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Page 14 - 15, Maple Leaf, 26 May 2004, Vol. 7 No. 19

page 14 - 15, La feuille d'érable,Le 26 mai 2004, Vol. 7 No. 19

Fourth Dimension

By Charmion Chaplin-Thomas

May 30, 1944

About noon, Lord Strathcona’s Horse (Lieutenant-Colonel Phillip Griffin in command) are heading north from the village of Arnara towards the Via Casilina (better known as Highway 6), which will take them to Rome by way of the provincial town of Frosinone, today’s objective. The 5th Canadian Armoured Division—including the Strathconas—crossed the Liri River yesterday to establish a firm base for the advance of the 2nd Canadian Infantry Brigade, and today the Strathconas are operating in support of the Cape Breton Highlanders. The terrain here is difficult for tanks: cross-hatched with rocky ridges and gullies, streams and irrigation ditches, and served only by narrow roads that lead more often than not to bridges demolished by the retreating enemy.

The Strathcona Shermans wallow through streams and ditches until they reach a road that brings them onto a narrow hog’s-back ridge with deep ditches on both sides. Recce Troop (Captain Edward Perkins) crosses the ridge first, followed by B Squadron (Capt Jack Usher). But when Headquarters Squadron, A Squadron and C Squadron are on the hog’s-back, shellfire from a ridge 2 000 metres away sets fire to an A Squadron tank, leaving half the regiment unable either to pass the burning tank or push it off the road. LCol Griffin directs A Squadron and C Squadron to wheel about and fire on the German-held ridge, and in the resulting break in the shelling the burned Sherman is shoved into the ditch.

By this time, Capt Perkins and Recce Troop have reached Highway 6, finding the crossroads occupied by German infantry. With his four small Honey tanks, Capt Perkins creates an advanced position for all-round defence of the site, which the Strathconas have christened “Torrice Crossroads” for a nearby village. The area is full of German tanks.

Lieutenant D.P. Ramsay with 2 Troop, B Squadron arrives at the crossroads next, with only one tank: his own, leaving the hog’s-back road and the level ground behind him blocked with burning, disabled and bogged-down tanks. Caught in this blockade at the north end of the road, Corporal J.B. Mathews of 1 Troop, B Squadron, starts shooting at German vehicles on Highway 6. Under direct fire the whole time, Cpl Mathews scores a Panther and a self-propelled gun, and damages several others. This performance eventually earns him the Distinguished Conduct Medal.

Meanwhile, Lt Ramsay has parked his tank, and is on foot with Trooper A.G. Scott when he spots a Panther backing onto Highway 6 about 200 metres away. Leaving Tpr Scott in cover, Lt Ramsay runs back to his the tank to engage the escaping Panther. The Sherman creeps up to the corner and halts when the gunner can just see down the road toward the Panther, which is rolling towards their position. Opening fire with fifteen .75 mm armour-piercing rounds aimed right at the heavy frontal armour, the gunner keeps blasting the advancing Panther until a round breaks off a track, causing the huge tank to slew. The gunner’s next shot penetrates the side armour, and the Panther comes to rest only a couple of metres from the Sherman. When the crewmen bail out, Tpr Scott emerges from cover to shoot them with his Thompson sub-machine gun.

Back on the hog’s-back road, LCol Griffin orders two tanks forward to join Cpl Mathews, and the three Shermans—all out in the open—blast everything in sight that is not Canadian, accounting for two more enemy tanks, including a Panther knocked out by a single round at 1 800 metres.

Nightfall finds the Loyal Edmonton Regiment with A Squadron in the valley west of the hog’s-back road, which is held by C Squadron, and the crossroads held by four tanks of B Squadron and two troops from C Squadron. At about 11 p.m., the Cape Breton Highlanders and some Edmontonians arrive to support the forward tanks.

The battle at Torrice Crossroads costs the Strathconas 11 killed and 14 wounded, plus five destroyed tanks: one Honey and four Shermans. The German tally comes to three Panthers, one Mark IV, one self-propelled gun, two half-tracks, two motorcycles and their riders, a number of trucks, and a large number of infantrymen.

Quatrième dimension

par Charmion Chaplin-Thomas

Le 30 mai 1944

Vers midi, le Lord Strathcona’s Horse commandé par le Lieutenant-colonel Phillip Griffin quitte le village d’Arnara en direction nord vers la Via Casilina (mieux connue comme l’Autoroute 6) qui les mènera à Rome en passant par le village provincial de Frosinone, sa destination du jour. La 5e Division blindée du Canada, y compris le Strathcona, a traversé la rivière Liri la veille afin d’établir une base solide pour l’avance de la 2e Brigade d’infanterie canadienne. Aujourd’hui, le Strathcona servira d’appui au Cape Breton Highlanders. Parsemé de crêtes rocheuses, de ravines, de ruisseaux et de fossés d’irrigation et desservi seulement par des routes étroites qui mènent plus souvent qu’autrement à des ponts détruits par l’ennemi en retraite, le terrain est quasiment impraticable pour les chars.

Les chars Sherman du Strathcona traversent ruisseaux et fossés en ballottant jusqu’à ce qu’ils atteignent une route qui les conduit à une crête étroite à dos d’âne bordée de fossés profonds. La troupe de reconnaissance (Capitaine Edward Perkins) traverse la crête en premier, suivie de l’Escadron B (Capt Jack Usher). Cependant, quand l’Escadron de commandement et des services ainsi que les Escadrons A et C arrivent à la crête, des tirs d’obus provenant d’une crête à 2 000 mètres de là atteignent un des chars de l’Escadron A, ce qui laisse la moitié du régiment incapable de contourner le char en feu ou de l’enlever de la route. Le Lcol Griffin ordonne aux Escadrons A et C de se tourner pour engager le combat avec l’ennemi. Pendant l’arrêt des tirs d’obus qui s’ensuit, on réussit à pousser le Sherman dans le fossé.

Entre-temps, le Capt Perkins et la troupe de reconnaissance atteignent l’Autoroute 6 et découvrent que le carrefour est occupé par l’infanterie allemande. Disposant de quatre petits chars Honey, le Capt Perkins crée une position avancée de défense tous azimuts du secteur que le Strathcona nomme « carrefour Torrice », en l’honneur du village situé non loin de là. Les chars allemands foisonnent dans le secteur.

Le Lieutenant D.P. Ramsay arrive au carrefour en deuxième avec la Troupe 2 de l’Escadron B qui ne dispose que d’un char, le sien. Il laisse derrière lui la route de la crête à dos d’âne et le terrain plat obstrués par des chars en flammes, hors service ou enlisés dans la boue. Coincé parmi ces chars à l’extrémité nord de la route, le Caporal J.B. Mathews de la Troupe 1 de l’Escadron B ouvre le feu sur les véhicules allemands roulant sur l’Autoroute 6. Essuyant constamment le tir direct de l’ennemi, le Cpl Mathews met un Panther et un canon automoteur hors service, en plus d’endommager plusieurs autres véhicules. Ces actions lui vaudront la Médaille de conduite distinguée.

Ayant stationné son char, le Lt Ramsay est à pied avec le Cavalier A.G. Scott quand il aperçoit un Panther reculant sur l’Autoroute 6 à environ 200 mètres d’eux. Sous la couverture du Cvr Scott, le Lt Ramsay se précipite vers son char pour attaquer le Panther en retraite. Le Sherman progresse lentement jusqu’au carrefour et s’arrête une fois que le canonnier est en mesure de voir la route sur laquelle le Panther avance dans sa direction. Il ouvre alors le feu par quinze obus perforants de .75 mm ciblant le blindage lourd de l’avant du véhicule, puis il continue de nourrir le feu jusqu’à ce qu’une balle atteigne une chenille du Panther, ce qui fait pivoter l’énorme char. Le prochain coup du canonnier pénètre le blindage de flanc du Panther qui s’arrête à quelques mètres seulement du Sherman. Quand les membres de l’équipage en sortent, le Cvr Scott quitte son abri et ouvre le feu sur eux avec sa mitraillette Thompson.

Pendant ce temps sur la crête à dos d’âne, le Lcol Griffin ordonne à deux chars de rejoindre le Cpl Mathews et les trois Sherman, tous à découvert, et d’attaquer tout ce qui n’est pas canadien dans les environs. Ainsi tombent deux autres chars ennemis, y compris un Panther mis hors service par un seul obus tiré à 1 800 mètres.

À la tombée de la nuit, le Loyal Edmonton Regiment et l’Escadron A se trouvent dans la vallée à l’ouest de la route de la crête à dos d’âne, où l’Escadron C est en position, tandis que les quatre chars de l’Escadron B et deux troupes de l’Escadron C défendent le carrefour. Vers 23 h, le Cape Breton Highlanders et quelques soldats du Loyal Edmonton Regiment arrivent pour appuyer les chars dans leur position avancée.

La bataille au carrefour Torrice a coûté au Strathcona onze morts, quatorze blessés et cinq chars : un Honey et quatre Sherman. Les forces allemandes, elles, ont perdu trois Panther, un Mark IV, un canon automoteur, deux semi-chenillés, deux motocyclettes et leurs conducteurs, plusieurs camions et un grand nombre de fantassins.

Life is unique at the top of the world

By RSgt Peter Moon

They proudly call themselves the “Frozen Chosen”. There are over 70 men and women who serve at CFS Alert, the most-northern, permanently inhabited settlement in the world. The only other people at Alert are the handful of civilians who operate an Environment Canada weather station.

Located on the northeastern tip of Ellesmere Island in the Canadian Arctic, CFS Alert is a vital signals intelligence facility that provides the CF with a range of important services.

The nearest civilian settlement is the Inuit hamlet of Grise Fjord, 725 kilometres to the south. The North Pole is only 817 kilometres to the north. The nearest Canadian city, Edmonton, is 3 475 km away. Supplies are flown in weekly from 8 Wing Trenton on CF Hercules aircraft.

During the winter, temperatures dip as low as -50ºC and the sun disappears for four months. In summer, temperatures sometimes hit 10ºC and the sun does not set for four months.

What is it like serving a six-month tour at the top of the world? “It's definitely a hardship posting, because it's so isolated and there's nowhere to go on (rest and recuperation),” said Captain Cathy Poirier, the station logistics officer.

“It's a unique CF Station. The isolation brings a uniqueness to it,” said Major Verna Wirth, commanding officer CFS Alert.

It is also a place in which being away from home and loved ones can be stressful. One of the most important aids to coping is the ability to make daily calls to friends and loved ones.

Winter’s total darkness can be hard for some, making them feel enclosed. “My coping strategy was that every day I went outside,” Capt Poirier said. “It didn't matter if it was 40 below. I put on my full weather gear and went outside for a walk. I'm a member of the Alert Walking Club and we'd walk down to the runway and back every day we could.”

The station offers a remarkable array of activities, including daily activities in which anyone can participate. There is the Beach, a popular, informal meeting place with restaurant-style booths and chairs under garden umbrellas. The Arctic Club and Wolf's Den (messes), a bowling alley, archery club, radio station, computer club, gymnasium, rock club, library, music room, photography club, video library, sewing club and a wood hobby shop. There is the Great Northern Trading Post, a shop that sells clothing, souvenirs, drug store items, snacks, and other assorted sundries.

Everyone has their own room in one of the three accommodations buildings. The buildings are subdivided into wings, called houses, each of which has its own common TV room, and partial kitchen. Personnel are housed according to MOC, which encourages social interaction in the common areas and helps to boost morale. This has also resulted in the houses acquiring unique nicknames over the years, such as the Zoo (technical and operations), House of Chefs (food services support), Monsters (supply and transport), and Chimo (construction engineering).

“You've got to keep yourself occupied,” said Corporal Joan Hughes, a clerk. “My life here is very different from home. I have a much more active social life. It's a total change for me.”

Food assumes great importance at CFS Alert, where everyone eats in the Igloo Gardens, mess hall. Delays or cancellation of the weekly supply flight from Trenton sometimes wreaks havoc with the station's reserves of fresh food, but the cooks never fail in their creativity (although this sometimes results in some interesting menu choices).

“In the sunlight, it’s very serene and beautiful as far as the scenery is concerned, although it’s kind of mesmerizing at the same time, because it's always the same,” said Cpl Hughes.

RSgt Moon was the PA Canadian Rangers with the sovereignty operation from Resolute Bay to CFS Alert.

Une vie unique dans l’Extrême-Arctique

par le Sgt des Rangers Peter Moon

Portant fièrement leur surnom d’« Élus du Grand Nord », ils sont plus de 70 militaires, hommes et femmes, en service à la SFC Alert, l’établissement habité en permanence le plus au nord de la planète. Les seuls autres habitants de la SFC Alert sont les quelques civils qui s’occupent de la station météorologique d’Environnement Canada.

Située à l’extrémité nord-est de l’île d’Ellesmere, dans l’Arctique canadien, la SFC Alert est une installation vitale de renseignement sur les transmissions qui fournit aux FC toute une gamme de services essentiels.

La localité la plus proche est le hameau Inuit de Grise Fjord, à 725 km au sud. Le pôle Nord n’est qu’à 817 km au nord. La ville canadienne la plus proche, Edmonton, est à une distance de 3 475 km. La station est ravitaillée chaque semaine par un avion Hercules des FC, à partir de la 8e Escadre Trenton.

Pendant l’hiver, la température peut plonger à –50 ºC, et le soleil disparaît pendant quatre mois. En été, la température atteint parfois 10 ºC, et le soleil ne se couche pas pendant quatre mois.

Comment vivent les militaires qui servent pendant six mois dans l’Extrême-Arctique? « C’est sans aucun doute une affectation très difficile, à cause de l’extrême isolement et du fait qu’il n’y a nulle part où aller (pour une période de repos et de récupération) », a expliqué le Capitaine Cathy Poirier, officier de la logistique de la station.

« C’est une station des FC unique en son genre. L’extrême isolement lui donne un caractère très particulier », a ajouté le Major Verna Wirth, commandant de la SFC Alert.

C’est également un endroit où l’éloignement de son foyer et de sa famille peut être une source de stress. L’un des principaux avantages qui aident les militaires à tenir le coup, c’est qu’ils ont la possibilité de téléphoner chaque jour à leurs amis et aux membres de leur famille.

En hiver, la noirceur totale peut être difficile à supporter pour certaines personnes qui se sentent pour ainsi dire emprisonnés. « Ma stratégie d’adaptation consistait à sortir dehors chaque jour », a expliqué le Capt Poirier. « Même lorsqu’il faisait – 40 ºC, je mettais ma combinaison pour temps froid, et j’allais prendre une marche à l’extérieur. Je suis membre du club de marche à pied de la SFC Alert, et presque chaque jour, nous faisions l’aller-retour entre les bâtiments et la piste d’atterrissage. »

La station offre une gamme d’activités remarquable, y compris des activités quotidiennes auxquelles tout le monde peut participer. Il y a « The Beach », un lieu de rencontre populaire où on trouve des compartiments comme dans un restaurant, et des chaises sous des parasols de jardin. Il y a aussi des mess comme l’Arctic Club et le Wolf’s Den, une salle de quilles, un club de tir à l’arc, une station de radio, un club d’informatique, un gymnase, un club de rock, une bibliothèque, une salle de musique, un club de photographie, une vidéothèque, un club de couture et un atelier de menuiserie. Il y a le « Great Northern Trading Post », un magasin qui vend des vêtements, des souvenirs, des articles de pharmacie, des amuse-gueule et divers autres articles.

Tout le monde a sa propre chambre dans l’un des trois immeubles d’habitation. Ces immeubles sont divisés en ailes appelées « maisons » qui ont chacune leur salle de télévision commune et une cuisine partielle. Les membres du personnel sont logés en fonction de leur groupe professionnel militaire, ce qui encourage les rapports sociaux dans les parties communes et aide à renforcer le moral. À cause de cette pratique, les maisons ont acquis des surnoms avec le temps, comme le Zoo (services techniques et opérations), la Maison des chefs (services d’alimentation), les Monstres (approvisionnement et transport) et Chimo (génie construction).

« Il faut se tenir occupé », a expliqué le Caporal Joan Hughes, un commis. « Ma vie ici est très différente de ce qu’elle était chez moi. J’ai une vie sociale beaucoup plus active. C’est un changement total pour moi. »

La nourriture a beaucoup d’importance à la SFC Alert, où tout le monde prend ses repas à l’Igloo Gardens, la salle à manger. Le vol de ravitaillement hebdomadaire en provenance de Trenton est parfois retardé ou annulé, ce qui donne un dur coup aux réserves d’aliments frais, mais les cuisiniers font toujours preuve de créativité (bien qu’il en résulte parfois un curieux choix de menus).

« Lorsqu’il fait soleil, l’atmosphère est sereine et le paysage est magnifique. Mais en même temps, c’est un peu hypnotisant, car c’est toujours pareil », a conclu le Cpl Hughes.

Le Sgt des Rangers Moon est un spécialiste des AP des Rangers canadiens qui a participé à l’opération de protection du territoire depuis Resolute Bay jusqu’à la SFC Alert.

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