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Le 22 mars 2006


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Polar aquatique : des lacs disparaissent dans les Prairies

Lac Manito, 2005
Lac Manito, 2005 Cliquez pour agrandir

Les habitants de la région des Prairies se plaignent souvent que leurs lacs sont en train de rapetisser, voire même de disparaître; ils se rappellent les plages où, enfants, ils barbotaient à des centaines de mètres du rivage actuel. Les médias s’adonnent souvent à des spéculations à propos de la diminution des réserves hydrologiques, les glaciers qui rétrécissent et le réchauffement climatique tenant le rôle de vilains qui menacent l’agriculture des prairies, l’économie et une réserve durable d’eau douce pour la consommation publique.


Mais y a-t-il réellement moins d’eau qu’auparavant dans les Prairies? Dans l’affirmative, combien y en a-t-il de moins? Et qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir? Les gestionnaires de l’eau et les décideurs doivent avoir une meilleure idée des changements qui se produisent réellement avec le temps afin de pouvoir évaluer la vulnérabilité des ressources hydrologiques des prairies face aux changements futurs. Ils pourront ainsi élaborer des plans et des stratégies pour en contrebalancer les répercussions.

Garth van der Kamp, Marlene Evans et Dwayne Keir, de l’Institut national de recherche sur les eaux d’Environnement Canada, étudient dix-sept lacs des Prairies canadiennes en vue de se faire une idée plus précise de leur histoire au cours des cent dernières années et, en bout de ligne, d’apporter des explications à la disparition d’une ressource naturelle.

Changement du niveau d'eau
Changement du niveau d'eau – Cliquez pour agrandir.

Leur étude porte sur les lacs en bassin clos. Contrairement aux lacs à circulation continue où, plus le niveau monte, plus le débit augmente vers la décharge, il arrive rarement, sinon jamais, qu’un bassin clos déborde vers un cours d’eau de décharge. Des niveaux d’eau record dans les bassins clos peuvent donc servir d’indicateurs à long terme des changements hydrologiques.

Grâce à l’appui de la Prairie Adaptation Research Cooperative (PARC), les chercheurs ont analysé les registres du niveau des eaux de plusieurs sources, y compris la base de données HYDAT de Relevés hydrologiques Canada, la Saskatchewan Watershed Authority, le ministère de l’Environnement de l’Alberta et des photographies aériennes historiques. Ils ont aussi interviewé des membres des collectivités locales afin d’obtenir plus de renseignements sur les conditions passées.

Faits éclairs

On constate, dans les données des lacs à bassin clos des prairies, une tendance générale à la baisse des niveaux d’eau tout au long du vingtième siècle.

Le niveau d’eau du lac Manito, dans l’ouest de la Saskatchewan, a baissé de 7 mètres depuis 1920.

Le lac Little Fish, en Alberta, contenait 5 mètres d’eau en 1975, mais il est tombé complètement à sec en mai 2005.

Le niveau du lac Kenosee, dans le sud-est de la Saskatchewan, a baissé de 6 mètres depuis 1920.

Liens connexes

Institut national de recherche sur les eaux

Relevés hydrologiques du Canada

Prairie Adaptation Research Cooperative (anglais seulement)

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Les résultats

Les données pour les lacs en bassin clos des Prairies révèlent une tendance générale à la baisse des niveaux d’eau tout au long du vingtième siècle, la diminution variant entre 4 et 10 mètres. Le niveau du lac Manito, dans l’ouest de la Saskatchewan, par exemple, a chuté de sept mètres depuis 1920. Ce changement a modifié le paysage riverain au point où « l’île » Sugar Loaf est devenue une presqu’île! Le lac Little Fish, en Alberta, comptait cinq mètres d’eau en 1975, mais il est tombé complètement à sec en mai 2005. Le niveau du lac Kenosee, dans le sud-est de la Saskatchewan, a baissé de six mètres depuis les années 1920.

De toute évidence, le gain d’eau des lacs, que ce soit par le ruissellement du bassin ou par les précipitations dans le lac, a été moindre que la perte par évaporation tout au long des cent dernières années ou presque. Il y a eu des augmentations temporaires du niveau d’eau, notamment pendant les fortes chutes de neige du milieu des années 1950, du milieu des années 1970 et de la fin des années 1990, mais les années normales sont ensuite revenues et les niveaux ont continué à baisser.

Pourquoi cette situation?

Photo du Lac Manito prise en 2005 et photo prise en 1922 par D.S. Graham Photo du Lac Manito prise en 2005 et photo prise en 1922 par D.S. Graham – Cliquez pour agrandir.

Pour ces lacs, comme pour bien d’autres, les répercussions ont été profondes. La perte des zones récréatives lacustres a des incidences sur les résidents des localités et sur l’économie. L’habitat du poisson et de la faune est perturbé et l’écosystème aquatique se modifie; de plus, les réserves d’eau destinées à l’usage public diminuent.

Les théories à propos de la baisse de niveau des lacs sont nombreuses. Peut-être est-ce parce que les barrages en amont retiennent l’eau et ne la laissent pas s’écouler vers le lac. Peut-être que les changements apportés aux pratiques agricoles, comme la culture continue et le travail réduit du sol, diminuent le ruissellement. Il y a beaucoup de castors maintenant dans la plupart des bassins, et ce sont peut-être eux qui font des dommages en retenant l’eau avec leurs barrages.

Si ce n’est pas cela, serait-ce les changements climatiques qui sont responsable? Les registres d’Environnement Canada n’indiquent aucun changement évident dans les précipitations depuis environ 1900; toutefois, peut-être que la neige et la pluie étaient plus abondantes il y a plus de cent ans, avant qu’on commence à mesurer les précipitations, et que les lacs se remettent lentement de ce sommet. Le climat des Prairies se réchauffe. Les hivers ont raccourci d’un mois comparativement à il y a 50 ans, de sorte que les étés ont allongé d’un mois. Est-ce qu’il en résulterait une évaporation accrue, suffisante pour expliquer la baisse de niveau d’eau des lacs?

Toutes ces explications ont une certaine valeur; le défi des chercheurs consiste maintenant à déterminer le degré d’importance de chacune. L’équipe de chercheurs continuera d’examiner les registres à long terme et les conditions actuelles pour trouver des réponses – une information qui aidera à prédire l’avenir des ressources en eau des Prairies et qui aidera les décideurs à dresser des plans pour faire face aux changements.

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