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L'Institut des étalons nationaux de mesure
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L'Institut des étalons nationaux de mesure

Ionalytics Corporation - À la conquête des laboratoires du monde entier


L'Institut des étalons nationaux de mesure (IÉNM) du CNR à Ottawa a lancé une nouvelle entreprise dérivée, Ionalytics Corporation, qui entend faire adopter par tous les laboratoires d'analyse chimique du monde sa technologie de spectrométrie de masse FAIMS, dont l'instrumentation novatrice est révolutionnaire.

Le personnel spécialisé d'Ionalytics est formé de quatre anciens membres du groupe de métrologie chimique de l'IÉNM -- Roger Guevremont, Randy Purves, David Barnett, and Barbara Ells. Cette entreprise a trouvé d'importants appuis malgré le climat de prudence qui règne au sein de la communauté des investisseurs dans le secteur des hautes technologies. Genesys Capital Partners Inc. de Toronto, investisseur de capital de risque spécialisé dans le financement d'entreprises biotechnologiques, a avancé deux millions de dollars en fonds de démarrage.

FAIMS: amplifier la puissance de la spectrométrie de masse
FAIMS est la spectrométrie de mobilité ionique modulée par un champ électrique en forme d'onde asymétrique à champ élevé, une méthode performante de séparation de molécules ionisées en fonction de leurs propriétés lorsqu'elles dérivent dans des champs électriques puissants.

La spectrométrie de masse (SM) porte sur la séparation d'ions atomiques ou moléculaires en fonction de différences de masse. Elle est surtout utilisée pour l'analyse de composés organiques, et à ce titre, elle est la méthode d'analyse la plus polyvalente et la plus sensible qui soit. Les appareils de spectrométrie de masse sont appliqués notamment à la protéomique et à la découverte de médicaments, à la détection d'agents chimiques et biologiques à des fins de sécurité, ainsi qu'à la surveillance de déchets dans l'environnement.

Dispositif FAIMS
À la fin des années 1990, des chercheurs du groupe de métrologie chimique ont découvert une méthode pour piéger les ions à la pression atmosphérique au moyen d'un dispositif capable de séparer les ions en fonction de leur profil différent de mobilité lorsqu'ils sont soumis à des champs électriques de faible et de haute tension par alternance. Le dispositif semblait parfait pour amplifier le potentiel des spectromètres de masse utilisés au laboratoire et sur le terrain. Les chercheurs ont glissé le dispositif qu'ils ont inventé entre la source de nébulisation électrostatique et un spectromètre de masse. Ils ont observé une progression très nette et instantanée des résultats. La combinaison du FAIMS et de la SM soulève la possibilité qu'on puisse se dispenser des opérations si laborieuses de séparation par chromatographie liquide ou par électrophorèse capillaire présentement requises dans de nombreuses applications de SM.

La collaboration clé de la mise au point d'une technologie
De nouvelles expériences ont montré la faisabilité de la technologie du couplage du FAIMS et de la SM. En 1999, MDS-SCIEX, le plus grand fabricant canadien de spectromètres de masse, a conclu avec l'IÉNM une entente de collaboration d'un million de dollars pour poursuivre la recherche.

La découverte du groupe de métrologie chimique a aussi piqué la curiosité du département des sciences de l'hygiène publique de l'université de l'Alberta. Des chercheurs de l'université étudiaient les sous-produits de la désinfection de l'eau potable traitée par les municipalités, et le potentiel de détection accrue des substances qu'offre le FAIMS ne pouvait pas être ignoré. En 1999, l'université a délégué un titulaire de doctorat détenteur d'une bourse de perfectionnement pour travailler avec l'équipe à l'IÉNM. L'article publié à la suite de ces travaux, où on expliquait en détail l'amélioration du pouvoir de détection obtenue par le FAIMS, a capté l'attention de responsables de l'US Environmental Protection Agency.

À l'assaut du marché
À l'été de l'an 2000, l'équipe du FAIMS à l'IÉNM était convaincue que sa technologie était assez au point pour être commercialisée. Après examen des options qui s'offraient, il a été décidé que la formule de l'entreprise dérivée dans le cadre du programme d'essaimage du CNR était la plus appropriée en termes de délai de commercialisation et de perfectionnement ultérieur de cette technologie.

À titre de collaboratrice de longue date, MDS-SCIEX a été invitée à faire partie du projet au cours des négociations entourant la mise sur pied de l'entreprise dérivée, et elle s'intéresse toujours activement à ce qu'Ionalytics peut accomplir. Plusieurs autres fabricants et distributeurs d'instruments de spectrométrie de masse venus de l'étranger, notamment Thermo Finnigan et Micromass, suivent la situation de près.

Et d'autres avenues sont prometteuses. Par exemple, l'industrie pharmaceutique a montré de l'intérêt pour le potentiel du FAIMS sur le plan de la séparation d'isomères, un procédé faisant présentement appel à des techniques complexes de chromatographie ou de dérivation. Le FAIMS offre la possibilité de séparation directe d'isomères en temps réel, de l'ordre de la milliseconde. Il suffit de penser à la somme cosidérable de moyens présentement requis pour ce travail dans la préparation des produits pharmaceutiques.

Nouveau-venu sur la scène de la haute-technologie au Canada, Ionalytics a néanmoins de grands atouts outre le vaste intérêt que son produit suscite. Étant celle qui a mis au point cette technologie dans les laboratoires du CNR, l'équipe d'Ionalytics compte sur un important savoir-faire, une grande expertise et un réseau lui conférant un avantage sur le marché compétitif des technologies. Située dans les locaux de l'Installation de partenariat industriel, l'entreprise tire profit de l'appui des anciens collègues de l'IÉNM. Le groupe de métrologie chimique de l'Institut continuera d'effectuer des études de faisabilité d'applications possibles du FAIMS que la firme Ionalytics peut envisager d'explorer.

À la lumière des possibilités qu'offre son invention, la vision d'Ionalytics — un dispositif FAIMS dans chaque laboratoire de SM — ne semble pas irréaliste.

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