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Insigne de la Force aérienne


Dévoilement à Trenton du seul et unique bombardier Halifax de la Deuxième guerre mondiale entièrement restauré

de Holly Bridges

Caporal-chef John Pedosuk

Le Handley Page Halifax MK VII NA337, seul et unique bombardier Halifax de la Deuxième Guerre mondiale entièrement restauré, après son dévoilement au musée commémoratif de l’ARC à Trenton le 5 novembre 2005.

Photo : Holly Bridges

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8e ESCADRE TRENTON -- Quelques-uns des pilotes ayant reçu le plus de décorations au cours de la Seconde Guerre mondiale se sont réunis au musée commémoratif de l’Aviation royale du Canada (RCAF Memorial Museum) à la 8e escadre de Trenton la fin de semaine dernière pour assister à une première mondiale.

On a procédé au dévoilement d’un bombardier Halifax entièrement restauré, qui a été repêché après avoir passé 50 années au fond du lac Mjosa en Norvège et auquel on a donné une nouvelle vie grâce au travail de plus de 100 volontaires, dont plusieurs de ses pilotes au cours de la Deuxième guerre mondiale. La cérémonie s’est déroulée devant une foule ébahie de plus de 1400 invités venant de partout au pays et des quatre coins du monde.

Quand l’éclairage du hangar du musée est devenu plus tamisé et que la foule s’est assise, le bombardier fantôme s’est illuminé à peine; on pouvait en voir la silhouette se profiler sur fond de rideau transparent, fait de parachutes verts.

Puis, la voix troublante d’un jeune pilote de bombardier Halifax, enregistrée il y a plus de 60 ans, s’est fait entendre pour le démarrage du moteur, et comme l’avion roulait sur une piste inconnue vers une mission tout aussi inconnue, avec un équipage inconnu, le rideau est tombé et les projecteurs se sont allumés. Avec à ses côtés les volontaires qui ont pris 10 ans et 350 000 heures pour le restaurer, le Handley Page Halifax MK VII NA337 est sorti de l’ombre de l’histoire, seul et unique bombardier au monde de la Deuxième Guerre entièrement intact et complètement restauré.

La foule a alors bondi et s’est mise à applaudir à tout rompre, pendant que les anciens combattants et que les fanas de la photo se sont précipités pour figer l’événement sur pellicule. Plusieurs essuyaient des larmes, se tenaient par la main et se confondaient en admiration devant un aéronef ayant séjourné au fond d’un lac pendant 50 ans, à 250 mètres sous l’eau, et qui aujourd’hui renaissait majestueux - totalement intact.

« Il s’agit d’un moment émouvant pour nous tous. » a déclaré Lloyd Wright, âgé de 85 ans et récipiendaire de la Croix du service distingué dans l’Aviation, ancien pilote de bombardier Halifax et volontaire chef de ce projet de restauration. « Nous attendons depuis longtemps de le voir une dernière fois. » Étranglé par l’émotion, M. Wright n’a pu entonner le O Canada après le dévoilement et durant la complainte pour cornemuse et la sonnerie aux morts, se rappelant les amis avec qui il a piloté et qu’il a perdus durant la guerre. « J’espère qu’ils nous regardent d’en haut et qu’ils voient leur vieux coucou, a-t-il ajouté en souriant. »

Des anciens combattants comme Joe Descent, 83 ans, d’Arnprior, un observateur de Halifax et un viseur de lance-bombes qui a été abattu près de Helgoland, en Allemagne, a ressorti son uniforme de l’Aviation royale du Canada de 1944 pour assister à la cérémonie.

« Je m’asseyais juste là » a dit M. Descent, en montrant le poste de pilotage. « C’est fantastique. C’était tout un avion qui pouvait faire face à bien des batailles. Une fois, il a été abattu dans le ciel au-dessus de Helgoland et mon mitrailleur arrière a eu la tête arrachée. Nous nous dirigions à pleine vitesse vers la mer à 12 000 pieds de haut quand le pilote a réussi à nous arrêter à 1000 pieds. Nous avons réussi à gagner l’Angleterre cette nuit-là et avons atterri à 150 milles à l’heure sans freins. J’ai l’habitude de dire aux gens que j’ai frappé à la porte du paradis cette nuit-là et que Saint-Pierre m’a dit de revenir une autre fois… »

Tore Marsoe de Hamar, en Norvège, avait 17 ans quand le bombardier s’est écrasé dans le lac Mjosa et n’a jamais oublié ce qu’il a alors entendu. « J’ai entendu l’avion avant son écrasement à 2 heures du matin. Le moteur faisait un bruit différent et je savais qu’il était en danger » a déclaré Marsoe, refoulant ses larmes. « Cet avion m’a suivi toute ma vie jusqu’à aujourd’hui. Je ne peux pas l’oublier. »

Le souvenir de la chute de l’avion a hanté Marsoe pendant des années et l’a motivé à le chercher. Finalement, au milieu des années 1980, Marsoe et son ami, Rolf Liberg, ont trouvé l’épave à deux kilomètres des rives sur le lac Mjosa. La nouvelle de la découverte des deux hommes s’est rapidement répandue et au début des années 1990, un pilote de ligne canadien, Karl Kjarsgaard, et Jeff Jeffery, un pilote de Halifax décoré de la Croix du service distingué dans l’Aviation en sont venus à l’idée de récupérer l’appareil.

C’est ainsi qu’était formée la Halifax Aircraft Association pour que le projet devienne réalité. Le 3 septembre 1995, après beaucoup de travail effectué par plusieurs volontaires dévoués du Canada et de la Norvège, et le seul membre de l’équipage survivant, le sergent de vol Thomas Weightman, le mitrailleur arrière, qui observait sur la rive, le Halifax 337 était sorti de son cercueil d’eau. Le compas retrouvé fonctionnait encore et il y avait toujours du café dans la bouteille isolante d’un membre de l’équipage.

Une équipe de techniciens en aéronautique du 8e escadron de maintenance (Air) de la 8e escadre de Trenton a travaillé méticuleusement pendant cinq semaines en Norvège, à défaire l’aéronef en pièces détachées afin de les emballer soigneusement avant des les expédier au musée commémoratif. La restauration a commencé avec une carlingue fragmentée et toute rouillée, et des pièces en apparence disparates contenues dans plusieurs boîtes. Puis, lentement mais sûrement, l’œuvre a pris forme.

Même si l’histoire du Halifax 337 appartient aux aviateurs anglais, plus de 7000 des 10 000 aviateurs canadiens qui ont perdu la vie au cours de la Deuxième guerre mondiale ont pris place dans un bombardier Halifax. C’est ce qui explique la participation de tant de Canadiens à l’aventure.

« Ce Halifax en particulier n’appartenait pas à une escadre de l’ARC et il n’y avait pas de Canadiens dans son équipage, de déclarer le capitaine Doug Rutlley qui a dirigé l’équipe de techniciens en Norvège. Alors pourquoi est-ce que je tenais tant à ramener cet avion au Canada? Tout simplement parce que je pense à tous les membres de l’aviation canadienne qui m’ont précédé et qui ont servi ce grand pays avec distinction, et dont mon père faisait partie. »

« L’équipage qui a participé aux missions et le personnel de piste travaillant sans relâche de sorte que le Halifax soit prêt pour le vol suivant est une constante source d’inspiration pour moi. Je crois que l’esprit du Halifax habite le cœur et l’âme de nombreux membres et d’anciens combattants qui se souviennent du rôle important qu’a joué le bombardier Halifax pour assurer la liberté de tant de personnes. »

Le ministre de la Défense nationale, Bill Graham, partage cet avis.

« Les efforts consacrés à la restauration de cet appareil, la seule vraie restauration de ce type au monde, sera pour les générations de Canadiens à venir un rappel des réalisations remarquables et du terrible prix qu’ont eu à payer ces vaillants jeunes Canadiens. Je vous remercie de ce que vous avez fait pour notre pays et pour notre liberté. Je vous remercie également de ce que vous avez fait pour créer cet important avion commémoratif pour inspirer les générations à venir de Canadiens qui auront peut-être à servir leur pays avec le même esprit de sacrifice, le même professionnalisme et le même courage. »

Le flambeau sera-t-il passé aux autres générations? Est-ce que les enfants de 2005 se souviendront?

« Ces anciens combattants vieillissent et ne vivront pas encore bien longtemps » de dire Braedon Cocomello, un garçon de 10 ans, venu de Stouffville, en Ontario, pour assister à la cérémonie de dévoilement avec son ami Jack Tenabi-Coulder. « Nous devons enseigner cette histoire à nos enfants et à tout le monde. Sans le travail de toutes ces personnes, nous parlerions tous allemand aujourd’hui. »

Les organisateurs ont décidé de dévoiler le bombardier maintenant étant donné que plusieurs des volontaires ne rajeunissent pas et ne pourraient peut-être pas voir le projet terminé. Lloyd Wright a déclaré qu’il y avait encore deux années de travail à faire sur la cabine de pilotage, les volets et d’autres parties de l’avion.

Pour un grand nombre de ces anciens combattants, dont certains ont perdu leur femme au cours des dernières années et s’efforcent de rester actif et dans le coup, le projet de restauration du Halifax vient donner un nouveau sens à la vie.

« L’avion a été construit pour tuer des gens mais croyez-le ou non, il en fait vivre présentement » selon le volontaire Jim Benham. « Cela leur donne une raison pour se lever le matin, un endroit où aller et quelque chose à faire. »

Les volontaires continueront à travailler sur l’avion dans le nouveau hangar du musée de l’ARC de Trenton qui a été spécialement construit pour le Halifax. Les planchers sont de terre et il y reste beaucoup de travail à faire pour finir l’immeuble et la restauration.

La Halifax Aircraft Association et le musée commémoratif de l’ARC a besoin d’au moins 1,5 million de dollars pour finir le hangar où les visiteurs pourront admirer le Halifax.

Pour plus d’information sur la contribution à la campagne, veuillez visiter le site du musée à l’adresse suivante : www.rcafmuseum.on.ca ou composer le 613 965 2140.


World’s only restored WWII Halifax bomber unveiled in Trenton

Voici le Halifax 337 étant soulevé du lac après 50 ans sous l'eau.

   
World’s only restored WWII Halifax bomber unveiled in Trenton

Joe Descent, d’Arnprior, Ontario, 83 ans, un observateur de Halifax et un viseur de lance-bombes, portant fièrement son uniforme de l’Aviation royale de 1944 au dévoilement à Trenton.

Photo : Holly Bridges

   
World’s only restored WWII Halifax bomber unveiled in Trenton

Le mitrailleur arrière de Halifax, Jim Tese, 82 ans, et le pilote de Halifax Lorne Hack, 82 ans, sont venus de Winnipeg pour le dévoilement et arborent leur uniforme de l’Aviation royale de la Deuxìème Guerre mondiale.

Photo : Holly Bridges

   
World’s only restored WWII Halifax bomber unveiled in Trenton

Mary Bothwell, 85 ans, de Campbellford, en Ontario se lève de son fauteuil roulant dès les premières notes de la complainte pour cornemuse. Les bombardiers Halifax ont volé au-dessus du village de Mme Bothwell en Angleterre et sa famille recevait souvent les équipages pour le souper de Noël.

Photo : Holly Bridges

   
World’s only restored WWII Halifax bomber unveiled in Trenton

Lloyd Wright, 85 ans, DFC, chef de l’équipe de volontaires pour la restauration du Halifax, se tient devant l’aéronef que lui et son équipe de volontaires ont passé les 10 dernières années et 350 000 heures à restaurer.

Photo : Holly Bridges

   
World’s only restored WWII Halifax bomber unveiled in Trenton

Braedon Cocomello, 10 ans, et son ami Jack Tenabi-Coulder de Stoufville, en Ontario, écoutent les anciens combattants expliquer le rôle qu’ils jouaient à bord du Halifax.

Photo : Holly Bridges

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Mise à jour: 2005-11-09 Haut de la page Avis importants