Veiller sur les anciens combattants atteints de démence

Il nous arrive parfois d'oublier un rendez-vous ou de ne pas nous rappeler où nous avons stationné la voiture. Mais que penser si, arrivé quelque part, nous oublions où nous allions? Ou encore, nous n'arrivons pas à reconnaître un visage autrefois familier, éprouvons de la difficulté à suivre une simple conversation ou avons des sautes d'humeur excessives? Pour certaines personnes, ces symptômes peuvent être l'indice d'un grave problème de santé, comme la démence. Au Canada, environ un aîné sur 13 est atteint de démence, y compris une forme très courante de démence, la maladie d'Alzheimer. Anciens Combattants Canada s'efforce de bien des façons de venir en aide aux anciens combattants atteints de cette affection et à leurs fournisseurs de soins.

Initiative sur les soins aux personnes atteintes de démence

Les anciens combattants atteints de diverses formes de démence, y compris la maladie d'Alzheimer, ont souvent des besoins très particuliers. Nous croyons fermement qu'il est important que ces anciens combattants soient pris en charge par des personnes qui comprennent leur état de santé et qui possèdent la formation et les compétences voulues. C'est pourquoi nous avons mis sur pied l'Initiative sur les soins aux personnes atteintes de démence. Il s'agit en fait d'un partenariat conclu avec cinq établissements de soins de longue durée dans le but d'accorder à ces derniers du financement pour permettre à leur personnel de suivre un programme de formation spécialisée et ainsi lui apprendre à mieux évaluer les besoins des résidants et à leur fournir les soins appropriés. Cette formation a aussi permis à certains employés d'apprendre à réduire le stress et l'angoisse qu'éprouvent souvent les membres du personnel soignant. Nous savons aussi qu'un grand nombre d'anciens combattants atteints de démence vivent encore à domicile; nous prévoyons donc, dans le cadre de cette initiative, trouver des moyens de leur assurer des services de soutien.

Un lieu sûr

Ce printemps, un grand nombre d'anciens combattants et leurs familles ont assisté à l'ouverture officielle d'une nouvelle unité de santé pour anciens combattants. Située à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, sur le terrain de l'Hôpital régional Dr. Everett Chalmers, cette nouvelle unité de santé de 47 lits offre à ses résidants des services de santé de première qualité dans un milieu leur rappelant leur domicile. On y compte de nombreux dispositifs innovateurs visant à protéger les résidants, particulièrement ceux atteints de démence. Citons entre autres des détecteurs de mouvement qui alertent le personnel dès qu'un résidant a besoin d'aide mais ne peut appeler. Un autre système permet de surveiller les changements d'habitudes d'errance des résidants. L'errance est l'un des comportements les plus courants associés à la démence, mais lorsqu'un patient change ses habitudes d'errance, ceci peut signifier qu'il est bouleversé ou qu'il est souffrant. Cette nouvelle unité de santé a été érigée au coût de 4,9 millions de $ dans le cadre d'une entente de financement conclue entre ACC et le gouvernement du Nouveau-Brunswick et dont la gestion a été confiée à la Corporation hospitalière de la région 3.

Veiller sur les personnes qui veillent sur les autres

Environ 80 p. 100 des anciens combattants qui vivent à l'Hôpital Sainte-Anne sont atteints, dans une certaine mesure, de démence. L'Hôpital Sainte-Anne est un hôpital fédéral administré par ACC. Le rôle du personnel hospitalier consiste aussi en bonne partie à fournir de l'aide aux familles des résidants de l'Hôpital. Le Ministère invite ces familles à collaborer avec lui à l'élaboration et à la mise en oeuvre d'un plan de soins pour leurs proches. Après tout, ne sont-elles pas bien placées pour suggérer des façons d'assurer une bonne qualité de vie à ces personnes qui leur sont chères et dont elles ont pris soin pendant si longtemps? Il n'y a rien de mieux pour l'équilibre émotionnel de ces familles que de continuer à avoir leur mot à dire dans les soins fournis à leurs proches. Linda Carbonneau, infirmière communautaire au Centre de jour Liaison de l'Hôpital Sainte-Anne, a ce conseil à transmettre aux familles :

• Allez rendre visite à vos proches. Les êtres humains, même ceux qui ont des pertes de mémoire, ont besoin de contact humain. Ils ont besoin de vos marques d'affection et d'entendre votre voix. À bien y penser, le plus important est que vous sachiez qui ils sont.
• Renseignez-vous. Mieux vous connaissez la maladie de votre proche, mieux vous êtes armé pour lui venir en aide.
• Établissez vos limites. Il est nécessaire d'admettre que l'on ne peut pas tout faire et d'aller chercher de l'aide au besoin.
• Acceptez vos émotions. Si les émotions négatives se bousculent, n'allez pas croire que vous n'êtes pas un bon aidant; cela signifie simplement que vous êtes humain.
• Souriez. Le rire est un remède exceptionnel...pour vous et votre proche.

Les 10 signes précurseurs

La Société Alzheimer a dressé une liste de symptômes dans le but d'aider à reconnaître si une personne est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Ces symptômes sont :

• Pertes de mémoire nuisant à la vie quotidienne;
• Difficulté à exécuter les tâches coutumières;
• Problèmes langagiers;
• Désorientation dans le temps et dans l'espace;
• Jugement affaibli;
• Difficultés avec les notions abstraites, comme oublier la signification d'un anniversaire ou des chiffres;
• Objets égarés ou placés dans un endroit insolite;
• Sautes d'humeur ou changements brusques de comportement;
• Changements de personnalité;
• Manque d'initiative.

Si vous remarquez plusieurs de ces symptômes chez une même personne, veuillez l'inciter à consulter un médecin.

Contrôler l'errance

L'errance est l'un des comportements les plus difficiles chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Il existe une variété de raisons pouvant expliquer l'errance chez une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer : elle a peut-être trop chaud ou trop froid; elle a peut-être faim ou éprouve de la douleur; elle essaie peut-être de « recréer » une activité qu'elle faisait régulièrement. Pour aider un être cher, vous pouvez :

• tenir un journal de ses épisodes d'errance;
• enlever les objets qui se trouvent dans sa maison qui peuvent déclencher l'envie de partir à l'aventure;
• lui fournir des aides visuelles pour atténuer ses moments de confusion;
• l'encourager à faire de l'exercice dans un endroit sécuritaire et supervisé;
• l'inscrire au Registre d'errance Alzheimer. Pour en apprendre davantage sur ce programme ou pour obtenir de l'aide, communiquez avec le bureau de la Société Alzheimer du Canada le plus près de chez vous.

Vous voulez en savoir davantage?

Pour de plus amples renseignements sur les symptômes habituels de démence et sur la façon d'aider un être cher, veuillez composer, sans frais, le 1-866-552-2022 et demander une copie de la nouvelle publication La démence et la maladie d'Alzheimer; vous pouvez en outre consulter le site Web d'ACC : dans la section Clients, cliquez sur Promotion de la santé. Vous pouvez aussi communiquer avec le bureau de la Société Alzheimer du Canada au 1-800-616-8816 ou visiter son site Web au www.alzheimer.ca. Ces renseignements ne prétendent aucunement remplacer les conseils d'un professionnel de la santé. Par exemple, une personne peut avoir des comportements qui s'apparentent à la démence, mais seul un médecin peut établir le bon diagnostic.