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La biostratégie - un plan pour le Canada
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ACCUEIL > Rapport sur la biotechnologie (1998-2003)

Pêches et Océans Canada

Sujets

Sauvegarder nos mers et nos côtes

Les explorateurs européens étaient attirés par la richesse des ressources marines du Canada et c'est une des raisons pour lesquelles ils sont venus s'établir sur les côtes canadiennes. Depuis cette époque, les pêcheries ont joué un rôle prépondérant dans l'histoire de notre pays. Au moment où le Canada effectue la transition vers une économie du savoir, ces mêmes ressources, mises en valeur grâce aux nouvelles connaissances et technologies qui assurent leur développement durable, continueront à procurer des avantages sociaux, environnementaux et économiques aux Canadiens et aux Canadiennes au XXIe siècle.

Pêches et Océans Canada (POC) est notamment responsable de préserver des pêcheries et une aquaculture durables, ainsi que des écosystèmes aquatiques sains et productifs. La biotechnologie contribue de plus en plus à l'atteinte de cet objectif. Elle devient un outil important qui permet à POC de s'acquitter de certaines de ses responsabilités dans le secteur scientifique, et notamment de prodiguer des conseils scientifiques, d'élaborer et de fournir des produits et des services, d'effectuer de la surveillance, de gérer des données et de mener des recherches ciblées.

Le Ministère se sert d'outils biotechnologiques dans le cadre de diverses fonctions, comme l'établissement de profils génétiques d'espèces ayant une valeur commerciale pour en identifier les stocks et gérer les récoltes, la préservation de la diversité génétique des espèces menacées d'extinction et la sélection de reproducteurs pour développer l'aquaculture. Pêches et Océans Canada met aussi en place un Programme de la santé des animaux aquatiques qui repose en partie sur des méthodologies de diagnostic moléculaire, pour répondre aux exigences internationales en matière d'identification et de contrôle des maladies des organismes marins. Ceci est essentiel pour le statut commercial du Canada et pour la circulation des produits canadiens de la mer au sein des marchés internationaux.

La recherche et le développement ont beaucoup augmenté ces dernières années dans le secteur des poissons génétiquement modifiés dans de nombreux pays qui souhaitent développer des souches aquacoles pour améliorer leur production d'aliments. Jusqu'à ce qu'une réglementation équivalente soit élaborée dans le cadre de la Loi sur les pêches, c'est la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE), promulguée en 1999, qui régit l'évaluation de l'impact environnemental et des effets indirects pour la santé humaine, des organismes marins génétiquement modifiés. En attendant, POC aide Environnement Canada et Santé Canada à effectuer cette évaluation dans le cadre de la LCPE de 1999.

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Premières réussites

Innovations scientifiques

Pêches et Océans Canada a appliqué des développements biotechnologiques de pointe à des opérations scientifiques marines. Le Ministère, en collaboration avec d'autres ministères, des universités, l'industrie et des institutions étrangères, a joué un rôle clé dans des percées relatives à l'empreinte génétique des espèces marines, au diagnostic moléculaire des maladies des organismes marins et au développement de souches modèles de poissons transgéniques.

Le séquençage de l'ADN ressemble à un code à barres qui identifie les divers produits vendus dans un magasin. Les chercheurs de POC travaillent à faire en sorte que le séquençage de l'ADN devienne un outil analytique si puissant que l'élaboration du profil génétique d'un organisme ne nécessitera plus d'expériences scientifiques sophistiquées. En utilisant cet outil novateur sur des échantillons de sang non digéré ou d'écailles, on peut identifier des poissons individuels, ou des espèces ou populations de poissons, en trouvant la séquence d'ADN correspondante dans une base de données.

Les chercheurs recueillent d'abord des échantillons d'ADN d'espèces provenant de stocks d'origine géographiques diverses dans le monde, et ils identifient les divers ADN dans ces échantillons à l'aide de techniques moléculaires. Une fois ce séquençage réalisé, les chercheurs peuvent, par exemple, différencier une population de homards de l'Atlantique d'une autre et comprendre leur répartition. Avant le développement de ces sondes génétiques, les scientifiques devaient avoir recours à la capture d'un grand nombre d'organismes vivants pour les marquer, les relâcher et éventuellement les récupérer, et ces opérations étaient très longues. L'analyse génétique ouvre la porte à une meilleure compréhension de divers aspects de la vie marine, et notamment les différences entre les populations et le statut des stocks.

Dans le domaine de la réglementation de la santé des organismes marins, les laboratoires de POC développent, testent, améliorent et valident de nouvelles méthodes moléculaires de diagnostic des maladies. Pendant l'épidémie de 2002 qui a frappé les huîtres de la Nouvelle-Écosse, les chercheurs de POC sont parvenus à différencier la maladie MSX et la maladie SSO grâce à un nouveau test utilisant la réaction en chaîne de la polymérase (RCP). Cela a permis de concentrer les mesures de contrôle sur les zones touchées par les infections MSX, plus pathogènes, réduisant ainsi les incidences économiques des fermetures d'exploitations marines. Suite à cette expérience canadienne avec ces méthodes de diagnostics, l'Office international des Épizooties (OIE) a déclaré que la confirmation du test RCP devenait la norme internationale pour le diagnostic des infections MSX et SSO chez les huîtres.

La recherche de POC sur les poissons transgéniques a produit des saumons génétiquement modifiés qu'on a élevés dans des installations terrestres confinées. Les souches de saumon transgénique développées par POC permettent d'obtenir des renseignements factuels relatifs aux caractéristiques de rendement, aux paramètres de condition physique et aux caractéristiques d'innocuité des aliments. Ces renseignements sont importants pour évaluer les incidences potentielles que des poissons génétiquement modifiés échappés pourraient avoir sur des populations sauvages. D'autres organismes de réglementation et d'autres pays utilisent aussi ces souches transgéniques pour que les évaluations des incidences environnementales et de l'innocuité des aliments soient comparables.

La compréhension du code génétique des organismes marins vivants constitue une base solide permettant de développer des applications et de chercher des solutions à un large éventail de problèmes. Au fur et à mesure que la technologie s'améliore et que les coûts diminuent, il sera possible d'adopter plus largement la biotechnologie dans l'exploitation de tous les jours.

Non seulement toutes ces innovations scientifiques contribuent à nous doter d'une solide capacité de réglementation, mais elles nous procurent des pêcheries durables, une aquaculture concurrentielle et une meilleure protection de l'environnement.

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Des pêcheries durables

Les scientifiques de POC élaborent des bibliothèques génomiques des espèces marines canadiennes. Par exemple, on connaît maintenant le profil d'ADN des diverses souspopulations de saumon rouge qui remontent le fleuve Fraser. En 2002, plus de 9 000 échantillons ont été analysés et comparés quotidiennement aux profils des populations établies. Ces nouveaux renseignements ont permis aux responsables de fermer la pêche quand la montée tardive, associée à une forte mortalité du frai, se produisait plus tôt que prévu. Ce genre d'intervention a permis d'alléger les pressions sur la récolte, surtout pour les espèces et les populations particulièrement fragiles.

Les agents d'exécution d'analyse judiciaire peuvent aussi utiliser la technique d'empreinte génétique de POC pour identifier des produits confisqués et les retracer jusqu'à leur espèce ou leur stock d'origine. Ceci constitue un outil efficace de dissuasion contre le braconnage ou la récolte illégale, permettant de mieux appliquer la réglementation et de mieux protéger les ressources marines. Le Ministère a gagné des poursuites ayant trait au saumon et à l'abalone, grâce à des preuves génétiques.

En faisant la carte des espèces, une population après l'autre, les chercheurs peuvent mieux évaluer celles qui peuvent être pêchées et prévenir la perte de diversité génétique grâce à des programmes de sélection. Ils peuvent aussi identifier et protéger les espèces menacées d'extinction en préservant la variabilité génétique dont chacune a besoin pour survivre et s'épanouir. Ces bibliothèques génomiques ont pour objet de comprendre clairement la dynamique des populations, et ce, bien avant que la pression des récoltes se fasse sentir.

Les chercheurs de POC utilisent aussi les analyses d'ADN dans le cadre de programmes d'élevage de soutien (mise en valeur du saumon) et d'élevage sélectif (aquaculture). En ce qui concerne la mise en valeur du saumon de l'Atlantique, on utilise l'empreinte génétique pour suivre les adultes, la progéniture et les migrants de retour, dans le but d'évaluer la réussite de diverses stratégies de mise en valeur. En ce qui concerne l'aquaculture du saumon du pacifique, on utilise l'analyse de l'ADN pour surveiller les pertes de diversité génétique chez les souches aquacoles et pour différencier les salmonidés sauvages de ceux qui sont d'élevage.

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Renforcer la protection de l'environnement

Les ressources marines du Canada font partie intégrante de la structure de notre pays. Les études génétiques approfondies et le suivi de la diversité génétique des espèces menacées d'extinction donnent de l'information précieuse permettant de définir des zones marines protégées. Ces études génétiques permettent aussi de mieux comprendre l'impact des activités humaines sur les stocks sauvages. Grâce à la recherche génétique, les experts en aménagement piscicole peuvent donner aux espèces fragiles une meilleure chance de survivre et de récupérer, ce qui, en bout de ligne, nous dotera à l'avenir de pêcheries plus fortes et en meilleure santé. Des recherches sont également en cours pour évaluer l'efficacité de la stérilisation des salmonidés mâles et femelles pour éviter que les poissons d'élevage échappés s'accouplent avec les poissons sauvages.

Le Centre national de recherche environnementale sur les ressources pétrolières et gazières travaille à restaurer la capacité de production de sites contaminés côtiers. En ayant recours aux derniers progrès de la biotechnologie, ce centre développe de nouveaux essais, sensibles, rentables et rapides, pour surveiller la restauration de la qualité de l'habitat. Étant donné que les Canadiens et les Canadiennes s'attendent à ce que le gouvernement se montre plus proactif dans ses efforts de protection de l'environnement et de soutien de la viabilité écologique de nos ressources marines, il est nécessaire de réaliser des progrès dans les domaines de la restauration des sites et de l'évaluation de la santé de l'environnement.

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Partage des connaissances et de l'expertise

Les initiatives de POC définissent les modes d'application et de développement de la biotechnologie marine. L'expertise principale du Ministère est concentrée dans les centres de recherches spécialisées. Les applications qui sont développées dans ces centres sont alors transférées à d'autres laboratoires et intégrées à l'exploitation quotidienne et à l'élaboration des politiques. Pêches et Océans Canada collabore étroitement avec des organismes clés, tant sur le plan national qu'international, dans le but de partager ses connaissances et son expertise dans ce secteur en rapide évolution.

Pêches et Océans Canada, l'Agence canadienne de l'inspection des aliments, Santé Canada, Environnement Canada et d'autres ministères fédéraux travaillent ensemble à maintenir une coordination efficace au sein du système fédéral de réglementation de la biotechnologie. Cette approche coopérative renforce l'engagement, pris par les agences et les ministères membres de la SCB, de gérer de manière responsable tous les aspects du développement et de l'application de la biotechnologie. Cela souligne également leur volonté commune de travailler ensemble et stratégiquement, entre eux tout comme avec d'autres partenaires, pour atteindre un équilibre entre la détection et la gestion des risques, d'un côté, et le développement de nouvelles découvertes biotechnologiques, de l'autre.




       

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Dernière mise à jour :  2005-02-11 Retour au début Avis importants