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Air Force, Maple Leaf, 01 October 2003,
Vol. 6 No. 36
Force aérienne, La feuille d'érable,
Le 01 octobre 2003, Vol. 6 No. 36
An exchange officers
view of the Iraq war
Captain Jeremy Reynolds is on exchange
with the US Air Force at McChord Air Force
Base, Washington, flying C-17 heavy airlifters.
He writes from time to time updating us
on his experiences, this time on the relentless
pace of operations into Iraq.
While the prospect of a new war in Iraq
was looming last January, I was fortunate
enough to spend a few days at home. We celebrated
New Years Eve with a group of our
USAF hosts and collectively wished for a
year in which we could spend more time at
home with family.
Aircrew in my assigned unit, the 7th Airlift
Squadron, 62nd Airlift Wing at McChord AFB,
Washington, had each spent approximately
seven to eight months of 2002 engaged in
deployed flying operations in Afghanistan
and South West Asia in support of OEF and
the US-led global war on terrorism. Most
were tired and prayed for a return to a
more regular routine.
All pretences of a calm and peaceful year
soon evaporated in the first week of January
as USAF airlifters began the daunting task
of positioning American combat assets into
the Middle East region in preparations for
a war against Saddam Hussein.
January through to mid-March saw an unprecedented
tempo of flying operations for the C-17.
Crews would depart from their home base
of McChord or Charleston for some state-side
location to load outbound cargo destined
for the Middle East theatre of war. The
crew would then depart north eastward to
rendezvous with a tanker over Maine, spend
20 minutes in-flight refuelling and then
coast out over the North Atlantic bound
for any of the major US air bases. Most
crew duty days would stretch to almost 26
hours. Crews would then either continue
their mission further east into Jordan,
Kuwait, Qatar, Saudi Arabia or Bahrain or
return westbound with an empty aircraft
to repeat the entire eastbound deployment
cycle again the next day. The first quarter
saw many crews "timing out" as
they reached the 175 flight hour maximum
within a 30 day period. "Timing out"
was the only way to secure a four-day break
at home before being reconstituted back
into the flow again.
Most US combat assets were in place and
ready by mid-March. Meanwhile, a small detachment
of aircrew and maintainers had been seconded
from the C-17 flow together with 15 aircraft
and positioned in Aviano AB, Italy in preparations
for a planned airborne assault. On March
26, six days after the beginning of the
war, the C-17 made it first combat airdrop
(and the USAFs first operational airdrop
since Panama in 1989). Under the cover of
darkness and flown using night vision goggles
(NVG), 15 x C-17s dropped 1 000 men
and their equipment from the 173rd Airborne
Brigade onto a drop zone in northern Iraq.
Following the initial assault the pace of
operations for the C-17 was exponentially
increased as the demand for support and
equipment was met by a continual flow of
aircraft into the northern airfields of
Bashur, Erbil, Mosul and Kirkuk. Again,
under the cover of darkness and flying on
NVGs, the C-17 made max weight landings
every 15 minutes fully loaded with more
men, equipment, munitions and supplies for
the northern front.
As the war rapidly progressed the C-17
was pushed further south as more airfields
were secured by coalition forces: H-1, Talil
and Baghdad. The requirement for armour
in the north and the moratorium imposed
by Turkey resulted in the airlift of 20
Abrahms M1A1 main battle tanks out of Germany
by the C-17the only airlifter capable
of transporting the MBT into short, austere
airfields. Furthermore, besides flying operations
for the war in Iraq, the C-17 continued
to maintain its commitment to sustainment
and re-supply of OEF assets in Afghanistan.
It was not uncommon to find oneself flying
into Iraq one night, only to be going further
east the next night for a flight into Bagram,
and then back again into Iraq the following
night. Regardless, both countries look the
same on NVGs and Al-Qaeda AAA tracer fire
looks the same as Iraqi AAA tracer.
As a personal note, this has been a "career
high" experience to operate as a tactical
airlift crew in a combat, contingency environment
prosecuting the mission that I have spent
15 years training and preparing for. I have
had the opportunity to fly the most modern
and capable piece of airlift equipment to
its maximum potential into small austere
airfields under challenging circumstances.
However, it has not come without a price:
the last 18 months have been relentless
and exhausting.
La
guerre en Iraq vue par un officier stagiaire
Le Capitaine Jeremy Reynolds occupe un
poste de stagiaire au sein de la force aérienne
des États-Unis, à la base
McChord, à Washington. Il pilote
des avions de transport lourds C-17 et il
nous écrit de temps en temps pour
nous parler de ses expériences. Sa
lettre porte cette fois sur le rythme frénétique
des opérations en Iraq.
Au moment où la possibilité
dune nouvelle guerre en Iraq nous
menaçait, en janvier dernier, javais
la chance de passer quelques jours à
la maison. Nous avons célébré
le Nouvel An avec certains de nos hôtes
de lUSAF et ensemble, nous avons tous
souhaité avoir loccasion de
passer plus de temps à la maison,
dans notre famille, pendant lannée
à venir.
Les membres de léquipage de
lunité à laquelle jai
été assigné, soit le
7e Escadron de transport aérien de
la 62e Escadre de transport aérien
de la base de lUSAF, à Washington,
avaient tous passé de sept à
huit mois, en 2002, en déploiement
dans des opérations aériennes
en Afghanistan et en Asie du Sud-Ouest,
à lappui de lOp ENDURING
FREEDOM et de la guerre contre le terrorisme
menée à léchelle
internationale et dirigée par les
États-Unis. La plupart se sentaient
épuisés et priaient pour un
retour à une vie plus normale.
Toutes nos aspirations pour une année
calme et pacifique se sont évanouies
dès la première semaine de
janvier, au moment où les avions
de transport de lUSAF ont entrepris
leffroyable tâche de mettre
en position au Moyen-Orient les ressources
de combat américaines, pour leur
permettre de se préparer à
mener la guerre contre Saddam Hussein.
De janvier à la mi-mars, les équipages
de C-17 ont participé à des
opérations aériennes à
un rythme inégalé. Ils partaient
de leur base dattache, à McChord
ou à Charleston pour se rendre dans
un lieu secondaire de lÉtat
afin de charger des marchandises destinées
au théâtre de guerre du Moyen-Orient.
Léquipage senvolait ensuite
vers le nord-est à la rencontre dun
avion ravitailleur, au-dessus du Maine,
consacrait 20 minutes au ravitaillement
en plein vol, se dirigeait vers la côte,
puis survolait le nord de lAtlantique
en direction de nimporte laquelle
des plus importantes bases américaines.
La plupart du temps, les membres déquipage
faisaient des quarts de travail de 26 heures.
Ils partaient de ces bases pour continuer
leur mission plus loin vers lest,
en Jordanie, au Koweït, au Qatar, en
Arabie saoudite ou à Bahreïn,
ou encore ils ramenaient un avion vide dans
louest et recommençaient tout
le cycle de déploiement vers lest
le jour suivant. Durant le premier trimestre,
bien des équipages ont atteint le
nombre dheures de vol maximum, soit
175 heures en moins de 30 jours. Le seul
moyen dobtenir un congé de
quatre jours à la maison, avant dêtre
entraîné à nouveau dans
le courant, était datteindre
le nombre limite dheures de vol.
La plupart des ressources de combat américaines
étaient en place et prêtes
dès la mi-mars. Entre-temps, un petit
détachement de membres déquipage
et de membres du personnel de maintenance
avaient été détachés
du groupe des C-17 avec 15 aéronefs
pour aller se positionner à la base
aérienne dAviano, en Italie,
et se préparer à un assaut
aérien. Le 26 mars, soit six jours
après le début de la guerre,
un premier largage de combat était
effectué à partir dun
C-17 (il sagissait du premier largage
opérationnel de lUSAF depuis
lintervention militaire à Panama,
en 1989). Sous le couvert de la nuit et
équipés de lunettes de vision
nocturne (NVG), les équipages de
15 avions C-17 ont largué 1 000 militaires
de la 173e Brigade aéroportée
et leur équipement dans une zone
de largage située dans le nord de
lIraq. Après le premier assaut,
le rythme des opérations menées
par les équipages des C-17 a augmenté
très rapidement, car ce sont eux
qui répondaient à la demande
dappui et déquipement;
le flot des aéronefs était
continuel dans les terrains daviation
de Bashur, Arbil, Mosul et Kirkuk. Encore
une fois durant la nuit et équipés
de NVG, les membres déquipage
des C-17 atterrissaient toutes les 15 minutes
avec un maximum de soldats, déquipement,
de munitions et de ravitaillement à
bord pour le front nord.
La guerre progressait rapidement et les
C-17 avançaient toujours plus au
sud, à mesure que les forces de la
coalition prenaient le contrôle de
nouveaux terrains daviation : H-1,
Talil et Bagdad. Étant donné
les besoins en blindés dans le nord
et le moratoire imposé par la Turquie,
20 chars de combat principal (CCP) Abrahms
M1A1 ont été transportés
dAllemagne à bord de C-17
le seul avion capable de transporter les
CCP vers des terrains daviation rudimentaires
et à courte piste. De plus, les équipages
de C-17 continuaient de remplir leur engagement
à maintenir en puissance et à
ravitailler les ressources de lOp
ENDURING FREEDOM, en Afghanistan, tout en
effectuant leurs opérations de transport
à lappui de la guerre en Iraq.
Il nous arrivait souvent de voler en Iraq
une nuit, puis de continuer vers lest
la nuit suivante, vers Begram, pour revenir
en Iraq la nuit suivante. De toute manière,
les deux pays ont la même apparence
vus dune NVG et rien ne distingue
un tir traçant de lAAA iraquienne
de celui dal-Qaïda.
Personnellement, je crois que lexpérience
que jai acquise en participant à
des opérations de transport aérien
tactique dans une situation de combat remplie
dimprévus, représente
un point fort de ma carrière : jai
effectué la mission à laquelle
je métais préparé
et entraîné pendant 15 ans.
Jai eu loccasion de piloter
le plus moderne et le plus efficace avion
de transport, de lutiliser à
son plein rendement sur de petits et rudimentaires
terrains daviation, dans des circonstances
très difficiles. Cependant, cela
ne sest pas fait sans sacrifice :
les 18 derniers mois ont été
marqués par un travail incessant
et épuisant.
They
are professionals and they will carry on
By Holly Bridges
5 WING GOOSE BAY All five members
of a CH-146 Griffon helicopter crew survived
a crash-landing about 5 km west of Happy
Valley, Goose Bay on September 17.
Four of the five crew members hurt in the
crash were released from hospital, while
a fifth crewmember, the Flight Engineer,
was kept overnight for observation.
The 444 Combat Support Squadron Griffon
helicopter was on a routine search and rescue
training mission when one of the pilots
issued a mayday. Immediately afterwards,
CF and Serco Emergency Response personnel,
as well as, members of the Ground Search
and Recovery team from 5 Wing, were dispatched
to the scene of the crash.
Flight Safety investigators, headed by
Major Jim Armour, arrived in Goose Bay the
same evening and immediately started its
investigation into what caused the accident.
This is the second Goose Bay Griffon crash
in little over a year. Captains Juli-Ann
Mackenzie and Colin Sonoski died in July
2002 when their Griffon crashed about 80
km northwest of Goose Bay. One search and
rescue technician survived the July 2002
crash, due to the efforts of Master Corporal
Dave Pawulski, flight engineer, who also
survived. For his heroic actions, he is
being presented with the Star of Courage
from the Governor General at a ceremony
later this year.
"(This crash) is another shock to
the unit, but they are a fine unit,"
5 Wing Public Affairs Officer, Capt John
Pulchny, told reporters at the scene. "They're
professionals, and they will carry on and
get on with their jobs."
Three Griffons are stationed at 5 Wing
Goose Bay, primarily to perform search and
rescue support for NATO air forces that
train in Labrador. The Air Force has 99
Griffons. As a preventive measure, the Griffons
at 5 Wing Goose Bay have been grounded until
more information on the crash is made available.
The rest of the fleet is operating as per
normal.
«
Ce sont des professionnels; ils vont continuer
à faire leur travail
»
par Holly Bridges
5e ESCADRE GOOSE BAY Les cinq membres
déquipage de lhélicoptère
CH-146 Griffon qui a atterri en catastrophe
le 17 septembre dernier, 5 km à louest
de Happy Valley, près de Goose Bay,
ont tous survécu.
Quatre des cinq membres de léquipage
ont pu quitter lhôpital, alors
que le cinquième, le mécanicien
de bord, a dû être gardé
sous observation pour la nuit.
Lhélicoptère Griffon
du 444e Escadron de soutien au combat effectuait
une mission de recherche et sauvetage de
routine lorsquun des pilotes a appelé
à laide. Tout de suite après,
des membres des FC et de léquipe
dintervention durgence Serco,
ainsi que des membres de léquipe
de recherche et de récupération
de la 5e Escadre, ont été
dépêchés sur les lieux
de lécrasement.
Des enquêteurs de la Sécurité
des vols, dirigés par le Major Jim
Armour, sont arrivés à Goose
Bay le soir même et se sont immédiatement
mis à chercher sur ce qui aurait
pu causer laccident.
Cest le deuxième écrasement
de Griffon à survenir à Goose
Bay en un peu plus dun an. Le Capitaine
Juli-Ann Mackenzie et le Capt Colin Sonoski
ont perdu la vie en juillet 2002, lorsque
leur Griffon sest écrasé
à environ 80 km au nord-ouest de
Goose Bay. Un Tech SAR a survécu
à lécrasement de juillet
2002 grâce aux efforts du Caporal-chef
Dave Pawulski, un mécanicien de bord,
qui a lui aussi survécu. Pour le
féliciter de ses actes dhéroïsme,
la gouverneure générale lui
présentera lÉtoile du
courage lors dune cérémonie
qui aura lieu plus tard cette année.
« (Cet écrasement) est un
nouveau choc pour lunité, mais
ils forment une excellente unité
», a affirmé aux reporteurs
le Capt John Pulchny, lofficier des
affaires publiques de la 5e Escadre. «
Ce sont des professionnels; ils vont sen
remettre et ils vont continuer à
faire leur travail. »
Trois Griffon sont affectés à
la 5e Escadre Goose Bay, où leur
principale fonction est dapporter
un soutien en matière de recherche
et de sauvetage aux forces aériennes
de lOTAN qui sentraînent
au Labrador. La Force aérienne possède
99 Griffon. Comme mesure de précaution,
les Griffon de la 5e Escadre demeurent au
sol jusquà ce quon en
sache davantage à propos de lécrasement.
Le reste de la flotte continue ses opérations
de façon normale.
The burn-out factor
By Capt Jeremy Reynolds
The life of the transport pilot in the
US Air Force is a little different to what
we are accustomed to in the Canadian Air
Force. These guys do not do protracted deployments
of six months and such like we are currently
doing with our CC-130 drivers in the Middle
East.
The USAF units deploy crews out to "stage"
locations and fly them until they are "burned
out". We do four-week rotations out
of Al Uedid, Qatar and Frankfurt, Germany.
We fly out and deploy for four weeksburn
out to our maximum allowable 30 day flying
time and then we fly back home to reconstitute,
usually for about four to seven days. Then
we do it all over again. This is all I have
done for two years now.
I have not flown a single boring "channel"
re-supply mission in my entire exchange
tour with the USAF. All I have done is "staged"
combat missions into Afghanistan and Iraq
for two years, one month at a time. I have
lost count of the number of times I have
flown into Afghanistan and Iraq. I'm supposed
to keep track and submit the number for
medals and awards and suchbut I gave
up after about 150 sorties or so. In between
deployments I get to travel to Altus AFB,
Oklahoma for courses on the C-17. Its
about 3 000 kilometres away from home, my
wife and McChord. So, in two years I have
spent about five months actually "at
home". I am about to do the pilot instructor's
course now (the final course in the exchange
contract) and then I will spend November
and December back out in "the stage"
once again. My squadron deploys for the
last quarter of the year (October- January).
I will miss the first month due to the course,
but I will get to join them for the last
two months. Another missed Christmas in
this new "Post September 11" paradigm.
One more year to gocan't wait to come
home. Still, I'm getting a great tan living
in the desert.
Le facteur épuisement
par le Capt Jeremy Reynolds
La vie dun pilote des opérations
de transport dans laviation américaine
diffère un peu de celle de son homologue
dans les Forces canadiennes. Les Américains
ne font pas des déploiements prolongés
de six mois comme le font maintenant nos
pilotes canadiens de CC-130 déployés
au Moyen-Orient.
Les unités de lUSAF déploient
les équipages sur les théâtres
des opérations et les font voler
jusquà épuisement. Avec
les Américains, nous faisons des
rotations de quatre semaines à partir
dAl Uedid, du Qatar et de Francfort
en Allemagne nous y demeurons jusquà
la limite de nos 30 jours de vol permis,
puis nous retournons chez nous refaire le
plein dénergie, dordinaire
pendant quatre à sept jours. Puis
nous recommençons. Voilà ce
que je fais depuis deux ans maintenant.
De toute ma tournée déchange
avec laviation américaine,
je nai pas fait une seule mission
assommante de réapprovisionnement.
Pendant deux années entières,
je nai eu que des missions prévues
de combat en Afghanistan et en Iraq, un
mois à la fois. Je ne sais plus combien
de fois jai survolé lAfghanistan
et lIraq. Je suis censé en
tenir compte et présenter des statistiques
pour recevoir des médailles et des
certificats, mais jy ai renoncé
après environ 150 sorties. Entre
les déploiements, jai loccasion
de me rendre à la base Altus de lOklahoma,
pour de la formation à bord du C-17.
En Oklahoma, je suis à environ 3
000 km de mon épouse et de la base
aérienne McChord, ma base dappartenance.
En deux ans, jai passé environ
cinq mois réellement chez moi. Je
suis à la veille de suivre le cours
dinstruction de pilote (le dernier
cours prévu de mon contrat déchange),
puis je retournerai sur le théâtre
des opérations à nouveau en
novembre et décembre. Comme mon escadron
se déploie pendant le dernier trimestre
de lannée (doctobre à
janvier), je vais rater le premier mois
à cause du cours, mais je my
joindrai pour les deux derniers mois. Un
autre Noël de perdu en cette époque
faisant suite aux événements
du 11 septembre. Il ne me reste plus quun
an et jai hâte de rentrer chez
moi pour de bon. Nempêche que
jai un assez beau bronzage à
vivre ainsi dans le désert!
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