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National Defence / Défense Nationale



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Maple Leaf


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Maple Leaf - la Feuille d'érable

Pages 16-18,
Maple Leaf, 27 July 2005, Vol. 8, No. 27
La Feuille d'érable, le 27 juillet 2005, vol. 8 no 27

Sensors put to the test

Intelligent buoys join latest surveillance devices during Maritime Incursion Scenario

An international collaborative experiment known as Maritime Sensor Integration Experiment (MARSIE) will conduct a Maritime Incursion Scenario off the Grand Banks of Newfoundland in October.

A large container vessel, en route from Liverpool, England will drop off a simulated contraband package, with an attached radar reflector, to a Canadian fishing trawler, which will then carry the simulated contraband inshore and hand-off the package to three smaller inshore vessels in three separate sub-scenarios.

This will occur all under the watchful eyes of Defence R&D Canada (DRDC), the Navy, RCMP, Canadian Coast Guard, Transport Canada and Department of Fisheries and Oceans. Various sensors, both operational and experimental, will follow the progressive hand-off activities both in the North Atlantic and in the Canadian coastal area.

While DRDC will be the principal contributor of sensors, scientific effort and co-ordination to this initiative, other international participants will be the US, the UK, Australia and New Zealand, all in varying levels of involvement.

Some of the participating DRDC technologies will be: High Frequency Surface Wave Radar—provides information on low-altitude and surface targets within its surveillance area on a real-time basis.

Enhanced Low Light Visible and Infrared Surveillance System—combines a powerful near-infrared pulsed laser illuminator and gated infrared image-intensifier viewing system with a thermal imaging system into an integrated instrument tailored to surveillance in poor visibility.

Stealth Buoy—designed to lie on the ocean floor until it rises to the surface in response to a sound, such as the noise of a ship's propeller. It can monitor an area within a kilometre or two of its placement, transmit data to a receiving station, and then return to the ocean floor to wait for the next event.

Hyperspectral Imaging—A hyperspectral imager builds an image as the instrument is flown over an area. The image of the scene is divided into many wavelength bands, which can be processed to detect targets by the subtle differences in colour between target and background.

In preparation for the upcoming trials, DRDC – Ottawa hosted a virtual proof-of-concept simulation demonstration in late June. Visitors were given different views of the trial (ground view, surveillance aircraft view, and common operating environment view) with an overall recognized maritime picture being generated every two hours.

Mise à l’essai de capteurs

Des bouées intelligentes s’ajoutent aux dispositifs de surveillance lors d’un scénario d’incursion maritime.

Un groupe international en charge d’une expérience conjointe sur l’intégration des capteurs maritimes (MARSIE) réalisera un scénario d’incursion maritime au large des Grands Bancs de Terre-Neuve en octobre prochain.

Un faux colis de contrebande muni d’un réflecteur radar sera transféré d’un gros navire porte-conteneurs en provenance de Liverpool (Angleterre) à un chalutier de pêche canadien, qui transportera le colis vers la côte. Le colis sera ensuite transféré sur trois embarcations côtières plus petites selon trois sous-scénarios distincts.

Le tout se déroulera sous le regard vigilant de R et D pour la défense Canada (RDDC), de la Marine, de la GRC, de la Garde côtière, du ministère des Transports et du ministère des Pêches et des Océans. Les activités de contrebande seront suivies, dans l’Atlantique Nord et dans la zone côtière canadienne, par divers capteurs opérationnels et expérimentaux.

RDDC sera le principal fournisseur de capteurs et le principal responsable de l’effort scientifique et de la coordination de cette initiative, mais d’autres pays (États-Unis, Royaume-Uni, Australie et Nouvelle-Zélande) participeront aussi aux essais de façon plus ou moins active.

Les technologies de RDDC suivantes seront utilisées dans les essais : Radar haute fréquence à ondes de surface – un système qui fournit des données en temps réel sur les cibles se trouvant à basse altitude ou en surface à l’intérieur de sa zone de surveillance.

Système perfectionné de surveillance à intensification de lumière visible et à infrarouge – un système qui combine un puissant illuminateur laser proche infrarouge à émission pulsée et un système de visualisation à intensificateur d’image infrarouge à créneau avec un système d’imagerie thermique pour former un système intégré adapté à la surveillance dans des conditions de mauvaise visibilité.

Bouée furtive – bouée conçue pour demeurer tapie sur le fond marin, elle monte à la surface lorsqu’elle détecte un son, comme le bruit d’une hélice de bateau. Elle peut surveiller une zone d’un rayon d’un ou de deux kilomètres autour de sa position, transmettre des données à une station de réception et retourner ensuite au fond marin en attendant le prochain « événement ».

Imagerie hyperspectrale – il s’agit d’un imageur hyperspectral qui crée une image à mesure qu’il passe au-dessus d’une zone. L’image de la scène est divisée en de nombreuses bandes de longueur d’onde, qui peuvent être traitées pour détecter les cibles en tenant compte des différences subtiles de couleur entre la cible et l’arrière-plan.

En préparation des essais qui se dérouleront plus tard cette année, RDDC – Ottawa a été l’hôte, à la fin juin, d’une démonstration virtuelle de validation de concept. Il était possible pour les visiteurs de regarder différentes vues de l’essai (vue du sol, vue d’un avion de surveillance et vue d’un environnement opérationnel normal). De plus, une image maritime globale était générée toutes les deux heures.

Remembering Victory in the Far East…

In August, Canadians will commemorate another important milestone in Canadian military history—the 60th anniversary of Victory in the Far East and the end of the Second World War. As part of the Year of the Veteran, Veterans of Hong Kong, Burma, the HMCS Uganda, and other Far East theatres will reunite at celebrations commemorating their sacrifice.

On Sunday, August 14, a commemorative wreath-laying ceremony will be held at the National War Memorial at 10:30 a.m. and members of the public are invited to cheer on veterans of the Far East Campaign as they march past.

Across the country, Canadians will be celebrating, honouring, remembering and thanking Canada’s veterans. From August 6 to 20, radio broadcasts honouring Canadian veterans and the 60th anniversary of the Victory in Japan will be aired from the Deer Lodge Centre in Winnipeg on CJML 580 AM. In Vancouver on August 14, a parade to the Cenotaph will begin a ceremony celebrating the “Cessation of Hostilities” in 1945. And, in Levis, Que., on August 20, there will be a concert and candlelight ceremony in tribute to veterans and the 60th anniversary of Victory in Japan Day.

For more information, on events in your community, visit www.vac-acc.gc.ca.

Commémorons la Victoire en Extrême-Orient

En août, les Canadiens marqueront une autre page importante de l’histoire militaire canadienne – le 60 e anniversaire de la Victoire en Extrême-Orient et de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans le cadre de l’Année de l’ancien combattant, des anciens combattants qui ont servi à Hong Kong, en Birmanie, à bord du NCSM Uganda et dans d’autres théâtres d’opérations en Extrême-Orient se réuniront pour assister à des célébrations commémorant leur sacrifice.

Le 14 août, vous êtes tous invités à une cérémonie commémorative de dépôt de couronnes au Monument commémoratif de guerre du Canada, à 10 h 30. Venez acclamer les anciens combattants de la campagne en Extrême-Orient qui participeront au défilé.

Partout au pays, les Canadiens célébreront, rendront hommage, commémoreront et remercieront les anciens combattants du Canada. Du 6 au 20 août, des émissions radio seront diffusées à partir du Deer Lodge Centre, à Winnipeg, sur les ondes de CJML 580 AM, pour honorer les anciens combattants canadiens et souligner le 60 e anniversaire de la Victoire sur le Japon. Le 14 août, un défilé se rendra au cénotaphe de Vancouver, où une cérémonie marquera l’anniversaire de la « Cessation des hostilités » en 1945. Le 20 août, il y aura un spectacle et une cérémonie à la chandelle à Lévis (Qc) en hommage aux anciens combattants dans le cadre du 60 e anniversaire du jour de la Victoire sur le Japon.

Pour obtenir de plus amples renseignements ou pour connaître les activités qui se dérouleront dans votre région, visitez le www.vac-acc.gc.ca.

A partnership in space

By LCol Drew Artus
and Capt Marcus Fricker

Nestled at the far southeast corner of what used to be CFB Saint-Hubert, Montréal, stands a high-tech, stainless steel building that has housed the Canadian Space Agency (CSA) since 1994.

The CSA was created under the Canadian Space Agency Act, approved by Parliament in 1989, its primary mission to promote the peaceful use and development of space, to advance the knowledge of space through science, and ensure that space science and technology provide social and economic benefits for all Canadians.

The CSA and DND have a long-standing relationship in the delivery of space-based capability and co-operation in space related activities. This was initially satisfied through various ad hoc working groups, and later through the formal establishment of a memorandum of understanding (MOU) first signed in 1995 and re-affirmed in 2001. This MOU outlines the foundation of CSA/DND space co-operation.

As Canada's two main organizations that deliver space-based capability, it only makes sense that they co-operate and collaborate whenever and wherever possible. One key area of co-operation involves the exchange of personnel. In July 1999, the CSA and DND entered into a MOU to address the secondment of CF members to the CSA. Under the terms of this agreement, the CF liaison officer (CFLO) assumes detachment commander responsibilities for those CF members assigned to the CSA.

In addition there has been a significant amount of success in offering challenging assignments to RMC summer students and to personnel awaiting classification training (OJTs). This summer will see a total of 21 such officers at the CSA. This is truly a win-win situation for both CSA and DND, as the officers are exposed to state of the art space technology development and practices, and the CSA, receives valuable help from trained and highly motivated officers in their quest to deliver space capability. Given the importance of space derived capabilities for military operations, exposing our DND officer corps early in their careers to space capabilities is a significant benefit and will serve the Forces well in the future.

An aggressive program to recruit students into this unique and valuable space opportunity is a direct result of publicity and support from the various MOC managing authorities. The student initiative has increased threefold over the past two years, and senior CSA managers have praised the venture as a complete success. The future is bright, there are many opportunities for students to develop or hone their space skills and the initiative is open to all classifications.

Space is the ultimate high ground and plays a significant role in military operations. Whether it is monitoring the Arctic or Canadian coasts using the latest Synthetic Aperture Radar embedded in RadarSat 2, tracking suspicious ships off the Grand Bank, or ensuring sufficient satellite communication bandwidth for operations overseas, space is an integral part of the equation. Maintaining and or increasing the CF presence at the CSA is not only vital, but necessary in light of the fact that space technologies and capabilities can and often are, used for multiple purposes.

The future of co-operation in space is promising and there will be further CF opportunities to participate in satellite operations and control, ground infrastructure, project management, SATCOM, robotics and long-term sustainment of the International Space Station. Efforts to increase Reserve Force presence, other ranks and representation from all classifications and trades will continue.

Given the successes of the past years and relative increases in discussions and joint ventures in a variety of space matters, the relationship is strong and growing!

Un partenariat spatial

par le Lcol Drew Artus
et le Capt Marcus Fricker

Dans la partie sud-est de l’ancienne BFC Saint-Hubert à Montréal se trouve un immeuble ultramoderne en acier inoxydable qui héberge l’Agence spatiale canadienne (ASC) depuis 1994.

L’ASC a vu le jour grâce à l’approbation de la Loi sur l’Agence spatiale canadienne par le Parlement en 1989. Son principal mandat est de promouvoir l’exploitation et le développement pacifique de l’espace, de faire progresser la connaissance de l’espace par le biais de la science et de faire en sorte que tous les Canadiens tirent profit des sciences et technologies spatiales sur les plans tant social qu’économique.

L’ASC et le MDN bénéficient d’un long partenariat en ce qui concerne les capacités et la collaboration dans le domaine spatial. Cette relation a été à l’origine caractérisée par des groupes de travail ad hoc, puis ensuite par la signature d’un protocole d’entente officiel, d’abord en 1995 et à nouveau en 2001. Ce protocole définit l’assise de la collaboration entre l’ASC et le MDN.

Il est d’autant plus normal que ces deux organismes collaborent chaque fois que cela est possible, puisque ce sont les deux principales agences canadiennes à posséder des compétences spatiales. L’un des éléments clés de la collaboration est l’échange de personnel. En juillet 1999, l’ASC et le MDN ont signé un protocole d’entente pour l’affectation de membres des FC à l’ASC. Selon cette entente, l’officier de liaison des FC agit à tire de commandant de détachement pour les membres des FC en affectation à l’ASC.

Le projet a également réussi à offrir des affectations intéressantes pour les stagiaires du CMR et pour les militaires en attente de leur cours professionnel (FCE). Cet été, l’ASC accueillera ainsi 21 officiers. L’ASC, tout comme le MDN, y trouve son compte puisque les officiers sont exposés aux activités de développement et aux pratiques spatiales de pointe, tandis que l’ASC reçoit une aide précieuse d’officiers formés et très motivés à parfaire leurs compétences dans le domaine. Compte tenu de l’importance pour les opérations militaires des compétences dans le milieu spatial, l’exposition du corps des officiers du MDN au début de leur carrière aux opérations spatiales représente un avantage énorme, avantage qui servira longtemps aux FC.

Un programme musclé de recrutement d’étudiants pour participer à ces stages découle directement de la promotion et d’un appui marqués de la part des responsables des divers groupes professionnels militaires. En deux ans, la taille du projet a triplé et les cadres supérieurs de l’ASC ont d’ailleurs qualifié le projet de réussite totale. L’avenir semble prometteur, et beaucoup d’étudiants auront la chance de développer ou de parfaire leurs compétences spatiales, puisque le projet s’adresse aux militaires de tous les groupes professionnels.

L’espace joue un rôle important dans les opérations militaires. Que ce soit pour surveiller l’Arctique ou les régions côtières du Canada en utilisant le tout dernier radar à synthèse d’ouverture intégré au RadarSat 2, pour suivre les bateaux suspects au large des Grands Bancs ou encore pour garantir une largeur de bande suffisante pour les communications par satellite lors d’opérations à l’étranger, l’espace est une partie intégrante des activités. Maintenir ou augmenter la présence des FC à l’ASC est non seulement vital, mais aussi nécessaire, puisque les technologies et les compétences du domaine spatial ont de nombreuses ramifications.

L’avenir de la collaboration dans l’espace promet. Les FC offriront d’autres occasions de participer à des projets dans les domaines suivants : les opérations et le contrôle par satellite, l’infrastructure au sol, la gestion de projets, les communications par satellite, la robotique et la durabilité à long terme de la station spatiale internationale. Les efforts se poursuivront en vue d’intensifier la présence de la Réserve et des militaires du rang, de même que des militaires de tous groupes professionnels et occupations.

À en juger par les réussites des années passées et par l’augmentation des discussions et des projets conjoints dans une foule de dossiers, on peut dire que le partenariat entre l’ASC et le MDN est bien vivant!

FOURTH DIMENSION

August 5, 1914

At Rideau Hall, the Governor General’s military secretary, Lieutenant-Colonel Francis Farquhar of the Coldstream Guards, sits down with his friend Captain Hamilton Gault of the 5th Regiment, Royal Highlanders of Canada in Montréal to discuss a truly startling proposal. Capt Gault is no ordinary militia officer; at 33, he is a veteran of South Africa and the head of a successful corporation. In fact, he is stupendously rich— a good thing, because he and LCol Farquhar plan to raise and equip a regiment to fight for Britain in the great European war declared only yesterday.

A passionate supporter of Imperial defence, Capt Gault is eager to put his money where his convictions are. Since the assassination of Archduke Ferdinand in Sarajevo, he has thought furiously about the coming war and what he might do to get involved in it and ensure that Britain wins. On August 1, he requested a meeting with LCol Sam Hughes, the Minister of Militia and Defence, and on August 3 he was in the Minister’s office offering to raise and equip a cavalry regiment. LCol Hughes accepted immediately but pointed out that the British Army wants infantry from Canada. He also warned Capt Gault that he will not be able to recruit from the militia, which will be squeezed dry to fill the ranks of the Canadian Expeditionary Force. After leaving the Minister, Capt Gault dropped in at Rideau Hall to tell the whole story to LCol Farquhar before returning to Montréal. This morning a telegram arrived: “Come up at once. Have got idea. Farquhar.” Capt Gault caught the next train to Ottawa.

LCol Farquhar has put his idea on paper. Police forces and veterans’ organizations across Canada will be contacted, and advertisements will be placed in every major newspaper, asking for physically fit men under the age of 35 who have seen active service and have been discharged with a “fair character”. Militia soldiers must produce written permission from their commanding officer. The two men work far into the night to develop their idea into plans. At some point, LCol Farquhar agrees to command the new regiment, and they decide that it should be called “Light Infantry” (Capt Gault thinks the phrase has “an irregular tang to it”) and that it should have a royal sponsor—Princess Patricia, the Governor General’s beautiful daughter. First thing next morning, His Royal Highness Prince Arthur, Duke of Connaught, Governor General of Canada, releases LCol Farquhar from his duties as military secretary, and gives formal permission for the Princess to become the new regiment’s first colonel-in- chief. Capt Gault will be its senior major.

Formally authorized on August 10, Princess Patricia’s Canadian Light Infantry takes shape faster than anyone could imagine. For nine days, men from across Canada pour into Lansdowne Park, the Ottawa exhibition ground, to face LCol Farquhar and hope he accepts them. (The majority come from the prairie provinces, the destination of choice for recent immigrants from the British Isles, and witnesses describe them as a collection of cowboys and remittance men—but the same thing was said of Strathcona’s Horse.) On August 19, the regiment is complete: four rifle companies and a headquarters company, and 1 098 strong, including 30 officers and 1 068 other ranks. Fully 1 049 of them have at least some military service, and 456 have fought in a war. Among them, they hold 771 decorations or medals for courage or meritorious service.

On August 23, the new regiment parades for the Governor General and its colonel-in-chief. After inspecting the soldiers, shaking hands and talking with most of them, Princess Patricia makes a presentation of her own: a camp colour made of maroon silk with a dark blue circle in the middle, embroidered with her coronet and personal cipher. “I have great pleasure in presenting you with these colours, which I have worked myself,” she says, as she hands the flagstaff to LCol Farquhar. “I hope they will be associated with what I believe will be a distinguished corps. I shall follow the fortunes of you all with the deepest interest, and I heartily wish every man good luck and a safe return.”

QUATRIÈME DIMENSION

le 5 août 1914

À Rideau Hall, le secrétaire militaire du gouverneur général, le Lieutenant-colonel Francis Farquhar des Coldstream Guards, discute avec son ami le Capitaine Hamilton Gault du 5th Regiment Royal Highlanders of Canada de Montréal d’une proposition pour le moins surprenante. Le Capt Gault n’est pas un officier de la milice ordinaire; à 33 ans, il a déjà combattu en Afrique du Sud et dirige une entreprise prospère. De fait, il est immensément riche – ce qui est une bonne chose, car lui et le Lcol Farquhar planifient de lever une armée et de l’équiper en vue d’aller combattre pour le compte de la Grande-Bretagne dans la grande guerre qui a été déclarée la veille en Europe.

Farouche partisan de la défense de l’Empire, le Capt Gault est prêt à dépenser beaucoup d’argent pour satisfaire ses convictions. Depuis l’assassinat de l’archiduc Ferdinand à Sarajevo, il a profondément réfléchi à cette guerre imminente et à ce qu’il pourrait faire pour y participer et s’assurer que la Grande-Bretagne en sorte gagnante. Le 1er août, il demande à rencontrer le Lcol Sam Hughes, le ministre de la Milice et de la Défense et, le 3 août, il se trouve dans le bureau du ministre pour lui offrir de lever et d’équiper un régiment de cavalerie. Le Lcol Hughes accepte immédiatement, mais il précise que l’Armée britannique exige des fantassins du Canada. Il avertit aussi le Capt Gault qu’il ne pourra pas recruter de personnel au sein de la Milice, car on y puisera à outrance pour garnir les rangs du Corps expéditionnaire canadien. Après avoir quitté le ministre, le Capt Gault s’arrête à Rideau Hall pour raconter toute l’histoire au Lcol Farquhar avant de retourner à Montréal. Ce matin-là, un télégramme arrive. « Venez me rejoindre immédiatement. J’ai une idée. Farquhar. » Le Capt Gault s’empresse de prendre le prochain train pour Ottawa.

Le Lcol Farquhar avait couché son idée sur papier. Les forces policières et les organisations d’anciens combattants partout au Canada seront contactées et des annonces seront placées dans tous les grands journaux pour recruter des hommes de moins de 35 ans, en bonne condition physique, qui ont déjà été militaires actifs et qui ont été libérés avec une bonne réputation. Les miliciens doivent présenter une lettre d’autorisation de leur commandant. Les deux hommes travaillent tard dans la nuit afin de dresser un plan de leurs idées. Dans une certaine mesure, le Lcol Farquhar est d’accord pour commander le nouveau régiment et ces messieurs décident qu’on devrait le baptiser du nom de « Light Infantry » (quoique le Capt Gault trouve qu’il manque un peu de piquant à l’expression) et qu’il devrait rendre hommage à un membre de la famille royale – la princesse Patricia, la populaire fille du gouverneur général. Dès le lendemain matin, Son Altesse Royale, le prince Arthur, duc de Connaught, gouverneur général du Canada, libère le Lcol Farquhar de ses fonctions de secrétaire militaire et l’autorise officiellement à faire de la princesse le premier colonel en chef du nouveau régiment. Le Capt Gault agira comme son principal major.

Reconnu officiellement le 10 août, le Princess Patricia’s Canadian Light Infantry s’organise plus rapidement qu’on ne pouvait l’imaginer. Pendant neuf jours, des hommes provenant de partout au Canada arrivent en foule au parc Lansdowne, le site de l’exposition d’Ottawa, pour se présenter au Lcol Farquhar dans l’espoir qu’il retienne leurs services. (Pour la plupart, ces hommes viennent des provinces des Prairies, la destination préférée des récents immigrants des Îles britanniques, et sont dépeints par des témoins comme étant un groupe de cowboys ou de fils de familles fortunées (les « remittance men ») – mais on disait de même des soldats du Strathcona’s Horse.) Le 19 août, le régiment est complet : quatre compagnies de carabiniers et une compagnie de commandement, soit 1 098 hommes, dont 30 officiers et 1 068 militaires du rang. En gros, 1 049 hommes ont une certaine expérience du service militaire et 456 ont combattu dans une guerre. Ensemble, ces hommes détiennent 771 décorations et médailles de courage et de service méritoire.

Le 23 août, le nouveau régiment défile devant son colonel en chef et le gouverneur général. Après l’inspection des soldats, les serrements de mains et des échanges verbaux avec la plupart de ceux-ci, la princesse Patricia fait une présentation bien personnelle : un drapeau de camp en soie marron au centre duquel se trouve un cercle bleu où sont brodés son diadème et ses initiales. « C’est avec grand plaisir que je vous présente ce drapeau que j’ai moi-même confectionné »,a-t-elle dit en remettant la hampe du drapeau au Lcol Farquhar. « J’espère qu’il représentera ce qui je crois sera un corps distingué. Je suivrai le destin de chacun d’entre vous avec le plus profond intérêt et je vous souhaite à tous bonne chance et de nous revenir sains et saufs. »

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