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Agence canadienne d'inspection des aliments
Direction générale des sciences
Surveillance des phytoravageurs

Bilan concernant les ravageurs et les maladies visés par la quarantaine des plantes au Canada.
1999

TABLE DES MATIÈRES

Introduction

Entomologie

  • Inspection du bois d'arrimage et de caissage
    • Contexte
    • Enquêtes

Mycologie

  • Ophiostoma ulmi / Ophiostoma novo-ulmi,
    Maladie hollandaise de l'orme

Nématologie


Introduction

Le présent rapport résume les résultats des enquêtes menées en 1999 sur les phytoravageurs et les maladies végétales justiciables de quarantaine. Les renseignements recueillis lors de ces enquêtes et l’information sur l’aire de distribution des phytoparasites forment la base, d’une part, des mesures de réglementation et de lutte destinées à contrer la propagation de ces organismes et, d’autre part, de la délivrance des certificats phytosanitaires pour le matériel destiné à l'exportation. La plupart des enquêtes visent les phytoparasites mentionnées à l’Annexe II du Règlement sur la protection des végétaux, c’est-à-dire des organismes justiciables de quarantaine*qui n’ont pas encore atteint les limites de leur aire de distribution potentielle au Canada. Le rapport inclut aussi les résultats d?une enquête sur les phytoparasites exotiques qui n’ont jamais été signalés en Amérique du Nord, mais qui ont été interceptés dans des cargaisons arrivant au pays.

La plupart des renseignements contenus dans ce rapport ont été recueillis par le personnel de l’Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). Tel qu'il est indiqué dans le texte, le rapport contient également des données tirées d'enquêtes menées, soit par d'autres organismes, notamment le Service canadien des forêts, la Direction générale de la recherche d'Agriculture et Agroalimentaire Canada et les ministères provinciaux de l'Agriculture et des Ressources naturelles, soit en collaboration avec eux.

Les données ont été compilées, résumées et portées sur des cartes par le service des enquêtes de l'Unité d'évaluation des risques phytosanitaires (Nepean). On peut obtenir d’autres renseignements sur les maladies et les ravageurs décrits dans le présent rapport ou sur des phytoparasites exotiques à l'adresse suivante :

Robert Favrin
Coordonnateur des enquêtes
Division des sciences
Agence canadienne d’inspection des aliments
3851, chemin Fallowfield
Nepean (Ontario), Canada K2H 8P9
(613) 998-9320 (poste 5909)
Courrier électronique: favrinr@inspection.gc.ca


Campagne de Piègeage et Inspection Concernant les Ravageurs Forestiers Exotiques

Contexte

Les données sur les interceptions au Canada et aux États-Unis révèlent que de nombreux ravageurs du bois et des arbres vivants, tels les scolytes (p. ex., Ips typographus, Tomicus piniperda) et de nombreux insectes foreurs (p. ex., Anoplophora spp.), peuvent être présents dans les matériaux d'arrimage et divers types de matériaux de caissage servant à soutenir et à stabiliser les cargaisons durant le transport. Le bois utilisé à ces fins est souvent de piètre qualité et se présente sous diverses formes (bois débité, billes ou bois de caissage).

Afin de prévenir l'introduction de ravageurs forestiers exotiques par cette voie, l’ACIA a émis une directive restreignant la circulation du bois d'arrimage (D-98-08) qui impose aux autorités portuaires de désigner des aires d'entreposage pour le bois d'arrimage non infesté. Le bois d'arrimage avec l’écorce ou manifestement infesté ou présentant d'autres symptômes suspects doit être éliminé ou soumis à un traitement approuvé par l’ACIA. Les méthodes approuvées actuellement sont l'enfouissement en profondeur et l'incinération. Les autorités canadiennes préparent actuellement une directive analogue pour le bois de caissage et les palettes.

Piégeage des scolytes exotiques - 1999

En 1999, l'enquête visant les scolytes exotiques s'est poursuivie en Colombie-Britannique, en Ontario, au Québec et dans l'Atlantique, selon des protocoles de piégeage et des densités semblables à ceux décrits en 1997. Les pièges ont été placés prioritairement à proximité des aires de stockage et d'élimination du bois d'arrimage. À chaque endroit choisi, on a placé au minimum deux pièges contenant l'un des deux appâts suivants (Ipslure ou alpha-pinène, seul); les principales espèces visées étaient le typographe (Ips typographus) et le grand hylésine des pins (Tomicus piniperda). Des pièges ont été installés dans une soixantaine d'endroits en Ontario et au Québec et dans 20-30 endroits dans chacune des régions de l'Atlantique et de la Colombie-Britannique. Dans ces deux dernières régions, un certain nombre des sites de piégeages étaient sous la responsabilité du Service canadien des forêts, et le tri des spécimens capturés a été réalisé par le personnel des bureaux régionaux du SCF. La confirmation des diagnostics d'identification a été effectuée par le personnel de l'ACIA en collaboration avec AAC. D'autres enquêtes visant cette fois uniquement le grand hylésine des pins (Tomicus piniperda), à l'aide de pièges contenant seulement de l'alpha-pinène, ont également été réalisées en Ontario et au Québec. On a découvert pour la première fois le grand hylésine des pins (Tomicus piniperda) dans les comtés de Kent et d'Essex en Ontario (voir la section sur le grand hylésine des pins).

Voir aussi les études du SCF sur la biodiversité: www.pfc.cfs.nrcan.gc.ca/biodiversity/exotics/


Longicorne asiatique

Anoplophora glabripennis

L'interception du longicorne asiatique étoilé, Anoplophora glabripennis, dans le bois d'arrimage et de caissage de cargaisons provenant de Chine, et son implantation à NewYork et à Chicago ont déclenché la tenue d'enquêtes sur le terrain aux abords d'un certain nombre d'établissements exploités par des importateurs un peu partout au Canada. Les sites prioritaires d'enquête ont été sélectionnés en fonction des informations sur les importations obtenues de Douanes Canada. On s'est intéressé en particulier aux compagnies qui avaient importé des marchandises à risque élevé au cours des 2-5 dernières années. On a inspecté visuellement tout le matériel hôte du longicorne dans un rayon de 200-500 mètres autour de chaque établissement pour trouver des signes de déprédations (cicatrices de ponte, orifice de sortie, écoulement de sève, sciure). Le nombre de lieux inspectés dans chaque région a été approximativement le suivant : Atlantique (50), Quebec (carte) (200), Ontario (carte) (1000), Colombie-Britannique (120). Jusqu'à ce jour, on n'a pas trouvé de signe d'infestation due à Anoplophora au Canada. Par contre, comme les infestations de ce ravageur sont difficiles à repérer à un stade précoce, il est indispensable de poursuivre les enquêtes durant les 3 à 5 prochaines années, ainsi que les campagnes d'information du public et les inspections des matériaux en bois ayant servi à emballer les importations.

Voir également : Fiche technique, Longicorne asiatique, Inspection du bois d'arrimage et de caissage.


TORDEUSE ORIENTALE DU PÊCHER

Grapholita molesta Busck

Contexte

La tordeuse orientale du pêcher s'attaque à divers arbres fruitiers et plantes ornementales apparentées des régions tempérées, mais son hôte de prédilection est le pêcher. Au printemps, les adultes émergent de leurs cocons tissés sur les tiges en dormance, et les femelles déposent leurs oeufs sur les ramilles. Les chenilles forent des galeries dans les ramilles et en provoquent le dessèchement. À mesure que la saison progresse et que les ramilles se développent, les chenilles des générations subséquentes pénètrent dans les fruits mûrissant, les rendant impropres à la vente. Comme les pesticides ne peuvent atteindre les chenilles à l'intérieur de leurs galeries, les producteurs doivent surveiller attentivement les vols de papillons et procéder à de multiples pulvérisations afin d'exterminer les adultes avant qu'ils ne pondent.

Originaire de Chine et de Corée, comme le pêcher, la tordeuse orientale du pêcher s'est répandue dans un grand nombre de régions fruitières tempérées du monde au cours des trois premières décennies de ce siècle. C'est fort probablement sous la forme de nymphes en cocon sur des plants d'arbres fruitiers de pépinière en dormance que l'insecte s'est propagé d'un pays à l'autre; mais le ravageur peut aussi s’être répandu à l’intérieur même d’un pays soit par des fruits infestés, soit par le vol des papillons d’une région à l’autre du pays. Découverte pour la première fois aux États-Unis en 1916, cette tordeuse s'est rapidement propagée dans tout le pays pour atteindre le sud de l'Ontario dans l’est du Canada en 1925. La Colombie-Britannique semble aujourd’hui la seule région productrice de pêches encore exempte de ce ravageur en Amérique du Nord. Un petit foyer d’infestation a été découvert dans cette province en 1956, mais a été enrayé en 1957. Aucune tordeuse orientale du pêcher n'y a été capturée depuis.

Les enquêtes sont menées chaque année à l'aide de pièges Pherocon® 1C à ailettes, appâtés avec la phéromone du ravageur. Les pièges sont déployés en mai et inspectés une ou deux fois par semaine jusqu'en octobre. Les sites de piégeage se trouvent généralement dans les zones où le risque d'introduction du ravageur est particulièrement élevé, comme les vergers de pêchers non traités et non entretenus, les terrains de camping, les pépinières, les stations fruitières, les passages frontaliers, les étals de fruits et les entrepôts.

Grapholita molesta Enquêtes - 1999

Colombie-Britannique (carte). Les enquêtes visant ce ravageur ont pour objet le maintien du statut de zone exempte de tordeuse orientale du pêcher pour satisfaire aux prescriptions relatives à l'importation et à l'exportation. Chaque année, pour vérifier l'absence de ce parasite, on installe des pièges dans une quinzaine de lieux où le risque d'introduction est élevé, dans la vallée de l'Okanagan, la vallée du Fraser et le sud de l'île de Vancouver. Comme on peut le voir sur la carte, aucun spécimen de Grapholita molesta n'a été détecté en Colombie-Britannique in 1999.


SPONGIEUSE

Lymantria dispar (Linnaeus)

La spongieuse en Amérique du Nord

Le génotype nord-américain.

La spongieuse est originaire d'Eurasie. Après sa libération accidentelle au Massachusetts en 1869 sous forme d'adultes issus d'oeufs importés de France, l'insecte est rapidement devenu un fléau. Tous les paliers de gouvernement ont alors uni leurs efforts en vue d'éradiquer ce ravageur et y sont presque parvenus en quelques années. La menace s'étant estompée, ils ont mis fin au programme, mais les populations ont recommencé à augmenter. La spongieuse est maintenant établie dans tout le nord-est des États-Unis et, au Canada, dans le sud de l'Ontario et du Québec, ainsi que dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse.

Ce ravageur peut défolier de vastes étendues forestières. Il a tué et affaibli les arbres dans certaines régions du nord-est des États-Unis, modifiant ainsi considérablement certains écosystèmes. Bien que ses hôtes de prédilection soient le chêne, le bouleau et le peuplier, l'insecte attaque également un large éventail de feuillus. Lorsqu'elles pullulent, les chenilles sont une véritable nuisance même pour les humains. En pareilles circonstances, il est parfois nécessaire d'entreprendre des programmes de lutte dans les zones urbaines et les régions de villégiature.

Au Canada, divers organismes fédéraux et provinciaux collaborent pour dépister et combattre la spongieuse. Le présent compte rendu fournit un aperçu général de la situation au Canada. Il résume les activités entreprises par tous les organismes publics canadiens participant à la détection et à l’éradication des foyers d’infestation isolés ou à la surveillance de la propagation du ravageur à partir des principaux foyers.

Le génotype asiatique.

Le génotype asiatique du Lymantria dispar est originaire de l'Extrême-0rient asiatique. Son phénotype diffère de façon appréciable de celui du génotype nord-américain qui s'est établi dans l'est de l'Amérique du Nord. La plus grande différence entre les deux génotypes réside dans l'aptitude au vol des femelles du génotype asiatique. En outre, la gamme d'hôtes du génotype asiatique est plus étendue et englobe de nombreux conifères, dont ceux des genres Larix, Picea et Pseudotsuga. On observe aussi des différences phénologiques. Ainsi, chez le génotype asiatique, jusqu'à 25 p. 100 des masses d'oeufs peuvent éclore au cours de l'automne de l'année de ponte au lieu d'entrer en diapause. Les deux génotypes sont difficiles à distinguer à l'aide des méthodes d'examen morphologique habituelles; l'analyse de l'ADN est plus efficace. Il semble exister toute une gamme de types intermédiaires entre les deux génotypes dans certaines parties de l'Europe et de l'Asie centrale.

On a intercepté des spongieuses asiatiques pour la première fois en 1979, quand le personnel du bureau de la Protection des végétaux à Victoria a rapporté la découverte de masses d'oeufs sur un navire soviétique. Par la suite, ce n’est qu’en 1989 que l’on a de nouveau trouvé quelques masses d'oeufs sur d'autres navires soviétiques. L'automne 1990 a marqué le début d'une offensive en règle contre la spongieuse asiatique. Pendant l'hiver de la même année, des inspections ont mené à la découverte de grandes quantités de masses d'oeufs sur un certain nombre de navires soviétiques. Il n'a toutefois pas été nécessaire d'intervenir, le froid empêchant l'éclosion des oeufs. En 1991, dix-sept navires en provenance de ports de la région de Primorski en Russie n'ont pu obtenir l'autorisation de séjourner en eaux canadiennes parce qu’ils étaient gravement infestés. Une enquête subséquente a révélé que les femelles prêtes à pondre étaient attirées par les lampes utilisées durant le chargement de ces navires dans les ports de Vladivostok et de Nakhodka/Vostochny; la découverte de ces masses d'oeufs coïncidait avec la culmination de la population du génotype asiatique dans l'Extrême-Orient russe. En 1992, une importante campagne de pulvérisation a été lancée dans la région du port de Vancouver conformément au plan d'éradication de la spongieuse asiatique. Au total, 18 813 hectares ont été traités auBacillus thuringiensis var. kurstaki (B.t.k.), à raison de 50 MUI par hectare. Aucune spongieuse n'a été capturée au cours des enquêtes subséquentes menées dans la zone traitée. Les travaux de piégeage et d'éradication se poursuivent en Colombie-Britannique, et tous les papillons capturés à l'extérieur des provinces appliquant des dispositions réglementaires à l'égard de la spongieuse font l'objet d'une analyse de l'ADN visant à déterminer leur génotype. À ce jour, la présence de la spongieuse asiatique au Canada n'a été signalée qu'en Colombie-Britannique. Les navires pénétrant dans les eaux canadiennes en provenance de l’Extrême-Orient russe sont maintenant assujettis à la directive phytosanitaireD-95-03.

Lymantria dispar Enquêtes - 1999

Provinces de l'Atlantique. Les programmes de piégeage mis en oeuvre dans cette région ont pour objet de détecter les nouvelles infestations (toutes les provinces) et de délimiter la ligne de front des infestations déjà connues (Nouvelle-Écosse et Nouveau-Brunswick). Les résultats du piégeage permettent de déterminer dans quelles régions on doit rechercher les masses d'oeufs l'automne et le printemps.

On n’a pas modifié les régions réglementées à l'égard de la spongieuse en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick en 1998. Les zones réglementées sont énumérées dans la directive phytosanitaireD-98-09 qui régit l’exportation des arbres de Noël aux États-Unis.

Terre-Neuve (carte). Approximativement 300 pièges Delta ont été déployés dans le cadre de l'enquête de dépistage annuelle réalisée à Terre-Neuve. Les sites de piègeage ont été choisis d'après le risque d'introduction, par exemple : terrains de camping, centres de loisir, haltes touristiques et zones boisées fréquentées par les visiteurs. La majorité des sites retenus pour l'enquête se trouvaient près des villes de Port-aux-Basques, Corner Brook, Gander et St. John's. La spongieuse n'a pas été détectée à Terre-Neuve en 1999.

Île-du-Prince-Édouard (carte).En 1999, le nombre de spongieuses piégées a été moins élevé qu'en 1998. Neuf seulement des 350 pièges placés contenaient des spongieuses. On a capturé 14 papillons en tout, dont 8 dans la ville de Charlottetown. La spongieuse n'a été détectée sous aucune autre forme au cours des inspections de contrôle effectuées aux alentours des pièges qui contenaient des spongieuses. L'Île-du-Prince-Édouard est toujours considérée province exempte d'infestation.

Nouvelle-Écosse (carte). Au cours de 1999, l'ACIA et le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse ont procédé à deux campagnes de piégeages, l'une pour délimiter le front de l'infestation le long de la limite est de la zone réglementée, l'autre pour détecter d'éventuelles infestations nouvelles dans toute la partie est de la province. La recherche des masses d'oeufs a également été effectuée autour des sites de piégeage situés en périphérie de l'infestation. Dans la plupart des pièges placés en dehors de la zone réglementée, on n'a trouvé qu'une seule spongieuse. La majorité des pièges où l'on a trouvé plusieurs papillons étaient situés près de la région métropolitaine de Darmouth/Halifax, au voisinage de la zone réglementée. On a aussi dénombré de 3 à 12 papillons par piège dans le sud des comtés de Colchester et de Cumberland, près des villes de Moose River (12), Five Islands (8), New Salem (8) et Diligent River (5). La majorité des pièges installés dans l'est de la Nouvelle-Écosse ne contenaient pas de spongieuse. Aucune masse d'oeufs n'a été trouvée aux alentours des pièges.

Outre les pièges ci-dessus, on a placé des pièges autour des installations portuaires d'Halifax, près de Brooklyn et de Shelburne, pour recueillir des papillons à soumettre à une analyse génétique pour détecter une éventuelle incursion de la race asiatique de L. dispar. Le sous-échantillon de 41 papillons qui ont été analysés appartenaient tous au génotype nord-américain.

Nouveau-Brunswick (cartes: piégeage; recherche de masses d'oeufs).

Les données figurant sur les cartes ci-jointes ont été colligées par la Section de lutte contre les parasites des forêts du ministère des Ressources naturelles et de l’Énergie du Nouveau-Brunswick (MRNENB), à partir des résultats communiqués par les divers organismes qui ont collaboré à l'enquête.

Les campagnes de piégeage ont été réalisées en collaboration entre divers organismes fédéraux et provinciaux. Leurs activités sont résumées ci-dessous et sur les cartes correspondantes. La majorité des activités de piégeage avaient pour objet 1) la délimitation de la zone infestée et 2) le dépistage précoce de la spongieuse dans des régions non comprises dans les zones infestées mais où le risque d'introduction est élevé (scieries importatrices, zones touristiques). Trois cent quarante-six pièges ont été placés respectivement par l'ACIA (200), le SCF/Parcs Canada (41) et le MRNENB (105); l'ACIA était chargée de la délimitation et le MRNENB et le SCF, du dépistage précoce.

Les pièges contenant le plus de papillons se trouvaient dans un rayon de 5 à 10 km des zones réglementées (6-18 papillons/site). Dans deux sites proches de Woodstock (comté de Carleton) et un autre proche de Welsford (comté de Queens), on a dénombré de 20 à 22 papillons par site; par contre, la recherche des masses d'oeufs aux alentours de ces sites a été improductive. Un sous-ensemble des spécimens piégés par l'ACIA dans des sites à risque élevé (port) ont également été soumis à une analyse de l'ADN pour détecter l'éventuelle apparition de la race asiatique de L. dispar. Tous les papillons se sont révelés appartenir à la souche nord-américaine.

Le MRNENB a procédé à des recherches de masses d'oeufs à l'automne en 144 endroits situés dans un rayon de 20 km des zones réglementées. Il a trouvé des masses d'oeufs nouvelles dans 53 endroits et des masses d'oeufs anciennes ou d'autres stades de la spongieuse dans 8 endroits. La carte montre seulement les endroits où l'on a trouvé de nouvelles masses d'oeufs. Seul un des endroits où on a trouvé des oeufs, soit une masse d'oeufs nouvelle et une masse d'oeufs ancienne (Grays Mills, Kingston Parish, comté de Kings), était situé à l'extérieur de la zone réglementée.

Québec. Le personnel de l'ACIA n'a pas effectué d'enquêtes visant la spongieuse en 1999. Selon l'information tirée du programme général de surveillance provinciale, la distribution de la spongieuse n'a pas changé sensiblement au Québec depuis un certain nombre d'années et la défoliation observée ces dernières années est négligeable.

Ontario (carte). En 1999, le bureau régional du Service canadien des forêts a poursuivi les piégeages dans les parcs provinciaux du nord de l'Ontario et effectué des enquêtes aériennes pour repérer les zones défoliées. Des pièges ont été installés dans cinquante-huit sites, à raison de deux pièges par site. Les résultats des piégeages ont été comparables à ceux des années précédentes. La superficie totale des zones modérément à gravement défoliées est passée à 15 399 hectares, comparativement aux 3 060 hectares observés en 1998 (graphique). Les principales zones modérément à gravement défoliées étaient situées dans le sud des comtés de Lambton et de Brant et autour de la région Haldimand-Norfolk/comté de Niagara. La superficie des aires défoliées autour du parc provincial du lac Charleston a augmenté légèrement en 1999 pour atteindre au total 1 660 ha. On peut obtenir de plus amples renseignements sur des régions en particulier en s'adressant au Service canadien des forêts à Sault Sainte-Marie, (Ontario).

En plus des enquêtes du SCF, l'ACIA a posé des pièges à 81 endroits situés dans le nord-ouest de l'Ontario, entre le lac Nipigon et Kenora. Des mâles ont été capturés en quinze de ces endroits. Il est prévu de faire des recherches de contrôle pour trouver les masses d'oeufs autour de chacun des quinze sites de piégeage positifs.

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Défoliation due à la spongieuse en Ontario, 1981-1999* Hectares (milliers) *Données tirées des observations aériennes effectuées par le Service canadien des forêts

Manitoba et Saskatchewan. On a placé approximativement 350 pièges un peu partout dans ces provinces, en ciblant plus particulièrement les zones urbaines et touristiques et les parcs provinciaux et nationaux. Aucune spongieuse n'a été capturée en 1999.

Alberta (carte). Comme dans les années précédentes, approximativement 500 pièges ont été placés dans des endroits où le risque d'introduction de la spongieuse est élevé, par exemple, les zones touristiques, les parcs provinciaux et certaines municipalités. Le programme est administré en collaboration entre les ministères fédéraux de l'Agriculture et des Forêts et divers organismes provinciaux et municipaux. Aucune spongieuse n'a été détectée en 1999.

Colombie-Britannique (carte).

Le ministère des Forêts de la Colombie-Britannique (MFCB) a dirigé les opérations de lutte contre la spongieuse en Colombie-Britannique. Le site Web du MFCB présente un excellent compte rendu à jour de tous les aspects du programme de lutte entrepris contre la spongieuse dans la province; on y trouve aussi l'information sur les zones traitées par pulvérisations en 1999 et les zones qui seront traitées en 2000. L'ACIA continue de prendre en charge l'essentiel des travaux d'enquête dans la province. En 1999, des pièges ont été installés un peu partout dans la province comme suit : île de Vancouver (5025), le sud de la partie continentale/vallée du Fraser (2117) et région intérieure (683). En 1999, les piégeages ont été organisés en fonction des critères suivants: 1 piège/mi² ( 0,4/ km²) - dépistage général, dans les zones sans antécédents de spongieuse; 36 pièces/mi² ( 12/km²) - dans les zones où l'on a piégé un mâle l'année précédente; 64 pièges/mi² ( 30/ km²) - dans les zones où l'on piégé plus d'un mâle l'année précédente; Si un insecte vivant est signalé dans les zones à 1 piège/mi² ou à 64 pièges/mi², aucun piégeage supplémentaire de délimitation n'est effectué; Si un insecte vivant est signalé dans les zones à 32 pièges/mi², un piégeage supplémentaire de délimitation est effectué à raison de 64 pièges/mi².

Quarante-quatre spongieuses ont été capturées en Colombie-Britannique en 1999, comme on peut le voir sur la carte ci-jointe. Seulement trois spongieuses ont été capturées à l'intérieur d'une des zones traitées par pulvérisation au cours de 1999. Les nombres de spongieuses les plus élevés ont été observés juste au nord du lac Burnaby dans la ville de Burnaby (23 spongieuses ont été capturées dans 7 pièges). Au cours des enquêtes de contrôle effectuées à l'automne et au printemps, on a trouvé 15 nouvelles masses d'oeufs sur trois propriétés dans cette région.


Orgyie à taches blanches

Contexte

Orgyia thyellina Enquêtes - 1999

Sur la recommandation du British Columbia Plant Protection Advisory Council, ou BCPPAC (Conseil consultatif de protection des végétaux de la Colombie-Britannique ), une campagne de piégeage visant Orgyia thyellina a eu lieu dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique en 1999. Orgyia thyellina est un papillon de la famille des Lymantriidés qui est originaire du Japon, de la Corée, de la Chine et de la partie extrême-orientale de la Russie. Ce papillon défolie plusieurs arbres et arbustes, dont l'érable, le saule, le chêne, le sapin de Douglas et les arbres fruitiers. En 1996, on l'a découvert dans une banlieue d'Auckland en Nouvelle-Zélande. On pense que c'est là qu'il a été découvert pour la première fois en dehors de son aire d'origine. On n'a jamais pu déterminer la source de l'introduction, mais on suppose qu'il est arrivé, sous forme de masses d'oeufs, dans un bateau ou un conteneur. De 1996 à 1998, le ministère des Forêts de la Nouvelle-Zélande a organisé une vaste campagne d'éradication qui a été couronnée de succès. On peut trouver un complément d'information sur ce ravageur et sur le programme d'éradication appliqué par la Nouvelle-Zélande à l'adresse : http://www.maf.govt.nz/biosecurity/pests-diseases/forests/white-spotted-tussock-moth/index.htm.

À cause de la ressemblance de l'orgyie avec la spongieuse, de la gravité des déprédations qu'elle pourrait causer au Canada et de l'importance du trafic maritime comme voie d'introduction, le BCPPAC a conclu qu'il serait prudent de mener une enquête dans la région métropolitaine de Vancouver. Cinquante pièges Delta à flacon en plastique diffusant la phéromone d'O. thyellina ont été placés un peu partout dans la zone périurbaine de Vancouver et dans le sud de l'Île de Vancouver. Du point de vue des opérations, l'enquête a été relativement simple, parce qu'elle s'est greffée à un programme plus vaste de piègeage de la spongieuse. Elle n'a pas permis de détecter Orgyia thyellina.


Le criocère des céréales

Oulema melanopus

Contexte

Le criocère des céréales est originaire d’Europe et a également été signalé en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Il s’attaque aux céréales et aux oléagineux et à diverses graminées et il peut occasionner des pertes de rendement importantes dans les peuplements en développement ou non traités. Le foin ou la paille pressée, les épis de maïs sucré, le gazon en plaque et les semences de céréales, de soja, de graminées et d’espèces fourragères sont des produits dont on sait qu’ils peuvent héberger le criocère des céréales, et par conséquence, qu’ils sont susceptibles de créer un problème justiciable de mesures de quarantaine. Le criocère est également un vecteur du virus létal de la nécrose du maïs. Le lâcher de plusieurs espèces de prédateurs exotiques en Amérique du Nord a permis de maintenir les ravages du criocère en dessous du niveau de nuisibilité économique dans la plupart des régions.

On suppose que le criocère des céréales est arrivé dans le comté de Berrien, au Michigan (États-Unis) vers 1947, avec une cargaison de briques calées avec de la paille provenant d’Eurasie, sa région d’origine. Il s’est rapidement propagé dans les terres céréalières de la région des Grands Lacs en dépit des mesures de quarantaine rigoureuses qui ont été instituées en 1962 quand on l’a identifié pour la première fois dans la région. Le criocère s’est ensuite rapidement propagé vers l’Est, une migration facilitée par la disponibilité suffisante de plantes hôtes, des conditions de milieu favorables à sa survie et à son implantation, et des caractéristiques climatiques appropriées, en particulier le vent. En 1967, des criocères adultes ont été observés dans les régions canadiennes frontalières, dans des champs de céréales près de Harrow, en Ontario. Dès 1971, le criocère était présent dans presque tout l’Ontario, au Nord aussi loin que Sault Sainte-Marie et à l’Est, jusqu’à Drummondville au Québec. Des enquêtes effectuées plus récemment en 1987 ont indiqué que le criocère avait atteint Amqui, au Québec, dans la péninsule gaspésienne, et était arrivé à Hartland, au Nouveau-Brunswick.

Oulema melanopus Enquêtes - 1999

Alberta (carte). Une enquête de dépistage du criocère des céréales a été entreprise en collaboration entre l’ACIA et le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et du Développement rural de l’Alberta. À cause du printemps tardif et des températures plus fraîches que la normale dans le sud de l’Alberta, la plupart des activités de l’enquête ont eu lieu durant la deuxième quinzaine de mai. On a contrôlé notamment le blé d’hiver, le blé de printemps, l’orge, l’avoine et les lisières herbeuses des champs. Au total, 105 champs ont été contrôlés, pour une superficie totale de 4 360 ha (10 770 acres) dans 14 comtés.

L’enquête a été conduite conformément à un protocole fourni par l’État du Montana. La méthode consiste à balayer 15 fois la surface de la culture avec un filet-fauchoir de 15 pouces de diamètre, à chacun des 20 endroits choisis au hasard sur le pourtour du champ que l’on contrôle. Si on n’attrape pas de criocère adulte dans le filet, on vérifie la présence d’oeufs et de larves dans le centre du champ plus tard dans la saison. Pour détecter les oeufs et les larves, on examine 10 tiges de plantes à 10 endroits différents, choisis au hasard à l’intérieur du champ.

Trois spécimens ont été envoyés au laboratoire, mais aucun ne s’est révélé être O. melanopus.

Colombie-Britannique. L’enquête a été effectuée par le ministère de l’Agriculture de la Colombie-Britannique et s’est limitée à la vallée Creston, juste au nord de la frontière avec l’Idaho. La vallée Creston fait 16 km de long et s’étend de la frontière entre l’Idaho et la Colombie-Britannique vers le nord, jusqu’à Wynndel. Les céréales cultivées dans la vallée sont presque toutes utilisées dans la région.

Le criocère des céréales a été dépisté à l’aide du filet fauchoir dans quatre des six champs contrôlés : deux champs de blé de printemps, un champ de blé d’hiver et un champ d’orge. On n’a relevé que peu ou pas de dommage dans les champs infestés.


SCARABÉE JAPONAIS

Popillia japonica Newman

Contexte

Le scarabée japonais s'attaque à de nombreuses essences d'arbres et d'arbustes ornementaux, ainsi qu'au gazon. Originaire des grandes îles du Japon, il a été découvert pour la première fois en Amérique du Nord dans le sud du New Jersey (États-Unis) en 1916. Au Canada, le premier spécimen a été découvert en 1939 dans l'auto d'un touriste américain qui arrivait du Maine et se rendait par traversier à Yarmouth (Nouvelle-Écosse). En 1940, le ravageur était établi à Niagara Falls (Ontario). En 1994, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont adopté un protocole de réglementation conjoint régissant la circulation de certains produits provenant des zones infestées par le scarabée japonais. Ce protocole prévoit l'agrément des serres et des pépinières, après examen des résultats du piégeage, analyse des échantillons de sol, évaluation des résultats des traitements insecticides, inspection et certification. Les zones réglementées à l'égard du scarabée japonais au Canada sont les municipalités régionales de Niagara, de Haldimand-Norfolk et de Hamilton-Wentworth, en Ontario, et les municipalités régionales de comté (MRC) de Brome-Missisquoi, du Haut-Richelieu, de Champlain, de Roussillon et du Bas-Richelieu au Québec.

Toutes les enquêtes ont reposé sur l’utilisation de pièges à aubes en métal ou en plastique, appâtés avec une combinaison d'une phéromone et d'un attractif floral. Les pièges ont été déployés de la mi-juin à la mi-septembre dans des pépinières, des gazonnières, des parcs et des jardins publics, des aéroports, des terminaux routiers et ferroviaires, des terrains de golf et des postes frontaliers. On a installé un seul piège dans la plupart des sites, mais on en a utilisé cinq ou plus dans certains cas selon les données antérieures sur le site et la distance de ce dernier par rapport aux zones infestées. Chaque piège a été inspecté de deux à quatre fois au cours de la saison.

Popillia japonica Enquêtes - 1999

En 1999, des enquêtes de dépistage ont été menées dans des endroits présentant un risque élevé d'introduction du scarabée japonais en Nouvelle-Écosse, dans l'Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique (C.-B. carte). Aucun scarabée japonais n'a été détecté dans ces provinces. Des enquêtes de délimitation ont été menées au Québec et en Ontario, principalement dans les comtés voisins des zones réglementées. En Ontario (carte), six nouveaux comtés ont été ajoutés à la zone réglementée en 1999 après que l'on eut trouvé plusieurs scarabées dans un certain nombre de pièges au cours des trois dernières années. Il s'agit des comtés d'Elgin, de Lambton, de Leeds-Grenville, d'Oxford, de Peel, et de Stormont-Dundas-Glengarry (voir la liste dans la directive phytosanitaire D-96-15).

Au Québec (carte), on a découvert plusieurs insectes en quatre endroits de l'île de Montréal et à un endroit sur l'île Perrot. On ne sait pas si ces captures sont l'incide de populations isolées ou bien d'infestations plus étendues dans le comté. Le statut du comté d'Autray au Québec a changé; de partiellement réglementé, il est passé à entièrement réglementé en 1999.


MOUCHE DU BLEUET

Rhagoletis mendax Curran

Contexte

Dans de nombreuses parties de son aire de distribution, la mouche du bleuet constitue le principal ravageur de ce petit fruit. Originaire de l'Amérique du Nord, elle se rencontre sur toute la côte est des États-Unis et dans les Maritimes, au Canada. Elle est également présente sous forme de populations isolées dans certaines bleuetières commerciales du Michigan et du Wisconsin, au centre des États-Unis.Rhagoletis mendax a commencé à causer d'importantes pertes économiques dans le nord-est des États-Unis au début du siècle. Largement répandue en Nouvelle-Écosse au cours des années 1930, la mouche du bleuet se rencontre aujourd'hui également à l'Île-du-Prince-Édouard et dans le sud du Nouveau-Brunswick. On l'a observée pour la première fois en Ontario en 1993, et elle a été déclarée également pour la première fois au Québec en 1996 (voir ci-dessous). Le présent rapport contient les premières données sur la situation de ce ravageur au Québec. La Division de la protection des végétaux a émis une directive afin de prévenir la propagation de l'insecte dans les régions productrices encore indemnes.

Les enquêtes sont réalisées à l’aide de pièges Pherocon® AM jaunes appâtés avec des attractifs olfactifs (acétate d'ammonium). Ces pièges sont suspendus en position de «V» inversé, la surface collante jaune orientée vers le sol. Dans les plantations de bleuets nains, les pièges sont suspendus de manière à ce que le fond soit à 10 à 15 cm au-dessus des plants. Dans les plantations de bleuets en corymbes, ils sont placés entre les plants à mi-hauteur du feuillage et là où les fruits abondent. Il est préférable d'installer les pièges à l'abri des vents dominants et à moins de trois mètres des plants les plus productifs. Les recherches ont aussi démontré que les prises sont plus nombreuses dans les zones envahies par les mauvaises herbes que dans les zones sarclées. Les pièges sont normalement déployés vers la fin de juin, après l'émergence des adultes, et sont inspectés régulièrement jusqu'à la fin d'août. L’échantillonnage des bleuets se fait à proximité des pièges qu’on soupconne contenir R. mendax.

Rhagoletis mendax Enquêtes - 1999

Terre-Neuve. Des piègeages de dépistage ont été effectués dans neuf secteurs des principales zones de culture commerciale des bleuets nains de Terre-Neuve, soit la presqu'île Avalon et la péninsule de Bonavista, le centre de Terre-Neuve et la région de Port-aux-Basques. On n'a pas détecté la mouche du bleuet (R. mendax) à Terre-Neuve en 1999.

Colombie-Britannique. La vallée du Fraser est la principale région de culture commerciale du bleuet en Colombie-Britannique et, jusqu'en 1996, elle était la seule région de la province où l'on surveillait la présence de la mouche du bleuet. La zone de culture du bleuet, dans la vallée du Fraser, a été divisée en trois secteurs qui sont contrôlés à tour de rôle tous les trois ans. On a placé des pièges à trente-et-un endroits de la vallée du Fraser en 1999. On en a placé aussi sur l'île de Vancouver où six nouvelles bleuetières viennent d'entrer en production. On n'a pas détecté la mouche du bleuet,R. mendax, en Colombie-Britannique en 1999.

Québec (carte ). Un vaste programme de piégeage a été réalisé dans plus de 400 bleuetières commerciales et zones marécageuses naturelles un peu partout au Québec. L'insecte a été trouvé pour la première fois au nord du Saint-Laurent, près de la ville de Saint-Thomas, dans une bleuetière exploitée en autocueillette cultivant des bleuets nains et des bleuets en corymbe. On a capturé la mouche Rhagoletis mendax dans deux des cinq champs de la bleuetière. Après cette découverte, l'ACIA a réalisé des enquêtes de contrôle dans un rayon de 5 km autour de la bleuetière mais n'a pas découvert d'autres spécimens de R. mendax. La circulation des fruits provenant de cette exploitation est soumise à la directive phytosanitaire D-99-02.

Ontario (carte). En Ontario, on a capturé des R. mendax adultes dans seulement une des quatre bleuetières qui avaient été infestées antérieurement (près de Fenwick). On a signalé que deux adultes avaient été piégés dans une autre exploitation antérieurement infestée, située près de West Lorne, mais comme l'identité des spécimens n'a pas été confirmée par le laboratoire de diagnostics de l'ACIA, on a classé ce cas comme non concluant. Une des bleuetières où aucune mouche n'a été piégée était celle où l'on avait découvert cet insecte pour la première fois en Ontario (près de Port Burwell). La mouche du bleuet n'a pas été trouvée sur cette exploitation depuis 1995 et il est possible que la population soit tombée à des niveaux non détectables ou qu'elle ait été effectivement éliminée grâce à l'applications des exigences réglementaires.

On a aussi signalé Rhagoletis mendax pour la première fois dans une bleuetière naturelle (non commerciale) en Ontario. Des adultes et des larves ont été trouvés dans des bleuets sauvages du marécage Wainfleet dans la municipalité régionale de Niagara.


MOUCHE DE LA POMME

Rhagoletis pomonella (Walsh)

Contexte

Originaire de l'Amérique du Nord, la mouche de la pomme est en réalité une espèce indigène de Rhagoletis qui s’attaque à l'aubépine (Crataegus spp.) et qui, vers 1867, a subitement montré une affinité pour le pommier introduit d'Europe plusieurs siècles auparavant. Le phénomène a d'abord été observé dans l'État de New York, puis s'est rapidement généralisé. La mouche de la pomme est aujourd'hui un ravageur très important du pommier et peut, en l'absence d'interventions, détruire des récoltes entières. Elle a également été associée à d'autres espèces de rosacées. Aux États-Unis, certaines races s'attaquent aux cerisiers et aux pruniers.

La mouche de la pomme est maintenant largement répandue dans l'est de l'Amérique du Nord, depuis le Manitoba jusqu'au Mexique, ainsi que dans les États de Washington, de l'Oregon, de l'Utah et de la Californie. Les populations de la Floride et du Mexique semblent être des races distinctes qui ont évolué parallèlement à la race établie dans le nord-est du continent. La mouche de la pomme semble absente de Terre-Neuve, où la pomoculture se pratique dans la vallée de Codroy et les environs.

L'industrie canadienne de l'exportation de la pomme était déjà florissante avant que ce ravageur ne commence à faire des siennes. Afin de la protéger, les autorités fédérales et provinciales ont mis en place des programmes concertés d'inspection des vergers et de certification à l'exportation. Le premier programme du genre a été mis en oeuvre en Nouvelle-Écosse au cours des années 1930. L’ACIA participe encore à des programmes de certification des vergers de pommiers en Nouvelle-Écosse, au Québec et en Ontario, où les inspecteurs veillent à ce que les pommes destinées à l'exportation soient exemptes du ravageur.

Rhagoletis pomonella Enquêtes - 1999

Colombie-Britannique (carte). Une enquête de dépistage a lieu tous les ans en Colombie-Britannique pour maintenir le statut de région exempte de mouche de la pomme et pour contrôler la menace constante d'introduction de ce parasite, en particulier en provenance des États de l'Ouest. Après que R. pomonella eut été piégée dans le comté de Whatcom (Washington) en 1997, une vaste enquête a été entreprise avec la collaboration de l'ACIA, du MAAFCB et de la BC Fruit Growers Association. On a également remplacé les pièges Pherocon AM par des pommes-pièges adhésives. Plus de 250 sites ont été contrôlés en 1999 et R. pomonella n'y a pas été détecté.


GRAND HYLÉSINE DES PINS

Tomicus piniperda (Linnaeus)

Contexte

Le grand hylésine du pin est l'un des scolytes les plus destructeurs du pin dans son aire d'origine, l'Eurasie. Sa présence aux États-Unis a été signalée pour la première fois au cours de l'été 1992, en Ohio, dans une plantation de pins sylvestres servant à la production d'arbres de Noël. À la fin de l'année, six États de la région des Grands Lacs, soit l'Illinois, l'Indiana, l'Ohio, la Pennsylvanie, le Michigan et l’État de New York, mentionnaient la présence du ravageur. On avait intercepté le grand hylésine du pin à plusieurs reprises dès les années 1960 au Canada et aux États-Unis, la plupart du temps sur des matériaux d'arrimage, mais c'était la première fois qu'on signalait la présence d'une population établie en Amérique du Nord.

Les premières enquêtes réalisées au Canada en 1993 ont confirmé la présence de l'insecte dans sept comtés du sud de l'Ontario. Le Canada et les États-Unis ont tous deux adopté une série de règlements restreignant la circulation des produits du pin en provenance des zones infestées.

Les enquêtes ont été réalisées à l'aide de pièges à entonnoirs Lindgren® (8 ou 12 entonnoirs). Chaque piège était pourvu de deux diffuseurs d'a-pinène. Le récipient collecteur ne contenait aucun liquide. Les pièges ont été installés entre le milieu et la fin de mars et inspectés une ou deux fois par semaine jusqu'à la mi-juin. D'autres enquêtes fondées sur l’observation des dommages caractéristiques du ravageur sur les arbres hôtes (pousses chlorotiques flétries, galeries caractéristiques dans les pousses, chute des pousses minées) ont eu lieu de juillet à octobre. On a également examiné un certain nombre d'arbres affaiblis ou mourants à la fin de juin et au début de juillet afin de vérifier si ceux-ci présentaient les galeries caractéristiques de l'espèce ou s'ils étaient infestés par des adultes fraîchement émergés.

Tomicus piniperda Enquêtes - 1999

Maritimes et Colombie-Britannique. Des enquêtes de dépistage du grand hylésine des pins (T. piniperda) ont été réalisées en marge des piègeages des scolytes exotiques à l'aide des pièges appâtés avec de l'alpha-pinène. On n'a découvert aucun spécimen de T. piniperda dans ces régions.

Québec (carte). Une vaste enquête de délimitation a été menée en 1999 après qu'on eut signalé le grand hylésine des pins pour la première fois au Québec l'année d'avant. L'ACIA et le ministère des Ressources naturelles du Québec ont collaboré à des piégeages et à des inspections visuelles dans 252 peuplements de pins répartis un peu partout dans le sud du Québec. Ils ont trouvé des spécimens adultes dans 52 sites de piègeages et le nombre des spécimens piégés allait de 1 à 104 par piège. La majorité des spécimens ont été piégés dans les comtés de l'extrême sud-est de la province (Coaticook, Sherbrooke, Le Haut Saint-Francois et Le Granit).

Ontario (carte). Dans le courant de leurs travaux annuels de surveillance de la santé des forêts, les techniciens de terrain du SCF ont trouvé le grand hylésine des pins dans deux nouveaux comtés de l'Ontario : Essex et Kent. Dans la zone réglementée du sud de l'Ontario, ils ont observé des déprédations étendues dans plusieurs peuplements de pins sylvestres. Ils y ont aussi trouvé des arbres morts. Toutefois, la proportion dans laquelle le grand hylésine des pins a contribué à la mort des arbres est incertaine à cause d'un certain nombre d'autres facteurs de stress, comme la sécheresse et la maladie qui étaient également présentes dans de nombreux cas. Ils ont observé des dégâts étendus sur les pousses des pins rouges, des pins gris et des pins blancs en plusieurs endroits. En général, les peuplements de pins indigènes infestés se trouvaient dans le voisinage de pins sylvestres.

L'ACIA a mené des enquêtes de délimitation à l'aide de pièges Lindgren, dans l'est de l'Ontario, à la phériphérie des comtés réglementés. En plus des piégeages, elle a réalisé à la fin d'août une vaste enquête par observations dans le nord de l'Ontario, de North Bay à Sault Sainte-Marie. Le ministère des Richesses naturelles de l'Ontario, le Service canadien des forêts et l'ACIA ont collaboré à cette entreprise collective. L'enquête a porté sur 145 points situés sur une bande de 10 à 20 km de large longeant la rive nord du lac Huron, centrée sur la route 17. Les sites d'enquête ont été choisis en fonction des priorités suivantes :

a) les scieries qui avaient réceptionné des billes de pin provenant des comtés infestés;
b) les cours d'entreposage/de tri;
c) les plantations de sapins de Noël;
d) les peuplements de pins sylvestres;
e) les relais-routiers fréquentés par les camionneurs et situés à proximité de peuplements de pins le long des routes principales;
f) les plantations de pins (surtout celles qui comportent un grand pourcentage de pins sylvestres).

L'enquête menée dans le nord de l'Ontario n'a révélé aucune trace d'infestation ni de dommage imputable au grand hylésine des pins.


HYPONOMEUTE DU POMMIER

Yponomeuta malinellus Zeller

Contexte

L'hyponomeute du pommier est un défoliateur du pommier en Europe et en Asie, aussi loin à l'est qu'au Japon. Il a été introduit dans l'État de New York vers 1909, au Nouveau-Brunswick en 1917 et en Ontario en 1957. Il a été éradiqué chaque fois.

En 1981, une colonie a été découverte dans une pépinière à Duncan, dans l'île de Vancouver (Colombie-Britannique). Une enquête menée dans les pépinières de la province en 1982 a conduit à la découverte d'une seule petite colonie dans une autre pépinière à Lantzville, également dans l'île de Vancouver. Les enquêtes annuelles subséquentes dans les pépinières n'ont pas permis de déceler la présence du ravageur. En 1985, toutefois, on a constaté que le ravageur était largement répandu à Bellingham, dans l'État de Washington, et à Cloverdale, en Colombie-Britannique. Des enquêtes réalisées en 1985 et en 1986 ont indiqué que l'insecte infestait une bonne partie du sud-est de l'île de Vancouver, du sud-ouest de la Colombie-Britannique continentale et du nord-ouest de l'État de Washington. On ignore quand et comment l'hyponomeute a atteint l'ouest de l'Amérique du Nord.

En 1989, la présence de l'insecte a été signalée pour la première fois à trois endroits à l'intérieur de la Colombie-Britannique, soit deux au nord de Kelowna, et un à proximité de Grand Forks. En 1990, une enquête plus poussée a permis de délimiter l'aire occupée par l'insecte dans le sud de la partie continentale de la province. À la suite de la découverte du ravageur dans un grand nombre d'endroits, une série de modifications ont été apportées à la réglementation nationale. Dans le contexte de la réglementation actuelle, toute la Colombie-Britannique est considérée comme étant infestée, même si l'insecte ne s'est pas encore propagé dans le sud-est de la province.

Les enquêtes menées dans les provinces non infestées portent tout particulièrement, d’une part, sur les arbres fruitiers ou ornementaux du genre Malus non pulvérisés, notamment ceux qui croissent à proximité des pépinières, ainsi que dans les zones résidentielles et les vergers non entretenus et, d’autre part, sur les arbres sauvages formant des haies. Les pépinières qui importent des Malus de la Colombie-Britannique sont également inspectées. Le dépistage a lieu de la mi-juillet à septembre, au moyen de pièges à volets Pherocon 1C contenant la phéromone du ravageur sur support en caoutchouc. On procède aussi à des observations du début du printemps jusqu'en juillet.

Yponomeuta malinellus Enquêtes - 1999

En Nouvelle-Écosse, on a procédé à des piégeages et à des inspections visuelles dans des vergers abandonnés et des plantations fruitières, en quinze endroits (comtés d'Annapolis, de Kings et de Hants). Au Québec (carte), on a également effectué des piégeages et des inspections visuelles en soixante-deux endroits. Les endroits visés comprenaient des pépinières importatrices, des vergers non traités et des zones où se trouvent des pommiers abandonnés. En Ontario (carte), les enquêtes ont eu lieu à cinq endroits dans chacune des grandes zones de production de pommes (baie Géorgienne, Simcoe, Belleville, Leamington, d'Arkona à Grand Bend, et Niagara). Elles ont ciblé prioritairement les producteurs qui importaient des pommiers d'Europe ou de Colombie-Britannique, ainsi que les vergers abandonnés. Deux pièges ont été installés dans chaque endroit. L'hyponomeute du pommier, Y. malinellus, n'a été détecté ni dans les piéges ni lors des observations visuelles en 1999.


CHANCRE SCLÉRODERRIEN

Gremmeniella abietina (Lagerb.) Morelet

Contexte

Le chancre scléroderrien, causé par le champignon Gremmeniella abietina, provoque la fonte des semis, le dépérissement des branches et un chancre de la tige chez les conifères de la plus grande partie de la zone tempérée de l'hémisphère nord. Dès le milieu des années 50, on a constaté qu'il s'agissait d'une maladie grave des conifères dans le sud-est du Canada et le nord-est des États-Unis. À partir de ce moment et jusqu'au début des années 60, le G. abietina s'est propagé dans tout le nord-est de l'Amérique du Nord par le matériel de pépinière infecté. Environ les deux tiers des plantations de reboisement ont été infectées, et on estime qu'environ 40 % des semis plantés ont été tués par la maladie. La mortalité n'a été observée que chez les pins de moins de deux mètres de hauteur, et la maladie semblait plus sévère dans les stations à longues périodes de couverture neigeuse et de gel. Les arbres qui réussissaient à atteindre une hauteur de deux mètres étaient ensuite épargnés par la maladie, qui n'était donc jugée nuisible que dans les pépinières et les jeunes peuplements. Les programmes de pulvérisation de fongicides dans les pépinières ont permis de ramener les dégâts à des proportions acceptables.

En 1974, une nouvelle race du G. abietina, ultérieurement identifiée comme la race « européenne », s'est avérée capable de tuer les sujets mûrs de pin rouge et de pin sylvestre dans la région des Adirondacks de l'État de New York. Dans certains secteurs, la mortalité était supérieure à 90 % chez les pins rouges et sylvestres de 20 à 30 ans. Les analyses ont montré que les champignons isolés de ces arbres étaient sérologiquement identiques aux isolats européens. En 1977, le Canada a imposé des mesures de quarantaine visant à prévenir l'importation de semis et de billes non ébranchées de conifères provenant des régions des États-Unis où avait été signalée la race européenne.

La race nord-américaine a été identifiée dans les États du Michigan, du Wisconsin, du Minnesota, de New York, du Vermont et du Maine ainsi qu'au Nouveau-Brunswick, au Québec, en Ontario, en Alberta, en Colombie-Britannique et en Nouvelle-Écosse. La race européenne a été signalée dans les États de New York, du Vermont, du New Hampshire et du Maine ainsi qu'au Québec, en Ontario, au Nouveau-Brunswick et dans la presqu'île Avalon, à Terre-Neuve (dans cette province, des mesures d'éradication et de quarantaine sont en vigueur).

À la fin de 1997, on a remanié les exigences phytosanitaires (D-98-02) concernant cette maladie à la suite des recommandations d’un groupe de travail mixte de l’ACIA et du SCF. Les responsables ont conclu que les plus hauts risques de propagation de la maladie résidaient dans la circulation du matériel de pépinière et des plantules infectés. Les plants vivants de Pinus sp, y compris le matériel de pépinière et les plantules d’arbres forestiers demeurent réglementés. Toutefois, les arbres de Noël coupés, les billes, le bois d’oeuvre et les produits transformés du bois sont exemptés.

Gremmeniella abietina Enquêtes - 1999

On peut trouver des comptes rendus récents sur cette maladie rédigés par des scientifiques du Service canadien des forêts, dans les publications suivantes :

Inventaire des maladies des plantes au Canada, Vol. 80, 2000, pages 141-143 (en anglais seulement) (http://res2.agr.gc.ca/london/rpt/1999_f.htm)

Harrison, K.J., Hurley, J.E., Warren, G.R. et Laflamme, G. 2000. Expansion of the European race of Gremmeniella abietina in Newfoundland, Canada. Plant Dis. 84:202.

Laflamme, G., Hopkin, A.A. et Harrison, K.J. 1998. Status of the European race of Scleroderris canker in Canada. Forestry Chronicle 74(4): 561-566.


CHANCRE DU MÉLÈZE EUROPÉEN

Lachnellula willkommii (Htg.) Dennis

Contexte

Le chancre du mélèze d'Europe, causé par le champignon Lachnellula willkommii, est une maladie grave qui sévit dans bon nombre de régions européennes. Le champignon est généralement qualifié de pathogène primaire, et sa présence en Europe a forcé l'abandon du mélèze dans les programmes de plantation. En Amérique du Nord, la maladie a tout d'abord été détectée au Massachusetts durant les années 1920, sur des plantules de mélèze d'Europe. Les essais périodiques d'éradication avaient semblé donner de bons résultats, puisque la maladie n'a pas été dépistée lors d'une enquête menée en 1965 dans la zone touchée. Elle est cependant réapparue dans le nord-est du Maine en 1981.

Au Canada, le chancre du mélèze d'Europe a d'abord été signalé dans les Maritimes en 1980. En 1981, on a mené des enquêtes pour connaître l’aire de distribution de la maladie, et on a découvert qu'elle était généralisée sur le Larix indigène dans le sud-est du Nouveau-Brunswick ainsi qu’à certains endroits dans le centre et l'ouest de la Nouvelle-Écosse. Dans les zones de ces deux provinces où l'infestation est généralisée, le taux d'infection est élevé, la maladie atteignant souvent jusqu'à 75 p. 100 des arbres. En 1992, le chancre du mélèze d'Europe a été signalé pour la première fois à l'Île-du-Prince-Édouard; la maladie s’y présentait sous forme de chancres isolés et infectait deux peuplements du comté de Prince, qui ont été détruits au cours de la même année. En 1996, on a de nouveau dépisté la maladie à l’île-du-Prince-Édouard à quelques sites mineurs dans le sud du comté de Prince. La zone de quarantaine a donc été élargie dans cette province et est décrite dans la directiveD-97-10. Dans la zone réglementée, le gouvernement provincial a tenté d’atténuer ou d’éradiquer la maladie grâce à des coupes d’assainissement et à la mise en copeaux des arbres des sites infestés.

Lachnellula willkommii Enquêtes - 1999

Maritimes (carte). En 1999, le Service canadien des forêts (Service canadien des forêts) a procédé à des enquêtes visuelles à 21 endroits au Nouveau-Brunswick, à 43 endroits en Nouvelle-Écosse et à 78 endroits à l'Île-du-Prince-Édouard. Tous ces endroits étaient situés en dehors de la zone de quarantaine et aucun cas de chancre du mélèze de l'Europe (L. willkommii) n'y a été observé. On peut également trouver un compte rendu récent sur cette maladie dans la publication suivante :

Inventaire des maladies des plantes au Canada, Vol. 80, 2000, pages 141-143 (en anglais seulement) (http://res2.agr.gc.ca/london/rpt/index_e.htm)


MALADIE HOLLANDAISE DE L'ORME

Ophiostoma ulmi (Buisman) Nannf.

Ophiostoma novo-ulmi Brasier

Contexte

Deux espèces de champignons peuvent provoquer la maladie hollandaise de l'orme. Celle qui présente le plus faible pouvoir pathogène est Ophiostoma ulmi, que l'on estime aujourd'hui responsable de la première pandémie de la maladie survenue en Europe et en Amérique du Nord des années 1920 aux années 1940. Ophiostoma novo-ulmi est un sous-groupe hautement pathogène et agressif, responsable des pandémies actuelles de la maladie sur les deux continents. Le champignon est principalement transmis par deux scolytes, l’un étant indigène, Hylurogopinus rufipes Eichh., et l’autre, Scolytus multistriatus (Marsh.), étant originaire d'Europe bien que très répandu en Amérique du Nord. Dans les régions à forte concentration d'ormes, la maladie peut aussi se transmettre par fusion des racines.

Au Canada, les premiers arbres infectés ont été découverts en 1944 près de Saint-Ours, dans le comté de Richelieu, au Québec. Une fois l’aire de distribution de la maladie connue en 1945, il est devenu apparent que le foyer de l'infection était le port de Sorel. Un examen ultérieur des premières données sur la distribution a montré que la maladie avait été introduite dans cette région avant 1940. L'épidémie survenue au Québec s’est déclarée à plus de 300 kilomètres de la limite nord de l’aire de la maladie aux États-Unis; on en a déduit qu'il y avait eu une introduction distincte au Canada, sans doute à partir de caisses de bois d'orme transportées sur des navires en provenance d'Europe.

Toutes les espèces d'ormes indigènes de l'Amérique du Nord sont sensibles à la maladie qui existe maintenant dans la plupart des peuplements naturels de Ulmus americana du Manitoba aux Maritimes. La maladie hollandaise de l’orme ne semble pas s’être installée dans les trois provinces où les ormes indigènes ne poussent pas, soit Terre-Neuve, l’Alberta et la Colombie-Britannique, où l’orme est généralement confiné à des plantations paysagères entourant les établissements humains.

Ophiostoma novo-ulmi / Ophiostoma novo-ulmi Enquêtes - 1999

Alberta. Ophiostoma novo-ulmi, l'agent causal de la maladie hollandaise de l'orme, a été trouvé pour la première fois dans un arbre en Alberta en 1998. L'échantillon avait été prélevé sur un arbre dépérissant, situé à Wainwright, en juin1998. Clive Brasier, de la Forestry Authority Research Station, au Royaume-Uni a confirmé, en mars 1999, à partir des cultures fongiques que l'arbre était atteint de la maladie hollandaise de l'orme. L'arbre avait déjà été traité comme ayant succombé à cette maladie et avait été abattu et brûlé quelques jours après la découverte. On a placé un nombre accru de pièges à phéromone un peu partout à Wainwright, mais on n'y a trouvé aucun scolyte. Tous les ormes du voisinage ont également été examinés visuellement à trois reprises par la suite et aucun autre échantillon n'a donné de résultat positf. En 1999, trente-cinq échantillons prélevés dans divers endroits de la province ont été soumis à identification et aucun ne s'est révélé positif à l'égard d'O. ulmi

ou d'O. novo-ulmi.

On peut obtenir de plus amples renseignements sur les activités de prévention de la maladie hollandaise de l'orme qui sont actuellement menées en Alberta en s'adressant au ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et du Développement rural de l'Alberta (MAADRA), ou à un organisme sans but lucratif appelé la Society to Prevent Dutch Elm Disease (STOPDED). On peut aussi trouver de l'information sur ces activités et sur le cas découvert à Wainwright sur la page Web du MAADRA : www.agric.gov.ab.ca/pests/diseases/ded/index.html.


ROUILLE BLANCHE DU CHRYSANTHÈME

Puccinia horiana P. Henn.

Contexte

La rouille blanche du chrysanthème est une maladie fongique grave des chrysanthèmes et notamment du chrysanthème commun des fleuristes, Dendranthema grandiflora. La maladie est transmise par le matériel hôte infecté sur lequel la maladie peut demeurer systémique, mais invisible.

L'introduction et la dissémination de la rouille blanche du chrysanthème risque d'entraîner des pertes majeures. La maladie peut s'étendre rapidement à toute une serre et provoquer la perte complète de la récolte. Lorsqu'elle est présente, il faut appliquer des mesures de lutte intensive et de surveillance constante. Il semble que la rouille blanche du chrysanthème acquiert une tolérance à certains pesticides utilisés pour l’enrayer. Par ailleurs, l'introduction de la maladie pourrait entraîner la perte de certains marchés d'exportation vers les États américains encore exempts de la maladie.

La rouille blanche du chrysanthème est sans doute originaire de la Chine et du Japon, où elle a été signalée pour la première fois en 1895. Depuis l'est asiatique, la maladie s’est propagée à l'Europe et à l'Afrique du Sud durant les années 1960. Elle s'est ensuite répandue dans toute l'Europe et a également atteint l'Amérique du Sud, le Sud-Est asiatique, la Nouvelle-Zélande et l'Australie.

La maladie a fait quelques incursions en Amérique du Nord. En Californie, des mesures d'éradication sont en cours là où la maladie a été signalée, soit dans les comtés de Contra Costa et de Santa Cruz. En Oregon et dans l’État de Washington, tous les plants infectés dans les pépinières touchées ont été détruits, et l’on a mené des enquêtes de délimitation après le dépistage de la maladie à l'automne 1995. Les comtés touchés sont ceux de Clackamas en Oregon et de Clallam et de Snohomish dans l'État de Washington. On craint cependant que les pépiniéristes aient déjà distribué des chrysanthèmes infectés, notamment parmi les variétés rustiques de jardin, aux négociants de plusieurs autres comtés des deux États. Il se peut donc que la maladie soit aujourd'hui présente dans certains secteurs résidentiels de ces comtés. En raison de l'introduction de la rouille blanche en Californie, en Oregon et dans l’État de Washington, un certificat phytosanitaire est maintenant exigé pour l'importation de matériel hôte en provenance de ces États.

Au Canada, une épidémie survenue dans une seule serre commerciale en Ontario a été enrayée en 1990. En Colombie-Britannique, la maladie a été dépistée en 1993 dans quelques jardins privés. Les autorités ont lancé des mesures de retraçage, d'inspection et d'élimination des plants.

Puccinia horiana Enquête - 1999

Colombie-Britannique. On continue à surveiller cette maladie en maintenant le contact avec les sociétés locales du chrysanthème et les jardiniers amateurs ainsi qu'en menant des enquêtes dans les serres commerciales. Le gros des activités ont lieu dans l'île de Vancouver où se trouvent un certain nombre de jardiniers amateurs. On n'a pas découvert la rouille blanche du chrysanthème en Colombie-Britannique.


Le nématode à kystes du soja

Heterodera glycines Ichinohe

Contexte

Le nématode du soja, Heterodera glycines, a été découvert pour la première fois dans le comté de Kent, en Ontario, en août 1987. Des enquêtes additionnelles effectuées en 1987, 1988 et 1989 ont permis d'établir que six comtés ontariens étaient infestés par le parasite (Essex, Kent, Lambton, Elgin, Perth et Russell). En 1995, l'H. glycines a été observé pour la première fois dans le comté d'Haldimand-Norfolk, à la suite de plaintes des producteurs quant à la présence de plants malades dans un certain nombre de champs. Une vingtaine de champs, la plupart situés dans la région de Port Rowan, se sont avérés infestés. H. glycines was detected for the first time in Huron county in 1996.

Heterodera glycines Enquêtes - 1999

Ontario. En 1999, on a découvert le nématode à kystes du soja, Heterodera glycines, pour la première fois dans le comté d'Oxford, en Ontario. La découverte a été signalée par le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario, au nord de la ville de Norwich. On estime que la présence du nématode remonte à un certain nombre d'années à en juger par la gravité des symptômes et le nombre de kystes présents.

Québec. Chaque année, on analyse des échantillons de sol prélevé dans des champs de soja qui se trouvent dans le voisinage des usines de transformation des pommes de terre qui avaient importé des tubercules d'États infestés par H. glycines, et dans certains champs portant des cultures de semences. En 1999, on a prélevé de 10 à 20 échantillons par chaque ferme, dans dix-sept fermes. Aucun échantillon ne contenait H. glycines, mais certains contenaient le nématode à kystes du trèfle, Heterodera trifolii, qui n'est pas un parasite justificiable de quarantaine au Canada.



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