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Accueil Programmes Gestion des urgences Protection des infrastructures essentielles Compréhension de la situation Crise de fièvre aphteuse au Royaume Uni -- Répercussions sur l’infrastructure essentielle

Crise de fièvre aphteuse au Royaume Uni -- Répercussions sur l’infrastructure essentielle

Analyse d’incident -- IA06-001
26 mai 2006

Table des matières

Objectifs

Fondée sur l’étude de l’épidémie de fièvre aphteuse survenue au Royaume-Uni (R. U.) en 2001, la présente analyse vise à montrer les répercussions qu’une maladie animale contagieuse peut avoir sur les infrastructures essentielles et à présenter des renseignements d’ordre général sur la fièvre aphteuse et l’épidémie de 2001. Les intervenants du secteur des infrastructures essentielles du Canada peuvent se servir de la présente analyse pour mieux comprendre l’ensemble des effets négatifs que peut avoir une épidémie de fièvre aphteuse.1

Public

La présente analyse est destinée aux personnes qui travaillent dans les secteurs des transports, des communications et technologies de l’information, de l’alimentation, des services gouvernementaux et de la sécurité.2

Résumé

  • La fièvre aphteuse est une maladie virale extrêmement contagieuse des animaux à onglons. Parmi les symptômes qu’elle entraîne, citons notamment la formation de vésicules ou d’aphtes, principalement dans la bouche ou sur les pieds. Les bovins, les moutons, les porcs et les chèvres y sont très sensibles, particulièrement dans les pays où la maladie n’est pas endémique.
  • L’épidémie de fièvre aphteuse dont il est question dans le présent article est survenue au R.‑U., du 19 février au 30 septembre 2001.
  • Les répercussions financières de la maladie sur l’élevage, l’industrie rurale et le tourisme ont représenté 0,2 p. 100 du produit intérieur brut du R.‑U.
  • Une épidémie de fièvre aphteuse peut avoir des répercussions négatives, voire dévastatrices, sur les différents secteurs des infrastructures essentielles.
  • La fermeture des routes et des sentiers a perturbé les transports et les activités des sociétés de services publics, lesquelles n’ont pu effectuer les travaux d’entretien nécessaires, les producteurs agricoles ont perdu environ 816 M$3, et les responsables des services d’urgence du gouvernement ont affecté d’innombrables ressources humaines et financières à l’effort d’éradication.
  • Depuis la déclaration officielle de la fin de l’épidémie, les autorités du R.‑U. travaillent à améliorer les normes et les pratiques afin de mettre à profit les leçons tirées lors de l’épidémie.

Toutes les sommes d’argent sont présentées en dollars canadiens.

Introduction

En raison des effets catastrophiques sur des secteurs essentiels à la prospérité d’un pays que l’on connaît aux épidémies de fièvre aphteuse, plus particulièrement sur l’économie et le tourisme, la menace d’une épidémie figure, ces dernières années, au premier rang des préoccupations des secteurs privé et public. Par conséquent, on a rédigé plusieurs rapports sur les façons dont ces épidémies peuvent porter sérieusement atteinte à ces secteurs. Le présent article traite des répercussions négatives de la fièvre aphteuse sur d’autres secteurs des infrastructures essentielles, soit les transports, les communications et les technologies de l’information, l’alimentation, les services gouvernementaux et la sécurité.

Nous tenons à souligner la possibilité que le Canada pourrait subir bon nombre des mêmes conséquences négatives qui se sont produites au R. U. si une épidémie de fièvre aphteuse devait se déclarer ici. Cependant, comme les populations animales et leur distribution sont très différentes au Canada, la propagation de la maladie pourrait être très différente. Le meilleur moyen de réduire la vulnérabilité du pays et d’éviter une épidémie de fièvre aphteuse au Canada est de s’assurer que des mesures préventives et des plans de biosécurité sont en vigueur et tenus à jour.

L’information fournie dans la présente analyse a été obtenue à partir de documents gouvernementaux et de médias libres, y compris un rapport d’enquête du R. U., intitulé Foot and Mouth Disease 2001: Lessons to be Learned Inquiry Report4 et publié le 22 juillet 2002.

Lors de la rédaction du présent article, nous avons consulté l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Santé Canada et le Civil Contingencies Secretariat du R. U.

Contexte

La fièvre aphteuse est une maladie virale extrêmement contagieuse des animaux à onglons. Parmi les symptômes qu’elle entraîne, citons notamment la formation de vésicules ou d’aphtes, principalement dans la bouche (figure 1) ou sur les pieds (figure 2). Les bovins, les moutons, les porcs et les chèvres y sont très sensibles, particulièrement dans les pays où la maladie n’est pas endémique5. Le seul cas humain de fièvre aphteuse enregistré en Grande-Bretagne est survenu en 19666 : l’homme avait une faible fièvre ainsi que des maux de gorge et présentait des aphtes sur les mains et des lésions saillantes sur la langue, pouvant être attribuables à la consommation de lait contaminé par le virus aphteux; il n’a souffert d’aucun problème de santé de longue durée.

Figure 1

Photo : Commission Mexique États Unis pour la prévention de la fièvre aphteuse
Photo : Commission Mexique États Unis pour la prévention de la fièvre aphteuse

Figure 2

Photo : Qureshi
Photo : Qureshi

On compte sept souches du virus aphteux : O, A, C, Asia 1, SAT 1, SAT 2 et SAT 3, lesquelles ne peuvent être distinguées qu’en laboratoire. L’épidémie de 2001 survenue au R. U. était causée par la souche panasiatique de type O.

La fièvre aphteuse n’est normalement pas mortelle : elle entraîne la mort d’environ cinq pour cent des animaux infectés. Cependant, comme les effets néfastes sont permanents chez les survivants (par ex. boiterie, chute de la production laitière, du taux de gestation et du poids), les animaux infectés sont habituellement éliminés. On étudie actuellement la possibilité d’utiliser la vaccination comme autre moyen de prévention et de lutte, car il n’y a aucun danger à consommer de la viande provenant d’animaux vaccinés contre le virus aphteux.

Le virus peut se transmettre de plusieurs façons, ce qui lui permet de se propager considérablement dans une région touchée; citons notamment les contacts directs ou indirects entre animaux infectés, l’air, le déplacement d’animaux infectés et l’ingestion, par les humains et les animaux, de viande infectée. Jusqu’à ce qu’ils soient rigoureusement désinfectés, les camions servant à transporter le bétail, les marchés et les rampes de chargement peuvent être contaminés par le virus. Qui plus est, les pneus et les chaussures peuvent, par contact avec des routes contaminées, transporter le virus vers d’autres endroits. Dans des milieux frais et sombres, le virus peut survivre longtemps.

L’épidémie de fièvre aphteuse dont il est question dans le présent article est survenue au R. U., du 19 février au 30 septembre 2001; la précédente avait eu lieu de 1967 à 1968. On avait, à l’époque, présenté plusieurs recommandations dans le rapport du comité d’enquête sur la fièvre aphteuse (Report of the Committee of Inquiry on Foot and Mouth Disease 19687) relativement à des mesures de prévention et de préparation liées à la fièvre aphteuse, dont certaines étaient toujours pertinentes en 2001.

D’après les données dont on dispose sur l’épidémie de 2001, près de 10 512 exploitations ont été touchées, et on a abattu environ 4 200 000 animaux. Selon le ministère de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales du R. U. (Department for Environment, Food and Rural Affairs [DEFRA]), auparavant le ministère de l’Agriculture, des Pêches et de l’Alimentation (Ministry of Agriculture, Fisheries and Food [MAFF]), l’épidémie avait pour cause probable de la viande ou des produits carnés contaminés. L’épidémie avait pour origine8 un parc d’engraissement de porcs9 dans le Nord Est de l’Angleterre. La maladie s’est propagée de cet endroit par deux moyens : par le déplacement de porcs malades vers des fermes dans les comtés d’Essex et de Kent, et par dissémination aérienne jusqu’à des moutons se trouvant dans des fermes avoisinantes, lesquels ont ensuite été vendus dans des marchés ou par des marchands dans le Nord de l’Angleterre. Les personnes et les véhicules qui sont entrés en contact avec le virus ont contribué à sa propagation rapide dans toute l’Angleterre, le Pays de Galles et les comtés du Sud de l’Écosse. La figure 3 montre l’état de la propagation de la maladie en date du 31 mars 2001.

Figure 3

image
Foot and Mouth Disease 2001: Lessons to be Learned Inquiry
Les taches désignent les foyers de fièvre aphteuse en date du 31 mars 2001

Le dernier cas confirmé de fièvre aphteuse a été trouvé le 30 septembre 2001, soit 221 jours après la confirmation du premier cas. L’ensemble des comtés du R. U. ont été déclarés indemnes de fièvre aphteuse le 15 janvier 2002, et le R. U. a recouvré son statut de pays indemne de fièvre aphteuse le 22 janvier 2002.

On estime que l’épidémie de fièvre aphteuse survenue au R. U. en 2001 a fait perdre entre 4,91 et 7,36 G$ à l’industrie du tourisme et entre 1,96 et 5,89 G$ à l’industrie agricole. Au total, les répercussions financières pour l’élevage, l’industrie rurale et le tourisme ont représenté 0,2 p. 100 du produit intérieur brut du R. U. Pour le gouvernement, les coûts étaient principalement attribuables aux pertes encourues par l’industrie du bétail en raison des restrictions de déplacement (l’imposition d’embargos commerciaux par des pays indemnes de fièvre aphteuse a eu d’importantes répercussions économiques), et aux pertes encourues par d’autres secteurs (par ex. tourisme et affaires rurales), à la complexité des tâches administratives et des mesures de lutte, à l’abattage et à l’élimination des animaux d’élevage, au nettoyage et à la désinfection des exploitations, ainsi qu’à l’indemnisation des éleveurs dont les animaux ont été abattus.

En plus d’avoir nui à certains secteurs des infrastructures essentielles du R. U., l’épidémie a grandement alarmé les éleveurs et le public et a sapé le moral des gens dans l’ensemble du secteur agricole.

Répercussions sur l’infrastructure essentielle

Une épidémie de fièvre aphteuse peut avoir des répercussions négatives, voire dévastatrices, sur chacun des secteurs des infrastructures essentielles d’un pays. Si l’on se fie à ce qui s’est produit dans les pays qui ont déjà été aux prises avec des éclosions de maladies animales exotiques, la survenue d’une épidémie de fièvre aphteuse au Canada pourrait entraîner des pertes de plusieurs milliards de dollars causées par la prise de mesures de lutte et d’éradication et par une chute de la production à l’échelle nationale et des exportations. Le présent article traitera de l’incidence de l’épidémie de fièvre aphteuse de 2001 sur cinq secteurs des infrastructures essentielles10, soit les transports, les communications et technologies de l’information, l’alimentation, les services gouvernementaux et la sécurité.

Transports

La fièvre aphteuse est une maladie virale extrêmement contagieuse pouvant se propager rapidement et de diverses façons. Comme le virus peut se fixer aux pneus et aux chaussures entrant en contact avec des routes et des sentiers contaminés, on a grandement réduit l’accès aux zones rurales à partir du 27 février 2001, huit jours après que l’on a confirmé être aux prises avec une épidémie. Dans les comtés touchés, on a fermé l’ensemble des emprises et des sentiers afin de prévenir l’apparition d’autres foyers de fièvre aphteuse dans les zones rurales. Les autorités locales désignées des régions touchées devaient alors effectuer une évaluation du risque pour chaque sentier, afin qu’il soit possible de déterminer si les sentiers pouvaient être rouverts ou non. Une fois l’épidémie endiguée, on a progressivement levé les restrictions de déplacement.

Communications et technologies de l’information

La fermeture de l’ensemble des emprises huit jours après la confirmation d’une épidémie de fièvre aphteuse a eu des conséquences notables sur les activités des sociétés de services publics, lesquelles ont dû repousser la réalisation de travaux jugés « non essentiels », de même que la distribution de produits et la prestation de services dans les régions touchées.

Alimentation

Les répercussions de la crise de fièvre aphteuse sur le secteur agricole ont été profondes et dévastatrices; la majeure partie des coûts était liée à l’abattage et à l’élimination du bétail. Il en a coûté environ 816 M$ aux producteurs agricoles, dont 402 M$ à cause des restrictions relatives aux déplacements des animaux.

Afin de limiter la possibilité que la maladie se propage à d’autres endroits, le gouvernement du R. U. a imposé une « période d’arrêt préventive » dès qu’il a été confirmé que l’on était aux prises avec une épidémie. On a fortement limité les déplacements afin de prévenir le transport d’animaux (à l’exception de ceux qui allaient directement à l’abattoir) et de carcasses d’animaux pouvant avoir été infectés. Les restrictions de déplacement et les interdictions visant l’exportation ont eu une incidence considérable sur le secteur agricole, notamment sur les marchés aux enchères, les abattoirs et les entreprises de transformation de produits alimentaires, pour lesquels les pertes financières totales se sont chiffrées à environ 391 M$.

Les restrictions de déplacement ont également nui à la présence de divers produits d’origine animale sur les marchés locaux et internationaux. Lorsqu’on déterminait qu’une zone était « infectée », des restrictions internes spécifiques s’appliquaient relativement aux déplacements. Ainsi, il était interdit d’entrer dans les zones infectées ou d’en sortir en transportant des embryons, des ovocytes, de la volaille, du lait, des produits laitiers, des ustensiles, des véhicules, de la bouillie liquide, du fourrage, etc., sauf lorsqu’un permis avait été accordé. L’imposition de restrictions visant l’exportation de certains produits, comme les animaux vivants, la viande, les produits carnés, le lait, les produits laitiers, le cuir et la peau, a eu pour effet d’empêcher les produits qui devaient être envoyés à l’étranger d’atteindre le marché auquel ils étaient destinés, ce qui a accru la quantité des produits sur le marché intérieur. Le 5 février 2002, le Comité vétérinaire permanent de l’Union européenne a levé toutes les restrictions à l’exportation restantes. Ces restrictions avaient cependant déjà occasionné d’importantes pertes de revenus au secteur agricole et nui profondément à l’économie du pays.

Services gouvernementaux

En plus d’indemniser les éleveurs qui ont été touchés par la crise de fièvre aphteuse, le gouvernement du R. U. a coordonné les efforts d’éradication de la maladie. Le DEFRA était chargé de coordonner les procédures opérationnelles et d’accumuler l’information devant être diffusée aux autorités locales et au public.

Le gouvernement a versé environ 3,33 G$ aux éleveurs dont les animaux ont été abattus (ce montant comprend également les coûts associés au matériel contaminé ayant été saisi ou détruit). Le gouvernement du R. U. a reçu, en moyenne, plus de 1 000 demandes d’indemnisation par jour. Cependant, un éleveur sur dix a contesté le montant des indemnités, ce qui a retardé les activités d’éradication essentielles.

Le gouvernement du R. U. a fourni des ressources humaines tout au long de l’épidémie. Quelques semaines après le début de l’épidémie, des membres des forces armées du R. U., dont des vétérinaires militaires, ont été déployés afin de participer aux efforts d’éradication et à l’organisation logistique des activités. Les militaires étaient notamment responsables de s’assurer que la politique d’abattage s’applique à toutes les exploitations voisines d’une exploitation infectée ainsi qu’aux exploitations situées dans un rayon de 3 km, d’abattre les animaux des exploitations infectées dans les 24 heures suivant un diagnostic de fièvre aphteuse et d’abattre les animaux des exploitations avoisinantes dans les 48 heures.

De plus, quelque 1 000 policiers des diverses localités ont prêté main forte aux efforts d’éradication, en surveillant notamment les entrées de nombre d’exploitations infectées.

Vu l’envergure de la campagne d’éradication, on a fait appel à de nombreux vétérinaires du gouvernement, du secteur privé et d’autres pays spécialisés dans le petit bétail et le gros bétail pour suivre les déplacements des animaux, surtout ceux des moutons, et examiner les animaux. Dans bien des cas, les vétérinaires spécialisés dans le petit bétail ont dû travailler avec le gros bétail, et leur manque d’expérience dans ce domaine a occasionné plusieurs problèmes et retards. Les retards étaient également attribuables aux restrictions imposées par les politiques d’éradication; par exemple, après avoir visité une exploitation infectée, les vétérinaires devaient attendre trois jours avant d’en visiter une autre.

Il y a également eu d’autres difficultés sur le plan des ressources humaines, comme l’augmentation du nombre de personnes sur le terrain, du nombre de commis à l’indemnisation, de la capacité d’analyse en laboratoire et de la cadence des activités d’élimination.

Sécurité

En raison de l’ampleur des activités associées à la gestion d’une épidémie de fièvre aphteuse, il a fallu une grande expérience sur le plan de la logistique. Par exemple, les responsables des services d’urgence devaient parcourir les régions rurales et chercher des éleveurs dont les troupeaux pouvaient avoir été infectés. Sur le plan de la main d’œuvre, les coûts par unité associés aux activités de pistage, d’évaluation et d’élimination ont très rapidement épuisé les ressources prévues pour la campagne d’éradication, principalement en raison de restrictions législatives et du fait que les responsables des services d’urgence n’avaient pas accès à une banque de données centrale sur les exploitations et le nombre d’animaux de chaque espèce.

On a confié aux services d’urgence un grand nombre de responsabilités, ce qui a pesé lourdement sur leurs ressources humaines, matérielles et techniques. Les services d’urgence étaient notamment responsables :

  • de coordonner les barrages routiers et de tracer des itinéraires pour composer avec l’augmentation de la densité de la circulation dans l’ensemble du pays;
  • de trouver de la main d’œuvre pour prêter main forte aux activités d’éradication;
  • d’assurer la liaison avec les écoles participant aux activités d’éradication;
  • de mettre sur pied des groupes « multi agences »;
  • d’offrir des services de dépannage téléphonique;
  • d’échanger l’information et les pratiques exemplaires avec les conseils locaux;
  • de travailler avec les équipes responsables des emprises afin d’interdire l’accès aux sentiers (jusqu’à la fin des activités d’éradication);
  • d’émettre des permis autorisant le déplacement d’animaux;
  • de gérer l’échange d’information à l’interne et à l’externe;
  • d’évaluer les effets à long terme de la maladie;
  • de présider des groupes chargés de faciliter le retour à la normale;
  • de suivre les conseils des experts en ce qui concerne la nappe phréatique et l’incinération;
  • d’assurer la liaison avec le DEFRA et les forces armées;
  • de trouver des sites d’enfouissement;
  • d’effectuer des évaluations du risque.

Les activités d’éradication ont épuisé les ressources des services d’urgence, mais elles étaient nécessaires pour mettre un terme à la propagation de la maladie. Bien que l’on ait interdit le transport d’animaux vivants vers les marchés dans des véhicules, il a fallu recourir à quelque 15 000 véhicules pour déplacer des milliers de carcasses chaque semaine. Par mesure de prévention, les véhicules, et plus particulièrement leurs pneus, devaient être rigoureusement nettoyés afin de réduire autant que possible le risque que le virus soit transporté ailleurs. De plus, tous les abattoirs devaient obligatoirement s’équiper d’installations permettant aux travailleurs de se nettoyer et de se désinfecter avant de rentrer chez eux.

L’une des étapes jugées essentielles au succès de la campagne d’éradication a été le découpage du territoire en zones, ce qui a permis aux autorités de suivre les troupeaux infectés et les cas suspects et a facilité la coordination des activités d’éradication. Malheureusement, l’efficacité de ce découpage, jugé essentiel, a été affaiblie lorsque des défenseurs des droits des animaux ont détruit l’abattoir principal.

Aprés l'épidémie

Pour bien des personnes ayant participé à l’effort d’éradication, tout ne s’est pas terminé lorsque le R. U. a recouvré son statut de pays indemne de fièvre aphteuse. Selon les leçons tirées qui ont été présentées dans le rapport Foot and Mouth Disease 2001: Lessons to be Learned Inquiry Report, une fois la maladie éradiquée, il faut :

  • tenir la maladie en échec, notamment par l’imposition de restrictions sur les déplacements et par le recours à la vaccination;
  • réduire la vulnérabilité du pays par la sensibilisation et la formation;
  • réduire le plus possible les répercussions d’une éventuelle épidémie par divers moyens (stratégies de lutte contre la maladie, mesures législatives, pistage des animaux, assurances et indemnités, plans d’urgence).

Nombre d’initiatives et de projets inhérents à ces objectifs demandent une attention continue afin que soit maintenu un certain degré de biosécurité.

Depuis la déclaration officielle de la fin de l’épidémie, les autorités du R. U. travaillent à améliorer les normes et les pratiques afin de mettre à profit les leçons tirées lors de l’épidémie. Voici certains des travaux les plus récents :

  • Le 9 juin 2005, le DEFRA a amorcé une série de consultations sur l’adoption de lois visant à appliquer la directive de l’Union européenne sur les mesures de lutte contre la fièvre aphteuse. La directive assure une certaine cohérence sur le plan de la lutte contre la fièvre aphteuse en Europe; elle tient compte des plus récents progrès scientifiques et techniques en matière de diagnostic des maladies du bétail et des mesures de lutte, ainsi que de l’expérience du R. U. relativement à l’éradication de l’épidémie de fièvre aphteuse de 2001.
  • Le 26 mai 2005, le DEFRA a publié un rapport sur les coûts et les avantages de diverses stratégies de lutte contre la fièvre aphteuse (Cost Benefit Analysis of Foot and Mouth Disease Controls [CBA]11 ). Le rapport présente une série de scénarios possibles et une analyse des répercussions financières que pourraient avoir divers types d’interventions. Il est question d’éclosions de différentes ampleurs, touchant diverses régions et espèces d’élevage, causées par des virus peu virulents et des virus très virulents.

Conclusion

Une épidémie de maladie animale exotique comme la fièvre aphteuse a des effets considérables et durables sur les infrastructures essentielles du pays touché. Lorsque la fièvre aphteuse a rapidement atteint les exploitations du R. U. en 2001, divers secteurs des infrastructures essentielles ont dû consacrer des sommes d’argent, des ressources et d’énormes efforts aux activités d’éradication. La fermeture des routes et des sentiers a perturbé les transports et les activités des sociétés de services publics, lesquelles n’ont pu effectuer les travaux d’entretien nécessaires, les producteurs agricoles ont perdu environ 816 M$, et les responsables des services d’urgence du gouvernement ont affecté d’innombrables ressources humaines et financières à l’effort d’éradication.

Depuis l’épidémie de fièvre aphteuse survenue au R. U. en 2001, les intervenants des secteurs atteints ont cherché à tirer des leçons de leur expérience, ce qui a permis d’améliorer la protection des infrastructures contre d’éventuelles épidémies semblables. L’expérience du R. U. a fourni bien des indications aux autorités canadiennes et aux secteurs des infrastructures essentielles du Canada, indications qui pourraient faciliter la mise en place et l’application de mesures visant à prévenir les maladies animales exotiques.

Bibliographie

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The University of Georgia College of Agricultural and Environmental Sciences. Foot-and-Mouth Disease -- Frequently Asked Questions. Consulté le 21 nov. 2002.

Notes explicatives

1Une épidémie de fièvre aphteuse pourrait avoir une progression et des répercussions très différentes au Canada par rapport au R.‑U. en raison des différences qui existent entre ces deux pays sur le plan des populations animales et des caractéristiques des maladies qui sont présentes; on ne peut donc penser que les effets qu’a entraînés l’épidémie de fièvre aphteuse au R.‑U. seraient les mêmes au Canada.

2SPPCC regroupe les infrastructures essentielles dans les secteurs suivants : énergie et services publics, communications et technologies de l’information, services financiers, santé, alimentation, eau, transports, sécurité, services gouvernementaux, fabrication.

3Toutes les sommes d’argent sont présentées en dollars canadiens.

4 On peut consulter le document à l’adresse suivante : http://archive.cabinetoffice.gov.uk/fmd/fmd_report/report/index.htm

5 La fièvre aphteuse est endémique dans certaines régions de tous les continents sur lesquels on fait l’élevage de bétail, sauf en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle‑Zélande.

6 Environ 40 cas humains de fièvre aphteuse ont été signalés dans le monde.

7 On peut consulter le rapport à l’adresse suivante : http://www.warmwell.com/northum.html

8 On peut consulter le document à l’adresse suivante : http://www.defra.gov.uk/footandmouth/pdf/costben.pdf

9 Établissement où l’on garde des porcs de 40 à 60 lb jusqu’à ce qu’ils atteignent un certain poids (environ 250 lb), après quoi on les envoie à l’abattoir.

10 Aux fins de la présente analyse, on considère que les secteurs des infrastructures essentielles ont été touchés s’il y a eu une diminution ou une interruption des services, s’il y a eu une perte notable d’argent associée à l’épidémie ou aux mesures visant à remédier à la situation, ou encore si la situation a pesé lourdement sur les ressources humaines, matérielles ou technologiques.

11 On peut consulter le document à l’adresse suivante : http://www.defra.gov.uk/footandmouth/pdf/costben.pdf

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Mise à jour : 2006-05-30 Haut de la page Avis importants