Préoccupations grandissantes au sujet des déchets électroniques

Chaque jour, des appareils électroniques sont remplacés par des dispositifs plus rapides et plus petits. Pourtant, peu de ces produits sont recyclés une fois périmés. Il en résulte que des piles de déchets électroniques s'amoncellent dans les lieux d'enfouissement des quatre coins du Canada.

Ce qui préoccupe davantage, c'est que la plupart des produits électroniques renferment des substances toxiques, comme le plomb, le cadmium et le mercure. Ces métaux lourds et d'autres substances contenues dans ce matériel présentent des risques élevés pour la santé humaine et l'environnement s'ils ne sont pas convenablement gérés.

Ces objets contiennent également des matériaux précieux, comme l'aluminium, des métaux ferreux et du cuivre, qui pourraient être recyclés. Toutefois, à cause d'un manque d'installations de recyclage des déchets électroniques au Canada, très peu sont récupérés.

En réponse à un besoin sans cesse croissant de gérer de façon sûre le matériel électronique périmé et de promouvoir des stratégies de récupération des ressources centrées sur des produits spécifiques, Environnement Canada, Ressources naturelles Canada et Industrie Canada travaillent en collaboration avec des propriétaires de marques de matériel, des provinces, des territoires et d'autres intervenants afin de mettre de l'avant un programme national dirigé par l'industrie et visant à reprendre et à recycler adéquatement l'équipement dont on ne veut plus.

Quelle est la quantité de déchets électroniques?

Environnement Canada a commandé deux études pour évaluer la quantité d'appareils électroniques, de téléphones, de téléviseurs, de chaînes stéréo et de petits électroménagers qui sont éliminés annuellement. L'étude sur les déchets de technologie de l'information et de télécommunications au Canada et l'Étude de base sur les produits électriques et électroniques en fin de vie au Canada, publiées en octobre 2000 et en juin 2003 respectivement, permettent de mieux comprendre l'ampleur du problème des déchets électroniques au Canada. Ensemble, ces deux études révèlent que le matériel informatique, les appareils téléphoniques, le matériel audiovisuel et les petits électroménagers éliminés représentent plus de 140 000 tonnes (ou 4,5 kg par personne) de déchets chaque année au Canada.

Les producteurs prennent leurs responsabilités

Plusieurs importants propriétaires de marques de produits électroniques ont établi qu'ils se sont engagés à élaborer, à financer et à administrer un programme pancanadien pour réacheminer les déchets électroniques destinés à l'élimination et s'assurer qu'ils sont recyclés de façon adéquate. Ce concept communément appelé la Responsabilité élargie des producteurs (REP), rend les producteurs responsables de gérer adéquatement leurs produits à l'étape de la post-consommation. La REP est rapidement devenue très populaire au Canada et dans d'autres parties du globe car elle détient le potentiel de stimuler les producteurs afin qu'ils élaborent des produits de plus longue durée, moins dangereux et plus faciles à recycler. Au Canada, la REP a déjà été mise en application afin de cibler une vaste gamme de flux de produits de post consommation tels que l'huile usagée, les pneus usés, les piles, les contenants de boisson et les emballages.

L'industrie canadienne des produits électroniques a mis sur pied un organisme sans but lucratif connu sous le nom de Recyclage des produits électroniques Canada (RPE Canada), afin de diriger la conception et la mise en œuvre d'un programme national de REP pour les déchets électroniques, et afin d'assurer la liaison avec les gouvernements canadiens et les autres intervenants au sujet de cet enjeu. Cet organisme est constitué de représentants de deux associations industrielles, c'est-à-dire l'Association canadienne de la technologie de l'information et Électro-Fédération Canada, ainsi que de 16 multinationales de premier plan qui participent au financement.

RPE Canada prévoit mettre en œuvre, sur cinq ans, un programme industriel national, et ce dès 2004. Conçu pour encourager les consommateurs à réutiliser et à recycler leurs appareils électroniques, le programme visera d'abord les ordinateurs personnels, les ordinateurs portatifs, les imprimantes et les téléviseurs. Au fil du temps, sa portée s'élargira pour inclure d'autres types de matériel électronique.

De façon semblable à d'autres programmes de REP, l'industrie propose de financer son programme national par l'imposition d'une taxe écologique sur ses produits. Il est prévu que les consommateurs verseront une écotaxe de 2 $ à 7 $ pour les ordinateurs portatifs et les imprimantes, et de 20 $ à 25 $ pour les téléviseurs et les ordinateurs personnels.

Afin d'encourager une gestion des déchets dangereux et des produits recyclables sans danger pour l'environnement, Environnement Canada examine actuellement son Règlement sur l'exportation et l'importation de déchets dangereux et élabore des lignes directrices fédérales pour la gestion du matériel informatique en fin de vie. Ensemble, ces outils fourniront des mesures supplémentaires pour protéger la santé humaine et l'environnement des déchets dangereux et des flux de matériaux recyclables dangereux, incluant les produits électroniques.

Les programmes de remise à neuf de produits électroniques sont de plus en plus populaires. Le Programme des ordinateurs pour les écoles constitue l'un des nombreux programmes visant à réutiliser de vieux produits électroniques, comme des ordinateurs. Le Programme des ordinateurs pour les écoles remet en état l'équipement donné et le distribue gratuitement à des écoles et à des bibliothèques à travers le Canada. Le Programme des ordinateurs pour les écoles remet en état et distribue actuellement plus de 340 ordinateurs par jour. À ce jour, plus de 426 000 ordinateurs ont été remis en état.