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Projet « Healthy Families »

En quoi consistait le projet Healthy Families ?

Le modèle Healthy Families (familles en santé), d’après le programme américain du même nom, a été mis à l’essai à cinq endroits au Canada : à trois endroits à Edmonton (le Norwood Child and Family Resource Centre, la Bent Arrow Traditional Healing Society et la Terra Association), à Whitehorse, au Yukon (le Kwanlin Dun First Nation Healthy Families Program) et à Charlottetown, à l’Île‑du‑Prince-Édouard (Best Start Healthy Families).

Les projets Healthy Families ont été financés par le Fonds d’investissement dans la prévention du crime de la Stratégie nationale pour la prévention du crime. À chaque endroit, on ciblait des parents et des enfants de 0 à 6 ans qui semblaient présenter un risque élevé d’adopter un jour un comportement criminel ou d’être victimes d’un acte criminel. Au Yukon, on s’est concentré surtout sur les enfants autochtones.

On s’est appuyé sur un programme intensif de visites à domicile afin de fournir aux parents le soutien dont ils ont besoin pour offrir à leurs enfants un bon départ. Les visites aux familles permettaient de leur apporter une aide en fonction de leurs besoins. Souvent, ils enseignaient aux parents des pratiques parentales saines ainsi que l’établissement et le suivi d’objectifs dans le but d’accroître les capacités des familles. On voulait ainsi réduire les nombreux facteurs de risque associés au comportement antisocial, à la délinquance et au comportement criminel, y compris la violence faite aux enfants et la négligence, les compétences parentales insuffisantes ainsi que l’exposition à la violence familiale et à la criminalité des parents.

Comment a-t-on évalué le projet ?

L’Institut canadien de recherche sur le droit et la famille, un organisme d’évaluation indépendant, a évalué à chaque endroit le processus et les résultats du projet. Des mesures normalisées, y compris la Family Assessment Device (FAD), le Maternal Social Support Index (MSSI), l’Adult-Adolescent Parenting Inventory-2 (AAPI-2), le Child Development Inventory (CDI), le Center for Epidemiological Studies Depression Scale (CES-D), le Denver Developmental Screening Test II (DDS-II), le Carey Infant Temperament Scale (CITS) et la Home Observation for Measurement of Environment Scale (HOME) ont été appliquées à trois reprises sur une période de 32 mois pour évaluer les participants avant et après le projet.

Ce n’est qu’à l’Île-du-Prince-Édouard (Best Start) qu’on a pu employer un modèle quasi expérimental qui comprenait un groupe de comparaison n’ayant fait l’objet d’aucune intervention. Au total, on a recueilli des données sur les résultats auprès de 370 participants, de juillet 1999 à décembre 2001. Les résultats suivants sont tirés du rapport d’évaluation final de l’Institut canadien de recherche sur le droit et la famille.

Quels ont été les principaux résultats ? 

Évaluation du processus

Aux cinq endroits, le modèle Healthy Families a été un succès. Tous les éléments ont été mis en place. On s’est très peu éloigné du modèle initial. Aux cinq endroits, plus de 70 % du temps était consacré à des activités axées sur les participants.

Le plus souvent, on planifiait des visites à domicile et on discutait du développement de l’enfant, de la vie en famille, de questions de santé, des ressources communautaires et de l’aiguillage. On a constaté que le modèle a eu plus de succès auprès des parents plus jeunes et des nouveaux parents. Il semble que les Autochtones à Kwanlin Dun ont été particulièrement difficiles à rejoindre.

Au Yukon, les travailleurs des services de soutien à la famille ont dû faire de nombreuses heures supplémentaires parce que les familles autochtones participantes étaient nettement plus à risque qu’anticipé en dépit du fait qu’elles étaient moins nombreuses à participer au programme que prévu. Cela s’explique par le fait que la moitié des familles, à un moment ou à un autre, vivaient une situation de crise permanente ou aiguë.

L’évaluation a aussi révélé que, comme les relations entre la collectivité des Premières nations et la Direction des services à l’enfance et à la famille du gouvernement ont toujours été tendues, les travailleurs familiaux ont dû consacrer davantage d’efforts pour chacun des cas.

Évaluation des résultats

D’après l’évaluation du programme Best Start Healthy Families à l’Île‑du‑Prince‑Édouard, les taux de satisfaction sont très élevés chez les participants, mais les instruments normalisés n’ont pas montré d’écart important entre le groupe des participants et le groupe témoin. Parce qu’aux quatre autres endroits, on n’a pas réussi à constituer de groupe témoin, on ne peut pas affirmer avec certitude que les changements observés sont attribuables au programme.

Néanmoins, comme on a observé les mêmes résultats à plusieurs endroits, on peut, dans une certaine mesure, s’y fier. Selon la Family Assessment Device (FAD), à quatre des cinq endroits (c.-à-d. Bent Arrow, Terra, Best Start et Kwanlin Dun), on a vu que la vie en famille s’était améliorée. De plus, l’application de l’Adolescent Parenting Inventory-2 (AAPI-2) a permis de constater que les attentes des parents par rapport à leurs enfants, leur empathie et leur conception des punitions avaient partout changé jusqu’à un certain point.

Par ailleurs, les participants aux cinq endroits ont bien aimé leur expérience. D’après eux, le programme a été utile surtout parce qu’ils ont appris à mieux connaître le développement de l’enfant et l’art d’être parent, qu’ils ont obtenu des renseignements sur certains services communautaires et la façon d’y avoir accès, et qu’ils ont pu établir une relation avec le travailleur familial.

Même si cela n’apparaît pas statistiquement significatif , soulignons que les parents ont eu le sentiment que le programme leur avait apporté un soutien social, les avait aidés à s’intéresser davantage à leurs enfants, avait renforcé leur capacité à surmonter les difficultés et les avait aidés à cultiver des relations avec les autres. Ce qui est notamment ressorti de l’évaluation de Best Start c’est l’écart de 30 % entre les familles du groupe de participants et les familles du groupe témoin pour ce qui est de l’intérêt qu’elles portent au bien-être des enfants (35 % des familles du groupe témoin ont déclaré se soucier du bien-être des enfants comparativement à seulement 5 % des participants au programme Best Start). Dans l’ensemble, les évaluateurs ont conclu que les programmes Healthy Families avaient réussi à atteindre certains de leurs objectifs.

Quelle est la portée des résultats ?

Il faudrait évaluer plus rigoureusement le modèle canadien Healthy Families avant de tirer des conclusions définitives sur son efficacité générale. Les évaluateurs ont souligné qu’il faudrait accroître l’étendue du programme pour qu’il réponde efficacement aux besoins des collectivités autochtones.

Quelles sont les principales leçons à tirer ?

De nombreuses leçons ont été tirées du projet :

  • La participation d’un large éventail de personnes ayant des points de vue et des compétences variés peut favoriser l’adoption du projet par d’autres programmes, organismes et infrastructures.
  • Le pourcentage de participants potentiels qui répondent aux critères du programme, mais qui refusent d’y participer est très élevé. Les taux d’abandon sont aussi élevés. Les décideurs et les administrateurs de programmes devraient élaborer des stratégies pour offrir des services qui répondent véritablement aux besoins des groupes difficiles à rejoindre.
  • Dans les collectivités autochtones, la prestation de services se heurte souvent à des obstacles. Il faut continuer d’adapter les programmes Healthy Families aux valeurs et aux principes autochtones.
  • Il faut choisir ou élaborer de nouvelles mesures qui soient mieux adaptées au développement des familles ayant des enfants plus vieux.
  • Il faut chercher de nouveaux moyens de se renseigner sur les liens et la participation des familles à l’égard des ressources et des activités communautaires. On pourrait ainsi collecter davantage de données sur le soutien social pour en accroître la base.
  • Les familles participantes au projet forment un groupe très hétérogène. Même si toutes ces familles sont à risque, elles ont leurs propres forces et faiblesses, ce qui fait qu’il est difficile de fournir des services et d’évaluer le programme et les résultats.
  • Un roulement du personnel élevé peut influer négativement sur les progrès d’une famille dans le projet. Après avoir travaillé si étroitement avec un travailleur familial, les participants ont eu de la difficulté à s’adapter à un nouveau préposé.

Pour obtenir de plus amples renseignements ou pour recevoir une copie du rapport d’évaluation final, veuillez communiquer avec le Centre national de prévention du crime, au 1 877 302‑6272.

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Mise à jour : 2005-11-01 Haut de la page Avis importants