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Projet de classe en plein air de Gwich’in

En quoi consistait le projet de classe en plein air de Gwich’in?

Il s’agissait d’un programme de prévention du crime axé sur la culture qui a été réalisé dans les collectivités de Fort McPherson et d’Aklavik (T.N.-O.). Financé entre 1999 et 2004, par le Fonds d’investissement dans la prévention du crime de la Stratégie nationale pour la prévention du crime, le projet visait les enfants autochtones de 6 à 12 ans qui étaient à risque ou qui se livraient déjà à des activités criminelles.

Les enfants ciblés vivaient dans des collectivités nordiques, éloignées et défavorisées et devaient faire face à de multiples facteurs de risque associés à la criminalité, notamment le manque d’attachement à l’école et des niveaux élevés de décrochage scolaire, le manque de continuité des modèles de rôle communautaires, le suicide, les dépendances, la présence croissante des gangs de jeunes et une augmentation de la criminalité chez les jeunes, le nombre peu élevé de programmes d’intervention et le manque d’intérêt des parents et de la collectivité à leur endroit.

Parmi les principales composantes du projet, soulignons le camp en plein air, un programme des petits‑déjeuners et un programme intrascolaire auquel participaient les Aînés, des programmes de dynamique de la vie et de communications, ainsi qu’un apprentissage traditionnel. Précisons que le programme des petits-déjeuners ne faisait pas partie du projet initial, mais qu’on l’a adopté plus tard pour répondre à un besoin défini par la collectivité. Le programme a su intégrer la tradition des Gwich’in, d’après la publication Dene Kede Education: A Dene Perspective, à l’apprentissage des aptitudes sociales modernes.

Comment a-t-on évalué le projet de classe en plein air de Gwich’in?

Une entreprise indépendante, Chalmers and Associates Consulting, a évalué le processus et les résultats du projet d’après un modèle quasi-expérimental. On a pu recueillir des données avant et après l’enquête et établir un groupe témoin distinct dans la collectivité d’Aklavik. Au total, 112 personnes ont pris part à l’évaluation.

Pour recueillir les données, les évaluateurs ont utilisé une combinaison de mesures normalisées et non normalisées. Ils ont aussi mené des entrevues officielles, eu des discussions informelles dans les régions et les collectivités et recueilli des commentaires sur le programme. Lors de la collecte des données, les évaluateurs se sont concentrés sur les facteurs culturels et environnementaux. Les résultats résumés ci-dessous sont tirés des rapports d’évaluation de l’entreprise Chalmers and Associates.

Quels ont été les principaux résultats du projet?

Évaluation du processus

Malgré un départ réussi, le projet de classe en plein air a connu une chute du taux de participation vers la fin. Cette situation semble être principalement attribuable à la nouvelle administration et au rôle du groupe consultatif sur le projet. La valeur intrinsèque du modèle initial du projet – son concept, ses buts et objectifs, le soutien de la collectivité et le travail acharné et le dévouement des personnes concernées – a permis sa survie, malgré les difficultés rencontrées et le roulement élevé du personnel.

La principale force du projet résidait dans ses programmes de prévention du crime axés sur la culture. Le projet était pertinent sur le plan culturel et reposait sur les traditions, les valeurs et les coutumes Gwich’in. Le projet de classe en plein air a été bien accepté par la collectivité de Gwich’in. De plus, même si le Centre national de prévention du crime (CNPC) ne le finance plus, certains de ses éléments sont toujours en place, notamment la classe en plein air dans la collectivité de Tl’oondih, le programme des petits-déjeuners et le programme d’acquisition d’aptitudes sociales.

Évaluation des résultats

D’après l’évaluation indépendante de l’entreprise Chalmers and Associates, le projet semble prometteur, mais, dans l’ensemble, il réussit mieux avec les garçons qu’avec les filles. Dans ce projet, les garçons de 6 à 9 ans ont acquis des aptitudes sociales.

Entre le groupe expérimental et le groupe témoin, on a aussi constaté une différence statistiquement significative entre les garçons et les filles sur le plan de la réussite scolaire (en lecture, en mathématiques et en orthographe). Le programme des petits-déjeuners a aussi influé positivement sur la fréquentation scolaire. En fait, l’évaluation a révélé une différence de 20 % dans les taux mensuels de fréquentation scolaire entre les écoles expérimentales et les écoles témoins. Les enseignants du groupe expérimental ont indiqué que 75 % des élèves qui se situaient en deçà de la moyenne dans la classe régulière surpassaient les autres lors de l’enseignement en plein air des valeurs culturelles.

Quelle est la portée des résultats?

L’évaluation du projet s’est faite de manière très rigoureuse. On peut donc se fier passablement aux résultats. Cependant, comme les groupes expérimentaux et témoins n’ont pas été établis au hasard, on ne peut pas trop généraliser les résultats. Avant de conclure à l’efficacité du projet, il faudrait mener d’autres évaluations de projets semblables dans d’autres collectivités autochtones au Canada. Dans l’ensemble, on peut parler d’un modèle prometteur pour la prévention du crime dans une initiative de développement social des garçons de Gwich’in. Les résultats de l’évaluation montrant des écarts entre les sexes sont très intéressants et mériteraient d’être approfondis. En outre, les évaluateurs ont souligné l’importance d’effectuer des études longitudinales qui permettraient de recueillir des données sur le crime, en particulier pour les populations qui n’ont pas encore atteint l’âge de la responsabilité pénale.

Quelles sont les principales leçons à tirer?

De précieuses leçons peuvent être tirées de l’évaluation du projet :

  • L’adoption d’une approche collaborative pour les projets de développement social favorise le développement d’un sentiment d’appartenance à la collectivité, un meilleur usage de l’expertise et des ressources limitées et, en particulier, l’élaboration de mesures adaptées à la culture des gens à qui elles s’adressent.
  • Un groupe consultatif solide, demeurant en place tout au long du projet, est essentiel à la continuité et à l’intégration du projet.
  • Le programme des petits-déjeuners a vraiment été populaire et déterminant même s’il ne faisait pas partie du projet initial.
  • Comme les garçons et les filles apprennent différemment, il faudrait sans aucun doute leur inculquer les aptitudes sociales et leur enseigner les matières scolaires différemment. En moyenne, les garçons ont besoin de plus d’activités physiques que les filles pour contrôler leurs comportements. Les filles ont, elles aussi, besoin d’activités physiques, mais elles ont surtout besoin de développer des liens d’amitié et de créer des réseaux de soutien social.
  • Le cadre du programme doit s’appuyer sur des faits, être en harmonie avec les pratiques et les valeurs locales et régionales et être utile, convivial et intégré à une structure existante, comme un programme scolaire ou communautaire.
  • Pour l’évaluation, il est très important d’établir des liens de confiance avec des groupes et des intervenants clés. Le travail d’équipe entre le groupe du projet et l’équipe d’évaluation a permis d’établir un modèle d’évaluation respectueux des Gwich’in.
  • L’utilisation des statistiques criminelles comme mesure des résultats a posé problème parce que le projet visait les enfants avant qu’ils ne soient en âge d’avoir un comportement criminel.
  • Il est important de sensibiliser le personnel des écoles et les personnes-ressources aux stratégies d’évaluation et de recherche – y compris la collecte des données, le type de modèle d’évaluation et les bases de l’analyse statistique et du processus de consentement.

Pour obtenir de plus amples renseignements ou recevoir une version finale du rapport d’évaluation, veuillez vous adresser au Centre national de prévention du crime, au 1 (877) 302-6272.

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Mise à jour : 2005-10-24 Haut de la page Avis importants