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Accueil Recherches Prévention du crime Bulletin - Bâtir des communautés Numéro 9 (Automne 2005)

Bâtir des communautés - - Numéro 9 (Automne 2005)

Automne 2005

Anciens numéro de nos archives

Contenu

Révélé au grand jour
Lettre des rédacteurs en chef
Continuer à miser sur nos forces
Les guerriers de la paix
Gangs 101
La campagne Look Deeper
La justice pour et par les jeunes
Entrevue avec « Harry »
Nouvelles publications
Sous l’angle des chiffres
Leçons apprises
Le Wapikoni Mobile : sur la route du succès
En faire un succès!

Révélé au grand jour

Par Robin Barcham, Agent de Communications

Mme Sue McIntyre, Ph.D., défend, à l’échelle internationale, les droits des jeunes victimes de violence sexuelle; elle est également éducatrice, thérapeute et chercheuse dans le domaine de la violence sexuelle faite aux jeunes. Son projet de recherche actuel, intitulé Under the Radar: The Sexual Exploitation of Young Men (Indétectable : l’exploitation sexuelle des jeunes hommes), porte surtout sur les besoins et les problèmes des jeunes garçons qui sont exploités sexuellement, domaine sur lequel portent très peu de travaux de recherche au Canada.

Q : Pourriez-vous me résumer vos travaux de recherche et préciser pourquoi, selon vous, ils sont importants et quels sont leurs liens avec les autres travaux de recherche?

R : En 1991-1992, j’ai interviewé 50 jeunes du centre-ville de Calgary faisant l’objet d’exploitation sexuelle. J’avais connu bon nombre d’entre eux lorsqu’ils étaient très jeunes; ils avaient subi des mauvais traitements et faisaient maintenant leur apparition dans la prostitution. Il n’était toutefois pas clair si l’ensemble des jeunes qui étaient exploités sexuellement avaient été victimes de violence sexuelle ou s’ils étaient dans la rue justement parce qu’ils
avaient eu la malchance d’être la cible de violence sexuelle.

C’est la raison pour laquelle j’ai réalisé l’étude approfondie intitulée The Youngest Profession -- The Oldest Oppression (La profession des plus jeunes, l’oppression la plus ancienne), qui a révélé que bien au-delà des trois quarts des 41 femmes et des neuf hommes interviewés avaient été la cible de violence sexuelle avant d’être exploités sexuellement. Depuis la publication de cette étude, la ville de Calgary estime que la prostitution juvénile constitue de la violence sexuelle.

J’ai vu la ville et la province se convertir à cette théorie, puis modifier les politiques, les lois et les programmes. Cette théorie a par la suite été lentement acceptée dans le reste du pays, et l’expression « prostitution juvénile » a fait place à « exploitation sexuelle ».

C’est à ce moment que je me suis souvent demandé ce qu’étaient devenus les participants de ma première étude. Étaient-ils encore en vie? Leur était-on venu en aide? Aurait-on pu leur prêter secours plus tôt? Aurait-on pu empêcher qu’ils finissent dans la rue?

Par une soirée de 2001 (dix ans plus tard), j’ai rencontré une des participantes de ma première étude. Elle m’a demandé : « Pourquoi nous avez-vous posé tellement de questions lorsque nous étions en difficulté et que maintenant que tout va bien, vous ne nous en posez aucune? » Cette question, et le désir de savoir ce qui était advenu de ces 50 jeunes, ont suscité chez moi la volonté de procéder à l’étude Le long parcours. (Note de la rédaction : Le long parcours est une étude portant sur 41 des 50 participants, sur leur cheminement et sur leur vie actuelle).

Q: Pourquoi avez-vous décidé d’axer votre étude actuelle sur les jeunes garçons?

Lorsque j’ai commencé Le long parcours, j’ai rencontré deux jeunes hommes qui avaient participé à la première étude (The Youngest Profession -- The Oldest Oppression -- La profession des plus jeunes, l’oppression la plus ancienne). Ils m’ont dit : « Sue, on aimerait vraiment te reparler, te dire tout ce qui s’est passé dans notre vie au cours des 10 dernières années, mais pourquoi nous poses-tu toujours des questions de fille? ».

J’ai revu mes questions et je me suis rendu compte qu’elles étaient axées sur les jeunes femmes. Je me suis également rendu compte que mon étude ne comportait pas beaucoup d’hommes.

J’ai donc décidé que je devais raconter leur histoire, sans inclure de jeunes femmes, et que je ne devais pas conclure d’emblée que l’exploitation des hommes et des femmes est de même nature. Selon les résultats de l’étude Le long parcours, il est nécessaire de procéder à une étude nationale sur les hommes exploités sexuellement.

Le gouvernement de l’Alberta a accordé une grande partie du financement de l’étude Under the Radar: The Sexual Exploitation of Young Men (Indétectable : l’exploitation sexuelle des jeunes hommes), qui portait sur l’exploitation sexuelle des jeunes hommes à Edmonton et à Calgary. Les résultats de l’étude menée en Alberta ont déjà été publiés. Ceux de la Colombie-Britannique verront le jour plus tard cette année. L’étude a également débuté en Saskatchewan et au Manitoba, ce qui permettra d’avoir une image complète de la situation dans l’Ouest canadien.

Q: Quels sont les divers facteurs de risque, propres aux hommes et propres aux femmes, qui contribuent à l’exploitation sexuelle de ces derniers? Quels sont ceux qui leur permettent de mettre fin à cette exploitation?

R : Selon mon étude précédente, Le long parcours, les garçons semblent davantage à risque de se faire exploiter à un jeune âge (12 ans) alors que cet âge est de 14 ans dans le cas des jeunes filles. Des antécédents de violence sexuelle peuvent représenter un facteur de risque, mais pas dans tous les cas. Dans Le long parcours, 82 % des jeunes filles avaient été la cible de violence sexuelle et 78 % avaient été victimes de violence physique.

Les neuf garçons qui ont participé à l’étude avaient été victimes de violence physique et sexuelle avant de se prostituer. Ce n’est toutefois pas l’ensemble des jeunes garçons faisant partie de l’échantillon de l’Alberta qui ont déclaré avoir fait l’objet de violence sexuelle. Près des trois quarts des 37 participants de l’Alberta ont déclaré avoir subi de la violence sexuelle avant de se prostituer. Nous n’en venons cependant pas à la même conclusion dans le cadre de l’étude actuelle, Under the Radar.

Je crois que les systèmes de soutien disponibles représentent un des facteurs les plus importants qui permettent de quitter la rue. Une jeune femme qui donne naissance a d’emblée accès à tout un système de soutien -- la famille ou l’État entre en jeu -- alors que les garçons n’ont pas accès à ce système.

Q: À quels services d’aide les jeunes garçons qui sont exploités sexuellement ont-ils accès?

R : L’étude actuelle nous permettra de demander aux jeunes garçons quels sont les services et l’aide dont ils ont besoin.

Q: De quelle façon encourageons-nous les Canadiennes et les Canadiens à se responsabiliser à l’égard de l’exploitation sexuelle?

R : Voici une paraphrase de ce que nous a confié un des participants : « S’il vous plaît, ne nous oubliez pas, prenez le temps de nous regarder et d’écouter ce que nous avons à dire. Nous existons, vous savez! ».

Nous devons également comprendre l’exploitation sexuelle et en connaître davantage sur ce sujet. Regardez bien ce qui se passe dans votre collectivité -- cela se déroule partout autour de nous, mais ce n’est pas aussi visible que les jeunes femmes qui exercent ce commerce.

En outre, les gens doivent se rendre compte que l’exploitation sexuelle n’a pas de parti pris sexiste. Elle n’est pas l’apanage d’un sexe en particulier et ne dépend pas de l’orientation sexuelle. Ces jeunes hommes sont à risque -- selon les résultats préliminaires, ils se font exploiter plus longtemps et ils se déplacent dans le pays. Nous devons donc les trouver et leur offrir de l’aide et du soutien.

  • Une partie du financement du projet Under the Radar: The Sexual Exploitation of Young Men (Indétectable : l’exploitation sexuelle des jeunes hommes) a été octroyée dans le cadre de la Stratégie nationale pour la prévention du crime du gouvernement du Canada. Pour obtenir de plus amples renseignements sur cette stratégie, veuillez consulter le site www.securitepublique.gc.ca
  • Plus de renseignements sur le long parcours
  • Vous pouvez rejoindre Mme Sue McIntyre à l’adresse drsmcintyre@shaw.ca

Lettre des rédacteurs en chef

En mars 2004, les responsables de la Stratégie nationale pour la prévention du crime ont demandé aux Associés de recherche EKOS de procéder à une étude sur l’opinion de la population canadienne à l’égard de la criminalité, de la victimisation et de la prévention du crime (1 500 Canadiennes et Canadiens ont été sondés par téléphone).

Dans bien des cas, la perception et l’attitude de la population n’ont pas changé beaucoup depuis 2000, moment où EKOS a procédé à son premier sondage pour la Stratégie nationale (voir Bâtir des communautés plus sûres, numéro 1 ). La criminalité et la victimisation continuent de susciter toute sorte de réactions, tour à tour optimistes et pessimistes, rationnelles et émotionnelles, mais toujours intensément humaines.

Nous voulons, ici, souligner certains points intéressants et, par les récits qui suivent, faire contrepoids à ces statistiques en décrivant les efforts de certaines Canadiennes et de certains Canadiens qui tentent de réduire la criminalité.

Selon l’étude Les attitudes des Canadiens face à la prévention du crime, la population craint toujours la criminalité, ou plutôt la possibilité de victimisation, même si le taux de criminalité général diminue depuis les années soixante-dix (et que les Canadiennes et les Canadiens nous précisent eux-même qu’environ un cinquième de la population est la cible de crimes contre les biens alors que seulement quatre pour cent par année fait l’objet de crimes avec violence).

Bon nombre de théories existent sur cet écart entre la perception et la réalité; selon certains, la population, qui est bombardée jour et nuit par les médias, a une perception exacerbée de sa vulnérabilité; selon d’autres, elle est assez futée pour se rendre compte que les statistiques plutôt laconiques de la police ne révèlent pas toute la gravité de la situation. Quoi qu’il en soit, il est nécessaire de s’attaquer à cette question, et la population tente de trouver des solutions.

Lorsqu’on aborde la question des diverses approches de lutte contre le crime, les quatre réponses les plus fréquentes portent sur la prévention du crime axée sur les jeunes, comme les programmes d’alphabétisation, l’intervention précoce auprès des enfants, les loisirs des jeunes et les ateliers sur les compétences parentales. Le présent numéro porte notamment sur un projet qui, justement, vise ce but -- le Wakiponi mobile du nord du Québec. Ce studio-image mobile a pour objet d’habiliter les jeunes Autochtones, de leur permettre de parler de leurs rêves et de leur réalité tout en leur apprenant des compétences professionnelles transférables.

Pour en revenir à l’étude, les trois quarts des Canadiennes et des Canadiens préfèrent les approches à la criminalité chez les jeunes qui offrent à ces derniers la possibilité de participer à des activités positives, comme la formation et les traitements pour toxicomanie, plutôt que l’imposition de peines plus sévères. Le groupe consultatif du tribunal pour adolescents du Nunavut, qui est décrit à la page cinq, utilise cette approche, qui a une influence bénéfique sur les jeunes du Nunavut.

Selon l’étude, environ la moitié de la population estime que les programmes de prévention du crime sont très efficaces. Notre article Pour un résultat positif permet de constater la contribution de la population dans l’ensemble du pays, de Whitehorse, au Yukon, à Halifax en Nouvelle Ecosse.

Pour en revenir une dernière fois à l’étude, il faut souligner que la majeure partie des Canadiennes et des Canadiens estiment que l’aspect le plus positif de la prévention du crime est l’amélioration de la santé et du bien-être des jeunes. Mme Sue McIntyre travaille sans relâche à des travaux de recherche portant sur cette question. Son étude, Under the Radar: The Sexual Exploitation of Young Men (Indétectable : l’exploitation sexuelle des jeunes hommes), est une étude unique en son genre en Amérique du Nord; elle porte sur les facteurs qui permettent aux jeunes hommes qui se prostituent d’abandonner ce style de vie. Ces jeunes garçons sont initiés à la prostitution en moyenne à 13 ans; leur situation est différente de celles de jeunes femmes exploitées sexuellement, c’est pourquoi ils ont besoin d’outils et d’aide qui ne correspondent pas à ce qui est offert à ces jeunes femmes.

En plus de ces articles, le présent numéro comporte des reportages, des entrevues et notre chronique, Parlons chiffres.

Les rédacteurs en chef

Continuer à miser sur nos forces

Le 23 février 2005, le gouvernement fédéral a déposé le budget de 2005, dans lequel un milliard de dollars sont accordés pour aider à assurer la sécurité et le bien-être des citoyens du Canada. Le budget de 2005 prévoit notamment de renouveler une amélioration précédente à la Stratégie nationale pour la prévention du crime en fournissant 30 millions de dollars au cours de chacune des trois prochaines années en plus du financement de base de 32 millions de dollars par année, déjà accordé, pour soutenir des initiatives communautaires de prévention du crime.

Dans le cadre de la Stratégie nationale, le gouvernement travaille de concert avec différents intervenants au soutien d’initiatives communautaires qui permettront de continuer à faire du Canada un milieu de vie sécuritaire et en santé. Depuis le lancement de la Stratégie en 1998, on a réussi à établir des partenariats avec plus de 918 organismes communautaires de sécurité et de prévention du crime de partout au Canada et à soutenir plus de 4 620 projets.

En tant qu’ancienne ministre de la Justice et actuelle vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, l’honorable Anne McLellan a toujours défendu avec vigueur la Stratégie nationale pour la prévention du crime.

La ministre McLellan, qui a été heureuse d’apprendre que le budget de 2005 prévoyait l’attribution de fonds additionnels, a mis l’accent sur le fait que la Stratégie permettra de continuer à travailler avec les Canadiens et les Canadiennes à bâtir des collectivités plus sûres. « Je crois qu’il est très important de cibler les causes profondes du crime et de la victimisation en établissant des partenariats solides à tous les niveaux de la société et avec tous les paliers de gouvernement, a déclaré la ministre, et c’est ce que la Stratégie prévoit. »

Les guerriers de la paix

Par Erin Priddle, Stagiaire en Communications, CNPC

Essayez d’imaginer ce que représente le fait de grandir dans un endroit où la majorité des jeunes hommes ont plus de chance d’être incarcérés que d’obtenir leur diplôme d’études secondaires. Selon la Fédération des nations indiennes de la Saskatchewan (FNIS), c’est la réalité quotidienne des jeunes autochtones de sexe masculin en Saskatchewan. Il ne faut pas s’étonner que les gangs, au sein desquels les adolescents qui peuvent ne pas bénéfi cier de ce que d’autres tiennent pour acquis, ont l’impression de faire partie d’une grande famille et d’y être acceptés, sont fl orissants en Saskatchewan. Le programme Alter-Natives to Non-Violence de la FNIS vise à contrer cette tendance.

Depuis sa mise en oeuvre en 2003, ce projet essaie de favoriser chez les jeunes Autochtones un mode de vie plus pacifi que ancré dans leurs valeurs culturelles. Pour contrecarrer le sentiment d’appartenance que les gangs fournissent, le projet s’efforce de susciter chez les jeunes l’intérêt et l’attachement à l’égard de la culture autochtone. En 2002, un camp culturel pour les jeunes a eu lieu dans le cadre de ce projet. Cent jeunes, âgés de 11 à 18 ans, ont pris part à des activités comme des cérémonies, des chansons traditionnelles du réveil de même qu’à divers ateliers avec des Aînés et des modèles de rôles.

« Grâce à l’enseignement de la culture et au travail des Aînés, les jeunes commencent à comprendre qu’un guerrier est quelqu’un qui protège et qui respecte vraiment les gens. La solution (aux activités des gangs) est d’avoir un milieu culturel très intensif, une dynamique de la vie fondée sur les traditions indiennes », affi rme Cal Albright, gestionnaire du programme.

L’adolescence peut être une période confuse pour quiconque -- le jeune essaie souvent de s’intégrer à un groupe tout en essayant d’exprimer ses différences individuelles et de prendre des risques. C’est pourquoi bien des jeunes sont sensibles à l’attrait des gangs. Pour éviter qu’ils ne prennent part à des activités de gang, le projet Alter-Natives to Non-Violence examine un des problèmes sous-jacents.

« Nos gens proviennent généralement d’un milieu pauvre. Les jeunes Autochtones sont issus d’une génération qui est marginalisée et ils expriment leur marginalisation en se joignant à des gangs », explique Cal Albright.

« Pour contrer cette tendance, ils (les jeunes) doivent ressentir un attachement à l’égard de leur communauté. C’est pourquoi notre processus d’attachement doit inclure l’enseignement de la culture », ajoute Cal Albright.

Il n’y pas de solution miracle : il s’agit d’une approche globale. Le projet Alter-Natives s’assure l’appui d’une large gamme d’intervenants communautaires : la police, les organisations gouvernementales qui travaillent auprès des enfants, les travailleurs du système de justice pour les jeunes, les travailleurs du conseil tribal, les parents, le système d’éducation et les jeunes.

Le projet Alter-Natives to Non-Violence s’est concentré principalement sur la protection de 15 000 jeunes contre les gangs d’ici 2007. Grâce à des séances d’information auprès des parents et des enseignants et aux stratégies en place pour les jeunes gens membres de gangs, le projet Alter-Natives to Non-Violence continuera d’aider les jeunes à éviter les gangs en Saskatchewan.

Gangs 101: Les vraies stratégies pour faire face aux gangs

Par Jamie Burke, CNPC

Les vidéoclips qui donnent un caractère romanesque à la vie dans la rue de « gangsta », les fi lms comme « Boyz N the Hood » et « Gangs of New York », ainsi que les grands titres des journaux qui établissent souvent un rapport d’égalité entre la criminalité chez les jeunes et les activités des gangs laissent entendre que les gangs de jeunes se sont taillés un solide créneau dans la culture populaire et les médias courants.

D’un côté, ces descriptions alimentent les peurs dans nos collectivités en ce qui concerne la violence des jeunes et les activités de gangs. D’un autre côté, l’utilisation populaire des signes extérieurs et de l’image des gangs, des vêtements et du langage des jeunes, ne fait qu’embrouiller les distinctions entre un comportement « à la mode » et un comportement anti.social, souvent criminel.

Cette popularisation de la culture des gangs nous amène à parler de l’important problème auquel font face les collectivités pour empêcher les jeunes de prendre part à des activités de gangs.

Selon le sergent-chef Dave Saunders des programmes communautaires -- Division des services à la jeunesse du Service de police de Toronto, la première étape est de comprendre les gangs de sa collectivité, s’il y en a. Comment les gangs sont-ils organisés? Quels crimes commettent-ils? Quand les commettent-ils? Les gangs ont des activités criminelles. Ils ne font pas que traîner dans certains endroits. Il faut se rappeler qu’un crime peut être [aussi simple que] de l’intimidation et du harcèlement.

Une fois qu’on comprend bien les gangs qui existent, Dave Saunders propose comme deuxième étape de comprendre les problèmes qui assaillent les jeunes et qui les rendent si vulnérables à l’attraction exercée par les gangs. « S’agit-il d’un problème de logement? S’agit-il d’une question d’emploi? Est-ce la peur pour leur sécurité personnelle ? » Les causes qui peuvent entraîner la participation à des activités de gang comprennent la pauvreté familiale, la violence ou la négligence à l’égard des enfants, la consommation de drogue, d’alcool ou de solvants et l’itinérance.

Selon les causes, on peut trouver des solutions. Ces solutions doivent être orientées vers des partenariats dans la collectivité. Comme Dave Saunders le souligne : « [...] des changements peuvent se produire si les chefs religieux, les dirigeants de la santé publique, des écoles, des parcs et des loisirs (et autres) se réunissent à une table et coordonnent leurs efforts. »

Pour obtenir des changements permanents, Dave Saunders prétend qu’il est nécessaire de créer un milieu où les jeunes à risque choisissent de ne pas se joindre à des gangs par peur d’être ostracisés par leurs pairs. « La solution est de changer le comportement des participants. Le comportement des gangs doit être perçu comme n’étant pas du tout « cool ».

Et ce message doit être à toute épreuve. Dave Saunders croit que « [...] les pairs et les parents ne peuvent déroger à leurs convictions, le message doit être conséquent : il n’y a pas d’avenir à être membre d’un gang. »

La campagne Look Deeper

Par Tracy Jasmins, Coordonnatrice des Communications, Community Safety & Crime Prevention Council de La Région de Waterloo

La Loi sur le système de justice pour les adolescents est entrée en vigueur le 1er avril 2003, et le Community Safety & Crime Prevention Council (CS&CPC;) de la région de Waterloo voulait faire en sorte que la population accueille favorablement ces nouvelles mesures législatives. C’est pourquoi il a lancé, en 2000, une campagne soulignant la contribution des adolescents à notre société. Cette campagne, intitulée Look Deeper (Au-delà des apparences), a été créée par Quarry Integrated Communications, à titre bénévole; elle rappelle aux adultes qu’ils doivent faire abstraction des stéréotypes généralement véhiculés au sujet des jeunes et voir l’adolescence comme un rite de passage, où se côtoient potentiel et force.

Des affiches et de la publicité dans les journaux, sur les autobus et à la télévision ont aidé la population de la région de Waterloo à voir les jeunes de façon positive. La campagne Look Deeper souligne ouvertement les forces, la sagesse et l’importance des adolescents. Elle a capté l’imagination des écoles, des entreprises, des groupes confessionnels et communautaires et des citoyens de l’ensemble de la région de Waterloo. Il n’est pas facile de quantifier la portée de ce message, mais l’importante demande de matériel promotionnel de cette campagne indique qu’elle a trouvé écho chez les gens de tous âges, les professionnels comme les bénévoles, ainsi que les organisations officielles et informelles et ce, d’un océan à l’autre.

Selon la gestionnaire du Community Safety & Crime Prevention Council, Christiane Sadeler, cette campagne fait partie de la stratégie adoptée par l’organisme pour comprendre et réduire la criminalité et la victimisation dans les collectivités. Mme Sadeler précise que l’organisme reçoit des appels de la part d’enseignants, de ministres du culte, de parents et de jeunes qui lui demandent des copies des affiches et racontent à quel point cette campagne les touche. La portée de la campagne et les commentaires recueillis sont tout simplement renversants, et l’organisme espère que la campagne permettra à la population de changer sa perception des jeunes et de la prévention du crime par le changement social.

En raison de la demande croissante et du faible nombre d’affiches, le CS&CPC; a décidé d’offrir un CD du matériel promotionnel de la campagne afin d’en faciliter la distribution aux groupes et aux organismes intéressés. L’organisation est tout à fait disposée à faire connaître le succès de sa campagne à d’autres collectivités, et c’est pourquoi elle offre ses CD au prix coûtant.

Le CD permet aux autres organisations d’imprimer le matériel promotionnel de la campagne et d’y ajouter leur logo et leur message d’appui. On peut également télécharger, sur le site (anglais) www.preventingcrime.net, le matériel promotionnel de la campagne en format PDF ainsi que des messages d’intérêt public pour la télévision.

  • Pour obtenir de plus amples renseignements sur cette campagne ou sur tout autre projet du Community Safety & Crime Prevention Council de la région de Waterloo, consultez le site www.preventingcrime.net Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. ou téléphonez à notre centre de ressources, au (519) 883-2304.

La justice pour et par les jeunes

Par Marcel Penton, Young People’s Press

À Iqaluit, au Nunavut, les adolescents qui enfreignent la loi peuvent comparaître devant le tribunal et faire face non seulement à un juge, mais aussi à un groupe de pairs qui pourraient être appelés à déterminer la peine à leur infliger.

Le groupe consultatif du tribunal pour adolescents est composé de six à douze jeunes bénévoles, âgés de 14 à 18 ans, qui entendent la cause d’adolescents contre qui des accusations ont été portées et proposent des peines. Le modèle du groupe consultatif de jeunes d’Iqaluit est fondé sur d’autres groupes consultatifs du même genre qui ont été mis sur pied avec succès à Hay River, à Fort Smith et à Inuvik (T.N.-O.)

Mme Bev Browne, juge principale de la Cour de justice du Nunavut, est la première à avoir pensé à créer un groupe consultatif de jeunes pour les audiences concernant les adolescents. Selon elle, sortir des sentiers battus, par exemple en faisant participer des adolescents au processus d’imposition de la peine, peut s’avérer difficile et délicat.

Elle ajoute qu’elle est toujours à l’affût d’idées novatrices intéressantes, comme les groupes consultatifs de jeunes, qui permettraient à la population de bénéficier d’un meilleur système judiciaire.

Il arrive fréquemment que les membres du groupe consultatif connaissent les contrevenants, de préciser Brendan Doherty, 17 ans, de l’école secondaire Inuksuk d’Iqaluit.

Il dit que la plupart d’entre eux savent ce qui se passe dans la vie du contrevenant car ils ont le même âge, et cela peut être un avantage pour celui-ci. Cependant, tout membre du groupe consultatif qui ne se sent pas à l’aise parce qu’il ou elle connaît le contrevenant peut se désister.

Il y a près de trois ans, un ami d’école de Brendan Doherty lui a parlé du groupe consultatif du tribunal pour adolescents. Brendan s’est rendu compte que faire partie d’un tel groupe lui permettrait d’en apprendre davantage au sujet du droit, c’est pourquoi il a décidé de devenir un des premiers membres du groupe consultatif de la Cour de justice du Nunavut.

Selon Angela Ford, enseignante et coordonnatrice du conseil consultatif des jeunes de l’école secondaire, les membres du groupe apprennent beaucoup au sujet de la loi et bon nombre d’entre eux finissent par estimer pouvoir accroître leur participation. Elle ajoute que l’école fait venir (pendant les cours) des invités travaillant aux tribunaux pour discuter de droit et du processus judiciaire. Ces invités offrent la formation nécessaire aux membres du groupe consultatif; ils leur expliquent également le décorum des salles d’audience et ce à quoi on s’attend d’eux.

Environ tous les deux mois, le groupe consultatif entend une ou deux affaires à la fois. Il ne se réunit que lorsque le jeune contrevenant plaide coupable. Les participants à ce programme se rassemblent sur le banc des jurés et écoutent les interventions de l’adolescent et du poursuivant. Après l’audience, ils se rencontrent dans la salle des jurés afin de discuter de l’affaire et de suggérer au juge une peine appropriée.

Dans bien des cas, le juge demande à un membre du groupe consultatif de s’adresser directement au jeune accusé.

Brendan Doherty précise que le groupe suggère des choix comme la probation, une heure de rentrée, les services communautaires ou le retour à l’école si l’accusé est un décrocheur. Il ajoute que le groupe évite le plus possible d’envoyer l’adolescent dans un centre pour jeunes contrevenants.

Il dit que les membres du groupe devant qui comparaît un adolescent de leur âge savent souvent ce qui se passe dans la vie du jeune, ce qui pourrait être un avantage pour celui-ci; autrement, le juge pourrait rendre une décision sans connaître le fond de l’histoire. Il ajoute que, selon lui, les adultes pourraient ne pas avoir les mêmes affinités qu’eux avec le délinquant.

Mme Ford précise que le groupe suggère fréquemment de jumeler l’adolescent ayant des démêlés avec la justice à un adulte qui participe aux activités de la collectivité. Elle estime que c’est une idée extraordinaire et que cette suggestion s’inscrit dans l’intérêt de l’adolescent.

Selon elle, les jeunes qui font partie du groupe consultatif font preuve d’une très grande maturité; leur discernement est impressionnant.

Un groupe consultatif de jeunes a également été mis sur pied à Arviat, une collectivité de 2 300 habitants au Nunavut.

Cassandra Evaloakjuk, âgée de 15 ans, fait partie du groupe consultatif du tribunal d’Arviat depuis six mois; le conseiller de son école secondaire a porté à son attention l’existence du groupe mis sur pied en septembre dernier.

Elle dit que depuis qu’elle est toute jeune, elle veut oeuvrer dans le domaine du droit; elle ajoute avoir l’intention de faire son droit après avoir obtenu son diplôme universitaire de premier cycle.

Selon elle, les jeunes d’aujourd’hui s’intéressent souvent très peu à leurs traditions et à leur culture, et devraient être exposés davantage à ces aspects. Elle est heureuse de voir que les Aînés de la collectivité participent également au processus judiciaire à Arviat et ajoute que la présence des Aînés est un aspect positif, car cela permet aux adolescents de se sentir moins seuls et d’avoir moins peur.

Brendan et Cassandra estiment que les jeunes ont besoin de faire réellement partie de la collectivité, de se sentir acceptés; ils ont également besoin de se faire dire qu’ils sont importants et qu’on les aime.

La juge Browne ajoute que le succès du groupe consultatif sur l’imposition de la peine est imputable aux efforts des jeunes et des enseignants qui ont participé à ce projet; ces personnes font de l’excellent travail.

Brendan dit que les adultes de sa collectivité estiment que les jeunes ont beaucoup à apporter. Il précise que les avocats leur ont dit être impressionnés des suggestions présentées par le groupe, qu’ils n’auraient jamais pensé aux solutions recommandées.

Entrevue avec « Harry »

Par Robin Barcham, NCPS

« Harry » est le pseudonyme d’un jeune qui a fait l’objet d’exploitation sexuelle. Il a collaboré avec Sue McIntyre et a accepté de nous communiquer son opinion et ses observations sur l’exploitation sexuelle au Canada.

Q1: Comment en es-tu venu à faire partie du milieu de l’exploitation sexuelle, puis à participer à l’étude Le long parcours?

R1 : C’était un samedi après-midi, j’allais porter l’argent de ma tournée de distribution de journaux. Je n’avais que douze ans. J’ai décidé d’arrêter à la salle de jeux électroniques du coin pour jouer à des jeux vidéo, et j’ai fini par dépenser tout l’argent que j’avais gagné en plus de l’argent de ma tournée. Je savais très bien que la situation ne serait pas rose lorsque je rentrerais à la maison. Peu de temps après, j’ai rencontré un homme qui m’a invité à son appartement pour jouer à des jeux vidéo. C’était la première fois que je troquais mon corps contre de l’argent, et c’était la première fois que je consommais de la cocaïne, entre autres choses.

Six ans plus tard, j’ai déménagé à Calgary et j’ai décroché un emploi dans un centre d’hébergement pour jeunes. C’est là où j’ai commencé à aider les jeunes à risque. J’ai rencontré Sue McIntyre dans un organisme local et j’ai accepté de participer aux études Le long parcours et Under the Radar: The Sexual Exploitation of Young Men (Indétectable : l’exploitation sexuelle des jeunes hommes).

Q2: Parle-moi de ton expérience du commerce du sexe?

R2 : Mon expérience a été horrible. J’étais victime d’agressions sexuelles chaque jour, parfois deux ou trois fois par jour. Ce genre d’expérience inflige de graves dommages, et la douleur qui en découle est à l’origine de bien d’autres problèmes. En réalité, on ne peut pas, dans un programme pour les jeunes, tout simplement révéler qu’on a des relations sexuelles avec les hommes pour avoir de l’argent, surtout si on a seulement quinze ans. La honte liée à ce genre d’activité est énorme. Je n’ai jamais eu personne à qui parler de cela, personne qui aurait pu m’aider. Il n’existait pas de programme ou de service destiné expressément aux jeunes garçons et, pour être franc, ils sont encore plutôt rares. Je crois que nous avons consacré beaucoup de ressources et d’efforts pour aider les jeunes filles mêlées au commerce du sexe, mais nous devons maintenant nous concentrer sur les jeunes garçons et prendre conscience que ces deux groupes sont des victimes de l’exploitation sexuelle.

Q3: Comment peut-on empêcher que de jeunes garçons deviennent des victimes du commerce du sexe?

R3 : Il faudrait renseigner les enseignants, les organisations communautaires et les professionnels au sujet des jeunes garçons qui sont exploités sexuellement. Il faut également conscientiser la population, faire savoir que l’exploitation sexuelle ne se limite pas seulement aux jeunes filles, que les garçons peuvent aussi être victimes de ce commerce.

Qui plus est, les gens peuvent être homophobes et ne pas vouloir aborder cette question. Nous avons créé une collectivité, une société qui éprouve de la réticence à parler des mauvais traitements infligés à ces jeunes garçons et de la victimisation dont ils font les frais. Nous devons sensibiliser les gens pour qu’ils puissent aborder ces sujets sans gêne. Si nous réussissons à éliminer ces obstacles, les jeunes garçons auront davantage de possibilités et auront accès aux réseaux de soutien dont ils ont besoin.

En outre, il faut comprendre les questions liées à la sexualité. Par exemple, certains jeunes garçons qui participent au commerce du sexe sont réellement gays, alors que d’autres ne le sont pas, mais se prostituent pour obtenir de l’argent. Les fournisseurs de services doivent comprendre les réalités entourant la sexualité pour mieux répondre aux besoins des jeunes garçons qui font l’objet d’exploitation sexuelle.

Je participe à ce genre d’entrevue pour sensibiliser les gens à l’égard de ces problèmes, pour qu’ils acceptent mieux les jeunes prostitués mâles.

Q4: Comment peut-on inciter les Canadiennes et les Canadiens à se responsabiliser, par les gestes qu’ils posent et leur comportement à l’égard de l’exploitation sexuelle des hommes?

R4 : Nous devons discuter de la question et sensibiliser les gens. Nous devons aussi prendre des mesures concrètes, créer des endroits sécuritaires pour les jeunes garçons qui souhaitent dénoncer les abus dont ils sont victimes, encourager les organisations à offrir de la formation sur place et à intervenir et aider la population à prendre position. La responsabilisation, en tant que population, c’est le fait de remettre en question les attitudes et les valeurs que nous véhiculons, que ce soit personnellement ou dans les médias. Les gens ont l’impression que les jeunes se prostituent par plaisir, pour l’argent, pour la drogue et pour le sexe. En réalité, ils le font parce qu’ils n’ont pas beaucoup d’autres choix.

Bibliothèque du CNCP

La bibliothèque du CNPC (Centre national de prévention du crime) contient plus de 3000 outils de référence, périodiques et autres documents, tels que vidéos et jeux sur la prévention du crime. Notre collection porte sur la prévention du crime et la victimisation, mais comprend aussi des ressources sur le système de justice pénale et divers problèmes sociaux comme la pauvreté, la violence familiale et l’intimidation.

Cette bibliothèque est mise à la disposition des chercheurs, des étudiants et des spécialistes en prévention du crime sur rendez-vous seulement. Un service bibliographique personnalisé est offert dans les deux langues officielles. La bibliothèque offre aussi des prêts entre bibliothèques, des consultations sur place et la projection du matériel audiovisuel.

La bibliothèque du CNPC est située au 222, rue Queen à Ottawa, Ontario. Les heures d’ouverture sont de lundi à vendredi, de 8 h à 16 h (HNE).

Avant de prendre rendez-vous, nous vous suggérons de consulter notre catalogue en ligne au www.prevention. gc.ca/fr/library/catalogue/index.asp. Pour prendre rendez-vous, appelez sans frais : 1 877 302-6272, courriel : info@prevention.gc.ca

Nouvelles publications à la bibliothèques du NCPC

Understanding Abuse: Partnering For Change -- Stirling, Mary Lou, editor; Cameron, Catherine Ann, editor; Nason-Clark, Nancy, editor; Miedema, Baukje, editor--Toronto: University of Toronto Press, c2004, 326 p.

  • Fondé sur des projets de recherche effectués sur une période de dix ans, Understanding Abuse énonce les travaux effectués par des chercheurs sur des questions liées à la violence faite aux femmes et à la violence familiale.

The Victimization Of Children: Emerging Issues -- Marquart, James W. (James Walter); Mullings, Janet L.; Hartley, Deborah J.--New York: Haworth Press, 2004, 330 p.

Issues In School Violence Research -- Fearnley, Furlong, Michael J.--Binghamton, NY: Haworth Press, c2004, 177 p.

Bullied To Death -- New York: Arts & Entertainment Television Networks, c2000. 1 videocassette (50 min.)

  • Bullied to Death traite de la douleur et de la solitude causées par l’intimidation et de la réaction souvent destructive des enfants face à ce phénomène : ils gardent la rage en dedans ou ils commettent envers leurs persécuteurs un acte de violence entraînant la mort.

Bullying, Peer Harassment, And Victimization In The Schools: The Next Generation Of Prevention -- Elias, Maurice J.; Zins, Joseph E.--New York: Haworth Press, c2003, 205 p.

Crime Prevention: Facts, Fallacies, And The Future -- Shaftoe, Henry--New York: Palgrave Macmillan, 2004. 246 p.

  • Ce livre vivant et qui suscite la réflexion vise à entrer dans le vif des débats entourant la prévention du crime. Il utilise une approche interdisciplinaire pour expliquer ce sujet complexe et illustre le rôle clé qui doit être joué dans la prévention du crime par un certain nombre de professions comme les gestionnaires des logements, les planificateurs, les enseignants, les travailleurs auprès des jeunes, les travailleurs sociaux, les inspecteurs des services de la santé, sans oublier les citoyens.

Culture, Peers, And Delinquency -- O’Donnell, Clifford R.--New York, NY: Haworth Press, c2003, 92 p.

Handbook Of School Violence -- Gerler, Edwin R.--New York: Haworth Reference Press, c2004., 368 p.

  • Ce guide essentiel explore les causes de la violence à l’école, présente des renseignements de pointe sur la prévention de la violence à l’école et vous propose des interventions pratiques à utiliser lorsque des incidents violents se produisent. Vous apprendrez également quels sont les meilleurs sites Internet traitant des questions de violence à l’école. Ce livre--préparé par l’éditeur du Journal of School Violence--peut vous aider à réduire les risques de tragédie. Il vous montrera aussi comment réagir de façon efficace lorsque de la violence se manifeste.

I Wrote On All Four Walls: Teens Speak Out On Violence -- Fearnley, Fran --Toronto: Annick Press, 2004. 144 p.

  • I Wrote on all Four Walls collige les histoires poignantes de neuf adolescents contemporains qui ont été témoins d’actes de violence, qui en ont été victimes ou qui en ont été les instigateurs… parfois les trois. Dans leurs propres mots, ces adolescents offrent des témoignages réfléchis sur les expériences qui ont eu une incidence sur leur vie, et les choix qu’ils ont faits pour traiter de ces répercussions. Il inclut une postface par le Dr Fred Matthews, spécialiste en services aux jeunes, une autorité respectée sur le plan international en matière de violence chez les adolescents. Le Dr Matthews, psychologue de la collectivité et directeur du développement de la recherche et de programmes au Central Toronto Youth Services, explore la façon dont les victimes et les auteurs d’actes de violence peuvent essayer de comprendre les événements violents et reprendre le contrôle de leur vie.

Leçons apprises

Cette année, le Centre national de prévention du crime parraine un numéro spécial de la Revue canadienne de criminologie et de justice pénale qui a pour thème général la prévention du crime.

À l’appui des approches fondées sur les connaissances et la recherche en matière de prévention du crime, le Centre national de prévention du crime est ravi de collaborer à la rédaction du numéro spécial de la Revue canadienne de criminologie et de justice pénale (avril 2005). L’article intitulé Building Safer Communities: Lessons Learned From Canada’s National Strategy a été rédigé par Lucie Léonard, Giselle Rosario, Carolyn Scott et Jessica Bressan, qui travaillent toutes au CNPC.

L’article a pour but de débattre des nouvelles tendances quant à l’adoption et à l’application de mesures locales axées sur les résultats qui découlent de la recherche et de l’évaluation de projets communautaires précis parrainés par le Centre national de prévention du crime. Les résultats de certains projets se traduisent par une réduction du nombre d’infractions, une plus grande assiduité et davantage de réussite sur le plan scolaire, une baisse de la violence et du nombre d’agressions, l’adoption de comportements à caractère plus social ainsi que des collectivités plus sûres. Malgré les progrès considérables qui ont été réalisés, il reste de nombreux obstacles à la mise sur pied d’initiatives communautaires et individuelles en matière de sécurité.

La collaboration à ce numéro spécial portant sur les perspectives nationales et internationales donnera lieu à des discussions et à des débats, et peut-être même encouragera la mise sur pied d’initiatives qui nous permettront d’être plus efficaces dans nos efforts visant à tirer avantage de la prévention.

Ce numéro spécial de la Revue canadienne de criminologie et de justice pénale est le résultat d’une collaboration entre l’Université d’Ottawa, le Centre international pour la prévention de la criminalité et de la University of Toronto Press.

Pour vous procurer un exemplaire de ce numéro spécial de la Revue canadienne de criminologie et de justice pénale, veuillez composer le numéro sans frais de la ligne d’information du CNPC, au 1 877 302-6272, ou envoyer un courriel à info@prevention.gc.ca.

Sous le l'angle des chiffres

10
Le niveau moyen de scolarité des travailleurs et des travailleuses du sexe 1
18,000
Le revenu moyen d'une travailleuse du sexe. Le revenu des hommes qui font leurs débuts dans l'industrie du sexe 2
12
L'âge moyens des hommes qui font leurs débuts dans l'industrie du sexe 3
12
Le nombre moyens d'annees que les hommes passent dans l'industrie du sexe 4
6
Le nombre moyens d'années que les femmes passent dans l'industrie du sexe 5
45
Le nombre d'homicides attribuables à des gangs en 2002 6
Ontario
La province qui a le taux le plus élevé d'homicides attribuable à des gangs 7
80
Le nombre estimatif de gang qui existent à Toronto 8
75
Le pourcentage des personnes de 18 à 29 ans accusées d'homicides attribuables à des gangs en 2002 9
67
Le pourcentage d'homicides attribuables à des gangs qui se sont produits dans des lieux publics 10
12.9
Le pourcentage de membres de gangs de sexe feminin qui pretendent êtres prêtes à tuer sur demande 11

References

1 Maria Lironi, Inside the Hidden Trade,http://ring.uvic.ca/01nov01/sex-trade.html

2 Ibid

3,4,5 Dr. Susan McIntyre, Strolling Away, Department of Justice Canada, http://canada.justice.gc.ca/en/ps/rs/rep/rr2002-4a.html

6 Statistics Canada, The Daily, http://www.statcan.ca/Daily/English/031001/d031001a.htm

7 Ibid

8 City of Toronto, What We Know About Crime and Fear in Toronto, http://www.city.toronto.on.ca/safety/sftyrprt2.htm Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

9,10 Josée Savoie, Homicide in Canada, 2002; Juristat Canadian Centre for Justice Statistics; Statistics Canada vol. 23, no.8. pg. 5

11 Nicole Soullière, Youth and Gangs: Various Views, Random and Varied Strategies, Research Centre, Canada Police College 1998, pg. 48

Le Wapikoni Mobile : sur la route du succès

Par Sonia Tengelsen, Agente des Communications, Cnpc, et Sophie Cléroux, Stagiaire en Communications,, NCPS

Un matin de 2002, la communauté attikamek de Wemotaci (Québec) apprenait que Wapikoni Awashish, une jeune leader de 20 ans de la communauté, avait été heurtée et tuée par un camion. La communauté a été profondément ébranlée par la perte d’un modèle qui se portait régulièrement volontaire pour venir en aide aux jeunes et aux personnes âgées, en plus de participer activement à la création d’une garderie et d’un centre pour les jeunes.

Elle était « […]formidable -- pleine d’énergie et d’enthousiasme; elle parlait à tout le monde, aimait tous et chacun, en plus d’être vraiment une femme généreuse », se rappelle la cinéaste Manon Barbeau. Bouleversée et attristée par sa mort, Mme Barbeau a décidé de faire en sorte que l’héritage de Mme Awashish ne soit pas perdu.

Le « Wapikoni mobile » en est le résultat. Environ 200 jeunes Autochtones apprennent les techniques du cinéma et du cinéma numérique dans un studio mobile équipé de matériel audiovisuel spécialisé, ce qui pourrait les aider à trouver des emplois. Des employés qui possèdent une expérience du cinéma et une sensibilité aux objectifs sociaux du projet sont à bord du motorisé a.n d’offrir aux participants des conseils pendant le processus de création. En plus d’offrir une solution de rechange à l’isolement et à la détresse que vivent bon nombre de jeunes dans les communautés autochtones, ce projet fait ressortir leur créativité et leur talent, leur donnant ainsi un moyen de faire la promotion de leur culture dans leurs communautés, à la grandeur du Canada et dans le monde. En bout de ligne, il est à souhaiter que les jeunes artistes deviennent responsables du motorisé et qu’ils en fassent une coopérative dirigée par eux et pour eux.

« S’ils peuvent s’af?rmer en redécouvrant leurs racines et leur culture et s’ils font connaître cette culture aux autres tout en la plaçant dans un contexte moderne, ces jeunes s’ouvriront des portes », explique Mme Barbeau. « Grâce à ce projet, nous espérons promouvoir le respect et l’acceptation des différences entre la culture autochtone et les autres cultures. » Ce projet encourage les participants à s’exprimer librement sur des sujets qui les intéressent, un concept que Mme Barbeau a déjà exploré dans son projet « Vidéo Paradiso ». Grâce à cette initiative, un groupe de jeunes gens à risque a réalisé un court métrage, L’Armée de l’Ombre, qui a gagné un prix Gémeaux dans la catégorie Meilleur documentaire.

Donner la possibilité à des jeunes en difficultés de découvrir une passion du cinéma et de s’attaquer aux objectifs qu’ils se sont ?xés représente les deux marques distinctives de ces projets. Ils offrent aux jeunes participants des activités créatrices intéressantes pour stimuler leur passion du cinéma. On espère qu’ils permettront de réduire les facteurs de risque à l’origine des crimes, comme le décrochage scolaire et la toxicomanie, dans les communautés où les taux de suicide et de crime sont très élevés.

image

L’originalité de ce projet et ses objectifs au plan créatif, éducationnel et social ont conduit bon nombre de partenaires autochtones et d’autres (notamment la9 Stratégie nationale pour la prévention du crime) à lui apporter leur soutien. De plus, le projet a reçu le soutien des conseils de bande dans les communautés où le véhicule s’est rendu, de même que celui du conseil des jeunes des Premières Nations du Québec et du Labrador.

Le Wapikoni mobile a repris la route le 17 juin 2004 et devrait s’arrêter au cours de l’année dans les communautés suivantes : Pikogan, Kitcisakik, Lac-Simon, Wemotaci, Opitciwan et Manawan.

En faire un succès!

Surrey (Colombie-Britannique)
Dans ma collectivité, la prévention du crime signi.e un endroit plus sûr où
la peur de la criminalité est moindre et où il fait bon vivre pour l’ensemble
des citoyens. Jim King, directeur général, Surrey Crime Prevention Society

Prince Albert (Saskatchewan)
La prévention du crime dans ma collectivité est assurée par l’aide que les personnes apportent aux enfants et aux adolescents pour qu’ils réussissent. C’est à ce niveau que le vrai travail de prévention et d’intervention se situe. Sandy Pitzel, Prince Albert and Area Community Against Family Violence, organisme parrain du projet HOPE : Honouring Ourselves and People Everywhere

Toronto (Ontario)
La prévention du crime dans ma collectivité c’est la participation de tous les citoyens à des mesures qui créent un milieu où la violence
diminue et où la collectivité se sent davantage sûre. Rahkiya Topey, participant Black Action Defense Committee Inc.

Val-d’Amours (Nouveau Brunswick)
Lorsqu’on s’attaque aux causes profondes du crime, aux facteurs de risque, on peut avoir des changements positifs à long terme. Il faut changer des mentalités et des générations. C’est ce qu’on fait ici. Yvette Lévesque, La Garderie Les Débrouillards de Val-d’Amours

Happy Valley-Goose Bay (TerreNeuve et Labrador)
En mobilisant les ressources locales, les résidents de Perrault Place ont diminué le nombre d’incidents exigeant le recours aux agents de
police, amélioré la fréquentation et le rendement scolaires, accru les connaissances pratiques des résidents et revitalisé leur collectivité.

Hay River (Territoires du Nord-Ouest)
En renforçant le tissu social de cette collectivité, la Growing Together Society a appuyé des initiatives, allant d’activités pendant la Semaine de sensibilisation à la violence familiale à un programme parascolaire qui met l’accent sur la résolution des con.its et la maîtrise de la colère.

Montréal (Québec)
La prévention du crime dans ma communauté, c’est faire réaliser aux jeunes le potentiel énorme qu’ils ont en eux, les faire rêver et cultiver leur capacité d’avoir une vision la plus juste possible des choses et des événements. Sylvain Magnan, cofondateur de l’Institut Kiné-Concept, qui a accueilli un jeune stagiaire dans le cadre du programme Polyglobe

Edmonton (Alberta)
La prévention du crime dans ma collectivité ne signi.e pas seulement la diminution de la criminalité, mais également la diminution de la peur du crime et l’assurance d’avoir les ressources nécessaires. Michelle Fillion, coordonnatrice, Neighbourhood Empowerment Team

Mathias Colomb (Manitoba)
La prévention du crime dans ma collectivité consiste uniquement à bâtir des ponts. Nous avons besoin de fondements solides pour que ces ponts résistent aux tempêtes de la vie. Cela demande un certain temps et c’est là où notre action commence -- bâtir des partenariats, façonner les caractères, bâtir l’esprit de corps, cimenter les amitiés, consolider les liens familiaux et atténuer la détresse. Valerie Whyte, coordonnatrice du Mathias Colomb Youth Drop-In Centre

Truro (Nouvelle-Écosse)
Les évaluations rigoureuses du département de psychologie de l’Université
Dalhousie ont révélé une diminution de 40 pour cent des infractions aux règles et des renvois au bureau dans les écoles d’intervention qui ont participé au programme B/E/S/T pour prévenir le crime en réduisant le comportement antisocial chez les enfants.

La Première nation de Lennox Island (Île-du-Prince-Édouard)
« Pour vivre en sécurité dans nos collectivités il faut commencer par bâtir des familles solides. Il faut que la famille prenne le temps de se rassembler. Les journées passées ensemble se traduiront par des vies, des familles et des collectivités plus solides dans l’avenir. Citation tirée d’un rapport sur le projet Mawiomi: Gathering together, par les parents mi’kmaq de Lennox Island

Iqaluit (Nunavut)
L’Arctic Youth Art Initiative aide les jeunes à s’exprimer au moyen de la peinture et du collage, les rendant davantage sensibles à leurs propres ressources intérieures et plus résistants dans un milieu où le respect est essentiel.

Whitehorse (Yukon)
La prévention du crime dans ma collectivité est assurée par des personnes qui ont vécu des moments dificiles, qui ont acquis de nouvelles compétences et qui se sentent bien dans leur peau. James Babineau, Projet Artist in Residence

Bâtir des communautés plus sûres
Le présent bulletin est publié par la Stratégie nationale pour la prévention
du crime
.

L’information contenue dans ce bulletin peut être reproduite pour autant que la provenance des articles utilisés soit mentionnée.

Éditeurs
Mark Stokes, Mary Beth Deline, Manon LaFrance

Collaborateurs
Sonia Tengelsen, Jaime Burke, Erin Priddle, Tracy Jasmins, Melony McCarthy, Robin Barcham, Marcel Penton, Sophie Cléroux, Mariette Langlois

Veuillez adresser toute correspondance aux éditeurs, Bâtir des communautés plus sûres, Centre national de prévention du crime, 222 rue Queen, 11e étage, Ottawa (Ontario)
K1A 0P8

Ou par courriel à info@prevention.gc.ca

Pour obtenir plus d’information sur la Stratégie nationale pour la prévention
du crime, visitez notre site Web à www.securitepublique.gc.ca
Ou appelez la SNPC
Sans frais : 1 877 302-6272
Téléphone : 613-941-9306
ISSN : 1488-8378

© Sa majesté du chef du Canada, 2005, telle que représentée par la ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile du Canada.

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Mise à jour : 2006-04-20 Haut de la page Avis importants