour et explore une ligne parallèle à la première jusqu'à ce que l'ensemble de la zone de recherche ait été scrutée. Dans les régions montagneuses où cette technique de recherche n'est pas efficace, le personnel SAR procède à un ratissage par enveloppement. L'aéronef tourne autour des sommets en vue d'examiner la montagne à toutes les altitudes.

« Les recherches s'effectuent d'abord à haute altitude », a précisé le Capt Stanton. « Les équipages tentent de repérer des colonnes de fumée, des feux de détresse, etc. » Si ces recherches ne portent pas fruit, on procède alors à des recherches à plus basse altitude.

Pour faciliter les recherches, un quartier général de recherche peut être établi dans un aéroport situé près de la zone de recherche, celui-ci étant pourvu de personnel SAR et administratif chevronné. Le QG prend alors la relève du JRCC, et un chef des opérations de recherche est alors désigné pour coordonner les activités des aéronefs participant à la recherche.

Le QG de recherche est un lieu grouillant d'activité. Tels des enquêteurs, le chef des opérations de recherche et les autres membres du QG recueillent de l'information provenant de diverses sources. Les aéronefs qui participent aux opérations de recherche font des comptes rendus de situation toutes les heures; on téléphone à divers postes radars et de sauvetage pour demander si l'aéronef disparu n'aurait pas été aperçu ou détecté. Les comptes rendus d'observation faits par des navires de la Garde côtière canadienne, des bateaux de pêche, des embarcations de plaisance et des citoyens croyant avoir aperçu ou entendu l'aéronef sont étudiés.

À mesure que l'opération de recherche progresse, les cartes posées sur les murs délimitant la zone de recherche se recouvrent de plus en plus de renseignements. La zone de recherche est divisée en sections, lesquelles sont attribuées à un aéronef SAR qui se charge de les scruter. Les zones déjà ratissées sont ombrées et les emplacements d'observations éventuels sont marqués avec des punaises de couleur.

« Notre personnel de recherche et de sauvetage est compétent et expérimenté », a spécifié le Capt Stanton. « Tout au long d'une opération SAR, nous travaillons inlassablement dans le but de retrouver les personnes manquant à l'appel, et nous tentons de demeurer optimistes quant à l'aboutissement de nos efforts. »

Lorsqu'un aéronef disparu est repéré, une décision est prise quant à la meilleure façon de se rendre sur les lieux; les opérations de sauvetage ou de récupération peuvent alors débuter.

Le Slt Dumouchel-Connock est OAP au sein de la Réserve aérienne - Secteur de l'Ouest.

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