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Accueil Actualités Discours de 2005 (archive) Bloodworth : 2005-01-19

Forum sur la cyberprotection du Centre de la sécurité des télécommunications

Notes pour une allocution de
Margaret Bloodworth 

Ottawa (Ontario)
19 janvier 2005


Telle que prononcée

Merci, et bonjour. C’est avec un grand plaisir que je me joins à vous ce matin. J’aimerais particulièrement remercier nos collègues et partenaires du Centre de la sécurité des télécommunications, pour m’avoir donné l’occasion de m’adresser à vous ce matin et pour avoir mis ce forum sur pied.

J’aimerais également remercier chacun d’entre vous d’être ici. Je sais que vous êtes tous extrêmement occupés. Il m’arrive également d’être très occupée, et le fait de trouver une demi-journée, ou deux ou même trois journées complètes pour participer à un forum comme celui‑ci peut devenir une tâche quasi insurmontable. J’ai bien l’impression que votre retour au bureau, après une telle absence, ne sera pas des plus reposants. C’est pourquoi je tiens à vous remercier d’avoir pris le temps de participer au forum, puisqu’il s’agit d’un événement d’une grande importance. De plus, le fait que tant de gens soient prêts à y participer ne peut qu’être de bon augure pour la mise en œuvre de la Politique canadienne de sécurité nationale.

Comme vous le savez déjà, la Politique de sécurité nationale, dont Rob Wright a parlé brièvement hier, établit le cadre d’une démarche intégrée axée sur trois intérêts fondamentaux en matière de sécurité nationale – la protection des Canadiens au pays et à l’étranger, l’assurance que le Canada n’est pas une source pour des menaces visant nos alliés et la contribution à la sécurité internationale.

J’aimerais vous parler, aujourd’hui, de l’importance d’intégrer la cyberprotection à notre approche générale en matière de sécurité nationale, des rôles et des activités du ministère et du portefeuille que je représente et, enfin, mais tout aussi important, de l’importance de votre rôle à tous dans ces efforts.

SPPCC

Je suis enchantée qu’on ait intitulé ce forum « Protéger le cyberespace : un effort commun », puisqu’il s’agit du thème sous‑jacent de mon discours, comme vous le verrez. Ce n’est pas le travail d’une seule personne. Et je doute que vous soyez de ces gens qui pensent, à tort, qu’une seule personne ou un seul organisme pourrait se charger de tout ce qu’implique la protection des Canadiens. Je crois que l’intégration est la raison d’être de Sécurité publique et Protection civile Canada.

Ce portefeuille comporte divers organismes comme le Service canadien du renseignement de sécurité, la Gendarmerie royale du Canada, le Service correctionnel et la Protection civile, qui comprend les mesures d’intervention en cas d’incidents cybernétiques et la protection des infrastructures essentielles. Le Portefeuille comporte également la nouvelle Agence des services frontaliers du Canada, qui regroupe des fonctionnaires des douanes, des agents d’exécution de l’immigration et des agents d’inspection des aliments aux frontières.

Bref, toutes les fonctions centrales sont regroupées sous la direction d’une ministre principale .

Comme il peut tirer avantage des synergies naturelles existant entre ces divers organismes et en découvrir d’autres, le Portefeuille nouvellement créé comporte des avantages nets pour les Canadiens. Ainsi, nous pouvons repérer et corriger plus efficacement les problèmes de sécurité, mieux communiquer les uns avec les autres et travailler de façon plus stratégique pour protéger la population canadienne.

Et, comme nous pouvons mieux travailler à l’intérieur du gouvernement fédéral, nous pouvons également mieux travailler avec nos partenaires – les provinces et les territoires, les municipalités, le secteur privé et nos collègues des États-Unis et de partout dans le monde.

Maintenant, lorsque je dis que le Portefeuille de SPPCC a un rôle de premier plan à jouer dans la mise en œuvre du cadre d’intégration prévu dans la Politique de sécurité nationale, je ne dis pas qu’il est responsable de tout .

Nous avons des responsabilités précises à assumer, comme la vérification des plans de continuité des opérations dans l’ensemble du gouvernement, que nous n’avons d’ailleurs pas encore vraiment commencée. Alors, tenez‑vous‑le pour dit : il est temps de mettre de l’ordre dans vos plans de continuité puisque, comme nous le savons tous, le gouvernement n’a pas encore mis en place une capacité de vérification, malgré les instructions reçues concernant la nécessité de pouvoir reprendre les activités en cas d’urgence.

Nous avons donc cette nouvelle responsabilité à assumer, pour laquelle nous espérons obtenir des ressources bientôt. Nous avons également une responsabilité précise relativement à la coordination d’interventions fédérales, en cas d’urgence nationale. Toutefois, de façon plus générale, notre travail vise surtout à promouvoir et à appuyer le type de collaboration dont nous avons besoin pour réaliser l’approche intégrée visant à assurer la sécurité publique indiquée dans la Politique de sécurité nationale.

Notre rôle est de promouvoir, d’encourager et d’appuyer la collaboration dont nous avons besoin pour réaliser cet objectif. Pour un organisme, il est important d’y croire, puisqu’il ne sera jamais possible de regrouper tous les organismes responsables de la sécurité publique sous un même toit, ce qui ne devrait d’ailleurs jamais être fait. Je ne suis même pas certaine que ce soit possible. Il n’y a qu’à penser à tous les différents organismes du gouvernement fédéral qui jouent un rôle important dans la sécurité publique; ils ne pourront jamais tous être réunis sous un même toit. Nous devons cependant travailler ensemble puisque nos rôles se recoupent et se chevauchent. J’en parlerai plus longuement dans quelques minutes.

Aussi, il n’y a pas plus important que le fait de disposer d’une approche intégrée pour assurer la protection de nos infrastructures essentielles d’information contre les incidents cybernétiques.

Nécessité de disposer d’une approche intégrée relativement à la cyberprotection

La sécurité et la prospérité économique des Canadiens sont de plus en plus dépendantes de notre infrastructure essentielle d’information.

Comme nous l’avons vu à maintes reprises maintenant, si un problème survient dans l’un ou l’autre de ces systèmes, cela peut causer un effet en cascade. Il n’y a pas de meilleur exemple que la panne massive d’électricité de 2003. Un réseau entier peut être compris très rapidement.

De l’exploitation de systèmes de production et de transmission d’électricité au contrôle de la circulation aérienne, presque tous ces systèmes sont reliés les uns aux autres par toute une myriade de réseaux. Ceux‑ci ont été mis en place, au début, pour des raisons d’affaires valables, mais nous en sommes venus à dépendre d’eux de plusieurs façons, y compris l’Internet, qui est impossible à mater.

À vrai dire, il n’y a peut-être aucun autre aspect de l’infrastructure essentielle qui soit plus vulnérable, qui doive faire face à une gamme aussi vaste de menaces et qui soit plus sensible à l’effet en cascade que celui de l’information.

Je suis sûre que la plupart d’entre vous ici présents savez que les menaces ne se limitent pas aux vers et aux virus informatiques, bien qu’avec les importantes infections récentes de parasites comme Blaster, SoBig et MyDoom, le potentiel d’attaques de ce type qui pourraient paralyser nos systèmes essentiels et causer des pertes économiques de milliards de dollars demeure très présent à l’esprit.

Nos systèmes essentiels d’information sont également vulnérables aux dommages physiques, qu’ils soient délibérés ou non. Les tremblements de terre, les inondations, les tornades et les tempêtes de verglas, bien sûr, peuvent perturber nos systèmes d’information et nos infrastructures physiques.

Une attaque délibérée peut entraîner d’importants problèmes, même si elle n’est pas particulièrement massive ou sophistiquée. Il y a quelques années déjà, un individu a fait exploser des petits dispositifs assez simples pour détruire le terminal maître d’un barrage hydroélectrique de l’Oregon. Les explosifs n’ont pas endommagé le barrage lui‑même, mais cette attaque, somme toute simple, a tout de même mis les turbines génératrices d’électricité hors d’état et forcé l’exploitant à passer aux commandes manuelles.

Tout type d’attaque coordonnée, même sur une poignée seulement de tels systèmes de commande (de distribution d’électricité, d’eau ou de gaz) peut entraîner des perturbations considérables. Puisque des événements physiques peuvent perturber les infrastructures d’information, de même, les perturbations dans l’univers cybernétique peuvent entraîner des dommages et des risques physiques très réels.

Pensez aux conséquences possibles sur la sécurité publique d’une perturbation prolongée – même si elle ne dure que quelques heures seulement – des systèmes qui commandent la distribution d’électricité, l’épuration de l’eau ou les réseaux de communication qui relient la police et les pompiers.

Pensez également à ce qui peut arriver si un événement, qu’il soit physique ou cybernétique, met en péril notre infrastructure de l’information au moment même où nous en dépendons le plus pour coordonner des interventions, rassurer le public et organiser une reprise des activités. Ce n’est pas seulement les dommages initiaux qui nous préoccupent, mais bien notre capacité d’intervenir et de reprendre nos activités suite à une catastrophe; et cette capacité est extrêmement dépendante de notre infrastructure d’information.

Ces connexions et interdépendances rendent essentielle la mise en œuvre d’une démarche intégrée de cyberprotection. Et en raison du rôle fondamental que joue notre infrastructure d’information dans la prestation de presque tous les autres services, cette approche doit aussi être intégrée à l’ensemble de nos efforts visant à assurer la sécurité du public.

C’est une énorme tâche, et je dois vous avouer que je ne suis pas certaine qu’on y arrive jamais complètement. Ce sera une bataille qu’on devra constamment livrer puisque, hélas, les systèmes, les interconnexions et les réseaux, tout comme l’utilisation qu’on en fait, continueront sans cesse d’évoluer.

SPPCC travaille actuellement sur plusieurs fronts pour promouvoir ce type d’intégration – au sein du gouvernement fédéral, avec les autres gouvernements, avec le secteur privé canadien et, enfin, à l’échelle internationale.

Le Centre canadien de réponse aux incidents cybernétiques est maintenant le point central de nos activités dans ce domaine.

Centre canadien de réponse aux incidents cybernétiques

Ce centre sera officiellement lancé au cours des prochaines semaines, et il servira de composante de sécurité cybernétique du nouveau Centre des opérations du gouvernement, établi dans le cadre de la Politique canadienne de sécurité nationale. Grâce au Centre des opérations, SPPCC sera en mesure d’assumer ses responsabilités et de coordonner des activités stratégiques pour aider le gouvernement du Canada à réagir à tout événement qui pourrait avoir des répercussions sur les intérêts nationaux.

Il convient de préciser ici que le Centre des opérations du gouvernement est également au cœur du Système national d’intervention d’urgence, que SPPCC s’emploie actuellement à mettre en place pour préparer le Canada à réagir à toutes les menaces ou les situations d’urgence actuelles et futures et pour coordonner, en cas de besoin, les interventions du gouvernement fédéral avec celles des gouvernements provinciaux et territoriaux et de la communauté internationale.

Là encore, comme on a besoin d’une approche intégrée, le Système national d’intervention d’urgence fournira au gouvernement fédéral une structure commune pour réagir à toutes les situations mettant en cause la sécurité, y compris les incidents qui menacent l’infrastructure essentielle de l’information.

Le Centre canadien de réponse aux incidents cybernétiques assurera une surveillance en permanence, soit 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, des menaces à la sécurité cybernétique et il constituera un élément clé du système national d’intervention. Cependant, nous ne sommes pas en train de créer une réplique des capacités et de l’expertise qu’on trouve partout au gouvernement dans ce domaine. Je doute sérieusement qu’on en soit même capable. La Gendarmerie royale du Canada, le Service canadien du renseignement de sécurité et le Centre de la sécurité des télécommunications sont autant de partenaires qui collaborent avec le Centre canadien de réponse aux incidents cybernétiques. En fait, nous fournissons l’infrastructure nécessaire pour coordonner et relier les parties du gouvernement qui peuvent fournir l’expertise nécessaire.

En plus d’assurer la circulation régulière des renseignements concernant les menaces potentielles, imminentes ou réelles contre l’infrastructure cybernétique du Canada, le Centre émettra également, selon les circonstances, des alertes et des avis sur la sécurité cybernétique.

Tous les échelons du gouvernement ainsi que nos principaux partenaires du secteur privé comme les fournisseurs d’énergie, de services publics, de communications, de transports et de services de sécurité auront accès à ces renseignements, y compris aux mesures recommandées de protection et de correction de problèmes, au besoin. Nous transmettrons également ces renseignements à nos partenaires internationaux, s’il y a lieu.

Coopération internationale

Il est assez fondamental de créer des liens de coopération à l’échelle internationale. Nos réseaux de câbles à fibres optiques et radiotéléphoniques ne s’arrêtent pas abruptement à la frontière, et il n’existe pas non plus de coupe-feu qui nous sépare aux frontières. Les pirates informatiques de partout dans le monde peuvent très rapidement faire sentir leur présence au Canada, et la menace de cyberterrorisme venant de l’étranger, ainsi que toute tentative de perturber notre secteur financier, demeurent très réels.

Peu importe le pays ciblé, les répercussions d’une telle attaque seraient certainement ressenties dans le monde entier. En d’autres mots, même si une attaque n’était pas dirigée contre nous, nous en ressentirions les effets. On peut imaginer, par exemple, les conséquences d’une offensive concertée sur les systèmes financiers des États-Unis si elle avait été lancée l’été dernier. Étant donné que nos systèmes financiers sont intimement liés aux leurs, il ne fait aucun doute qu’une telle offensive aurait eu d’importantes conséquences tant pour nos systèmes que pour notre pays.

Pour cette raison, SPPCC fait activement valoir une plus grande coopération internationale en ce qui a trait à la protection de l’environnement cybernétique. Par l’entremise du Centre canadien de réponse aux incidents cybernétiques, nous continuerons de développer nos partenariats avec les entreprises internationales, en renforçant notre capacité de réagir et de prévenir toute menace, quelle que soit son origine.

Le Centre entretient déjà des relations avec les centres nationaux de réponse aux incidents cybernétiques homologues des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Australie et de la Nouvelle‑Zélande, et il est également membre du Forum of Incident Response and Security Teams, ou FIRST.

Le FIRST compte actuellement plus de 170 membres qui représentent les équipes d’intervention en matière d’incidents de sécurité informatique des organismes gouvernementaux, commerciaux et à caractère éducatif du monde entier. Un des organismes prédécesseurs de SPPCC a été l’un des principaux parrains de la réunion annuelle du FIRST qui a eu lieu à Ottawa, en juin 2003. Nous encourageons les membres du FIRST à tenir une prochaine réunion annuelle en Amérique du Sud afin de promouvoir une plus grande coopération et protection contre les incidents cybernétiques avec cette région.

Nous participons aussi activement à la stratégie de cybersécurité de l’Organisation des États américains. SPPCC et Affaires étrangères ont été les hôtes de la toute première réunion des experts en matière de cybersécurité nationale des États américains, qui s’est déroulée à Ottawa en mars dernier, et à l’issue de laquelle on a conclu une entente concernant la création d’un réseau de veille et d’avertissement des incidents cybernétiques dans les Amériques.

Notre relation avec les États-Unis demeure, bien sûr, une priorité majeure et permanente dans ce domaine, ainsi que dans une vaste gamme de domaines dans lesquels le Ministère et le Portefeuille sont engagés. Il existe tellement de liens entre nos deux pays que les répercussions de tout incident d’importance, dans un pays ou dans l’autre, sera presque certainement ressenti dans le pays voisin.

De plus, nous continuons d’approfondir nos occasions de coopération avec le département de la Sécurité intérieure des États‑Unis, ce qui constitue un défi, tant pour nous que pour eux, étant donné que nous sommes tous deux de nouveaux organismes. J’aimerais penser que le défi est encore plus grand pour eux en raison de leur taille. En effet, le département de la Sécurité intérieure compte environ 180 000 employés, soit presque la taille du gouvernement du Canada au complet, ce qui n’est pas rien. Ils ont toutefois accompli beaucoup. Il ne faut pas croire tout ce que les journaux publient à leur sujet au sujet de prétendues querelles bureaucratiques; je n’ai vu que très peu de preuves à l’appui de ces rumeurs. Les Américains sont très efficaces lorsqu’ils sont décidés, et les progrès qu’ils ont réalisés sont énormes.

Heureusement, ils ont été de très bons partenaires. Nous disposons maintenant d’un plan d’action conjoint, entre le sous‑secrétaire et moi‑même, comportant une mesure de protection de l’infrastructure essentielle, que dirige Paul Kennedy, notre sous‑ministre adjoint principal et, pour l’instant, le sous‑secrétaire américain, M. Robert Liscouski, qui sera remplacé par quelqu’un d’autre, puisqu’il passera bientôt à autre chose.

Ces éléments sont essentiels à tous les aspects de la sécurité publique, y compris notre infrastructure essentielle commune, tant physique que cybernétique. Au nombre des activités que nous réalisons figurent l’exécution d’évaluations conjointes des vulnérabilités, la collaboration en vue de fixer des priorités relativement à la protection des infrastructures communes, l’amélioration des plans conjoints d’intervention binationale en cas d’urgence et de l’échange d’information concernant les alertes et les avertissements ainsi que l’échange d’information avec les principaux intervenants. Il s’agit là d’une priorité de premier plan pour nous tous à Sécurité publique, et la composante cybernétique en est une très importante.

Initiatives entreprises au pays – Groupe de travail national et stratégie sur la sécurité informatique

Le travail que nous effectuons avec nos principaux intervenants constitue la pierre angulaire de nos efforts de protection contre les incidents cybernétiques au sein du Canada. En plus de notre collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, il nous faut reconnaître qu’environ 85 p. 100 de l’infrastructure essentielle dans son ensemble et qui comprend l’infrastructure essentielle d’information appartient au secteur privé, et qu’elle est exploitée par celui‑ci.

Nous consulterons nos partenaires du secteur privé avant d’établir le Groupe de travail national sur la sécurité informatique, qui fait partie des engagements à respecter en vue d’élaborer la Stratégie nationale de cybersécurité pour le Canada. Le groupe de travail jettera les bases de la stratégie nationale en faisant l’inventaire des composantes essentielles de l’infrastructure cybernétique nationale et en décrivant la nature et la portée des menaces à cette infrastructure.

Il faut toutefois s’assurer que l’information qui y est associée est également protégée, puisque toute information n’est pas bonne à faire connaître au monde entier. C’est pourquoi nous en discutons avec le secteur privé. J’ai déjà discuté avec certains des dirigeants et certaines des grandes associations, et ce à plusieurs reprises, de la façon dont nous pourrions procéder.

Le groupe de travail examinera également l’état de préparation du Canada ainsi que sa capacité à reprendre ses activités suite à un incident cybernétique, puis il recommandera un plan d’action visant à renforcer notre infrastructure essentielle d’information.

Les membres du groupe de travail seront choisis principalement parmi les marchés supérieurs des secteurs clés de l’infrastructure essentielle. Nous nous sommes engagés, auprès des principaux représentants de ces secteurs, à déterminer la composition et la structure du groupe de travail. Ce type d’engagement et de consultation est nécessaire si nous souhaitons tirer profit de la considérable expertise qui existe au secteur privé, mais également veiller à l’essentiel, soit que le secteur privé s’intéresse à ce projet et s’engage à y participer.

Cet engagement n’est pas encore acquis dans tous les secteurs. Il ne fait aucun doute que l’industrie de l’électricité soit extrêmement intéressée, et elle s’est déjà ralliée à ce projet. Je crois que tous les directeurs généraux des entreprises de l’industrie de l’électricité sont maintenant très conscients de la nécessité de prendre des mesures à ce chapitre, mais il n’en est pas de même pour tous les autres secteurs.

Le gouvernement du Canada doit non seulement rallier le secteur privé à sa cause, mais aussi prêcher par l’exemple en ce qui concerne la sécurité de son propre environnement cybernétique. Il ne faut pas se contenter de prononcer de beaux discours, et c’est là que le Centre de la sécurité des télécommunications nous sera d’une aide précieuse. Il dispose d’une énorme expertise dans ce domaine, sur laquelle nous devrons nous appuyer pour progresser.

Conclusion

Donc, si je peux revenir à ce que j’ai dit au début de mon allocution, c’est pourquoi je considère que cette rencontre est si importante, car c’est l’occasion rêvée de souligner à quel point il est important de travailler ensemble pour atteindre notre but.

C’est la première fois que j’ai l’occasion de parler à l’ensemble des responsables de la protection cybernétique du gouvernement du Canada, et c’est également la première fois que j’ai l’occasion de leur rappeler que la mise en place d’une approche intégrée pour assurer la sécurité cybernétique dans tout le gouvernement du Canada est l’affaire de tous.

Je veux dire par là que cette tâche va plus loin que les responsabilités individuelles des ministères quant au respect des exigences pangouvernementales comme la Norme opérationnelle de sécurité sur la planification de la continuité des opérations.

Réussir cette intégration n’est pas simplement le travail d’un ministère, c’est le travail du gouvernement du Canada. C’est donc à nous tous de travailler ensemble pour y arriver.

Oui, SPPCC s’est vu désigner le rôle principal de la protection de l’infrastructure du gouvernement du Canada, afin de veiller à ce que cette infrastructure soit robuste et en mesure d’assurer la prestation des services essentiels aux Canadiens en situation de crise, mais il ne pourra pas y arriver seul. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de fournir le leadership ainsi que la tribune permettant à tous les intervenants de travailler vers ce but.

C’est à des gens comme vous, les principaux décideurs et responsables des orientations politiques en matière de cyberprotection, que revient la responsabilité de voir plus loin que votre propre ministère, pour comprendre les connexions entre les renseignements essentiels que vous recevez et pour travailler avec vos collègues et les autres ministères en vue de veiller à ce que ces connexions continuent d’exister en situation d’urgence.

Une partie de ce travail consiste à intégrer les nombreuses initiatives et capacités en matière de cybersécurité qui existent maintenant dans l’ensemble du gouvernement.

Il faut relier ces différentes initiatives entre elles et avec les autres domaines de politique connexes comme la protection de la vie privée et la gestion de l’information. La cybersécurité doit devenir un outil à utiliser pour remplir nos autres engagements fondamentaux, et non un obstacle à leur réalisation.

Dans la Politique de sécurité nationale, SPPCC est désigné comme le principal ministère devant développer une approche intégrée de protection civile et d’intervention gouvernementale, avec l’aide des ressources disponibles comme le Centre des opérations du gouvernement et le Centre canadien de réponse aux incidents cybernétiques. Nous disposons d’un grand bassin d’expertise dans lequel nous pouvons puiser et d’une importante capacité opérationnelle. Nous pouvons donc fournir un soutien considérable; et permettez‑moi d’insister sur le mot « soutien ».

Nous ne pouvons pas y arriver seuls; je crois même qu’il serait un peu ridicule d’y croire, ou de s’y attendre. Ce qu’un seul organisme comme SPPCC ne peut pas fournir, c’est le type de collaboration pangouvernementale dont nous avons besoin pour réaliser ces buts, et qui sont essentiels à la sécurité des Canadiens. Par contre, nous pouvons encourager et promouvoir une telle collaboration, et nous pouvons tenter d’expliquer pourquoi elle est si importante, ce que je fais en ce moment. Mais en réalité, il nous revient à tous de nous en occuper. Donc, en ce qui concerne le domaine de l’environnement cybernétique, c’est à vous tous, ici présents, que revient cette responsabilité.

Laissez‑moi vous dire que si les Canadiens s’en remettent à moi pour la protection de leur cyberespace, ils auront de sérieux problèmes. Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis complètement analphabète en ce qui concerne l’informatique, mais j’en ai encore beaucoup à apprendre sur le monde cybernétique. Ceux d’entre nous pour qui cette question revêt de l’intérêt avons besoin de vous, qui comprenez ce monde et qui savez comment il fonctionne, pour nous dire exactement quoi faire de façon pratique et pragmatique. Nous savons pertinemment qu’il nous est impossible de changer le monde en une journée. Mais, vous savez, il y a un commencement à tout. Allons‑y donc pas à pas.

Personnellement, je crois fermement qu’en tant que fonctionnaires, nous avons le devoir d’assurer la santé et la sécurité des Canadiens, ainsi que leur bien‑être économique. Quel que soit l’emploi que vous occupez en tant que fonctionnaires, c’est là une de vos responsabilités.

Ce forum est l’occasion par excellence de s’entretenir sur la façon appropriée de collaborer, en tant que membres du gouvernement, pour assumer cette responsabilité. Je dois donc féliciter le Centre de la sécurité des télécommunications pour avoir eu la présence d’esprit de mettre ce forum sur pied, et je l’encourage à continuer dans cette voie, puisque nous savons qu’il nous sera impossible de régler toutes ces questions au cours de la prochaine semaine, du prochain mois ou même de la prochaine année. Nous devrons donc garder le dialogue ouvert, pour pouvoir nous consulter sur ce que nous devons faire et sur les problèmes et les défis que nous devrons surmonter. Ce forum est l’occasion toute indiquée pour ce dialogue.

Je remercie donc le Centre de la sécurité des télécommunications pour avoir créé ce forum, et pour m’y avoir invitée. Je vous souhaite la meilleure des chances dans ce que vous entreprenez et je tiens à vous assurer que je vous appuie entièrement. Nous ne sommes pas ici parce que vous, ou moi, le souhaitons, mais bien parce qu’il s’agit d’un dossier réellement important pour notre pays. Je vous assure donc, encore une fois, que je vous appuie totalement dans vos progrès. Merci beaucoup.

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Mise à jour : 2005-09-26 Haut de la page Avis importants