De havilland DHC 8 série 300
Sortie de secours de type I
Si l’on s’en tient à un récent Rapport de difficultés
en service, on peut dire que l’équipage et les passagers ont plutôt connu
une mauvaise journée. Après l’atterrissage marquant la fin de la dernière
étape du vol, l’équipage n’a pas réussi à ouvrir la porte principale
avec escalier intégré, le câble de manoeuvre restant entortillé sur
lui-même. On a alors essayé de faire sortir les passagers par l’issue de
secours avant. Malheureusement, cette dernière a elle aussi refusé de s’ouvrir,
semblant bloquée par de la glace.
Les câbles et les biellettes de la porte principale ont
été remplacés. Toutefois, c’est l’issue de secours, réf. 85220283001,
qui fait l’objet du présent avis. C’est la seconde fois en peu de mois que
notre correspondant nous signale un tel problème. Bombardier essaie
actuellement de corriger la situation. Il est probable que la question de cette
issue de secours sera abordée dans le prochain ISAR de l’avionneur.
L’issue de secours avant est une porte qui ne sert pas
souvent et qu’il est permis de ne vérifier qu’au moment des inspections.
Transports Canada recommande aux exploitants qui ont déjà éprouvé des ennuis
avec cette porte d’envoyer des RDS. Que les problèmes soient survenus en
exploitation ou pendant les inspections, le fait d’envoyer des RDS permettra
de mieux cerner les difficultés en service de l’issue de secours.
Cette difficulté en service de l’issue de secours de
type I semble ne toucher que des appareils de la série 300. D’après
les premiers éléments d’enquête recueillis par notre correspondant, le
problème pourrait être relié à de grandes quantités d’humidité qui se
seraient accumulées à l’intérieur de la porte et qui auraient gelé. Cette
eau aurait pu atteindre la came de la porte, puis geler à une altitude normale,
et bloquer le mécanisme interne de la porte commandant la poignée. D’après
notre correspondant, il se pourrait que le matelas isolant emprisonne de l’humidité
et la laisse ensuite s’égoutter sur la came et le galet.
Une fois la porte installée pleine longueur sur un bâti, de
l’eau stagnante a été retrouvée dans les parties basses. Il y avait de la
condensation aussi bien dans les matelas isolants que dans la structure de la
porte. De plus, on a retrouvé une grande quantité de glace, tant libre qu’emprisonnée,
à l’intérieur des matelas. Notre correspondant a fait remarquer que, à
moins de laisser dégeler pendant très longtemps, la glace empêchait à l’eau
de s’évacuer (impossible d’attendre aussi longtemps, compte tenu du type d’exploitation).
La came externe inférieure arrière était bloquée tandis que le galet
inférieur avant était raide. Il y avait également une petite quantité d’humidité
sur l’ergot de la came. Il n’y avait pas de corrosion et la soupape d’étanchéité
fonctionnait correctement.
Notre correspondant a conclu que la présence d’eau dans
cette porte n’est pas rare et que, pendant les opérations hivernales, le
temps n’est pas suffisant pour permettre à la glace qui se serait formée de
fondre. De l’eau peut s’accumuler sur la came de la commande de la porte à
une altitude normale. Bien qu’il n’ait pas encore été prouvé que l’humidité
était responsable du problème, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit du
principal point à nécessiter actuellement des mesures correctives. Notre
correspondant a instauré une inspection supplémentaire temporaire ainsi
qu’un graissage de cette issue de secours. Il fera ainsi augmenter la
fréquence des vérifications fonctionnelles de la porte de façon que l’opération
ait lieu à chaque vérification de type A, plutôt qu’à chaque vérification
de type 5A, autrement aux 500 heures plutôt qu’aux 2 500 heures. De
plus, il va augmenter les inspections internes de la porte pour les faire passer
de 5 000 à 2 500 heures.
Le bulletin de service 8-52-35 daté d’avril 1995, qui
donne des instructions pour l’ajout de drains, a été exécuté en novembre
1995. Un nouveau bulletin de service, le numéro 8-25-145 daté du 16 août
1999, vient tout juste d’être publié. Il traite de la pose d’un isolant
imperméable tout autour de la porte.
Dans l’intervalle, l’exploitant et l’avionneur
travaillent de concert pour essayer de régler ce problème.
Pour de plus amples renseignements, communiquer avec un
Centre de Transports Canada ou M. Peter von Moos, Maintien de la
navigabilité aérienne, à Ottawa, téléphone (613) 952-4428,
télécopieur (613) 996-9178, ou courrier électronique vonmoop@tc.gc.ca.
Pour le Directeur, Certification des aéronefs
B. Goyaniuk
Chef, Maintien de la navigabilité aérienne
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