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Page 14 - 15, Maple Leaf, 16 June 2004, Vol. 7 No. 22

page 14 - 15, La feuille d'érable, Le 16 juin 2004, Vol. 7 No. 22

Fourth Dimension

By Charmion Chaplin-Thomas

June 19, 1665

In the harbour of the raw little town of Québec (population 500), capital of Nouvelle-France (population about 3 200), the chartered Dutch ship JOYEUX SIMÉON is discharging its passengers: 200 soldiers of the Régiment Carignan-Salières who sailed from La Rochelle 61 days ago after marching across France. The habitants’ rapturous welcome is a great surprise to the soldiers, who are usually greeted with sullen suspicion by the civilians who will have to feed and house them.

The Régiment Carignan-Salières comprises 20 companies, each led by a captain who receives an allowance from the Minister of War to cover their recruitment, training and maintenance, including pay, clothing, equipment, arms and ammunition, rations and quarters. The advance party includes the companies of Messieurs de la Tour, Jacques de Chambly, Pierre Salvaye de Froment and Louis Petit. Most of the regiment’s officers are members of the landless minor nobility and, because they depend for their promotions on the personal intervention of the Minister of War, they desperately resisted the regiment’s three-year tour of duty overseas. The privates and NCOs were justifiably tense about the long voyage in the little ship’s hold, and the unknown dangers facing them in the forests of Canada, but they are happy with the care taken before departure to ensure that every man has a complete new uniform of best quality, a sword, and a new matchlock or flintlock musket complete with bayonet.

The Régiment Carignan-Salières is the answer to years of prayers and petitions from the colony’s leaders. At war with the five nations of the Iroquois Confederacy since Champlain’s time, Nouvelle-France is not growing quickly enough. Traders and farmers are always at risk of abduction and slaughter, villages are frequently attacked, and many settlers end up returning to France because, on top of the privations of pioneer life, the Iroquois threat is more than they can stand. The main source of danger is the Mohawk nation, a society of highly capable warriors who control the south shore of the St. Lawrence and the valley of the Richelieu River. Mohawk war parties attack as far east as Trois-Rivières, and blockade the rivers against nations allied with the French to prevent them from bringing furs to trade at Québec, Trois-Rivières and Ville-Marie. The Mohawk have firearms now, purchased from the Dutch at Schenectady, so the French have lost their original military advantage. In fact, the Mohawk are adapting to the French far more adroitly than the French have to the Mohawk.

The regiment’s arrival is also an important sign that the survival of Nouvelle-France matters to King Louis XIV and his Minister of War, Jean-Baptiste Colbert. The advance party is accompanied by Daniel de Rémy de Courcelle, the colony’s new governor. The main body includes Lieutenant-General Alexandre Prouville, Marquis de Tracy, who is charged with establishing the full infrastructure of royal government in Nouvelle-France, and the gifted and well-connected bureaucrat Jean Talon to be the colony’s first Intendant.

There is no room in Québec for even four companies of soldiers, and Governor de Courcelle wastes no time in despatching them to the mouth of the Richelieu River to build a new fortress on the site of Fort Richelieu, which was sacked and burned by the Mohawk. As each of the regiment’s six troop transports arrives, more detachments head upstream and, by the end of August, eight companies are building forts along the Richelieu: Chambly, Sorel (named for Captain Pierre de Saurel), Saint-Jean, Sainte-Thérèse and Sainte-Anne.

During its three years in Canada, the Régiment Carignan-Salières never actually manages to beat the Mohawk in battle, but by building forts and patrolling the bush—even in winter, on snowshoes—they stabilize the colony’s western frontier and help the settlers and their native allies take control of the Richelieu and St. Lawrence rivers. When the time comes to return to France, the regiment makes its most important contribution: more than 400 soldiers and several officers who join the colony with a royal grant of land and cash, thus adding “noms de guerre” such as Vadeboncoeur, Jolicoeur, La Rose and Parisien to the Canadian nation.

Quatrième dimension

par Charmion Chaplin-Thomas

Le 19 juin 1665

Dans le port de la petite et rudimentaire ville de Québec, dont la population n’est que de 500 habitants, le navire hollandais affrété JOYEUX SIMÉON débarque ses passagers. Dans cette capitale de la Nouvelle-France (population : 3 200 habitants) arrivent aujourd’hui 200 soldats du Régiment Carignan-Salières qui ont quitté La Rochelle 61 jours plus tôt après avoir traversé la France à pied. Ils sont très surpris de l’accueil enthousiaste qu’on leur fait, car en général, les civils, mécontents de devoir les nourrir et les loger, les regardent d’un air suspect.

Le Régiment Carignan-Salières comprend 20 compagnies; chacune d’elles est dirigée par un capitaine qui touche une allocation du ministre de la Guerre. Cette indemnité, qui est aussi la solde, sert à payer les frais de recrutement, de formation et d’entretien, les vêtements, l’équipement, les armes et munitions, les rations et le logement. Le détachement précurseur réunit les compagnies de Messieurs de la Tour, Jacques de Chambly, Pierre Salvaye de Froment et Louis Petit. La plupart des officiers du Régiment font partie de la petite noblesse sans terre et, comme leur promotion dépend de l’intervention personnelle du ministre de la Guerre, ils ont résisté désespérément à la période de service de trois ans que doit faire leur régiment outre-mer. Les soldats et sous-officiers sont nerveux, à juste titre, quand ils pensent à la longue traversée, au fond des cales d’un navire, et des dangers inconnus qui les attendent dans les forêts canadiennes. Toutefois, ils sont heureux de l’attention qu’on leur porte avant le départ : chaque homme reçoit, en effet, un uniforme complet de grande qualité, une épée et une arquebuse à mèche ou un mousquet à rouet neufs et une baïonnette.

Le Régiment Carignan-Salières est le fruit d’années de prières et de pétitions faites par les chefs de la colonie. En guerre avec les cinq nations de la Confédération iroquoise depuis l’époque de Champlain, la Nouvelle-France ne se développe pas assez rapidement. Les marchands et les paysans courent sans cesse le risque de se faire piller ou massacrer, les villages sont souvent attaqués et nombre de colons finissent par rentrer en France. Ajoutée aux privations propres à la vie de pionnier, la menace que font peser les Iroquois sur eux devient insupportable. La principale source de danger est la nation mohawk, société composée de guerriers très habiles qui exercent leur domination sur toute la rive sud du Saint-Laurent et dans la vallée du Richelieu. Les expéditions guerrières des Mohawks se rendent aussi loin à l’est que Trois-Rivières et bloquent les rivières si bien que les nations alliées avec les Français ne peuvent ramener les fourrures pour en faire le commerce à Québec, Trois-Rivières et Ville-Marie. Comme les Mohawks possèdent des armes à feu achetés des Hollandais à Schenectady, les Français ont donc perdu la supériorité militaire qu’ils avaient à l’origine. En réalité, les Mohawks s’adaptent aux Français avec beaucoup plus d’adresse que ne le font ces derniers.

L’arrivée du régiment est aussi un signe important que la survivance de la Nouvelle-France compte pour le roi Louis XIV et son ministre de la Guerre, Jean-Baptiste Colbert. Daniel de Rémy de Courcelle, le nouveau gouverneur de la colonie fait partie du détachement précurseur. Les principaux acteurs en sont le Lieutenant-général Alexandre Prouville, marquis de Tracy, chargé d’établir toute l’infrastructure du gouvernement royal en Nouvelle-France, et le talentueux bureaucrate Jean Talon, homme ayant bien des relations, qui deviendra le premier intendant de la colonie.

Comme Québec n’est pas assez grande pour recevoir quatre compagnies de soldats, de Courcelle, gouverneur de la colonie, ne perd pas une minute et les envoie à l’embouchure de la rivière Richelieu pour qu’ils y construisent une nouvelle forteresse sur les ruines du Fort Richelieu que les Mohawks ont pillé et brûlé. À mesure que les navires de transport de chacune des six troupes arrivent, les détachements remontent la rivière et, à la fin août, huit compagnies bâtissent des forts le long du Richelieu, c’est-à-dire à Chambly, Sorel (nommée ainsi en l’honneur du Capitaine Pierre de Saurel), Saint-Jean, Sainte-Thérèse et Sainte-Anne.

Au cours des trois ans qu’il passe au Canada, le Régiment Carignan-Salières ne parvient pas à remporter une seule bataille contre les Mohawks. Toutefois, ses hommes érigent des forts et font la patrouille dans les forêts – même l’hiver où ils chaussent des raquettes – et stabilisent ainsi la frontière ouest de la colonie ce qui aide les colons et leurs alliés autochtones à régner sur la rivière Richelieu et le fleuve Saint-Laurent. C’est au moment du retour en France que le régiment fera cependant sa contribution la plus importante : plus de 400 soldats et plusieurs officiers se joignent alors à la colonie et y apportent des concessions royales en espèces et sous la forme de terrains. Ils ajoutent ainsi à la nation canadienne plusieurs « noms de guerre » dont les Vadeboncœur, Jolicœur, La Rose et Parisien.

An innovative approach to conflict prevention

By Cheryl deLaplante

When Colonel Daniel Redburn found out the Canadian government had proposed his name to the United Nations to lead Operation SOLITUDE in West Africa, his first questions were “Where’s Nigeria? Where’s Cameroon?” as he ran for an atlas.

His firsthand knowledge of Africa stemmed from one family vacation to North Africa a few years ago. However, his background as a military advisor on a previous UN-peace support mission in Bosnia made him an ideal choice for the job.

Being bilingual was also an asset, since his role was to help mediate a border dispute between English-speaking Nigeria and mainly French-speaking Cameroon. During his year-long mission, Col Redburn came to understand the power words have at the strategic level.

“It was an eye-opener for me. You see the political game. You understand that everyone has an agenda. It’s like a chess game. We could debate two hours on a few words on a press release.”

Col Redburn deployed to West Africa in March 2003 to help the UN implement an International Court of Justice ruling on a border dispute between Nigeria and Cameroon. His one-man mission is completed, although the UN work in the region continues.

“The UN’s role in the region is that of facilitator,” said Col Redburn. “My role was to provide military advice to UN Secretary-General Kofi Annan’s ‘man on the ground’ in West Africa. I suggested confidence-building measures, made recommendations for military observers, and acted as a liaison between the UN and the senior military authorities in each country.”

Progress towards peace

Once a decision was made by the mixed commission—the UN-led forum for negotiation—Col Redburn proposed ideas on implementation and had the satisfaction of seeing his ideas carried out. He says the role was gratifying because he saw slow but steady progress towards the goal of a long-term peaceful settlement.

By the time Op SOLITUDE wrapped up, concrete progress had been made. Twenty-eight villages in the Lake Chad area were returned to Cameroon sovereignty and one village was transferred to Nigeria. Work continues on the Bakassi peninsula area marking land boundaries.

Of all his missions, Col Redburn says this was the hardest in terms of living and working conditions. Heat, humidity and difficult road travel were the main factors. Based at the UN office in Dakar, Senegal, he spent 60 percent of his time on the road living out of suitcases.

Working conditions aside, Col Redburn was grateful for the privilege to “witness, contribute and participate” in the diplomatic process. “It’s gratifying to see your career progress as you move higher,” he said. “As military people, we’re not just trained to shoot. We can create peace.”

Canada’s one-year commitment to Op SOLITUDE is complete, but Col Redburn says he expects Canada may look at other ways of contributing to the success of the UN’s work in the region.

Op Solitude

1993 – Cameroon and Nigeria come to military blows over a border dispute over the 1 000 km2 Bakassi peninsula—land rich in oil, minerals and marine resources.

1994 – Cameroon brings the case before the International Court of Justice in the Hague.

October 2002 – The International Court of Justice delivers mixed rulings on the dispute. To avert potential problems, the UN intervenes to begin a peaceful transfer of authority.

March 2003 – Canada responds to a call for international assistance and sends Col Daniel Redburn to act as military advisor to the UN Office for West Africa.

Une méthode innovatrice pour la prévention des conflits

par Cheryl deLaplante

Lorsque le Colonel Daniel Redburn a appris que le gouvernement canadien avait proposé son nom aux Nations Unies pour qu’il dirige l’opération SOLITUDE en Afrique occidentale, il s’est d’abord posé les questions suivantes : « C’est où le Nigéria? C’est où le Cameroun? », puis il s’est dépêché de consulter un atlas.

La seule expérience liée à l’Afrique que possédait le Col Redburn découle d’un voyage familial en Afrique du Nord, il y a quelques années. Toutefois, son expérience à titre de conseiller militaire dans le cadre d’une précédente mission de soutien de la paix de l’ONU en Bosnie a fait de lui le candidat idéal pour le poste.

Son bilinguisme constituait également un atout, puisque son rôle consistait à participer à la médiation d’un conflit frontalier entre le Nigéria, pays où l’anglais prévaut, et le Cameroun, pays surtout francophone. Pendant sa mission d’un an, le Col Redburn a réalisé le pouvoir qu’ont les mots au niveau stratégique.

« L’expérience a été révélatrice pour moi. Vous êtes témoin du jeu politique. Vous comprenez que chacun a ses propres objectifs. C’est comme jouer aux échecs. Nous pouvions parfois discuter pendant deux heures au sujet de quelques mots dans un communiqué de presse. »

Le Col Redburn a été déployé en Afrique occidentale en mars 2003 pour aider l’ONU à mettre en vigueur une décision de la Cour internationale de justice concernant un conflit frontalier entre le Nigéria et le Cameroun. Sa mission solo est terminée, mais l’ONU poursuit son travail dans la région.

« Le rôle de l’ONU dans la région en est un de facilitateur », a expliqué le Col Redburn. « Mon rôle consistait à fournir des conseils militaires au représentant du Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, en Afrique occidentale. J’ai suggéré des mesures de renforcement de la confiance, j’ai recommandé le recours à des observateurs militaires et j’ai agi comme intermédiaire entre l’ONU et les hautes autorités militaires de chaque pays. »

Évolution vers la paix

Une fois qu’une décision était prise par la Commission mixte, un forum de négociation dirigé par l’ONU, le Col Redburn proposait des idées sur l’application de la décision et avait la satisfaction de voir ses suggestions se concrétiser. Il affirme que l’expérience a été enrichissante parce qu’il a pu voir le progrès, lent mais régulier, vers un règlement diplomatique à long terme.

Au moment où s’est terminée l’Op SOLITUDE, des progrès concrets avaient été accomplis. Au total, 28 villages de la région du lac Chad ont été replacés sous la souveraineté du Cameroun, et un village a été transféré au Nigéria. Le travail se poursuit dans la région de la péninsule de Bakassi, qui délimite les frontières terrestres.

De toutes ses missions, le Col Redburn affirme que celle-ci était la plus difficile du point de vue des conditions de vie et de travail en raison de la chaleur, de l’humidité et des déplacements routiers difficiles. Installé dans un bureau de l’ONU à Dakar, au Sénégal, il a passé 60 % de son temps sur la route.

Mis à part les conditions de travail, le Col Redburn était reconnaissant d’avoir eu le privilège d’être témoin du processus diplomatique ainsi que « d’y contribuer et d’y participer ». « C’est satisfaisant de voir sa carrière avancer au fur et à mesure que l’on gravit les échelons », a-t-il déclaré.« Les militaires ne sont pas seulement entraînés pour tirer. Nous pouvons aussi créer la paix.»

L’engagement d’un an du Canada pour l’Op SOLITUDE est terminé, mais le Col Redburn indique qu’il s’attend à ce que le Canada songe à d’autres façons de contribuer au succès du travail de l’ONU dans la région.

Op Solitude

1993 – Le Cameroun et le Nigéria en viennent aux coups à la suite d’un conflit frontalier concernant les 1 000 km2 de la péninsule de Bakassi, une terre riche en pétrole, en minéraux et en ressources marines.

1994 – Le Cameroun présente le cas devant la Cour internationale de justice à La Haye.

Octobre 2002 – La Cour internationale dejustice rend des décisions mitigées sur ledifférend. Pour éviter des problèmes, l’ONU intervient afin d’entamer un transfert d’autorité pacifique.

Mars 2003 – Le Canada répond à un appel d’aide internationale et envoie le Col Daniel Redburn comme conseiller militaire auprès du bureau de l’ONU en Afrique occidentale.

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