Assainir l'air de la planète, c'est aussi simple que planter un arbre

Un de ces dimanches lorsque vous faites une randonnée le long des tours et détours des chemins de campagne, vous serez peut-être surpris. Sans doute verrez-vous un chevreuil, un renard ou un lièvre ou deux. Mais qu'en est-il de tous ces d'arbres aménagés en longues rangées bien alignées dans les champs cultivés? Vous êtes-vous jamais demandé à quoi ils servent?

Ce sont des brise-vent, des rangées d'arbres et d'arbustes qui ont un nombre remarquable de rôles. Les brise-vent protègent les cultures, les troupeaux et les maisons contre les vents cinglants de l'hiver.

Ces plantations offrent de nombreux avantages. À l'abri du vent, le bétail souffre moins des rigueurs de l'hiver. Il dépense moins d'énergie, et, par conséquent, consomme moins de nourriture pour se tenir chaud. D'ailleurs, un brise-vent à cinq rangées autours de la cour de la ferme réduit de 18 à 25 pour cent l'énergie dépensée pour chauffer la maison.

Les brise-vent contribuent également à améliorer la qualité de l'environnement. Ils réduisent l'érosion des sols et augmentent la rétention de l'humidité du sol et le rendement des cultures. De plus, en absorbant le carbone atmosphérique, les brise-vent servent à filtrer l'air. Plantés le long des rives et des cours d'eau, les racines d'arbres éliminent les engrais et les autres contaminants en filtrant les eaux de ruissellement au printemps, contribuant ainsi à l'assainissement des eaux.

Ces avantages sont si importants que Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) dirige un centre spécialisé pour la distribution de semis d'arbre pour les brise-vents. Géré par l'Administration de rétablissement agricole des Prairies (ARAP), le Centre de brise-vent, situé à Indian Head (Saskatchewan), fournit des arbres, des arbustes et des conseils techniques au propriétaires fonciers admissibles en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba et dans la région de la rivière-de-la-Paix en Colombie-Britannique.

Récemment, le Centre a élaboré un nouveau programme qui prévoit encore plus de services pour ses clients. Au moyen de financement obtenu dans le cadre du Plan d'action 2000 du gouvernement fédéral, le Centre a mis sur pied le Programme de mise en valeur des brise-vent (PMVBV) qui fournit du paillis en plastique et l'équipement pour le poser ainsi que les semis d'arbres et les conseils techniques. La date limite pour la présentation des demandes est le 1er mars.

Le Plan d'action 2000 est un programme de 500 millions de dollars qui accorde de l'aide financière à des activités pratiques et concrètes dont le but est de réduire les emissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Le PMVBV recevra 4 millions du Plan d'action 2000 au cours de cinq ans.

«Depuis six ans, nous encourageons l'aménagement de brise-vents en tant que réponse au changement climatique, explique Bob Turnock, directeur du PMVBV. Lorsque le Plan d'action 2000 Le brise-vent qui entoure la cour de la ferme la protège des vents d'hiver et réduit le coût de chauffage. a été élaboré, on s'est rendu compte du bien-fondé des brise-vent, et que c'était-là une réponse nationale à la question du changement climatique.»

Selon M. Turnock, le paillis en plastique est efficace pour lutter contre les mauvaises herbes et pour piéger l'humidité et la chaleur. Il en résulte des conditions propices à la croissance des arbres. Sous le plastique, les mauvaises herbes périssent et la chaleur et l'humidité contribuent à la survie des semis. De fait, la croissance des arbres peut augmenter de plus de 40 pour cent lorsque le paillis en plastique est utilisé pour lutter contre les mauvaises herbes.

M. Turnock apprécie les fonds supplémentaires, car il comprend que ses clients ne plantent pas davantage de brise-vent, en grande partie, à cause du problème des mauvaises herbes.

«Au cours du printemps de 2000, nous avons effectué une enquête sur les brise-vent, explique M. Turnock. Le desherbage est la raison principale pour laquelle les répondants ne plantent pas plus de brise-vent. Le Plan d'action 2000 nous a donné le moyen de répondre à ce problème.»

Le PMVBV encouragera plus d'agriculteurs à planter des brise-ents, ce qui permettra au Centre de brise-vent de faire avancer ses travaux. Le Centre plante une moyenne de 6 000 km d'arbres par an. Cependant, on prévoit que le paillis plastique et l'équipement inciteront les clients du Centre à aménager 8 000 kms de brise-vent supplémentaires, soit huit millions d'arbres, au cours des cinq années du PMVBV.

«Les arbres que l'on plante dans le cadre du programme actuel d'aménagement de brise-vent va absorber un total de 1,7 millions de tonnes de dioxyde de carbone de 2008 à 2012, explique M. Turnock. Cependant, on va réaliser la véritable valeur de l'investissement dans une quarantaine d'années lorsque ces arbres auront absorbé 9,1 millions de tonnes de carbone atmosphérique.»

M. Turnock a confiance en ce nouveau programme. «Je suis sûr que dans les années à venir nous allons réaliser notre objectif de 8 000 kms et que ces arbres vont retirer 300 000 tonnes supplémentaires de carbone de l'atmosphère.»