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Techniques destinées aux animateurs

Créer l'environnement : un aperçu des principes élémentaires de l'éducation des adultes et de la communication

   
 

Ce module vise à aider les animateurs à se préparer à donner les ateliers Soins aux dispensateurs de soins. Il comprend les rubriques suivantes :

Aperçu global

Les ateliers sur les soins aux dispensateurs de soins ont deux buts : ils sont conçus pour éduquer et pour soutenir. La création de l'environnement approprié pour atteindre ce double but est essentielle au succès de votre programme. L'information présentée dans chaque atelier portera sur les besoins des dispensateurs de soins. Elle améliorera leurs compétences actuelles en élargissant leurs connaissances.

Toute l'information nécessaire pour donner les ateliers Soins aux dispensateurs de soins, lesquels comprennent six séances, se trouve dans ce Manuel. Chaque module comprend des objectifs, un ordre du jour, un contenu éducatif, et des lectures. Un formulaire d'évaluation générale se trouve à l'annexe 5. Les formulaires d'évaluation constituent une méthode efficace de rétroaction sur votre programme. L'évaluation doit porter à la fois sur le processus et le contenu afin de fournir une idée exacte de l'efficacité.

La première séance est cruciale pour établir le ton du reste du programme. Les animateurs sont encouragés à être très clairs sur le format du programme. Il faut accorder de l'attention aux attentes des animateurs et des participants aux ateliers. Les ateliers sont conçus pour accroître le « degré d'aisance » de toutes les personnes qui y participent. Rappelez-vous : les petites choses peuvent faire une grande différence. Les efforts supplémentaires d'un animateur seront remarqués et appréciés. Par exemple, fournir des biscuits avec du jus, du thé et du café est un détail apprécié à la pause.

Introductions

L'animateur doit se présenter et expliquer un peu ses antécédents au groupe. Demandez aux participants de se présenter et de parler un peu d'eux-mêmes, y compris de ce qui les a amenés aux ateliers et à leur situation de prestation de soins. Vous pouvez aussi les inviter à dire ce qu'ils espèrent retirer des séances.

Introduction facultative et exercice d'amorce : Une option que les animateurs pourraient essayer est de demander aux participants de choisir un partenaire (une personne qu'ils ne connaissent pas) et de « s'interviewer » durant environ 5 minutes chacun pour acquérir l'information indiquée précédemment. On demande ensuite aux « couples » de se présenter l'un l'autre et d'échanger l'information. Cela peut également servir « d'amorce ».

Un mot sur les attentes....

Dans le cadre de la séance d'introduction, il est utile de demander aux participants ce qu'ils espèrent retirer de ces ateliers, de quels sujets ils espèrent qu'on leur parlera et pourquoi ils sont venus à l'atelier. Cela donne la possibilité à l'animateur de s'assurer qu'il y ait une « bonne correspondance » entre le contenu et les attentes.

Cet exercice aide l'animateur à déterminer « où en est le groupe » - c'est-à-dire, déterminer ses besoins, son niveau de connaissance ou de compréhension, les questions les plus pertinentes pour l'auditoire et, peut-être, les types d'exemples ou de situations susceptibles d'être les plus pertinents et utiles. Cela aidera l'animateur à préparer les séances futures et à mettre au point les sujets de matières de présentation. L'animateur peut décider d'amener un conférencier extérieur ou de fournir davantage de documentation sur un sujet particulier que le groupe désire examiner. Cela peut également aider à déterminer les lacunes à combler avant la fin des séances du groupe ou proposer des sujets pour de futurs ateliers. Les participants en bénéficient en s'engageant dans le processus d'apprentissage pour s'assurer que leurs besoins sont satisfaits et en obtenant des clarifications sur les sujets traités (p. ex., certains sujets peuvent sortir du cadre des séances ou on peut manquer de temps pour les traiter). L'animateur doit tenir compte des attentes du groupe en les notant ou en les gardant en mémoire et en clarifiant les attentes qui seront satisfaites, quels sujets seront traités et lesquels pourraient devoir être traités d'une autre façon.

Un mot sur les techniques d'amorce...

De nombreux animateurs ont une « technique d'amorce » favorite qui fonctionne pour eux. Les techniques d'amorce peuvent être un moyen efficace pour abattre les obstacles naturels chez les personnes du groupe, accroître le degré d'aisance des participants, établir des relations, favoriser l'interaction et préparer les gens à travailler ou échanger entre eux, en fonction du but de la réunion. C'est un exercice court et rapide à utiliser pour ouvrir une séance. Il vise à préparer la voie pour d'autres discussions de groupe, travail d'équipe ou échange individuel en créant un climat dans lequel les gens se sentent à l'aise pour communiquer entre eux. Une amorce peut être un des outils que l'animateur utilise pour aider à établir un ton positif et créer un environnement d'apprentissage favorable pour les participants. Les amorces sont utiles comme point de départ pour ouvrir le dialogue et sont souvent humoristiques, mais les animateurs doivent éviter tout exercice dans lequel les gens se sentent stupides. Il faut également éviter la surutilisation de la technique (pas plus d'une ou deux) pour éviter que les gens ne se fatiguent de l'exercice. Il est à noter que le premier module comprend un élément d'échange qui est également très important pour établir une relation de groupe.

Certaines amorces ou exercices ont des objectifs spécifiques, en plus de simplement favoriser l'interaction du groupe et d'accroître le degré d'aisance. Ils sont choisis pour illustrer un message ou un point particulier et ce message fait partie intégrante des objectifs d'apprentissage.

Lignes directrices participatives...

Une partie de la préparation consiste à commencer avec un ensemble de « règles », d'ententes ou de principes et pratiques de fonctionnement qui régiront l'interaction du groupe tout au long des ateliers. Il est recommandé que ces règles soient établies en discutant avec le groupe, pour obtenir sa participation et son engagement aux règles, puis inscrites sur un tableau de papier. Il est nécessaire qu'il y ait un processus par lequel ces « règles » sont adoptées collectivement par le groupe pour assurer l'engagement des participants à respecter ces règles durant les ateliers. Bien qu'elles puissent comprendre plusieurs idées, des « règles » typiques comprennent habituellement :

Respect - que tous les participants respectent le point de vue des autres, se traitent avec courtoisie et permettent à chacun de parler (comme il le veut).

Confidentialité - que l'information échangée au sein du groupe ne soit pas communiquée à l'extérieur du groupe, à moins que cette communication ne soit expressément permise par la ou les personnes concernées.

Les exceptions à la règle de confidentialité comprennent les cas où il y a eu ou il y a un risque de préjudice, potentiel ou réel, pour les autres, notamment un enfant ou un adulte vulnérable. Le groupe doit être sensibilisé au fait que s'il y a une révélation d'éventuels préjudices, mauvais traitements ou négligence d'un adulte vulnérable, l'animateur pourrait être obligé de le signaler pour assurer la protection de la victime. Toutes les juridictions du Canada ont des lois qui obligent de signaler les cas de mauvais traitements ou de négligence soupçonnés d'un enfant et certaines juridictions ont des lois qui obligent de signaler les cas de mauvais traitements ou de négligence d'un adulte vulnérable ou « d'adultes qui ont besoin de services de protection ».

Outils créatifs

Il est reconnu que les possibilités d'apprentissage sont accrues lorsque l'on a recours à plusieurs méthodes - pas simplement une - pour diffuser l'information. Plusieurs outils et techniques peuvent être utilisés : lectures, dialogue, transparents, vidéos, discussion/exercices de groupe petit ou grand, études de cas pour tester l'application des nouvelles connaissances et de l'information écrite dans les lectures ou tableaux de papier pour relever les idées.

L'emploi de diverses méthodes dans l'ensemble du programme assure la prise en compte des différents besoins d'apprentissage. Les aides visuelles, par exemple, renforcent ce qui est dit.

Toutes les méthodes doivent encourager une démarche interactive entre les participants et l'animateur. Des exemples pertinents renforcent les concepts généraux et contribuent à tirer parti des expériences personnelles des gens.

Profil d'un animateur

L'animateur doit se préparer aux séances en réfléchissant aux rôles et aux compétences d'un animateur d'atelier. Pour relever ce défi, l'animateur devra tirer parti de ses propres ressources pour enseigner efficacement de nouvelles compétences aux dispensateurs de soins et améliorer les compétences qu'ils possèdent déjà.

L'animateur doit assurer un environnement « sûr » et confortable pour les participants. Ces derniers doivent être en mesure de partager leurs expériences et leurs sentiments dans une atmosphère favorable et sans porter de jugement. De nombreux aspects de la prestation des soins ont des accents affectifs couvrant toute une gamme de sentiments. L'animateur doit être sensible aux sentiments des membres du groupe, savoir reconnaître les signes de détresse affective et répondre de façon bienveillante. Des qualités aiguës d'observation sont requises pour ce rôle.

Les animateurs doivent faire preuve de tact en traitant certaines questions; il peut être nécessaire d'encourager les gens à parler et à faire face à des sujets difficiles. Parfois, vous pouvez reconnaître que l'intervention d'autres professionnels est requise. Dans la plupart des cas, les dispensateurs de soins se sentent très soulagés de savoir que d'autres personnes se trouvent dans des situations similaires et ont les mêmes réactions, qu'elles soient positives ou négatives. Souvent, le dispensateur de soins se sentait isolé dans sa situation.

Révélations personnelles/Traitement des personnes ou des situations difficiles

Les participants sont encouragés à discuter de leur propre situation pour apprendre à appliquer de nouvelles connaissances et compétences à leur situation et pour profiter du soutien du groupe, mais cela ne doit pas entraîner la révélation inopportune de détails personnels intimes de la vie des gens. Les participants doivent respecter leur vie privée et celle des autres. Il faut établir un équilibre entre l'établissement de relations de groupe par l'échange et ce qui revient à une intrusion dans la vie privée (du dispensateur de soins ou du bénéficiaire de soins). L'animateur a la responsabilité de surveiller le degré et la nature des révélations et de faire preuve de jugement en assurant la préservation de la vie personnelle et de la confidentialité. L'animateur doit également équilibrer les besoins du groupe avec les besoins de la personne.

On peut avoir recours à des stratégies pour orienter la discussion dans d'autres directions plus pertinentes. L'animateur peut avoir à prendre des mesures pour désamorcer le conflit et la colère sans embarrasser les participants (prendre une pause, intervenir pour changer la discussion, reconnaître les difficultés de la matière discutée, revoir les « règles » du groupe, et autres stratégies de ce genre). Certains besoins peuvent être mieux satisfaits à l'extérieur du groupe. Tel que mentionné, l'animateur peut avoir à orienter la personne vers un conseiller professionnel ou un thérapeute, par exemple. L'animateur peut avoir à élaborer une réponse pour les participants perturbateurs ou ceux auxquels l'atelier ne convient pas bien. Il peut, par exemple, faire des suggestions comme « Nous discuterons de cela à la pause pour ne pas accaparer le temps du groupe maintenant », changer le sujet de la discussion ou demander ou permettre à une autre personne de parler. Dans certains cas extrêmes, il peut même être nécessaire de dire à une personne de ne plus participer aux séances, en lui expliquant que l'atelier pourrait ne pas lui convenir ou ne pas pouvoir répondre à ses besoins, et offrir d'autres solutions (autres personnes à qui s'adresser, information à obtenir, etc.).

L'animateur doit également être conscient de ses propres attitudes, croyances, expériences et sentiments relatifs à ces questions sensibles afin de contrôler adéquatement la dynamique et les sentiments du groupe et de séparer ses propres réactions de celles du groupe.

L'animateur doit respecter les différentes normes, valeurs, croyances et pratiques de prestation de soins (à condition qu'elles ne soient pas nocives et qu'elles respectent les lois).

L'animateur doit être à l'aise avec la sensibilité du sujet. Certains sujets peuvent provoquer de fortes réponses émotives. Des sujets comme le passage de la vie à la mort, un handicap croissant, la dépendance envers les autres, la perte de l'indépendance, le changement des rôles et des relations, peuvent évoquer des sentiments forts - crainte, colère, sentiment de trahison, vulnérabilité, chagrin, perte - tant chez les participants que chez les personnes dont ils s'occupent. Le processus de prestation de soins peut être à la fois très enrichissant et épuisant physiquement et émotivement. Lorsque les dispensateurs de soins arrivent aux séances de groupe, ils peuvent en être conscients et avoir traité leurs sentiments par rapport à ces questions. Ils peuvent être prêts à la possibilité d'un affaiblissement de la santé et à l'éventualité de la mort. D'autres peuvent n'avoir jamais pensé à ces choses. Les dispensateurs de soins peuvent avoir différentes capacités d'adaptation, connaissances du vieillissement, niveaux de conscience personnelle et aptitudes à résoudre les conflits. Ils peuvent se trouver à des stades très différents dans le processus de prestation de soins - ils peuvent simplement être en train d'envisager de prendre la responsabilité de fournir des soins à une autre personne ou ils peuvent le faire depuis des années. Ils peuvent arriver dans des états émotionnels différents - certains peuvent se sentir au « bout du rouleau » et chercher désespérément de l'aide et du soutien.

Les animateurs doivent être prêts à toute une variété de réations émotives (larmes, sortie de la salle, silence, repli sur soi, refus de discuter de la question, colère, frustration, emportements verbaux, etc.). Même le rire et l'humour noir peuvent être une réponse à une situation inconfortable, effrayante ou chargée d'émotion.

La reconnaissance de ces sentiments comme légitimes et le respect de la confidentialité des renseignements et de la vie privée d'une personne sont des éléments importants de la réponse de l'animateur. On exige des animateurs de la compassion et de l'empathie. L'animateur doit favoriser la compréhension, en disant, par exemple, « Nous savons que cela est très pénible pour vous d'en parler ». S'il y a un second animateur, il faut qu'il soit tout prêt pour apporter du soutien.

En créant un environnement « sûr », l'animateur doit tenir compte des besoins des dispensateurs de soins participants. Ils doivent participer au processus et l'animateur doit reconnaître leur expérience comme une composante importante des séances de formation.

L'animateur doit faire attention au langage de la présentation. Il est important de ne pas parler aux gens comme à des enfants, mais il n'est pas non plus recommandé d'utiliser beaucoup de jargon professionnel. Le niveau d'études et d'expérience varie selon les groupes, ainsi qu'au sein d'un même groupe. Déterminer ce qui est approprié au moment opportun. L'animateur doit s'assurer d'être entendu.

De nombreux animateurs d'atelier aiment commencer la première séance par une « amorce » favorite. Cela peut comprendre de l'humour et détendre les gens. Cependant, certaines personnes trouvent offensant de faire des choses « stupides », la prudence est donc de mise. La partie échange de la première séance est cruciale pour établir des liens dans le groupe et peut se dérouler très facilement, même sans exercice « d'amorce ».

 
Mise à jour : 2003-6-16