A. Contexte
Entreprise autochtone Canada (EAC), une division d'Industrie Canada, travaille avec les entrepreneurs
autochtones pour promouvoir le développement, la compétitivité et la réussite des entreprises autochtones
dans l'optique d'instaurer une économie autochtone concurrentielle et durable qui est activement liée aux
économies du Canada et du monde entier. EAC vise quatre priorités stratégiques :
- Étendre les marchés et les débouchés commerciaux.
- Encourager l'innovation.
- Appuyer l'entrepreneurship chez les jeunes.
- Renforcer les organismes autochtones de développement financier et commercial.
Pour atteindre ses objectifs, EAC offre des services d'affaires et un soutien aux Indiens inscrits et non
inscrits, aux Inuits et aux Métis du Canada ainsi qu'aux associations, aux partenariats ou aux autres entités
légales possédées et dirigées, en totalité ou en partie, par des Autochtones dans les réserves ou hors de
celles-ci. Depuis 1989, EAC a appuyé plus de 6 000 entreprises autochtones -- soit environ le quart des
quelque 20 000 à 25 000 entreprises autochtones au Canada.
Le présent rapport expose les constatations d'une étude commandée par Entreprise autochtone Canada.
L'étude compare :
- les caractéristiques des clients d'EAC avec celles des entreprises autochtones qui ne sont pas des
clients (non-clients), afin de déterminer si EAC parvient à atteindre tous les segments de son
marché visé;
- le rendement des clients d'EAC et celui des non-clients, afin de déterminer si le soutien permet de
réaliser les objectifs visés.
Les comparaisons reposent sur les principaux éléments suivants :
- le taux de survie après un, cinq et dix ans d'exploitation;
- la rentabilité;
- la création d'emplois;
- la perspective de croissance des ventes;
- la perspective de création d'emplois;
- le niveau des compétences en gestion;
- le niveau d'innovation;
- le niveau de vocation exportatrice.
L'étude dégage aussi les domaines problématiques liés au développement futur et recommande des
améliorations au programme d'EAC afin de mieux relever ces défis. Pour réaliser ces objectifs, l'étude se
penche sur les questions suivantes :
- Quels facteurs déterminent l'admissibilité des entreprises autochtones au soutien d'EAC?
- L'aide financière accordée par EAC est-elle utile? De quelles manières?
- Quels services aideraient les entreprises autochtones à :
- améliorer leurs capacités en gestion?
- élargir leurs marchés et se préparer davantage à l'exportation?
- développer de nouveaux produits?
- adopter de nouvelles technologies?
Dans le cadre de l'étude, nous avons interrogé les anciens et récents clients d'EAC, ainsi que les
entreprises autochtones qui ne sont pas des clients d'EAC. Pour rencontrer les exigences de l'étude, nous
avons, d'une part, analysé les réponses de chacun des deux groupes et, d'autre part, comparé les
réponses entre les deux groupes. De plus, nous avons effectué des comparaisons avec les données
secondaires portant sur l'ensemble des entreprises canadiennes.
Le présent rapport technique expose les constatations détaillées et les méthodes utilisées. Le rapport est
accompagné d'un survol des points saillants de l'étude. Les méthodes de l'étude sont documentées de
façon plus approfondie dans un rapport antérieur, intitulé Assessment of the Impact on Aboriginal
Businesses of Financial Support Provided by Aboriginal Business Canada: Methodology Report, daté
du 15 février 2001.
B. Approche de l'étude
L'étude a commencé par une série de questions identifiées par Entreprise autochtone Canada. Le
consultant et les équipes de clients ont raffiné davantage ces questions dans la phase d'élaboration de la
méthodologie. Nous avons élaboré une matrice de collecte de données qui identifiait les données requises
pour répondre à chaque question; la source des données (données du sondage ou données secondaires);
et les analyses escomptées pour aborder chaque question.
Nous avons mis au point un seul questionnaire de sondage, avec des instructions appropriées « passez à
» pour les entreprises clientes et non clientes. Nous avons utilisé notre système d'interview téléphonique
assisté par ordinateur (ITAO) pour administrer le questionnaire de sondage. Le système d'ITAO s'occupe
de toute l'administration du sondage, des instructions « passez à », des substitutions de mots appropriés,
ainsi que des vérifications de mise en forme des données pour permettre à l'interviewer de se concentrer
sur les tâches d'établissement de rapport et de collecte de données. Le questionnaire de sondage a été
testé préalablement auprès d'un petit nombre d'entreprises clientes et non clientes. D'après le prétest, des
changements mineurs ont été apportés pour réduire la durée de l'entrevue. (Le questionnaire de sondage
figure à l'annexe A.)
Une lettre de préavis (voir annexe A) a été envoyée avant le sondage téléphonique. La lettre de préavis
indiquait un numéro 1-800 que la personne pouvait appeler pour obtenir de plus amples renseignements.
Nous avons reçu un grand nombre d'appels, dont presque tous exprimaient un intérêt à participer au
sondage. Lors d'un sondage futur, nous ferons en sorte que le numéro 1-800 achemine l'appelant
directement aux interviewers qui compléteront ensuite le sondage ou qui fixeront un rendez-vous pour
effectuer le sondage.
L'étude implique la collecte de données primaires dans le cadre d'un sondage auprès des clients d'EAC
et des entreprises autochtones similaires aux clients d'EAC, mais qui ne sont pas des clients d'EAC. Le
plan initial consistait à sélectionner un échantillon de 2 500 clients récents d'EAC. Nous avons obtenu une
liste des clients d'EAC depuis 1996. La liste excluait les organismes sans but lucratif ou les sociétés de
financement autochtones, en raison de l'accent placé sur les entreprises à but lucratif. Par ailleurs, nous
avons exclu les clients qui avaient été sélectionnés par deux projets de recherche précédents afin d'éviter
un fardeau pour les répondants. Il restait alors un total de 1 739 clients, représentant 2 903 projets. Ces
entreprises étaient organisées selon la région (Atlantique, Québec, Ontario, Prairies, Colombie-Britannique
et Territoires) dans quatre subdivisions; les entreprises des régions sous-représentées étaient en plus fortes
proportions dans les premières subdivisions. Au bout du compte, nous avons utilisé toutes les subdivisions
dans le sondage.
Nous avons identifié deux listes générales d'entreprises autochtones. La première est maintenue par
Arrowfax Canada Inc. La deuxième, maintenue par le ministère des Affaires indiennes et du Nord
canadien, contient des entreprises autochtones qui sont intéressées par des projets de marché avec le
gouvernement fédéral. Les autres listes d'entreprises autochtones que nous avons identifiées sont basées
soit sur la région géographique, soit sur le secteur industriel, ce qui les rend sous-représentatives de la
population générale d'entreprises. Nous avons fusionné ces listes et retiré les entreprises qui ne
ressemblaient pas aux clients d'EAC. De plus, les entreprises gérées par les bandes ou les organismes de
gouvernance ont été retirées. Nous avons également éliminé les entreprises qui étaient des clients d'EAC
avant 1996 (soit dans notre liste, soit dans les listes utilisées par les autres études de recherche). Il restait
un total de 7 477 entreprises. Notre but était de sélectionner un échantillon aléatoire stratifié de 500
entreprises pour chacune des six régions. Cela n'était pas faisable dans la Région de l'Atlantique, car celle-ci comptait moins de 500 entreprises dans la liste finale. Par
conséquent, une attribution légèrement moins
élevée s'est produite pour la Région de l'Atlantique dans la sixième subdivision.
Jusqu'à cinq appels ont été effectués, à différentes heures et à différents jours, pour joindre chaque
entreprise dans chaque subdivision d'échantillon, avant de passer à la prochaine subdivision. Cette
démarche avait pour but d'assurer que les interviewés n'étaient pas uniquement les entreprises les plus
faciles à joindre. Nous avons utilisé des questions de sélection pour assurer que les entreprises étaient
comparables, à but lucratif et possédées par, au moins, 50 % d'Autochtones. Les questions de sélection
ont permis d'éliminer 5 % des entreprises.
Le taux de réponse pour les entreprises de l'échantillon des clients d'EAC se chiffrait à 72 % et celui pour
les entreprises de l'échantillon des non-clients était de 63 %. Dans ce dernier groupe, nous avons identifié
111 entreprises qui avaient reçu un soutien d'EAC. (Comme il fallait s'y attendre, les entreprises pouvaient
avoir déménagé ou changé de nom depuis qu'elles avaient reçu le soutien, d'où l'incapacité de les exclure
de la liste des non-clients.) Nous avons donc posé à ces entreprises des questions pertinentes aux clients
d'EAC et elles ont été analysées dans le cadre du groupe des clients d'EAC.
La durée moyenne d'un sondage dépassait 27 minutes. (Nous avions prévu un budget pour des entrevues
de 15 et de dix minutes pour les clients d'EAC et les non-clients respectivement.) Avec l'approbation du
client, nous avons mis fin à l'enquête avec 470 sondages effectués auprès des clients d'EAC et 505 auprès
des non-clients. (Notre objectif était d'effectuer 500 sondages dans chaque type.)
Les sondages terminés ont été pondérés de façon à refléter l'équilibre régional parmi les entreprises dans
les populations échantillonnées pour notre sondage. Par conséquent, les sondages terminés reflètent les 2
436 clients d'EAC depuis 1996 et les 7 477 non-clients dans le secteur à but lucratif. Nous ignorons le
nombre exact d'entreprises autochtones. D'après les estimations d'Industrie Canada, il existe entre 20 000
et 25 000 entreprises autochtones, dont environ 6 000 ont été des clients d'EAC depuis 1989. Dans
l'hypothèse que la population d'où provient notre échantillon de non-clients présente la même répartition
régionale, les résultats de notre sondage refléteraient ce groupe en général.
Les données du sondage ont servi à comparer les entreprises autochtones qui avaient reçu un soutien
d'EAC avec les entreprises qui n'en avaient pas reçu. Ces entreprises autochtones ont également été
comparées à la population générale des entreprises dans les cas où l'on disposait de données secondaires.
Par ailleurs, les données du sondage ont été utilisées pour des analyses plus rigoureuses destinées à évaluer
les différences dans les caractéristiques, les taux de survie et la réussite des entreprises financées par
rapport aux entreprises non financées. Les constatations de ces analyses sont présentées dans les chapitres
suivants.
C. Structure du rapport
Le présent rapport s'articule autour des principales questions à l'étude :
- le chapitre II souligne les principales constatations relatives à ces questions;
- le chapitre III discute des caractéristiques des clients d'EAC et des non-clients. Les constatations
de notre sondage sur les entreprises autochtones sont comparées aux données secondaires sur les
entreprises dans l'ensemble du Canada;
- le chapitre IV examine la réussite des entreprises autochtones. On y dégage les différences entre
la réussite des clients d'EAC et celle des non-clients, en plus d'aborder la contribution d'EAC à
la réussite des clients;
- le chapitre V adopte une vue prospective de la réussite. On y cerne les facteurs essentiels à la
réussite des entreprises et le rôle qu'EAC pourrait jouer pour aider les entreprises à réussir.
Les annexes contiennent :
- le questionnaire du sondage et la lettre de préavis (annexe A);
- des détails sur les analyses statistiques (annexe B).