Recycler les pommes de terre pour enrichir le sol

Le sol est très sollicité dans la culture des pommes de terre, mais on s'emploie actuellement à trouver des moyens de payer la terre de retour.

Dr Linnell Edwards, une chercheuse à Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), étudie des techniques de compostage et de paillage qui permettront d'enrichir le sol.

Bon nombre de pommes de terre de l'Île-du-Prince-Édouard sont impropres à la commercialisation parce qu'elles sont trop petites pour être transformées en frites ou vendues aux consommateurs, mais le Dr Edwards leur a trouvé une utilité.

Ces pommes de terre de qualité « inférieure » sont idéales pour le compostage.

Un compost, fabriqué à partir de ces pommes de terre et appliqué avec un paillis de paille, pourrait contribuer à prévenir l'érosion du sol dans les champs.

Le Dr Edwards a réalisé une étude, étalée sur trois ans, visant à mesurer l'effet d'un compost de pommes de terre et du paillage sur la perte de sol et les caractéristiques physiques du sol. Chaque année, le compost est produit à partir de pommes de terre, de fumier et de sciure dans une installation de compostage à grande échelle au Centre de recherches sur les cultures et les bestiaux de Charlottetown.

Le compost a augmenté le taux d'humidité dans le sol de sept pour cent comparativement aux parcelles témoins et a permis de confirmer que les pratiques agricoles recommandées, qui consistent à ajouter du compost pour amender la terre durant les périodes de sécheresse, sont bénéfiques.

Ces expériences indiquent que le compost protège le sol du compactage exercé par la machinerie agricole, qui provoque l'érosion.

Le Dr Edwards souligne que « le compost a diminué le compactage du sol de 20 pour cent et qu'il pourrait, globalement, servir à conserver le sous-sol ouvert. »

Le paillage a réduit la perte de sol de près de 50 pour cent et a augmenté la quantité d'eau dans le sol de six ou sept pour cent. Cette expérience a également permis de constater une amélioration de la structure du sol, une meilleure résistance du sol face à l'érosion et un amendement avec des matières organiques.

Ces méthodes pourraient s'avérer précieuses pour les producteurs de produits biologiques et les petites exploitations agricoles. Le nombre d'entreprises d'agriculture biologique augmente annuellement de 20 à 30 pour cent et les ventes à l'échelle mondiale devraient atteindre environ 100 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, ce qui laisse entrevoir une hausse de la demande pour les produits issus de cultures non traditionnelles.

Les producteurs ont besoin de systèmes de culture qui protègent l'environnement et en maintiennent la viabilité. Des techniques comme le compostage et le paillage leur offrent un moyen d'y parvenir.

Les agriculteurs de l'île renforcent le rôle de l'agriculture dans la protection de l'environnement en déployant des efforts pour améliorer la qualité du sol, de l'air et de l'eau et les habitats fauniques. Le volet de l'environnement du Cadre stratégique pour l'agriculture leur permettra de devenir de meilleurs gestionnaires de l'environnement.

À titre de source de connaissances scientifiques, le Centre de recherches sur les cultures et les bestiaux d'AAC développe et transfert des technologies novatrices en matière de systèmes intégrés de culture et d'élevage tout assurant la mise en valeur et la protection de l'environnement.

La Semaine nationale de la conservation des sols, qui aura lieu du 21 au 25 avril 2003, est célébrée chaque année, depuis 1985, afin de sensibiliser le public à la conservation des sols. Elle vise à souligner les efforts des producteurs, du public, de l'industrie et du gouvernement qui permettent de réduire la dégradation du sol.

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Personnes-ressources :

Linnell Edwards Agriculture et agroalimentaire Canada Centre de recherches sur les cultures et les bestiaux (902) 566-6800

Relations avec les médias Agriculture et Agroalimentaire Canada Ottawa (613) 759-7972