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Air Force, Maple Leaf, 24 September 2003, Vol. 6 No. 35

Force aérienne, La feuille d'érable, Le 24 septembre 2003, Vol. 6 No. 35

OP PEREGRINE helicopter crew lifts badly injured woman

By Lt Trevor Greene

VERNON, B.C. — The call came in to the Operation PEREGRINE ops centre at 7:35 p.m. August 26. British Columbia’s emergency co-ordinators were requesting medical evacuation for a badly injured woman in 100 Mile House, more than 100 kilometres from the 408 Tactical Helicopter Squadron detachment, then located in Kamloops in support of Op PEREGRINE.

The McClure-Barriere fire was still raging and all provincial ambulance service assets were deployed, so Captain Steve Carius, Capt Chris McKenna, and Flight Engineer Sergeant Dave Bennett picked up two paramedics from Kamloops airport and made the flight northwest. Four hours later, the 34-year old woman, who had been seriously injured in a motorcycle accident, was safe and in stable condition at Kamloops Hospital. Were it not for the Griffon helicopter and crew, the woman would have been left to try to survive the night in preparation for the four-hour drive to Kamloops the next morning.

Capt Carius, Capt McKenna and Sgt Bennett then returned to the smoke, mountains and heat of Op PEREGRINE.

The helicopter operations side of Op PEREGRINE began with the cancellation of Exercise ACTIVE EDGE on August 20. The next day, a briefing at Land Force Western Area Headquarters led Capt Neil Thomsen to begin planning support for Op PEREGRINE. Capt Thomsen, an aviation liaison officer, saw the deployment go from one Griffon helicopter used mainly for command and reconnaissance duties, to five helicopters tasked with everything from medical evacuation to troop insertion for firefighting duties.

"In Kamloops our AOR (area of responsibility) was 100 nautical miles end to end," said Capt Thomsen. "We were able to cover that ground in an hour instead of a couple of hours of driving mountain roads. That capability becomes very helpful if, for example, the commander wants to see all of his task forces in one day."

Troop insertion missions have since been added to the tasking list with the move of the Op PEREGRINE helicopter detachment to Vernon on August 30, as the Kelowna and Penticton fires raged across the ridgelines.

"Our taskings now include troop insertions, which fight the fatigue factor for the troops by reducing the long transit to the firelines," said Capt Charlie Stiven, who shares liaison duties at Op PEREGRINE HQ with Capt Thomsen.

Edmonton-based 408 Squadron, has been augmented by personnel and equipment from 400 Squadron out of Borden, Petawawa’s 427 Squadron and 438 Squadron from St-Hubert. The beefed-up helicopter detachment now handles troop insertion, rapid response duties, command and liaison support, and reconnaissance missions. On August 31, 417 Squadron out of Cold Lake joined the fray, providing 24/7 medical evacuation support.

Top /HautOp PEREGRINE : l’équipage d’un hélicoptère transporte une femme grièvement blessée

par le Lt Trevor Greene

Vernon (C.-B.) — L’appel est arrivé au centre des opérations de l’opération PEREGRINE à 19 h 35 le 26 août dernier. Les coordonnateurs des services d’urgence de la C.-B. demandent que l’on procède à l’évacuation médicale d’une femme gravement blessée à 100 Mile House, à plus de 100 km du 408e Escadron tactique d’hélicoptères qui se trouvait à Kamloops pour appuyer l’Op PEREGRINE.

L’incendie de McClure-Barriere faisait toujours rage, et tous les intervenants des services ambulanciers de la province étaient déployés; c’est alors que le Capitaine Steve Carius, le Capt Chris McKenna et le Sergent Dave Bennett, mécanicien de bord, sont allés chercher deux ambulanciers paramédicaux de l’aéroport de Kamloops et se sont envolés vers le nord-ouest. Quatre heures plus tard, la femme de 34 ans qui avait été grièvement blessée lors d’un accident de motocyclette reposait en toute sécurité dans un état stable à l’hôpital de Kamloops. Sans l’hélicoptère Griffon et son équipage, elle aurait dû se débrouiller pour survivre toute la nuit et voyager pendant quatre heures sur les routes le lendemain matin pour se rendre à Kamloops.

Après ce sauvetage, les Capt Carius et McKenna et le Sgt Bennett sont retournés à la fumée, aux montagnes et à la chaleur de l’Op PEREGRINE.

Le volet de cette opération doté d’hélicoptères a été mis sur pied après l’annulation de l’exercice ACTIVE EDGE le 20 août. Le lendemain, à la suite d’un breffage tenu au QG du Secteur de la Force terrestre de l’Ouest, le Capt Neil Thomsen a commencé à planifier le soutien pour l’Op PEREGRINE. Le Capt Thomsen, qui est officier de liaison de la Force aérienne, a pu voir la transformation du déploiement qui est passé de un hélicoptère Griffon utilisé surtout pour le commandement et la reconnaissance à cinq appareils destinés à toutes sortes de tâches allant des évacuations médicales à l’insertion de troupes pour combattre les incendies.

« À Kamloops, notre zone de responsabilité s’étalait sur 100 milles nautiques au total », a précisé le Capt Thomsen. « Nous pouvions, grâce aux hélicoptères, parcourir cette distance en une heure au lieu de quelques heures par les routes de montagnes. Cette capacité devient très utile lorsque, par exemple, le commandant veut rencontrer tous les membres de la force opérationnelle sous sa direction dans une même journée. »

Les missions d’insertion de troupes ont été ajoutées à la liste des tâches depuis que le détachement d’hélicoptères de l’Op PEREGRINE a été basé à Vernon le 30 août, les incendies de Kelowna et de Penticton se propageant de l’autre côté des lignes de crête.

« Nos tâches comprennent désormais les insertions de troupes, ce qui réduit la fatigue chez les soldats en raccourcissant la longueur du trajet pour se rendre à la ligne de feu », a affirmé le Capt Charlie Stiven, qui partage avec le Capt Thomsen les fonctions de liaison au QG de l’Op PEREGRINE.

Le 408e Escadron basé à Edmonton a été renforcé grâce à du personnel et de l’équipement venant du 400e Escadron Borden, du 427e Escadron Petawawa et du 438e Escadron Saint-Hubert. Le détachement d’hélicoptères renforcé peut maintenant s’occuper de l’insertion de troupes, des interventions rapides, du soutien au commandement et à la liaison et des missions de reconnaissance. Le 31 août, le 417e Escadron Cold Lake s’est joint à la lutte contre les incendies, permettant ainsi d’offrir un soutien à l’évacuation médicale en tout temps.

Top /HautArctic SAREX attracts Americans, Russians

WINNIPEG — Fifteen members of Canada's Air Force took part in the annual Arctic Search and Rescue Exercise hosted September 10-12 by the Russian Federation at Gelendzhik, Russia.

Arctic SAREX 03 is the tenth in a series of Canadian, American and Russian military efforts to improve combined Search and Rescue (SAR) capabilities to respond to major air disasters and major searches.

"The Arctic SAREX program is an important series of exercises for us," said Major-General Marc Dumais, commander of 1 Canadian Air Division. "Not only does it promote understanding between Russian, American and Canadian Forces, it also provides a venue for each nation to observe the others' search and rescue procedures and equipment and to demonstrate their own."

In a departure from what has become the normal theme of the Arctic SAREX series, this year’s training scenario involves the rescue of three astronauts from the International Space Station who have made an emergency water landing in a Soyuz spacecraft (Russian spacecraft normally make dry-land touch-downs).

The Canadian contribution includes members from: 442 Squadron in Comox, B.C., 424 Sqn in Trenton, Ont., 413 Sqn in Greenwood, N.S., 435 Sqn in Winnipeg, CF School of Search and Rescue in Comox, 1 Canadian Air Division Headquarters in Winnipeg and two translators from Ottawa for a total of 17 personnel.

In Canada, aerial search and rescue is the mandate of the CF. Hundreds of Canadians are rescued by Air Force search and rescue personnel every year.

Top /HautL’Ex Arctic SAREX attire les Américains et les Russes

WINNIPEG — Du 10 au 12 septembre dernier, 15 militaires de la Force aérienne du Canada ont participé à l’exercice annuel de recherche et de sauvetage dans l’Arctique, qui a eu lieu à Gelendzhik et qui était organisé par la Russie.

L’Ex Arctic SAREX 2003 est le dixième exercice d’une série de collaborations militaires entre les Canadiens, les Américains et les Russes, visant à augmenter leurs capacités interarmées de SAR, de façon à ce qu’ils puissent apporter leur aide lors de désastres aériens majeurs et de recherches de grande envergure.

« Le programme Arctic SAREX constitue une série d’exercices importants pour nous », a déclaré le Major-général Marc Dumais, commandant de la 1re Division aérienne du Canada. « Non seulement ces exercices favorisent-ils la compréhension mutuelle entre les forces russes, américaines et canadiennes, mais ils donnent la possibilité à chacun des pays participants d’observer les procédures de recherche et de sauvetage et l’équipement des autres pays, et de montrer son savoir-faire. »

Cette année, le thème de l’exercice était différent : le scénario d’entraînement comprenait le sauvetage de trois astronautes de la Station spatiale internationale qui avaient dû faire un amerrissage d’urgence dans un vaisseau Soyouz (ces vaisseaux russes sont conçus pour atterrir sur la terre ferme).

Le Canada a participé en envoyant 17 membres de son personnel, soit : des militaires du 442e Escadron Comox, en C.-B., du 424e Escadron Trenton, en Ontario, du 413e Escadron Greenwood, en N.-É., du 435e Escadron Winnipeg, de l’École de recherche et de sauvetage des Forces canadiennes, à Comox, du QG de la 1re Division aérienne du Canada, à Winnipeg et deux interprètes d’Ottawa.

Au Canada, ce sont les Forces canadiennes qui sont chargées de la recherche et du sauvetage aériens. Chaque année, des centaines de Canadiens sont secourus par des membres du personnel de recherche et de sauvetage de la Force aérienne.

SAR TECH recounts dive on Swissair crash site

By Capt Jeff Manney

19 WING COMOX — It was on his second dive to the crash site of Swissair Flight 111 that Corporal Kent Gulliford saw it—a yellow parka, floating near him, face down, arms outstretched. In the gloom sixty metres down, he was sure he had found an intact body.

Bouncing along the bottom in his weighted boots, like an astronaut walking on the moon, Cpl Gulliford, now a Search and Rescue Technician here, reached for the jacket. But the terrible crash of the MD-11 jetliner on September 2, 1998 would leave no bodies beneath the frigid waters off Peggy’s Cove, N.S. The parka, escaped from some exploded suitcase, held only water.

Cpl Gulliford turned back to the twisted pile of metal where 229 people had disappeared. If he could bring no closure to the families, he knew he could at least bring some answers. Passports and wallets still floated among the debris. On his first dive, Cpl Gulliford had already made one discovery he would never forget—the aircraft’s cockpit voice recorder, one of its two "black boxes".

Five years after the find, Cpl Gulliford was in Victoria earlier this month to take part in a special presentation by the Transportation Safety Board to his former unit, Fleet Diving Unit (Pacific).

Esquimalt’s diving unit airlifted 35 divers to Halifax after the Swissair crash. They joined a huge contingent of Canadian and American military and civilian divers toiling at the crash site. For nearly a month they pulled up human remains, aircraft instruments and the hundreds of kilometres of wire believed to be the source of the fire responsible for bringing the plane down.

Cpl Gulliford, a former combat engineer and paratrooper with the Canadian Airborne Regiment, had been a Navy clearance diver for three years when he found himself suiting up to dive on the wreckage. Although he had gone deeper in training—down to 100 metres—he had never dove to a site so potentially dangerous.

To reduce the danger, the divers worked in pairs, with a third or "stand-by diver", remaining on the surface, ready to descend in an emergency. But on Cpl Gulliford’s first dive, the safety diver’s gear malfunctioned, forcing the second diver to take the safety’s place. Cpl Gulliford would have to dive alone.

Water swirled around Cpl Gulliford’s mask as he began to descend. In seconds he was alone, falling slowly at 10 metres a minute to the wreckage below. Sweeping a hand-held sonar side to side, he soon picked up the faint signal from the aircraft’s cockpit voice recorder.

Guided by the steady beeping of his sonar, Cpl Gulliford slowly approached the aircraft. The water was clear, and with his light he had about five metres of visibility. Suddenly it lay before him: an impossibly compact mound of debris rising from the ocean floor.

Jagged metal, like torn pop cans, lay in a pile. Suitcases were strewn everywhere. Thousands of dollars in cash and countless documents drifted by his feet. He continued into the site, following the sonar’s directions.

"I lifted what looked like a hatch cover and pushed away a few pieces, and pushed over a few more pieces. And I found it," Cpl Gulliford recalls. "I told those on the surface I had it."

"Then I realized I was frozen."

"When they took up the slack in my lifeline it must have popped off the hot water hose," he says. "I was turning hypothermic. All I needed to do was turn around and walk back to the stage, but I was having trouble thinking. I couldn’t subtract 180º from my bearing.

"It took forever to walk back. I told the surface I didn’t have any hot water and could use some help, but they couldn’t understand me because my teeth were chattering so badly. I knew I was just going to have to take care of myself."

When he finally reached the surface, investigators took the box before his dive team had a chance to uncouple him. By the time he had finished further decompression in a special chamber on the tender, the voice recorder was on a plane bound for the TSB lab in Ottawa.

"It was huge at the time," Cpl Gulliford says of the recorder’s recovery. "But in retrospect the only thing they ever discovered from it was that it didn’t work—the last six minutes were blank."

The investigation into those last six minutes took another five years. Over that time, Cpl Gulliford has never been able to forget the underwater grave he visited. But not all the memories are painful. His diving earned him the Meritorious Service Medal and a trip to Québec City to meet the Governor General.

He says he is proud to have been part of the mammoth recovery operation. "It’s embarrassing to say that, though," he adds. "Professionally it was so rewarding, but it was such a horrible job you almost feel guilty taking pride in it. "But it’s what we were trained to do, and you just do it."

Capt Manney is the 19 Wing PAO.

Un Tech SAR raconte son expérience de plongée sur le site de l’écrasement du vol 111 de la Swissair

par le Capt Jeff Manney

19e ESCADRE COMOX — C’était lors de sa deuxième plongée sous-marine, là où s’est écrasé le vol 111 de la Swissair, que le Cpl Kent Gulliford l’a aperçu : un parka jaune, flottant à côté de lui, les manches étendues. Dans cet endroit lugubre, à 60 m de profondeur, le Cpl Gulliford était sûr d’avoir trouvé un corps intact.

En sautillant avec ses bottes lestées, un peu comme un astronaute qui marche sur la lune, le Cpl Gulliford, maintenant Tech SAR, a attrapé la veste. Mais le terrible écrasement de l’avion de ligne à réaction MD-11, survenu le 2 septembre 1998, ne laisserait aucun corps intact dans les eaux glaciales, au large de Peggy’s Cove, en N.-É. Le parka, qui s’était échappé d’une valise ayant explosé, ne contenait que de l’eau.

Le Cpl Gulliford s’est retourné vers l’amas de métal où 229 personnes avaient péri. S’il était incapable d’apporter la paix aux familles des victimes, il savait qu’il pouvait au moins leur fournir quelques réponses. Des passeports et des portefeuilles flottaient toujours parmi les débris. Au cours de sa première plongée, le Cpl Gulliford avait déjà fait une découverte qu’il n’oublierait jamais. Il s’agissait de l’enregistreur de conversations du poste de pilotage, l’une des deux boîtes noires de l’avion.

Cinq ans après cette découverte, le Cpl Gulliford était à Victoria, ce mois-ci, pour assister à un exposé spécial que le Bureau de la sécurité des transports (BST) présentait à son ancienne unité, l’Unité de plongée de la Flotte (Pacifique).

Après l’écrasement du vol de la Swissair, l’unité de plongée d’Esquimalt a aérotransporté, vers Halifax, 35 plongeurs venus se joindre à un énorme contingent de plongeurs militaires et civils du Canada et des États-Unis pour effectuer des recherches sur place. Ils ont passé un mois environ à retirer des restes humains, des instruments de bord et des centaines de kilomètres de câble que l’on croit être à l’origine de l’incendie ayant causé l’accident.

Le Cpl Gulliford, ancien membre du génie d’assaut et parachutiste au sein du Régiment aéroporté du Canada, était plongeur-démineur au sein de la Marine depuis trois ans lorsqu’il a été appelé à fouiller l’épave. Il avait déjà effectué des plongées en eau plus profonde (100 m sous la surface) en cours d’entraînement certes, mais c’était la première fois qu’il se trouvait dans un site pouvant être aussi dangereux.

Afin de réduire les dangers, les plongeurs ont travaillé en équipe de deux avec une troisième personne à la surface prête à intervenir en cas d’urgence. Mais, au cours de la première plongée du Cpl Gulliford, l’équipement de la personne en disponibilité est tombé en panne obligeant le deuxième plongeur à prendre sa place. Le Cpl Gulliford n’avait d’autre choix que de plonger seul.

Un tourbillon d’eau a entouré le masque du Cpl Gulliford quand il a commencé sa descente. En quelques secondes, il s’est retrouvé seul, s’enfonçant de 10 mètres par seconde, vers l’épave. À l’aide d’un sonar portatif qu’il balayait de gauche à droite, il a tout de suite capté un faible signal provenant de l’enregistreur de conversations du poste de pilotage.

Guidé par le signal constant de son sonar, le Cpl Gulliford s’est approché lentement de l’avion. L’eau était claire et, grâce à sa lampe de poche, il était capable de voir à une distance d’environ 5 m. Soudain, il a aperçu devant lui un amas de débris incroyablement dense émergeant du fond de l’océan.

Un objet en métal déchiqueté, un peu comme une canette de boisson gazeuse déchirée, reposait sur une pile. Il y avait des valises partout. Des milliers de dollars en espèces et d’innombrables documents tournoyaient à ses pieds. Poursuivant sa progression vers le site, toujours à l’aide de son sonar, il s’est arrêté brusquement et a tendu la main vers la pile de débris.

« J’ai saisi quelque chose qui ressemblait à un panneau de cale. Je me suis débarrassé de quelques pièces, j’en ai rejeté d’autres, et le voilà ! J’ai dit à ceux qui étaient à la surface que je l’avais. »

« Puis, j’ai constaté que j’étais gelé. Le tuyau dispensateur d’eau chaude a dû se détacher lorsque mes collègues ont tiré sur ma ligne de sécurité », explique-t-il. « Je frisais l’hypothermie. Je n’avais qu’à rebrousser chemin, mais j’avais de la difficulté à réfléchir. J’étais incapable de faire demi-tour. »

« Il m’a fallu une éternité pour remonter. J’ai dit à mes collègues que je manquais d’eau chaude et j’ai demandé de l’aide, mais ils avaient du mal à me comprendre tellement mes dents claquaient. Je me suis rendu compte dès lors que je devais me débrouiller tout seul. »

Lorsqu’il a émergé de l’eau, les enquêteurs se sont précipités pour prendre la boîte avant même que l’équipe n’ait eu la possibilité de le détacher. Au moment où le Cpl Gulliford achevait une deuxième décompression dans une chambre spéciale, l’enregistreur de conversations était dans un avion qui le transportait vers le laboratoire du BST, à Ottawa.

« C’était une grosse affaire à l’époque », précise le Cpl Gulliford, faisant référence à sa trouvaille. « Mais la seule chose qu’on a pu découvrir plus tard, c’est que l’enregistreur ne fonctionnait pas. Aucune donnée n’a été enregistrée durant les six dernières minutes. »

Il a fallu attendre encore cinq ans avant que l’enquête sur ces six minutes ne se termine. Pendant tout ce temps, le Cpl Gulliford n’a jamais pu oublier la tombe sous-marine qu’il a visitée. Mais les souvenirs ne sont pas tous pénibles. Sa plongée lui a valu la Médaille du service méritoire et un voyage à Québec où il a rencontré le gouverneur général.

Le Cpl Gulliford se dit fier d’avoir participé à cette importante opération de récupération. « Je suis un peu gêné de le dire », ajoute-t-il. « Sur le plan professionnel, c’était une expérience enrichissante, mais la scène était si horrible que je me sens presque coupable d’exprimer ma fierté à cet égard. »

« C’est pour faire ce travail qu’on est formé, et on le fait. »

Le Capt Manney est OAP au sein de la 19e Escadre.

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