Sans fumée, mais pas sans danger

De plus en plus de membres des FC sont envoyés en mission dans des pays en développement et leur exposition à diverses formes de tabac sans fumée augmente.

L'usage du tabac sans fumée constitue un risque sous-estimé pour la santé publique. En réalité, le tabac sans fumée est une addiction tout aussi mortelle que la cigarette.

L'expression «tabac sans fumée» est employée pour désigner les produits du tabac consommés oralement qui est privilégiée par les fabricants de tabac, car elle suggère que ces produits sont sans danger pour la santé. Pour éviter qu'une connotation inoffensive soit attribuée au tabac sans fumée, les termes «tabac à chiquer» et «tabac à priser» sont de plus en plus utilisés.

Le tabac sans fumée se retrouve communément sous deux formes : le tabac à chiquer et le tabac à priser. Le tabac à chiquer est habituellement vendu en feuilles (dans un sachet) ou en chique (sous forme de brique) et, dans les deux cas, se place entre la joue et la gencive. Les consommateurs peuvent mâcher le tabac pendant plusieurs heures afin d'obtenir de façon continue l'effet stimulant de la nicotine. Le tabac à priser se présente sous forme de poudre (habituellement vendue en pot) que l'on glisse entre la lèvre inférieure et la gencive. Il suffit d'une pincée pour ressentir les effets de la nicotine qui est rapidement absorbée par le sang.

Au Canada, les principaux consommateurs de tabac sans fumée ont toujours été les Autochtones des territoires du Nord et certains athlètes, en particulier les joueurs de baseball. Cependant, les résultats du SSHV 2000 indiquent que plus de 1500 (2 - 3 %) membres de la Force régulière des FC disent consommer du tabac à chiquer ou à priser. Ce fait est inquiétant, car certaines personnes croient que le tabac sans fumée est un substitut sûr de la cigarette. Il n'en est rien.

Tout comme la cigarette, le tabac à chiquer et à priser contient de nombreux produits chimiques pouvant être nocifs et près de quatre fois la teneur en nicotine d'une cigarette. La nicotine du tabac à chiquer peut causer une augmentation importante du rythme cardiaque et de la pression artérielle dans les cinq minutes suivant son utilisation. Cette forme de tabac contient au bas mot 28 agents cancérogènes.

Le tabac à chiquer peut causer une inflammation précancéreuse des gencives se manifestant sous la forme de dures plaques blanchâtres qui se forment habituellement à l'endroit où le consommateur place le tabac dans la bouche; le risque de contracter ce type de cancer est de deux à onze fois plus élevé chez les consommateurs de tabac à chiquer que pour ceux qui n'en consomment pas. Le risque augmente selon le nombre d'années de consommation. Seulement la moitié des patients sont encore en vie cinq ans après avoir reçu un diagnostic de cancer buccal.

La consommation de tabac sans fumée est aussi désagréable dans les relations interpersonnelles. La mauvaise haleine, des morceaux de tabac collés sur les dents et le fait de constamment cracher peuvent être néfastes à la vie sociale et amoureuse.

Si vous ou un membre de votre famille consomme du tabac sans fumée, consultez votre médecin ou votre pharmacien pour vous aider à cesser. Puisque le processus de cessation de fumer ou de chiquer est le même, les produits pharmaceutiques ou la participation à un groupe Écrasez-la sont également d'excellents choix. Les membres des FC sont admissibles à la thérapie pharmacologique à certaines conditions.

Si un de vos amis vous suggère d'essayer le tabac sans fumée ou si votre fils fait allusion à l'utilisation qu'en font les joueurs de baseball, informez-les des dangers de cette forme de tabagisme. Le tabac peut être sans fumée, mais il n'est pas sans danger!

INFORMATION :

Donald Déry, M.Sc., éducateur en toxicomanie, SCEM PSF/Énergiser les Forces (613) 945-8062 /3156, courriel : dery.dd@forces.gc.ca