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Travailleurs vieillissants
Pourquoi les entreprises devraient-elles se pencher sur les questions liées aux travailleurs vieillissants ?
Qu'entend-t-on par « travailleur vieillissant »?
Les travailleurs vieillissants ont-ils des besoins précis?
La santé et la sécurité des travailleurs vieillissants soulèvent-elle des problèmes particuliers?
Y a-t-il lieu de s'inquiéter du rendement des travailleurs vieillissants?
Quels sont les changements physiques qui accompagnent généralement le vieillissement... et quelle est leur incidence sur le travail?
Quels changements observe-t-on sur le plan des fonctions cognitives et de l'apprentissage?
Alors, comment la façon d'apprendre et de penser des personnes âgées peut-elle être intégrée au milieu de travail?
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Le Service des demandes de renseignements

Le Service des demandes de renseignements du CCHST répond aux questions en matière de santé et de sécurité que les Canadiens lui adressent au sujet de leur travail.

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Questions psychosociales
 Travailleurs vieillissants

Pourquoi les entreprises devraient-elles se pencher sur les questions liées aux travailleurs vieillissants ?

L'importante cohorte de la génération du « baby-boom », née après la Seconde Guerre mondiale, se fait vieillissante. Cela signifie qu'une grande part de la population active est maintenant d'âge moyen ou a dépassé cet âge. La population du « baby-boom » a une influence sur la répartition selon l'âge de la main-d'oeuvre et sur la taille de la population qui prendra sa retraite au cours des 30 prochaines années. D'ici 2008, ce groupe fera passer la moyenne d'âge des travailleurs à 41 ans, alors qu'elle était de 35 ans en 1980. Parallèlement à ces retraits de la population active, on observe une augmentation du nombre de personnes âgées qui travaillent à temps partiel.

Nombre d'études explorent l'influence des travailleurs âgés sur la population active. Elles abordent également la façon dont les différents emplois influent sur la condition physique des travailleurs âgés et recherchent des moyens de garantir leur sécurité et de les prémunir contre les blessures.

Qu'entend-t-on par « travailleur vieillissant »?

Il n'existe pas d'âge généralement admis à partir duquel une personne est considérée comme un travailleur âgé. Certaines études ciblent surtout les 55 ans et plus, d'autres, la catégorie des 45 ans et plus.

Les travailleurs vieillissants ont-ils des besoins précis?

Oui et non. Un milieu de travail bien conçu profite à tous. Il est toujours préférable que les postes de travail et les tâches soient adaptés aux besoins de chaque employé. Des conditions différentes pour des travailleurs différents peuvent être nécessaires. Pour combler les besoins de chacun, il peut s'avérer nécessaire d'adapter les conditions aux différents travailleurs, pas seulement aux plus âgés.

Cela étant dit, il se peut qu'il soit nécessaire de prendre certaines mesures pour assurer la sécurité et le confort au travail des travailleurs âgés.

La santé et la sécurité des travailleurs vieillissants soulèvent-elle des problèmes particuliers?

Quelques-uns. La plupart des études sur le sujet disent que les travailleurs âgés sont généralement moins sujets aux accidents, mais que, lorsqu'ils se blessent, leurs blessures sont souvent plus graves. Il se peut aussi que leur rétablissement soit plus long. En outre, la nature des blessures peut être différente : les jeunes travailleurs subissent surtout des blessures aux yeux ou aux mains, tandis que les travailleurs âgés, qui ont de nombreuses années de service, signalent davantage de blessures au dos.

Un grand nombre de blessures professionnelles sont attribuables à la répétition continuelle des mêmes mouvements. Les microtraumatismes répétés, par exemple, surviennent avec le temps. Ainsi, un travailleur âgé est susceptible de signaler davantage de blessures musculo-squelettiques, puisque son état a pu évoluer pendant plus longtemps.

Il y a risque de blessures lorsqu'un travailleur, peu importe son âge, est contraint à un effort de travail tel qu'il met en péril sa sécurité. Étant donné que les travailleurs âgés sont généralement blessés plus gravement, il importe de revoir l'aménagement des postes de travail ou le régime de travail, afin qu'ils soient des plus sécuritaires. Il importe également de s'assurer qu'une personne a les capacités requises pour exécuter une tâche donnée et qu'elle peut s'en acquitter de façon sécuritaire.

Y a-t-il lieu de s'inquiéter du rendement des travailleurs vieillissants?

En règle générale, les études révèlent que les travailleurs âgés sont moins enclins à changer d'emploi, font preuve d'un plus grand dévouement envers l'entreprise et attachent une plus grande valeur au travail. Ces travailleurs s'absentent moins souvent, même si la période d'absence est plus longue lorsqu'ils le font.

Aucune étude n'a révélé l'existence d'un lien causal entre le vieillissement et le rendement au travail. Les raisons principales d'un piètre rendement sont les suivantes :

  • manque de reconnaissance et sentiment que le travail n'est pas apprécié à sa juste valeur;
  • mésentente avec les superviseurs;
  • travail suscitant un niveau de stress élevé;
  • absence de soutien.

Il importe de se rappeler que ces situations, qui affectent le rendement au travail, peuvent survenir à tout âge.

On a fait observer, dans certaines études, que les travailleurs âgés travaillent plus lentement et ont du mal à prendre des décisions rapides; toutefois, ces lacunes sont compensées par le fait que ces travailleurs font preuve d'une plus grande minutie dans leur travail et prennent de meilleures décisions que leurs collègues, plus jeunes et plus rapides.

Quels sont les changements physiques qui accompagnent généralement le vieillissement... et quelle est leur incidence sur le travail?

En vieillissant, le corps change. Une personne atteint sa pleine maturité physique, ou son plein développement, vers l'âge de 25 ans. Puis, après une période de relative stabilité, l'organisme commence à montrer des signes de vieillissement. La plupart de ces changements sont observés pour la première fois à l'âge de 40 ou 50 ans, mais en fait, ils peuvent survenir (ou débuter) dès l'âge de 20 ou 25 ans. Ces changements affectent, entre autres :

  • La force musculaire et l'amplitude des mouvements : En général, les gens perdent de 15 à 20 % de leur force musculaire entre l'âge de 20 et de 60 ans. Toutefois, chacun est différent et l'écart peut être considérable d'une personne à l'autre. Qui plus est, rares sont les emplois qui sollicitent toute la force d'une personne. Ainsi, des travailleurs âgés peuvent être capables de s'acquitter des mêmes tâches que les plus jeunes, sauf que, pour y parvenir, ils travaillent peut-être à la limite de leur capacité. Il faut se rappeler, entre autres, que les mouvements très répétitifs (refaire sans cesse les mêmes gestes) peuvent occasionner des problèmes physiques à tout âge.

    En vieillissant, l'« amplitude de mouvement » et la flexibilité du corps vont en s'amenuisant. Les gens peuvent avoir l'habitude, lorsqu'ils exécutent une tâche ou occupent un poste de travail donné, de faire appel à une certaine amplitude des mouvements. Aussi, la diminution de la souplesse ou de la capacité d'atteindre des objets à distance pourrait causer des problèmes, dans certaines situations imprévues où des mouvements inhabituels sont sollicités.

  • Le maintien de la posture et de l'équilibre : En général, les gens peuvent trouver plus difficile de maintenir une bonne posture ou leur équilibre. Certes, cela peut ne poser aucun problème si l'on reste assis ou debout, mais la fréquence des accidents attribuables à une perte d'équilibre augmente avec l'âge. Par ailleurs, une mauvaise posture peut nuire à l'exécution de tâches qui nécessitent des réglages précis, des efforts musculaires substantiels (notamment le soulèvement et le transport d'objets lourds) et une amplitude de mouvement extrême, ou encore rendre difficile le travail sur une surface glissante ou instable. Des secousses ou des chocs soudains peuvent également causer un problème plus grave que chez un jeune travailleur.

  • La régulation du sommeil : Les gens âgés ne parviennent pas à réguler leur sommeil aussi bien qu'ils le faisaient auparavant. Les heures de sommeil d'une personne et la qualité de ce sommeil peuvent être perturbées par des horaires de travail variables ou par la lumière et le bruit. L'impact sur les employés est particulièrement inquiétant pour les travailleurs de quart et de nuit âgés. Ils peuvent avoir besoin d'un temps de récupération plus long entre les quarts de travail ou les journées de travail prolongées.

  • La thermorégulation (température interne du corps) : Avec l'âge, il devient difficile pour le corps de maintenir sa température interne, tout autant que de s'ajuster aux variations de la température externe ou à celles imputables à l'activité physique. Les travailleurs âgés peuvent donc éprouver plus de difficultés à supporter la chaleur ou le froid, que lorsqu'ils étaient plus jeunes. Cela signifie aussi que s'ils exécutent un travail manuel exigeant, ils peuvent être plus enclins aux coups de chaleur.

  • La vue : La vue se dégrade avec l'âge. On remarque que l'on ne peut plus voir ou lire à une certaine distance aussi aisément qu'auparavant. Cette diminution de l'« amplitude de l'accommodation » (la capacité de voir ou de converger à une distance donnée) est normalement corrigée par le port de verres correcteurs. Des changements se produisent également au niveau du champ visuel périphérique (la clarté avec laquelle on distingue les objets qui nous entourent, sans les regarder directement), de l'acuité visuelle (le degré d'exactitude, de clarté et de précision avec lequel nous percevons les objets), de la perception de la profondeur (distance à laquelle semblent se situer les objets), de la résistance à l'éblouissement et de la transmission de la lumière. Ces changements passent normalement inaperçus, sauf en présence d'un faible éclairage ou de sources d'éblouissement. Une personne peut également observer qu'elle ne voit pas aussi clairement lorsqu'elle lit de petits caractères ou lorsqu'il y a peu de contraste entre le texte et son arrière-plan. Un éclairage plus vif (adapté à la tâche) et une meilleure mise en page, qui ne comporte pas de petits caractères, sont importants.

  • L'audition (l'ouïe) : L'audition change également. Il se peut que l'on n'entende plus aussi bien les sons de haute fréquence (sons aigus). Normalement, les pertes auditives se font sentir lorsqu'on est incapable de discerner des paroles ou un son précis dans un environnement bruyant. De même, les personnes qui travaillent dans un environnement où les bruits de fond sont nombreux, ou en milieu bruyant, ont du mal à entendre des instructions verbales.

(Adapté de : Laville, A. et coll., « Les travailleurs âgés », Encyclopédie de sécurité et de santé au travail, 4e édition, Bureau international du travail, 1998.)

Quels changements observe-t-on sur le plan des fonctions cognitives et de l'apprentissage?

Le vieillissement a une incidence sur les facultés mentales d'une personne. Les personnes âgées peuvent ne pas penser aussi rapidement ou clairement qu'autrefois. En outre, il se peut qu'elles mettent plus de temps à acquérir de nouvelles habiletés. La majorité des recherches portant sur le fonctionnement cognitif (la façon dont les gens pensent et la rapidité avec laquelle il le font) ont été effectuées en laboratoire. Par conséquent, si nous disposons de données sur les taux de réussite des gens en fonction de tâches ou de tests précis, peu de tests ont été réalisés pour vérifier la pertinence de ces résultats dans le « monde réel ». Plus précisément, en contexte de travail, les gens acquièrent naturellement différentes habitudes qui leur permettent d'adapter leur style d'apprentissage et leur style de travail.

En général, l'intelligence fluide (p. ex. le raisonnement inductif, l'attention sélective, les activités « tandem » et le traitement de l'information) décline avec l'âge, tandis que les fonctions verbales et le vocabulaire (langage et capacité de s'exprimer) demeurent constants ou s'améliorent. Les tâches qui font appel à la mémoire à court terme demandent habituellement plus de temps. Généralement, en contexte de travail, les travailleurs âgés utilisent leur expérience et leur savoir-faire, et ils peuvent donc trouver difficile de travailler dans un environnement complexe ou en présence de nombreux stimuli. Autrement dit, il peut leur être pénible d'accomplir des tâches dans lesquelles ils doivent faire plusieurs choses différentes (ou penser à plusieurs choses différentes) rapidement ou simultanément. Il est également possible qu'ils trouvent déroutant de travailler dans un environnement bondé de gens se livrant à une foule d'activités. Ils peuvent éprouver plus de difficultés à se concentrer sur ce qu'ils doivent faire, en particulier lorsqu'ils sont confrontés à des situations « nouvelles »; autrement dit, dans de telles situations, il peut y avoir tant à faire qu'ils ont du mal à établir des priorités et à distinguer ce qui mérite leur attention et ce qu'ils doivent ignorer.

Alors, comment la façon d'apprendre et de penser des personnes âgées peut-elle être intégrée au milieu de travail?

Les travailleurs âgés peuvent avoir des besoins en formation différents. Étant donné que leur apprentissage est fondé sur l'expérience acquise, il faudra peut-être insister davantage sur une formation « pratique ». Les nouvelles notions doivent être expliquées en faisant appel à ce qu'ils connaissent déjà. En outre, les raisons et la logique qui sous-tendent l'information (pourquoi telle chose doit être faite) prennent davantage d'importance. La formation d'un travailleur âgé peut aussi être plus longue que celle d'un jeune travailleur. Une aide et de la pratique additionnelles peuvent s'avérer nécessaires. Cependant, plusieurs études révèlent qu'une fois dépassé le stade de l'apprentissage, il n'y a aucune différence dans la qualité du travail accompli.

Nous apprenons et pensons tous différemment, peu importe notre âge. Ces fonctions, dites « cognitives », sont fortement tributaires de la personne et des expériences qu'elle a vécues au cours de sa vie. Les gens qui, durant leur vie, ont acquis des connaissances multiples et atteint un niveau de scolarisation élevé ou qui ont eu à accomplir une variété de tâches sont des apprenants chevronnés. Ils sont généralement doués pour acquérir de nouvelles compétences et améliorer celles qu'ils détiennent déjà. Parmi les personnes qui, à un âge avancé, ont peut-être plus de difficultés à apprendre, on compte celles qui sont peu scolarisées ou qui ont accompli des tâches relativement simples et répétitives pendant de nombreuses années. Elles ont l'habitude de faire les mêmes choses, de la même façon, et peuvent trouver pénible d'assimiler de nouvelles connaissances ou façons de faire.

(Adapté de : Laville, A., et coll., « Les travailleurs âgés », Encyclopédie de sécurité et de santé au travail, 4e édition, Bureau international du travail, 1998.)

Dernière mise à jour du document le 12 juillet 2002

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