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Accueil Actualités Discours de 2005 (archive) McLellan : 2005-05-11

Premier anniversaire de protéger une société ouverte : La politique canadienne de sécurité nationale

Notes pour l’allocution du
l’honorable Anne McLellan

Réunion de femmes en défense et sécurité
Ottawa (Ontario)
11 mai 2005

Telle que prononcée

Merci beaucoup Wendy.

Bonjour tout le monde. Je tiens d’abord à remercier l’association Femmes en défense et sécurité de m’avoir invitée à me joindre à vous aujourd’hui. C’est pour moi un honneur de m’adresser aux membres d’un organisme qui favorise l’avancement des femmes dans les professions liées à la sécurité et à la défense, et qui offre en outre une tribune pour échanger des idées.

C’est en effet un grand honneur pour moi d’être ici aujourd’hui. Je suis très touchée d’avoir été invitée à titre de présidente honoraire; je prends ce rôle très au sérieux et je pense qu’il est formidable d’avoir désormais un organisme tel que Femmes en défense et sécurité au Canada, car comme Wendy et d’autres personnes à la table d’honneur l’ont souligné au dîner, il s’agit d’un domaine en pleine croissance où nous devons faire en sorte que les femmes jouent un rôle actif à tous égards. Je traiterai de cette question plus à fond dans quelques minutes, mais, comme Wendy l’a indiqué, mon allocution et mes commentaires aujourd’hui sont divisés en deux parties.

Je veux d’abord vous parler un peu de la situation des femmes au sein de certains grands ministères et organismes du gouvernement du Canada qui traitent de la défense, de l’application de la loi et de la sécurité. Ensuite, je dirai quelques mots à l’occasion du premier anniversaire imminent de notre politique de sécurité nationale. Enfin, si le temps le permet, je me ferai un plaisir de répondre à quelques questions.

Dans de nombreux domaines de la défense et de la sécurité, les femmes assument de nouveaux rôles et font avancer les choses. Au cours des 35 dernières années, le nombre de femmes dans les Forces canadiennes est passé de 1 500 à plus de 7 000. Aujourd’hui, les femmes peuvent appartenir à tout groupe professionnel militaire et servir dans n’importe quel environnement. Au sein de la GRC, la force nationale de police, la proportion de femmes augmente régulièrement; les agentes représentent environ un tiers des nouvelles recrues.

Je veux m’arrêter ici pour dire quelques mots sur notre nouveau chef d’état-major de la défense, le général Hillier. Hier, je lui ai parlé de votre organisme, et je peux vous dire que vous avez en lui un ardent défenseur. Il m’a transmis tellement de données sur la situation des femmes dans les Forces armées, qu’il m’est impossible de toutes vous les communiquer. Par exemple, pour la première fois de notre histoire, quatre femmes ont obtenu le grade de brigadier général. Il s’agit d’une réalisation exceptionnelle, et je pourrais vous fournir cette longue liste de femmes qui ont accompli des choses extraordinaires dans les Forces armées, mais je crois que ce qu’il faut d’abord retenir, c’est la philosophie à laquelle les Forces et le général Hillier croient, c’est-à-dire une philosophie selon laquelle les femmes sont des membres à part entière. En ce début de XXI e siècle, je pense qu’il est très important que nos Forces armées véhiculent cette philosophie, qui, selon moi, montre bien que les femmes ont réellement fait beaucoup de chemin dans les Forces armées. Il y a encore du travail à faire, évidemment. Le général Hillier n’a pas prétendu le contraire, mais je crois que lorsqu’on prend en considération la philosophie de gens comme le général Hillier, le général Caron et d’autres, de même que les occasions offertes aux femmes dans les Forces, on constate les progrès accomplis.

Mais l’avancement des femmes n’est pas seulement attribuable à leur entrée dans les domaines de la sécurité et de la défense; elle est attribuable à la qualité de leur travail. Aujourd’hui, les femmes peuvent occuper n’importe quel poste militaire ou du domaine de la sécurité et servir dans un environnement où elles répondent aux exigences. Dans la GRC, les femmes sont représentées à tous les niveaux hiérarchiques; elles reçoivent la même formation que les hommes et peuvent viser les mêmes objectifs de carrière que leurs collègues de sexe masculin. Dans les Forces canadiennes, elles peuvent non seulement faire partie de l’équipe de combat, mais aussi occuper des postes de techniciennes, de contrôleuses aériennes ou d’agentes de police militaire.

À titre de ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, je constate aussi avec fierté que dans mon propre ministère, bon nombre de femmes occupent des postes de haute direction. La sous-ministre, Margaret Bloodworth, que plusieurs ici connaissent, possède une vaste expérience des questions de sécurité; elle a en effet déjà exercé les mêmes fonctions au ministère de la Défense nationale et à Transports Canada. En outre, quatre postes de sous‑ministre adjoint sur cinq sont occupées par des femmes, de même que plusieurs autres postes de haute direction qui sont rattachés aux six organismes relevant du portefeuille de SPPCC.

Nous savons toutefois que, dans l’ensemble du gouvernement, les postes de cadre supérieur ne sont pas répartis également. La situation s’est améliorée ces dernières années, mais nous ne pouvons pas présumer que la tendance se maintiendra. Les gains réalisés par les femmes ont nécessité beaucoup d’efforts. Nous devons donc mettre l’accent sur le rôle des femmes, et je suis ravie qu’un organisme comme celui-ci nous aide à cet égard. Les réseaux que vous tissez et l’intérêt que vous suscitez peuvent donner un élan à la venue des femmes dans les domaines de la sécurité et de la défense.

Tout comme bon nombre d’entre vous, alors que nous le Jour de la Victoire en Europe, j’ai réfléchi ce week-end à la contribution de nos Forces armées. Dans le contexte de l’allocution que je me préparais à prononcer aujourd’hui, j’ai commencé à penser aux femmes qui ont joué un rôle déterminant dans la victoire en Europe et, de façon plus générale, durant la Deuxième Guerre mondiale. J’espère que nous nous souviendrons tous des femmes qui ont travaillé comme civils dans l’industrie de la défense : bien que «Rosie the Riveter» soit une héroïne américaine, le Canada comptait certainement de nombreuses Rosie travaillant dans l’industrie au cours de la Deuxième Guerre mondiale, sans oublier les milliers de femmes qui ont fait partie du Service féminin de l’armée canadienne et d’autres secteurs des Forces armées canadiennes. Il n’y a donc pas lieu de penser qu’il est nouveau, étrange ou inhabituel que les femmes veuillent jouer un rôle quelconque dans la sécurité et la défense, puisqu’elles sont mises à contribution non seulement depuis des décennies, mais, en fait, depuis des siècles.

Permettez-moi de vous donner seulement un autre exemple, dans le domaine de l’application de la loi, de femmes qui jouent le rôle de leaders et qui contribuent directement à la qualité de vie et à la sécurité de nos enfants et de nos collectivités. Tel qu’il a été mentionné, la GRC relève de mon portefeuille. Il y a quelque temps, j’ai eu l’occasion de rencontrer une femme remarquable du nom de Jennifer Strachan. Elle est responsable du Centre national de coordination contre l’exploitation des enfants et compte 17 ans de service à la GRC. Au fil des années, elle a été affectée à divers postes d’un bout à l’autre du pays. Elle dirige aujourd’hui ce centre au quartier général de la GRC, qui coordonne le travail des policiers luttant contre l’exploitation sexuelle des enfants sur Internet. Il ne s’agit que d’un exemple de domaine où des employés d’organismes gouvernementaux, en l’occurrence des femmes, jouent un rôle direct pour assurer la sécurité de nos collectivités.

Je crois qu’il est important de reconnaître le rôle des femmes à la fois dans le domaine traditionnel de l’application de la loi et dans le domaine de la sécurité et de la défense, et ce, pour une autre raison. Il s’agit de l’un des domaines qui croît le plus rapidement au sein de notre gouvernement et, j’oserais dire, probablement dans le secteur privé, et ce, en partie en raison des événements du 11 septembre. Partout où je vais dans le secteur privé, je parle à des gens qui travaillent dans le domaine de la sécurité ou de la défense. Il s’agit de toute évidence d’un domaine en croissance dans lequel les femmes doivent s’engager et assumer des rôles de leaders. Il va sans dire qu’au sein du gouvernement la croissance est remarquable, mais je crois qu’elle l’est encore davantage dans le secteur privé.

J’aimerais maintenant me pencher plus directement sur les progrès accomplis dans le domaine de la sécurité nationale. Comme vous le savez, le contexte a été entièrement redéfini après le 11 septembre 2001. Ce jour-là, la question de la sécurité nationale a pris davantage d’importance pour nous tous. Dans les mois qui ont suivi, lorsque le Canada a été déterminé comme cible potentielle par Oussama ben Laden, les Canadiennes et les Canadiens ont reconnu que nous devions lutter contre le terrorisme dans sa forme la plus fondamentale et la plus dangereuse, et que nous devions faire face à la réalité d’une époque plus complexe.

La sécurité de nos foyers et de nos collectivités est exposée à toute une gamme de menaces, qu’elles soient naturelles ou d’origine humaine. Le Canada a composé avec des menaces comme le SRAS, la panne d’électricité de 2003 et les incendies de forêt en Colombie-Britannique en 2004. Il ne s’agit pas de nouvelles menaces, et le terrorisme en soi, comme vous le savez, n’était pas nouveau pour le Canada. On y accorde toutefois plus d’importance depuis 2001, et nous avons renouvelé nos efforts relativement à ce qui constitue clairement une fonction centrale. J’estime qu’il s’agit de la fonction la plus fondamentale de tout gouvernement, c’est-à-dire la sécurité collective de sa population.

Lorsque le premier ministre Paul Martin a été assermenté, il a apporté un certain nombre de changements à la structure du gouvernement, comme la création d’un nouveau comité sur la sécurité, les mesures d’urgence en santé publique, un nouveau comité du Cabinet dont j’assume la présidence, la création d’un nouveau poste de conseiller à la sécurité nationale au Bureau du Conseil privé et la constitution du ministère et du portefeuille que je dirige actuellement, soit  Sécurité publique et Protection civile Canada. Ce portefeuille, comme vous le savez, réunit les principaux organismes qui contribuent à la protection des Canadiennes et des Canadiens.

Le premier ministre s’est également engagé en décembre 2003 à élaborer une politique de sécurité nationale. J’ai déposé ce document devant le Parlement il y a un peu plus d’un an. Cette politique de grande portée définit les menaces touchant la sécurité nationale comme étant tout danger qui risque de miner la sécurité de l’État ou de la société. Elle établit six secteurs stratégiques : le renseignement, la planification et la gestion des urgences, la santé publique, la sécurité des transports, la sécurité à la frontière et la sécurité internationale. Elle prévoit en outre des mesures visant à accroître la collaboration avec d’autres intervenants, notamment les provinces et territoires, les intervenants de première ligne, le secteur privé, les collectivités et les alliés.

La Politique de sécurité nationale est axée sur trois intérêts fondamentaux en matière de sécurité : à savoir protéger le Canada et les Canadiens au pays et à l’étranger, s’assurer que le Canada n’est pas une source de menaces pour nos alliés et contribuer à la sécurité internationale. Le Canada doit pouvoir réagir à différentes menaces mettant en péril la sûreté et la sécurité des Canadiens. C’est primordial, car la santé et la sécurité de la population et la stabilité économique peuvent être compromises non seulement par des actes de terrorisme, mais aussi par des flambées de maladies infectieuses, des catastrophes naturelles et des cyberattaques dirigées contre des infrastructures essentielles. En adoptant une approche tous risques, le Canada est en bien meilleure position pour assurer une coordination et une intervention efficaces et mettre en œuvre les mesures qui s'imposent au bon endroit au bon moment. Vous comprendrez qu’il s’agit là d’un défi de taille.

Au moment de présenter sa nouvelle politique, le gouvernement s’est également engagé à réserver 600 millions de dollars en vue de la mise en œuvre de différentes initiatives et à informer les Canadiens de son programme à cet égard. C’est pourquoi cet après-midi, après la période de questions, je vais présenter au Parlement un rapport intitulé Protéger une société ouverte – Un an après. L’an dernier, l’instauration de la Politique de sécurité nationale ne s’est pas faite sans controverse. En effet, il faut faire très attention, car il est possible que des collectivités, des personnes et d’autres parties se sentent victimisées, marginalisées ou singularisées. Le gouvernement a notamment voulu faire preuve de transparence à l’égard de tous les Canadiens. Un des moyens de le faire consiste à informer la population de ce qu’y a été fait, des méthodes prises pour y arriver et d’évaluer les progrès réalisés. C’est ce à quoi les gens s’attendent selon moi, qu’il s’agisse de professionnels comme vous, de fonctionnaires, de clients ou de membres de la collectivité. Il me semble que depuis les attentats du 11 septembre, nous nous intéressons davantage, en tant que collectivités et familles, aux questions de sécurité publique. Le gouvernement devait donc se montrer le plus transparent possible et aider les Canadiens à comprendre les objectifs de la politique de sécurité nationale, les buts à atteindre et les résultats obtenus chaque année.

J’aimerais maintenant vous exposer quelques-unes des nombreuses initiatives mises en œuvre au cours de l’année qui vient de s’écouler dans le cadre de cette politique.

Pour améliorer la sécurité, il est essentiel d’améliorer l’information et la communication de celle‑ci. Toutes les nations s’efforcent de le faire. Il n’y a pas de marge d’erreur. Ce n’est pas facultatif. Il s’agit d’ailleurs du fondement sur lequel reposent les principales recommandations du rapport de la commission sur les attentats du 11 septembre aux États-Unis. Pour atteindre cet objectif, nous avons mis sur pied le Centre d'évaluation intégrée des menaces, afin de rassembler l’information sur les menaces recueillies à l’échelle du gouvernement et de la transmettre aux personnes qui ont besoin d’en prendre connaissance avec rapidité et efficacité. Le Centre, qui est entré en service en octobre dernier, a diffusé plus de 40 évaluations de menace détaillées à différents ministères et partenaires clés du milieu du renseignement de sécurité. L’enjeu consiste à recueillir en quantité suffisante les renseignements nécessaires, de procéder à leur analyse et de les transmettre aux intervenants de première ligne à temps pour faire une différence, qu’il s’agisse de la GRC, du service de police d’Ottawa, de l’Agence des services frontaliers du Canada ou d’un organisme de nos alliés avec qui nous échangeons de l’information. Ce n’est pas très utile si l’information la plus fiable reste sur un bureau sans qu’elle ne soit traduite, analysée et communiquée aux intervenants de première ligne qui pourraient, par exemple, arrêter un individu dans les rues de New York. Le Centre d'évaluation intégrée des menaces voit à toutes ces tâches et doit agir en temps réel pour permettre aux utilisateurs de cette information de nous protéger.

En nous fondant sur l’expérience acquise à la suite de la flambée de SRAS et d’autres problèmes liés à la santé, nous avons créé l’Agence de santé publique du Canada et nommé le premier administrateur en chef de la santé publique. Je dois tous les crédits à ma collègue Carolyn Bennett, qui est ministre d'État de la Santé publique. Elle a joué un rôle primordial en poursuivant les travaux que j’avais commencés. Elle en a fait sa mission au cours des 14 ou 15 derniers mois. C’est elle qui, en grande partie, a conçu et mis sur pied cet organisme et qui a veillé à la mise en place d’un processus de sélection qui a mené au choix d'un incomparable administrateur général de la santé publique, le docteur David Butler-Jones.

Par ailleurs, nous avons établi, au sein de mon ministère, un centre des opérations du gouvernement, qui offre jour et nuit des services de coordination et de soutien à l’échelle du gouvernement et aux partenaires nationaux clés en cas de crise nationale. En cas d’urgence, le centre favorise la communication de renseignements et coordonne les mesures d’intervention dans l’ensemble du gouvernement, qu’il s’agisse d’une menace touchant la santé, la sécurité ou d’autres aspects. En effet, il est essentiel de coordonner les interventions dans ces cas, et ce centre, qui fonctionne en permanence, contribue à y arriver. Il joue un rôle essentiel au sein du Système national d’intervention d’urgence du gouvernement du Canada, que nous mettons en place sous la gouverne du Ministère.

Le Ministère coordonne également les interventions d’urgence en cas de cyberincident par l’entremise d’un nouveau centre de réponse aux incidents cybernétiques mis en place en février. Nous sommes en train d’élaborer une stratégie de protection des infrastructures essentielles. Nous avons préparé une déclaration de principes qui a servi de fondement aux consultations menées auprès des provinces, des territoires et des partenaires du secteur privé à l’échelle du pays. Pour améliorer la préparation et l’intervention en cas de crise partout au Canada, j’ai convoqué une réunion des ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables de la gestion des urgences en janvier. Il s’agissait de la première réunion du genre en 11 ans, et nous avons tous convenu, comme il fallait s’y attendre, de se rencontrer périodiquement et d’établir un plan de travail détaillé. Nous étions tous d’accord pour améliorer le cadre d’intervention d’urgence de façon à harmoniser le système fédéral et faire en sorte qu’il soit complémentaire aux systèmes provinciaux et territoriaux. Tout ça peut sembler de la bureaucratie. Or, en examinant les réussites et les échecs en matière d’intervention d’urgence, il ressort, qu’il est essentiel d’adopter une démarche homogène dans laquelle chaque intervenant joue son rôle au sein de l’équipe pour intervenir de façon efficace. Et je peux vous assurer que ce n’est pas toujours le cas, comme nous avons pu le constater au cours de la panne générale de 2003.

Enfin, il faut tirer des leçons de chaque situation. Il faut faire de notre mieux dans chaque cas et acquérir les connaissances par l’expérience de façon à mettre en place des systèmes plus efficaces avec les partenaires et à sensibiliser les ressources humaines au fait que les enjeux évoluent constamment. Chaque fois que nous pensons avoir appris quelque chose ou régler un problème, il survient une toute nouvelle situation dans un tout nouveau contexte. Nous constatons alors que nous n’avions pas tout prévu et que nous avons encore quelque chose à apprendre. Je tiens à créer un ministère et un réseau de collaboration avec nos partenaires et organismes qui ne se contentent pas de réagir aux situations, qui ne se contentent pas de dire que nous n’étions pas tout à fait près et qu’il faut faire mieux à certains égards. Il est certes primordial de tirer des leçons de chaque situation, mais il faut savoir se montrer proactif. Il faut prévoir la prochaine épreuve. Les attentats du 11 septembre nous ont appris que nous sous‑estimons la créativité dont peuvent faire preuve certains individus dans l’exécution de leur plan diabolique. Il faut donc sans cesse voir plus loin. Il s’agit parfois d’un défi de taille pour le gouvernement, qui est plus apte à réagir qu’à agir. Or, nos partenaires, et plus particulièrement le secteur privé, peuvent nous aider à mieux prédire les incidents qui peuvent survenir, comment certains actes de terrorisme peuvent être exécutés, quoi faire pour nous préparer et pour adopter une démarche sans faille, laquelle est absolument nécessaire pour assurer la sécurité de la population et des habitants de nos pays alliés.

C’est pourquoi nous nous efforçons d’instaurer un programme d’exercices nationaux. Il est très important de le faire. Je viens de participer à Triple Play. L’an dernier, j’ai pris part à l’exercice Topoff 2. Ces exercices, où tout se déroule en temps réel, sont essentiels. Les organismes et ministères prennent des décisions cruciales et difficiles qui entraînent des conséquences, car tout le monde est évalué. Les conséquences ne sont peut-être pas réelles, sauf que si de mauvaises décisions sont prises, je me ferai un devoir de questionner mes organismes. Et le contraire est aussi vrai, si c’est moi qui prends une mauvaise décision. Ces exercices sont importants, car ils permettent de poser des questions.

J’aimerais terminer en vous indiquant que le gouvernement a effectué selon moi des progrès importants à l’égard de la mise en œuvre de la politique de sécurité nationale. J’ai deux points à vous signaler rapidement à ce sujet.

D’abord, nous avons mis en place la Table ronde transculturelle sur la sécurité. Ses membres ont d’ailleurs tenu leur première réunion ici et une autre réunion aura lieu à Vancouver en mai. Il est très important de collaborer avec les communautés ethniques à l’échelle du pays afin que celles-ci ne se sentent pas victimisées ou marginalisées et qu’elles n’aient aucune crainte à l’égard de la politique de sécurité nationale. En fait, ces collectivités doivent se considérer comme un élément clé de la politique.

Je suis également heureuse de vous informer que nous sommes sur le point de mettre sur pied un nouveau comité parlementaire sur la sécurité nationale qui rassemblera des membres de tous les partis. Il s’agira du premier comité du genre au pays, bien qu’on en trouve en Grande-Bretagne et en Australie. Nous espérons favoriser l’objectivité politique chez les parlementaires membres de ce comité, de façon à ce qu’ils acquièrent une certaine expertise et qu’ils mettent celle-ci à contribution en aidant à surveiller le système de sécurité nationale.

J’estime que nous avons parcouru beaucoup de chemin au cours de la dernière année. Nous avons encore beaucoup à faire. Il n’y a rien de statique. Tout évolue sans arrêt, de sorte qu’on doit toujours rester vigilants lorsqu’il s’agit d’assurer la sécurité de l’ensemble des Canadiens, et cela vaut pour le service de police d’Ottawa, la GRC, le SCRS, l’ASFC et d’autres. Il faut constamment se tourner vers l’avenir, prévoir la prochaine menace, la prochaine épreuve et déterminer avec les partenaires ce qu’il y a de mieux à faire.

Je termine en reprenant mon propos initial. Il n’y a pas de plus grande priorité pour un gouvernement que celle d’assurer la sécurité publique. S’il ne peut pas rassurer la population à cet égard, c’est qu’il aura échoué. Je vous remercie à nouveau de votre invitation et je suis ravie que vous vous soyez présentés en si grand nombre. Et comme je l’ai dit, je suis fière d’être présidente honoraire des Femmes en Défense et Sécurité.

Merci beaucoup.

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Mise à jour : 2005-09-26 Haut de la page Avis importants