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Projet d’intervention précoce

Projet d’intervention précoce (PIP)

De 1999 à 2003, le Projet d’intervention précoce (PIP) visait les enfants et jeunes à risque élevé âgés entre six et douze ans et qui vivaient dans des logements sociaux de quartiers défavorisés à Ottawa, en Ontario. La collectivité visée était unique du fait qu’une grande majorité était composée de nouveaux immigrants arabes et somaliens.

À l’origine, le projet était administré par le Centre de jeunesse de la police d’Ottawa et, plus tard, par le Boys and Girls Club of Ottawa. En offrant un programme de dynamique de la vie, un club de devoirs, des programmes de sports, des activités de loisirs et un appui continu, le projet visait à accroître la capacité des participants à résister aux facteurs de risque liés au comportement criminel.

Le projet visait précisément les résultats suivants : accroissement de la fréquentation scolaire et réduction des crimes, de la violence, du comportement antisocial et des appels à la police. La priorité a été accordée aux jeunes qui avaient des frères, des sœurs ou des parents ayant des démêlés avec la justice, qui vivaient dans une atmosphère de violence familiale ou qui se livraient à des activités pouvant mener à des accusations en vertu de la Loi sur les jeunes contrevenants (qui a été remplacée par la Loi sur le Système de justice pénale pour les adolescents) s’ils avaient atteint l’âge de la responsabilité pénale.

Comment a-t-on évalué le Projet d’intervention précoce?

L’évaluation du PIP a été effectuée par l’Astwood Marketing Group, un évaluateur indépendant. L’évaluation du processus et des résultats du projet a été effectuée au moyen d’une méthode de conception quasi-expérimentale pour la composante évaluation des répercussions, qui consiste à utiliser trois instruments normalisés connus : l’échelle de cotation du comportement, la liste de contrôle du comportement de l’enfant et le formulaire à remplir par l’enseignant.

Le groupe témoin a été constitué à partir des personnes placées sur une liste d’attente. Ces dernières avaient accès aux éléments d’appui du programme (sports, loisirs et club de devoirs) mais n’étaient pas des participantes à la composante de dynamique de la vie.

Un objectif fondamental de l’évaluation visait par conséquent à déterminer les répercussions différentielles de la composante de dynamique de la vie versus les autres composantes du PIP en ce qui a trait au fonctionnement social. Les résultats résumés ci-dessous sont tirés du rapport d’évaluation final établi par l’Astwood Marketing Group.

Quels ont été les principaux résultats du projet?

Évaluation du processus

L’évaluation du processus a révélé que la composante sports et loisirs du projet a fourni aux participants des possibilités de mettre en pratique les compétences de dynamique de la vie qu’ils ont acquises en classe. Les évaluateurs ont conclu que les programmes de sports, de loisirs et le club de devoirs sont d’excellents outils d’information, surtout s’ils sont appliqués dans les collectivités où ces programmes font défaut. Les facteurs de base déterminés pour une mise en application réussie comprennent :

• une présence sur place, dans la collectivité;
• une équipe de gestion solide et stable;
• des règles de conduite bien rédigées et renforcées;
• une analyse appropriée des besoins communautaires et des services existants;
• des programmes d’information globaux, variés et intéressants;
• un programme solide de dynamique de la vie, donné par des employés compétents ayant une expérience dans l’éducation des jeunes enfants;
• un club de devoirs bien contrôlé et amusant;
• un programme de communication solide;
• des partenariats communautaires.

Évaluation des résultats

Des améliorations générales ont été relevées pour les trois instruments utilisés au cours de l’évaluation. Des améliorations dans les comportements agressifs/le passage à l’acte, l’irresponsabilité/l’inattention, le repli sur soi, et les niveaux de crainte/d’angoisse ont été déterminées au moyen d’un seul instrument.

Alors que les membres du groupe ont fait preuve de certaines améliorations lorsque leurs noms figuraient sur la liste d’attente – période où ils participaient seulement aux programmes de sports et loisirs – ils ont fait preuve d’améliorations considérables lors de leur participation à la composante de dynamique de la vie. Les renseignements sur cette composante se sont révélés comme étant un aspect très important du Projet d’intervention précoce.

Il est possible que ces types de programmes soient offerts séparément dans les projets d’intervention futurs. Toutefois, l’évaluation a montré qu’il est plus efficace d’associer le programme de dynamique de la vie aux programmes de sports et loisirs et à d’autres programmes de soutien, afin de fournir un environnement où les jeunes peuvent mettre en pratique ce qu’ils ont appris.

Quelle est la portée des résultats?

En raison de l’importance de l’évaluation, on peut conclure que le Projet d’intervention précoce était un programme prometteur de prévention du crime par le développement social pour les jeunes qui participaient au programme. Toutefois, des évaluations plus poussées de ce type d’initiatives devront être entreprises dans d’autres régions du Canada avant que des conclusions finales ne soient tirées sur l’efficacité générale du programme. Il est également important pour ce type d’initiatives que des études longitudinales plus avancées soient effectuées pour acquérir les connaissances liées aux tendances en matière de criminalité.

Quelles sont les principales leçons à tirer de l’évaluation?

De nombreuses leçons ont été tirées de ce projet :

• Participation de la collectivité et des écoles : il est important de faire participer les membres de la collectivité et des écoles aux étapes de planification du programme et comme bénévoles pour obtenir leur appui et participation.
• Participation des parents : les participants dont les parents étaient engagés avaient tendance à tirer le plus grand profit du programme.
• Engagement des employés : la persévérance des employés est essentielle surtout dans les collectivités à risque élevé qui ont été négligées par le passé.
• Activités variées : les enfants et les jeunes ont différents intérêts, et il est important de fournir les programmes qui attirent un plus grand nombre de participants. Ce ne sont pas tous les jeunes qui aiment le sport, et certains préfèrent les activités artisanales.
• Langue commune : la majorité des membres de la collectivité étaient d’origine arabe ou somalienne; par conséquent, ni le français ni l’anglais n’était leur langue maternelle. Dans pareils cas, il est primordial de répondre aux besoins des participants sur les plans linguistique et de la traduction.

Pour obtenir de plus amples renseignements ou recevoir une version finale du rapport d’évaluation, veuillez vous adresser au Centre national de prévention du crime, au 1 (877) 302-6272.