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Vie saine

Dépendance et tabagisme

En 1988, le Directeur du Service de santé publique des États-Unis en venait à la conclusion que la nicotine contenue dans le tabac crée une dépendance.1 Les trois principales conclusions dégagées étaient les suivantes :

  • l'habitude de fumer et les autres formes de tabagisme créent une dépendance;
  • la nicotine contenue dans le tabac est la drogue qui crée la dépendance;
  • la dépendance à la nicotine est semblable à la dépendance à l'héroïne et à la cocaïne.

Comment fonctionne la nicotine

  • La nicotine entraîne des changements chimiques et biologiques dans le cerveau. Il s'agit de l'effet psychoactif et, bien qu'il soit moins tragique que l'héroïne et la cocaïne, sa force de dépendance est aussi puissante. Il s'agit d'une drogue à « renforcement », c'est-à dire que les fumeurs en veulent, peu importe ses effets dommageables. À titre d'exemple, dans une recherche menée en 1994, seulement 50 % des fumeurs ayant souffert de crise cardiaque et à qui leur médecin avait conseillé de cesser de fumer, l'ont fait. Incidemment, 50 % de tous les habitués du tabac sont décédés des suites du tabagisme.4
  • La dépendance à la nicotine est une dépendance physique. Les symptômes de sevrage sont sévères et la plupart des fumeurs n'arrivent pas à cesser de fumer à leur première tentative en raison de la sévérité de ces symptômes.
  • L'organisme humain s'habitue à la nicotine et l'effet de la nicotine s'atténue avec le temps. C'est pourquoi les habitués du tabac peuvent inhaler de plus grandes quantités de fumée et, de ce fait, de plus en plus de toxines sans en éprouver les conséquences immédiates (toux, nausée).
  • La nicotine est extrêmement nocive lorsque consommée en grande quantité et la plupart des gens se sentent malades et étourdis à leur première cigarette. Mais peu importe, la plupart continue à fumer jusqu'à ce que ces effets disparaissent.5 Avec le temps, l'organisme s'habitue à la nicotine et, par conséquent, les fumeurs fument davantage.1

La nicotine dans l'organisme

  • La fumée de cigarette est acide et donc absorbée par les poumons. La fumée de pipe et de cigare est alcaline et la nicotine est absorbée par la bouche.6 Les poumons absorbent la nicotine très efficacement, laquelle se déplace ensuite dans la circulation sanguine, le cerveau et les autres organes du corps.1
  • La nicotine atteint le cerveau seulement 10 secondes après l'inhalation, causant de nombreuses réactions physiologiques : 1,2
  • augmentation aigue du rythme cardiaque et de la tension artérielle;
  • constriction des vaisseaux sanguins et chute de température dans les mains et les pieds;
  • modification des ondes cérébrales et relaxation des muscles.

Niveau de dépendance

  • Le niveau de dépendance varie, mais 89 % des fumeurs fument une cigarette à l'heure ou aux deux heures dans la journée.8
  • Un fumeur très dépendant fume plus de 25 cigarettes par jour; il considère que la première cigarette de la journée est la plus importante et il fumera moins de 30 minutes après son réveil.2

Symptômes de sevrage

  • Les symptômes de sevrage les plus sévères surviennent dans la première semaine bien que l'état de manque persistera pendant des mois et même des années.5 Le désir de fumer tend à s'accroître, en particulier lorsqu'une personne est soumise à un stress. Les symptômes de sevrage caractéristiques sont les suivants : 1
    • maux de tête
    • anxiété et irritabilité
    • difficulté à se concentrer et à dormir
    • faim
    • baisse du rythme cardiaque et de la tension artérielle
    • état de manque (de nicotine)
  • D'autres effets secondaires comme la fatigue et la toux indiquent que l'organisme est en voie de rétablissement et qu'il élimine les toxines liées au tabagisme
  • D'après une étude américaine sur la santé pulmonaire, les hommes gagnent environ 4,9 kg durant la première année après avoir cessé de fumer, tandis que les femmes en gagnent 5,2 kg.7

Ce que vous pouvez faire

  • Il y a présentement plus d'anciens fumeurs (26 %) de plus de 15 ans que de fumeurs actuels (25 %).9
  • La raison la plus souvent invoquée pour cesser de fumer est que l'on se préoccupe de l'avenir de sa santé. Les autres raisons invoquées sont le changement de style de vie, le coût des cigarettes, les maladies provoquées par la cigarette ou le décès d'un proche ou d'un membre de la famille.
  • La raison la plus souvent invoquée pour ne pas cesser de fumer est le manque de volonté.

Cesser de fumer comporte cinq étapes séquentielles :

  • Précontemplation - ne pas penser à cesser de fumer;
  • Contemplation - y penser mais ne pas y être encore prêt;
  • Préparation - se préparer à cesser
  • Action - cesser
  • Maintien - demeurer un non-fumeur

Références

  1. U.S. DEPARTMENT OF HEALTH AND HUMAN SERVICES. The Health Consequences of Smoking: Nicotine Addiction. A report of the Surgeon General. Rockville, Maryland: Public Health Service, Centers for Disease Control, Center for Health Promotion and Education, Office in Smoking and Health, 1988.
  2. ZEVIN, S., GOURLAY, S.G. et N.L. BENOWITZ. (1998) Clinical pharmacology of nicotine. Clinics in Dermatology, 16: 557-564.
  3. LYNCH, B.S., BONNIE, R.J. (Editors). Growing Up Tobacco Free: Preventing Nicotine Addiction in Children and Youths. Committee on Preventing Nicotine Addiction in Children and Youth, Division of Biobehavioural Sciences and Mental Disorders, Institute of Medicine, National Academy Press, Washington, D.C., 1994.
  4. DOLL, R., PETO, R., WHEATLEY, K., GRAY, R., SUTHERLAND, I. Mortality in relation to smoking: 40 years' observations on male British doctors. B.M.J. 1994;309:901-11.
  5. SCHIFFMAN, S. Tobacco "chippers" - individual differences in tobacco dependence. Psychopharmacology 1989;97:539-537.
  6. BENOWITZ, N.L.. Pharmacologic aspects of cigarette smoking and nicotine addiction. New Engl J Med 1988;319:1318-1330.
  7. O'HARA, P., CONNETT, J.E., LEE, W.W., NIDES, M., MURRAY, R. et WISE, R. (1998). Early and late weight gain following smoking cessation in the Lung Health Study. American Journal of Epidemiology, 148(9): 821-830.
  8. ELLISON, L.F., MORRISON, H.I., de GROH, M. et P.J. VILLENEUVE. (1999). Health Consequences of Smoking among Canadian Smokers: An Update. Chronic Diseases in Canada, 20(1)
  9. SANTÉ CANADA. Mesures gouvernementales de lutte antitabac. ESUTC (Enquête de surveillance de l'usage du tabac au Canada), phase 1, février à juin 1999.
Mise à jour : 2005-05-01 Haut de la page