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Numéro 58
13 octobre 2005


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EnviroZine : L'actualité environnementale canadienne
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Un monde en changement

Forêt brumeuse et herbes hautes. Photo : © COREL Corporation - 1994.
Forêt brumeuse et herbes hautes. Photo : © COREL Corporation - 1994. Cliquez pour agrandir.

Le monde change devant nos yeux. Nous avons davantage modifié les écosystèmes dans les 50 dernières années qu'à tout autre moment dans l'histoire de l'humanité, et la tendance se maintient.

Beaucoup de changements écosystémiques devaient être apportés pour combler les besoins croissants en nourriture et en eau à l'échelle mondiale. En effet, ces changements ont contribué à réduire le nombre de personnes souffrant de malnutrition et à améliorer la santé humaine. Toutefois, la manipulation des écosystèmes a également causé des dommages environnementaux considérables et réduit la capacité à long terme de la Terre de satisfaire aux besoins essentiels.


Les plus pauvres du monde sont déjà laissés pour contre; souffrant encore de malnutrition, ils vivent avec des maladies curables et subissent les conséquences immédiates des fonctions écologiques défaillantes.

Évaluation des écosystèmes pour le millénaire

Les Nations Unies ont organisé entre 2000 et 2005 l'Évaluation des écosystèmes pour le millénaire, un programme visant à étudier les conséquences des changements dans les écosystèmes pour le bien-être des humains, et à établir les bases scientifiques de la nécessité de mieux conserver les écosystèmes du monde et de les utiliser de façon plus viable. Utilisant le savoir du secteur privé, des scientifiques, des communautés locales et des peuples autochtones, les auteurs et les analystes – dont le nombre dépassait 2000 – de l'évaluation ont synthétisé, comparé et évalué les recherches existantes dans le monde sur les écosystèmes.

Le labourage de rizières au Bengladesh. Photo : © COREL Corporation - 1994.
Le labourage de rizières au Bengladesh. Photo : © COREL Corporation - 1994. Cliquez pour agrandir.

L'Évaluation porte sur les liens entre les écosystèmes et le bien-être des humains et, en particulier, sur les « fonctions écosystémiques ». Un écosystème est un complexe dynamique formé de communautés de plantes, d'animaux et de micro-organismes et de leur environnement non vivant, qui forment une unité fonctionnelle du fait de leur interaction. Les fonctions écosystémiques sont les avantages que les humains tirent des écosystèmes. Il s'agit des fonctions d'approvisionnement, telles que la nourriture, l'eau, le bois d'œuvre et les fibres; des fonctions de régulation, qui influent sur le climat, les inondations, les maladies, les déchets et la qualité de l'eau; des fonctions culturelles, qui fournissent des avantages esthétiques, spirituels et liés aux loisirs; et des fonctions de soutien, telles que la pédogenèse, la photosynthèse et le cycle des éléments nutritifs.

Les dernières décennies

Les humains apportent en ce moment des changements fondamentaux à la Terre telle que nous la connaissons. Les zones cultivées occupent maintenant un quart du paysage terrestre, les réservoirs contiennent de trois à six fois plus d'eau que les rivières naturelles, et 20 p. cent des récifs coralliens et 35 p. cent des zones de mangrove ont été perdus. Par ailleurs, les différentes régions du monde se ressemblent de plus en plus sur le plan des espèces en raison de l'augmentation des déplacements de celles-ci et du commerce dont elles font l'objet. Parallèlement, il y a aujourd'hui moins de types d'espèces sur la planète en raison du taux d'extinction sans précédent qui résulte de l'activité humaine.

Entre 1960 et 2000, la population mondiale a doublé – de trois à six milliards – et la taille de l'économie globale a été multipliée par six, ce qui a entraîné une hausse importante de la demande en fonctions écosystémiques. En réponse à ce phénomène, la production de nourriture a crû d'environ deux fois et demie, l'utilisation de l'eau et la capacité hydroélectrique installée ont doublé, la coupe de bois pour la production de pâtes et papiers a triplé, et la production de bois d'œuvre a augmenté de plus de la moitié.

Faits éclairs :

L'Évaluation des écosystèmes pour le millénaire porte sur les « fonctions écosystémiques » et les liens entre les écosystèmes et le bien-être des humains.

Entre 1960 et 2000, la population mondiale a doublé – de trois à six milliards – et la taille de l'économie globale a été multipliée par six.

Environ 1,7 million de personnes meurent chaque année en raison de problèmes liés à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène.

On prévoit une augmentation de l'incidence des inondations et des sécheresses ainsi qu'une hausse des niveaux de la mer en raison d'une augmentation de 2,0 à 6,4 °C des températures globales.

La pêche industrielle a entraîné une réduction de 90 p. cent du poisson commercial à beaucoup d'endroits dans le monde.

Sites connexes

Évaluation des écosystèmes pour le millénaire (anglais seulement)

Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques - Montréal 2005

Aller de l'avant pour contrer les changements climatiques

Dégradation des fonctions écosystémiques

Érosion.  Photo : © COREL Corporation - 1994.
Érosion. Photo : © COREL Corporation - 1994. Cliquez pour agrandir.

Les fonctions écosystémiques ont elles aussi connu une dégradation dans les 50 dernières années. Les pêches de capture, l'approvisionnement en eau, le traitement et la détoxification des déchets, la purification de l'eau ainsi que la protection contre les dangers ont tous été touchés. Les aspects spirituels et esthétiques de la nature, de même que la régulation de l'érosion, de la qualité de l'air et du climat régional et local ont été compromis.

Deux fonctions écosystémiques – les eaux douces et les pêches de capture – sont considérées comme très loin des niveaux soutenables selon les demandes actuelles, et encore plus selon celles de demain. En ce qui concerne les pêches, au moins un quart des stocks de poisson commerciaux importants font l'objet d'une surpêche. Et les Canadiens ne sont pas à l'abri des conséquences : lorsque la pêche à la morue de Terre-Neuve s'est effondrée au début des années 1990, des dizaines de milliers d'emplois ont été perdus, et au moins deux milliards de dollars ont été dépensés en soutien de revenu et en formation.

Nous sommes tous affectés par la dégradation des fonctions écosystémiques, mais elle touche de façon disproportionnée les plus pauvres de la Terre. De plus, elle est parfois la principale cause de pauvreté. À l'échelle mondiale, environ 1,7 million de personnes meurent chaque année en raison de problèmes liés à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène. Le poisson, source de protéines à peu de frais dans les pays en voie de développement, est de moins en moins abondant. De plus, des millions de personnes, vivant en particulier sur des terres arides, souffrent des conséquences de la désertification.

2050 et après

La dégradation des fonctions écosystémiques pourrait s'accroître considérablement durant la première moitié de ce siècle. D'ici 2050, la conversion de terre (surtout dans les pays pauvres et les régions arides) devrait se poursuivre et la demande en eau et en culture vivrière devrait connaître une forte hausse.

On prévoit un accroissement de la pollution, en particulier de la charge en éléments nutritifs (azote et phosphore dans la terre et l'eau). Selon certaines estimations, les flux d'azote, qui sont déjà trop élevés, pourraient augmenter de deux tiers. Le cas échéant, il y aurait accélération des dommages aux écosystèmes dulcicoles, côtiers et terrestres.

Il est probable que la surexploitation des ressources se poursuivra et que l'impact sur les pêches sera particulièrement dur. À beaucoup d'endroits dans le monde, l'apparition de la pêche industrielle a déjà entraîné une réduction de 90 p. cent de la biomasse du poisson commercial, et aucune fin ne semble poindre au rythme insoutenable des récoltes. On prévoit aussi une poursuite dans la propagation des espèces exotiques envahissantes et des organismes pathogènes, deux éléments qui menacent les espèces indigènes ainsi que de nombreuses fonctions écosystémiques.

D'ici 2100, les changements climatiques risquent d'être le facteur dominant dans la perte de biodiversité et les changements dans les fonctions écosystémiques à l'échelle mondiale. On prévoit une augmentation de l'incidence des inondations et des sécheresses ainsi qu'une hausse des niveaux de la mer en raison d'une augmentation globale qui pourrait aller de 2,0 à 6,4 °C des températures moyennes en surface par rapport aux niveaux préindustriels.

Un nouvel avenir

Il n'existe pas de moyen facile de restaurer les écosystèmes tout en répondant aux demandes croissantes à l'échelle mondiale. Cependant, l'Évaluation des écosystèmes pour le millénaire indique que beaucoup de gestes peuvent être posés pour améliorer l'état des fonctions écosystémiques de la planète. En voici quelques-uns :

  • Inclure la valeur de toutes les fonctions écosystémiques dans le contexte économique des processus décisionnels;
  • Améliorer les politiques, la planification et la gestion afin de permettre une intégration des processus décisionnels entre les institutions, une participation des groupes marginalisés et une protection supplémentaire des écosystèmes fragiles;
  • Créer une nouvelle vision pour l'avenir au moyen de l'éducation et de changements sociaux fondamentaux;
  • Développer des technologies respectueuses de l'environnement afin de restaurer les écosystèmes et d'améliorer l'efficacité industrielle.

Le défi de la pérennité de l'environnement exige une nouvelle vision de l'avenir. L'Évaluation des écosystèmes pour le millénaire est une feuille de route qui s'offre au gouvernement du Canada et aux Canadiens dans leur démarche visant la conservation et l'utilisation durable des écosystèmes.

Pour obtenir des rapports synthèses sur la santé, la biodiversité, les milieux humides, la désertification ou l'ensemble de l'évaluation, ou une publication s'adressant à l'entreprise et à l'industrie, visiter le site Web de l'Évaluation des écosystèmes pour le millénaire.

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